Antoine et Marie, deux parisiens rencontrés récemment par le biais de ce blog, nous ont demandé "d'autres" adresses de restaurants. Je vous livre ici deux endroits que j'aime et où on mange bien. Ils sortent de l'ordinaire vénitien et n'ont rien en commun avec ces gargotes adeptes du "menu turistico", tout de même toujours frais mais de moins en moins inventif et s'éloignant de plus en plus de la vraie cuisine vénitienne déjà sacrément ébranlée depuis la première guerre mondiale (cf. l'excellent ouvrage d'Alvise Zorzi "la cuisine des
doges" dont nous avons déjà parlé).
S.Croce, 1762
ponte del megio
tel.: 041-5241570.
Fermé le dimanche
Fermé le dimanche
Située
près du pittoresque campo San Giacomo dell'Orio, à l'angle d'un pont et
d'un canal, 'tout près du Palais Mocenigo et de San Stae), à deux pas de
l'arrêt du vaporetto, cette trattoria est née il y a vingt cinq ans.
Autrefois repère d'étudiants, on pouvait y dîner de risotto à la
citrouille ou aux champignons, de pizzas garnies de légumes frais, et
boire un agréable vin de pays. Les temps ont changé, les clients ont
vieilli et les propriétaires ont passé la main. Le décor demeure assez
rustique, la clientèle faite pour l'essentiel de voisins et de
gondoliers. Si on y mange toujours aussi bien, les prix sont un peu plus
élevés mais restent très raisonnables. L'ambiance y est restée très
chaleureuse. C'est aussi fermé le dimanche comme trop de bons endroits.
.
Castello 6671, Barbaria delle Tole
Tel. : 041 522 06 19
Quand nous
logions chez la rayonnante Caroline Delahaie à sa Ca'Bragadin, le
maître de maison, Gérard, nous avait recommandé une trattoria voisine,
située sur la Barbaria delle Tole, cette rue très animée au nom
pittoresque dont l'origine vient des anciennes scieries qui y étaient
installées autrefois. Il y avait sur la Fondamenta Nuove, et tout le
long des bords de lagune des chantiers navals. L'endroit où est aujourd'hui,
parmi de nombreux magasins le restaurant dont nous parlons, était autrefois le
lieu d'arrivée des nombreuses régates organisées par la République. Les
vainqueurs recevaient - c'est encore comme cela aujourd'hui - des bannières de
tissus aux couleurs des quartiers ou des corporations. D'où le nom de la
trattoria. Mais dans le quartier, les vénitiens continuent de l'appeler "da
Tiraca" (en dialecte vénitien le mot "Tiraca" veut
dire "bretelle"), simplement parce que l'ancien propriétaire
était célèbre pour ses nombreuses et originales bretelles. Lieu accueillant, où
l'on continue de préparer des plats typiques essentiellement à base de
poissons. Des préparations simples mais toujours à base de produits très frais
et de qualité. C'est du "comme à la maison" et après y avoir
goûté, plus personne n'en doute, je vous l'assure. C'est pour ça que dans la
salle on entend surtout parler vénitien et que le dimanche c'est rempli de
familles qui viennent passer un agréable moment "casalinga".
C'est à deux pas de Zanipolo (SS. Giovanni e Paolo). Vous y serez bien
accueillis et vous ne regretterez pas votre soirée ! Au passage, je
signale la pâtisserie RosaSalva, aux pieds de la statue du Colleone.
Dès les premiers rayons de soleil du printemps, la terrasse est très agréable.
Le café y est bon et vous pourrez choisir pour l'accompagner les délicieuses
pâtisseries à base d'amande de la maison (essayez donc la "torta di
Mandorla" rectangle de pâte sablée garnie d'une pâte faite d'amandes
hachées, de noisettes et recouvert de sucre glace, un délice vraiment). Les tramezzini
y sont très bons, ainsi que le croque-monsieur ("toast" en
italien). Le bar voisin est aussi très agréable. Une bonne étape après la
visite de la basilique et avant d'entamer une longue promenade sur les quais du
Nord, face à San Michele.
Ces fameux
biscuits très secs que les marins emportaient avec eux ?Plusieurs pâtissiers en
fabriquent encore mais les plus célèbres sont ceux de Colussi. Le
pâtissier Marchini en propose aussi et les expédie dans le monde entier.
Un ami médecin, le docteur De Vanni, disait toujours que c'est le seul
biscuit manufacturé au monde sans un seul produit chimique artificiel,
naturellement sec avec 10 grammes de matière grasse pour 100 grammes de
biscuit, autant de protéines et le reste en carbo-hydrates. ce qui donne un
délice avec 440 calories pour 100 grammes. Voilà ce qui explique le goût des
marins pour ce biscuit coupe-faim et léger en même temps. En plus la boite est
jolie. les affiches publicitaires originales de Colussi datant des années 30 se
vendent une fortune. Parfois, on trouve de vieux modèles de boîtes chez les
brocanteurs de Venise. J'en ai trouvé une illustrée de marquises et de masques
datant des années 1940, un jour sur un mercatino d'antiquités à Rome,
pour trois sous. La prochaine fois que vous allez à Venise, goûtez-les. On en
trouve parait-il à Paris.
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