Enième
diffusion sur Arte, qui semble beaucoup aimer ce film, du long-métrage
réalisé en 1973 par Nicolas Rog, d'après Daphné du Maurier scénarisé par
Allan Scott et Chris Bryant, avec Julie Christie et Donald Sutherland.
Venise en étant la toile de fond, il était normal que Tramezzinimag en
parle.
Car
il y a beaucoup à dire sur ce film rangé par les critiques dans la
catégorie des films fantastiques mais où hélas, la Sérénissime n'est pas
fantastiquement présentée, servant seulement de joli décor où l'eau
seulement semble avoir intéressé le réalisateur sans pour autant qu'il
sache en tirer ce que d'autres cinéastes ont su obtenir de ses reflets,
ses changements de couleur...
Rappelons
le sujet. En Angleterre, une fillette se noie dans un lac, et ses
parents
interviennent trop tard pour la sauver. Peu de temps après le drame, le
couple part pour Venise où l'homme, qui est architecte, doit diriger les
travaux de restauration d'une église. Sa femme fait rapidement
connaissance avec de deux étranges sœurs. L'une d'entre elles,aveugle,
est médium. Tandis que des crimes
sadiques ensanglantent Venise, l'architecte aperçoit la silhouette d'une
petite fille dans le dédale de la ville. Il croit reconnaître l'enfant
morte...
Si
certains critiques ont voulu réserver au film un accueil très positif,
allant parfois chez nos amis anglo-saxons jusqu'au panégyrique, d'autres
l'ont éreinté et continuent de le faire. Plusieurs raisons à cela, une
lenteur parfois insupportable, une scène de sexe interminable
complètement gratuite. Bref, un film ennuyeux en dépit du jeu des deux
acteurs principaux qui se débrouillent comme ils peuvent avec
l'invraisemblance (en plein deuil, juste après le choc de la disparition
violente de leur fille noyée presque sous leurs yeux, ils partent vivre
dans une ville aquatique, laissant en Angleterre leur jeune fils...).
Si le rythme très lent du film a du sens, afin de créer cette atmosphère
fantastique et rendre ainsi hommage au film d’épouvante
classique, qui n'est pas forcément notre tasse de thé mais existe bel et
bien comme un genre cinématographique. Hélas, cette lenteur ne
contribue que partiellement à générer l’angoisse du spectateur - ce qui
est recherché par les amateurs de ce type de cinéma si je ne m'abuse - ,
le
rythme ne parvient jamais à installer une ambiance forte, sauf dans la
scène du début et celle qui termine le film. C'est peut-être ces deux
scènes d'anthologie qui ont fait le succès du film.
Le reste du temps, on suit la vie quotidienne des protagonistes.
Et, même si ce sont deux acteurs de génie, l'ennui vient bien vite, et les bâillements, surtout dans
cette scène de sexe qui n'en finit pas et que seuls quels quelques adolescents boutonneux retardés apprécieront peut-être.
Venise ne s'en sort pas vraiment bien et on reste sur sa faim quand on sait combien ce décor incroyable peut participer naturellement au succès d'un film quand le réalisateur et son équipe savent s'en servir. Mais là encore, il n'y a pas de mode d'emploi, tout est une question de sensibilité et de regard, que ni les scénaristes ni le réalisateur n'ont su avoir. Un cinéaste de génie ferait de ce scénario un grand film, haletant, effrayant mais aussi terriblement poétique et esthétique.
Nous reprenons à notre compte le titre original : "Don't look now !" et téléchargez plutôt Vacances à Venise qui n'a jamais déçu personne ! Mais, pour les curieux, et les amateurs de frissons, c'est ce soir, 4 novembre 2013, à 20h50, sur Arte
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