Film de Pelin Esmer
Turquie (2009).
En pénétrant dans l'appartement, le voisin est abasourdi par ce qu'il ne considère que comme du fouillis. Pour aller jusqu'à la fuite, il faut se frayer un chemin entre des piles de livres et de journaux, des cartons remplis d'affaires. Comme le voisin, le spectateur se demande un instant si le très attachant Mithat Bey n'est pas une sorte de maniaque un peu obsessionnel. On le voit par exemple noter le nombre de jours qu'a mis un de ses nombreux réveils pour avancer de quelques minutes, ou bien on assiste au soin très précis qu'il met à découper et coller une étiquette sur un carton protégé par un plastique où sont déjà posés de nombreuses autres étiquettes... Mais non, Mithat Bey est seulement un passionné, amoureux des choses et très "réglo" avec elles. C'est un gardien. Il les maintient en vie et le portent hors du temps. Le personnage est émouvant, attendrissant mais jamais ridicule. Il va son chemin et s'achemine vers sa fin. Mais le sujet n'est pas là. Le concierge de l'immeuble, un jeune père de famille venu de la campagne, va aider le vieux monsieur à alléger son appartement, suite à la visite des services de l'hygiène qui prétendent que tout ce fatras pourrait faire s'écrouler les planchers. D'abord réticent, je jeune homme va faire pour le vieux monsieur, les courses que celui-ci ne peut plus faire, puisqu'il attend le retour de ces messieurs de l'hygiène. Peu à peu le concierge va découvrir avec ses traversées d'Istanbul, une indépendance nouvelle pour lui. Il va faire ce qu'on lui demande, mais s'achemine aussi vers une vie nouvelle. Il veut faire revenir sa femme et sa fille, parties parce que la loge était trop humide pour l'enfant... La question qui se pose tout au long du film, n'est pas la fuite du temps. C'est plutôt l'envie de sauvegarder "hier, aujourd'hui et demain", comme l'explique la réalisatrice. C'est une question de sauvegarde qui s'exprime aussi par l'excellent second rôle, Ali interprété par Nejat Esmer, le concierge, quand le neveu du vieillard pense plutôt au profit que tous pourraient retirer de la vente de la collection... Ali sera celui qui perpétuera "l'art" du collectionneur, même au prix de quelques forfanteries plutôt liées aux nécessités de la vie qu'à un désir de nuire, selon la réalisatrice. Mais ne racontons pas tout le film.
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3 commentaires:
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Et en plus de tous vos autres dons, vous parlez turc?
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PS C'est moi qui vous ai dit le bien que je pensais de Oncle Bonmee l'autre jour, je ne voulais pas signer "anonyme". Mais je partage votre aversion pour Tim Burton - dont je me refuse à voir les films.Nous serons à Venise du 3 au 9 octobre, si nous vous croisons ( à la librairie française?) nous vous reconnaîtrons peut-être? Nous logeons sur la place de l'Arsenale au dessus du petit café et allons inaugurer la maison qu'une amie a restaurée, à Burano, Terranova, face à la lagune (bien qu'il y ait le chantier pour le tout- à- l'égoût juste sous ses fenêtres!). Si vous passez par là le 8 au soir...C'est aussi une vos " lectrices" Et à quand votre livre?
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Non du turc, je ne connais que quelques mots hélas. le film sur If Télévision était sous-titré en français. Cela étant, c'est vrai que cette langue est belle, moins gutturale que l'arabe. Mais c'était la langue des envahisseurs de Byzance, les ennemis de Venise. Ce fut la langue de l'administration où mon grand-père travaillait pour le compte de l'Italie jusqu'à l'arrivée d'Atta Türk qui bouta tous les européens de l'administration. Une histoire de famille donc...
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