Henry Purcell
Didon & Enée
Ensemble MusicAEterna
dirigé par Teodor Currentzis
Didon & Enée
Ensemble MusicAEterna
dirigé par Teodor Currentzis
Alpha CD, Harmonia Mundi.
Il arrive parfois que le hasard mette sur notre chemin quelque chose ou quelqu'un, qui va transformer en un instant ce que nous sommes et nous oblige à une sérieuse remis en question. Je croyais connaître parfaitement cette œuvre de Purcell. Pourtant à l'écoute de cet enregistrement, je dois reconnaître que je n'y avais rien compris. Ou du moins, j'en avais une idée tellement superficielle et limitée. Trop d'approches conventionnelle et poussives finalement... Dès le premier lamento, quand Didon, reine de Carthage chante cette mortelle blessure d'amour qui l'atteint devant le départ d'Enée le héros troyen. Cette densité ne retombe pas un instant dans l'interprétation magistrale de cet ensemble venu du froid. L'aria final est tout simplement bouleversant ; on quitte les rives de la Tamise pour retrouver toute la faconde méditerranéenne, sans jamais rien de vulgaire ni de lourd. Une grande émotion venue du froid. Car les chœurs, les musiciens et le jeune chef grec, Teodor Currentzis, travaillent en Sibérie... Formé au conservatoire de Saint-Pétersbourg, dans la classe d'Ilya Musin, il est depuis quelques années responsable musical de l'Opéra de Novossibirsk. Cet adepte du répertoire baroque défend bec et ongles son interprétation sur instruments d'époque. Pourtant rien dans son style ne s'apparente à la tradition des baroqueux comme John Eliot Gardiner ou William Christie. Enregistré dans un pays où il fait parfois plus de 25° en dessous de zéro, le chef grec "souffle le brûlant et le glacial sur un opéra voué d'ordinaire aux prudences et aux bienséances de l'élégie précieuse. Tandis que les instruments du continuo troquent le soyeux des draperies de cour pour la rugosité des bures de pénitents, les sorcières du deuxième acte semble surgir des sabbats shakespeariens du royaume de Macbeth, la dernière scène se figer dans un engourdissement létal." comme le soulignait Gilles Macassar dans la critique qu'il fit dans Télérama, lors de sa sortie du disque en 2008. Ardeur et audace sont les adjectifs qui reviennent le plus souvent à l'audition de ce disque. Simone Kermes, Deborah York, Dimitris Tiliakos, Oleg Ryabet et les New Siberian Singers sont tout simplement excellents, l'orchestre époustouflant. Mes enfants pourtant souvent rétifs à la musique ancienne qu'ils entendent peut-être trop souvent quand ils sont avec moi, ont trouvé cet opéra "décoiffant" (sic), c'est pour dire !...
Pas vraiment comme les précédents albums bossa-nova jazz qui ont fait son succès et sa réputation en France, ce nouveau disque de la chanteuse suédoise, est un petit bijou très inspiré, et extrêmement raffiné. Entièrement écrit et composé par elle-même, il a été produit par Mattias Blomdahl. Ce disque est un petit miracle de délicatesse et d'authenticité qui a révélé cette grande chanteuse à la voix vraiment habitée et qui semble gagner en profondeur et en ferveur d'année en année. "Give Me That Slow Knowing Smile" emporte l'auditeur hors du temps avec des réminiscences de l'enfance, des sonorités très chaudes, avec des références à la pop des Beatles. Les chœurs sont très aériens aussi surprenants que réussis. Bref, un grand moment e plaisir que nous écoutons en boucle à la maison.
Il arrive parfois que le hasard mette sur notre chemin quelque chose ou quelqu'un, qui va transformer en un instant ce que nous sommes et nous oblige à une sérieuse remis en question. Je croyais connaître parfaitement cette œuvre de Purcell. Pourtant à l'écoute de cet enregistrement, je dois reconnaître que je n'y avais rien compris. Ou du moins, j'en avais une idée tellement superficielle et limitée. Trop d'approches conventionnelle et poussives finalement... Dès le premier lamento, quand Didon, reine de Carthage chante cette mortelle blessure d'amour qui l'atteint devant le départ d'Enée le héros troyen. Cette densité ne retombe pas un instant dans l'interprétation magistrale de cet ensemble venu du froid. L'aria final est tout simplement bouleversant ; on quitte les rives de la Tamise pour retrouver toute la faconde méditerranéenne, sans jamais rien de vulgaire ni de lourd. Une grande émotion venue du froid. Car les chœurs, les musiciens et le jeune chef grec, Teodor Currentzis, travaillent en Sibérie... Formé au conservatoire de Saint-Pétersbourg, dans la classe d'Ilya Musin, il est depuis quelques années responsable musical de l'Opéra de Novossibirsk. Cet adepte du répertoire baroque défend bec et ongles son interprétation sur instruments d'époque. Pourtant rien dans son style ne s'apparente à la tradition des baroqueux comme John Eliot Gardiner ou William Christie. Enregistré dans un pays où il fait parfois plus de 25° en dessous de zéro, le chef grec "souffle le brûlant et le glacial sur un opéra voué d'ordinaire aux prudences et aux bienséances de l'élégie précieuse. Tandis que les instruments du continuo troquent le soyeux des draperies de cour pour la rugosité des bures de pénitents, les sorcières du deuxième acte semble surgir des sabbats shakespeariens du royaume de Macbeth, la dernière scène se figer dans un engourdissement létal." comme le soulignait Gilles Macassar dans la critique qu'il fit dans Télérama, lors de sa sortie du disque en 2008. Ardeur et audace sont les adjectifs qui reviennent le plus souvent à l'audition de ce disque. Simone Kermes, Deborah York, Dimitris Tiliakos, Oleg Ryabet et les New Siberian Singers sont tout simplement excellents, l'orchestre époustouflant. Mes enfants pourtant souvent rétifs à la musique ancienne qu'ils entendent peut-être trop souvent quand ils sont avec moi, ont trouvé cet opéra "décoiffant" (sic), c'est pour dire !...
Liza Ekdhal
Give me that slow knowing smile
Production Strategic MarketingGive me that slow knowing smile
Pas vraiment comme les précédents albums bossa-nova jazz qui ont fait son succès et sa réputation en France, ce nouveau disque de la chanteuse suédoise, est un petit bijou très inspiré, et extrêmement raffiné. Entièrement écrit et composé par elle-même, il a été produit par Mattias Blomdahl. Ce disque est un petit miracle de délicatesse et d'authenticité qui a révélé cette grande chanteuse à la voix vraiment habitée et qui semble gagner en profondeur et en ferveur d'année en année. "Give Me That Slow Knowing Smile" emporte l'auditeur hors du temps avec des réminiscences de l'enfance, des sonorités très chaudes, avec des références à la pop des Beatles. Les chœurs sont très aériens aussi surprenants que réussis. Bref, un grand moment e plaisir que nous écoutons en boucle à la maison.
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Robert Coover
Pinocchio à Venise
Le Seuil, Littérature étrangère.
1996.
Robert Coover
Pinocchio à Venise
Le Seuil, Littérature étrangère.
1996.
L'auteur de ce livre surprenant s'attache à exhumer des contes de notre enfance, le fameux : «Il était une fois... un simple bout de bois...» mais il promène Pinocchio,
devenu un vieil universitaire américain,à travers une Venise
hivernale et fantomatique, en plein Carnaval. Le héros rencontre des
personnages mystérieux et inquiétants sous leurs masques. Autant de
personnages qu'on ne peut identifier et dont on se défie d'instinct...
Que penser, par exemple, de cette bonne fée qui est ici tour à tour
sœur, mère et préceptrice, amante et tortionnaire?
Collodi son inventeur, faisait dire à Pinocchio devenu un vrai petit garçon : «Que j'étais ridicule, quand j'étais un pantin !». Robert Coover l'imagine préférant oublier son existence antérieure, pour aller vivre en Amérique. L'ex-pantin ressent un jour le besoin
de revenir à son passé. Il retombera entre les mains de ses ennemis de
toujours, et renouera en même temps avec ses vieux amis Polichinelle, Arlequin, Colombine et Pantalone. Cela ne pouvait avoir lieu qu'à Venise. Avec une éblouissante virtuosité, l'auteur relit
ce mythe littéraire, hymne à l'enfance par excellence. Cela donne un
roman picaresque époustouflant. Il nous assène une vérité, que les
temps modernes s'acharnent à nous faire oublier : malheur à l'homme qui
renie la part d'enfance qui demeure en lui, réfugiée dans ses souvenirs.
Agréable moment de lecture....
Ristorante Al Giardinetto di Severino
Ruga Giuffa 4928
Castello
Fermé le Jeudi.
Tél.: 041 528 53 32
Severino Bastianello et son fils Lucà sont les heureux gestionnaires de cette institution qui a fêté l'année dernière ses 60 ans d'existence. Ce n'est pas le plus original mais c'est en tout cas l'un des quelques restaurants vénitiens traditionnels où on sait ne risquer jamais aucune mauvaise surprise. Plusieurs associations de fines bouches l'ont d'ailleurs souvent couronné au cours des années. Situé à Castello, dans le magnifique Palazzo Zorzi. Aucune surprise donc si ce n'est l'accueil toujours avenant sans obséquiosité, la table bien mise dans la grande salle ornée de peintures contemporaines ou dans le délicieux jardin intérieur où il est vraiment agréable de déjeuner. Cuisine vénitienne traditionnelle donc, à base de produits locaux toujours frais. Plats typiques, bons desserts maison et carte des vins bien choisie. Il faut y aller entre amis, comme les vénitiens qui y vont pour fêter un évènement particulier. Chaque année en octobre, c'est dans ce restaurant que se déroule le Goncourt de la peinture italienne, le Premio Amici Ruga Giuffa qui attire des peintres de toute la péninsule. Il est prudent de réserver surtout en fin de semaine. Ce n'est pas donné....
Recioto di Soave
Vignobles Balestri ValdaVia Monti, 44
37038 Soave (Vérone)
Vivre à Bordeaux, à proximité de certains des plus grands vins du monde ne m'empêche pas d'apprécier ces vins qui peu à peu se font connaître du monde. Si en matière de blancs moelleux, nos emportent la palme, avec à leur tête le grandiose SauternesYquem où opère depuis quelques années mon ami Pierre Lurton, il existe en Italie des blancs doux de grande qualité. C'est le cas de ce Recioto né sur les collines des environs de Vérone, où se concocte ces Soave qu'on boit si facilement sans jamais avoir mal à la tête. Vinifié par Guido Rizzotto, ce joyau est fait à 100% de Garganega, une variété de vigne très ancienne sont on ne vendange que les grappes les plus hautes, qui sont ensuite ensuite mises à sécher pendant la moitié d'une année, avant d'être pressées en mars. Commence alors le lent et magique processus de la fermentation en barriques suivi par six mois de maturation dans de vieux fûts puis, après la mise en bouteilles, trois années de repos avant de se retrouver dans nos verres. Cela donne un nectar à la belle couleur jaune d'or aux arômes intenses de pêche juteuse et fruitée comme on en déguste au plus fort de l'été. Aux premières gorgées, s'ajoute un goût d'amandes douce à peine sortie de sa cosse... Somptueux avec le fromage, mais aussi sur le Foie Gras. Nous le buvons en apéritif mais aussi au dessert. Une bénédiction. On le trouve en France, comme en Belgique chez les meilleurs cavistes.
Ristorante Al Giardinetto di Severino
Ruga Giuffa 4928
Castello
Fermé le Jeudi.
Tél.: 041 528 53 32
Severino Bastianello et son fils Lucà sont les heureux gestionnaires de cette institution qui a fêté l'année dernière ses 60 ans d'existence. Ce n'est pas le plus original mais c'est en tout cas l'un des quelques restaurants vénitiens traditionnels où on sait ne risquer jamais aucune mauvaise surprise. Plusieurs associations de fines bouches l'ont d'ailleurs souvent couronné au cours des années. Situé à Castello, dans le magnifique Palazzo Zorzi. Aucune surprise donc si ce n'est l'accueil toujours avenant sans obséquiosité, la table bien mise dans la grande salle ornée de peintures contemporaines ou dans le délicieux jardin intérieur où il est vraiment agréable de déjeuner. Cuisine vénitienne traditionnelle donc, à base de produits locaux toujours frais. Plats typiques, bons desserts maison et carte des vins bien choisie. Il faut y aller entre amis, comme les vénitiens qui y vont pour fêter un évènement particulier. Chaque année en octobre, c'est dans ce restaurant que se déroule le Goncourt de la peinture italienne, le Premio Amici Ruga Giuffa qui attire des peintres de toute la péninsule. Il est prudent de réserver surtout en fin de semaine. Ce n'est pas donné....
Recioto di Soave
Vignobles Balestri ValdaVia Monti, 44
37038 Soave (Vérone)
Vivre à Bordeaux, à proximité de certains des plus grands vins du monde ne m'empêche pas d'apprécier ces vins qui peu à peu se font connaître du monde. Si en matière de blancs moelleux, nos emportent la palme, avec à leur tête le grandiose SauternesYquem où opère depuis quelques années mon ami Pierre Lurton, il existe en Italie des blancs doux de grande qualité. C'est le cas de ce Recioto né sur les collines des environs de Vérone, où se concocte ces Soave qu'on boit si facilement sans jamais avoir mal à la tête. Vinifié par Guido Rizzotto, ce joyau est fait à 100% de Garganega, une variété de vigne très ancienne sont on ne vendange que les grappes les plus hautes, qui sont ensuite ensuite mises à sécher pendant la moitié d'une année, avant d'être pressées en mars. Commence alors le lent et magique processus de la fermentation en barriques suivi par six mois de maturation dans de vieux fûts puis, après la mise en bouteilles, trois années de repos avant de se retrouver dans nos verres. Cela donne un nectar à la belle couleur jaune d'or aux arômes intenses de pêche juteuse et fruitée comme on en déguste au plus fort de l'été. Aux premières gorgées, s'ajoute un goût d'amandes douce à peine sortie de sa cosse... Somptueux avec le fromage, mais aussi sur le Foie Gras. Nous le buvons en apéritif mais aussi au dessert. Une bénédiction. On le trouve en France, comme en Belgique chez les meilleurs cavistes.
4 commentaires:
- Depuis quelques temps, que de polémiques sur votre blog et quel dommage !
Je vous suis toujours fidèlement depuis bien longtemps, j'ai été de
celles qui vous a incité à écrire un livre et je vous félicite d'avoir
mené à bien ce projet.
Je vous souhaite de très bonnes vacances, a presto ! - merci Maïté, bonnes vacances à vous aussi. Ces "polémiques" sont la preuve que Tramezzinimag vit. On ne peut prétendre faire l'unanimité à chaque instant. La liberté d'opinion est une valeur fondamentale qu'il faut défendre même quand on en fait soi-même les frais, ne trouvez-vous pas ?
- Sono davvero molto felice che ti sia piaciuto il nostro Recioto! :)
- Bien, ces coups de coeur me plaisent bien
Bonnes vacances!!!!
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