France Inter, dans l'émission Les Histoires du monde de ce jour décline une vision de la Sérénissime tout à fait en accord avec la vision que TraMezziniMag développe depuis sa création en 2005 et qui a longtemps fait grincer des dents au point que le longtemps dynamique Ufficio Stampa de la municipalité (que le maire Brugnaro vient de supprimer pour faire de la communication son domaine réservé) n'avait pas votre serviteur en odeur de sainteté (N'ai-je pas imaginé quelques minutes le soir de la suppression du blog par Google et de la mise aux fers de l'ensemble de mes comptes Google, une punition suscitée par la mairie ? C'était bien prétentieux de ma part.
Cependant, depuis ma première interview en 2006 ou 2008 pour une radio suisse romande jusqu'aux deux reportages de Détours, je me suis toujours attaché à dénoncer tout ce qui peu à peu minait Venise durablement. Les différents reportages télé ou radio pour lesquels j'ai été sollicité au fil des années cherchaient un angle nouveau... Longtemps j'ai cherché à montrer le problème du logement, la désertion du centre historique, le danger de la libéralisation de l'immobilier risquant de transformer la ville en dortoir, le départ des grandes entreprises de service, On m'a traité de snob lorsque je dénonçais les hordes de barbares - "Mamma li turchi" pour reprendre le titre d'un ouvrage de Gabriel Matzneff - le danger du tourisme low-cost mal géré... J'insistais sur les dangers de la pollution atmosphérique, les gabegies des équipes en charge de la plus fragile cité du monde, la diminution exponentielle des habitants, leur propre inertie et la part de responsabilité que nous avons tous, touristes, fous de Venise ou simplement de passage. La responsabilité des vénitiens aussi. Les journalistes préféraient montre ce carnaval de pacotille qui attire les gogos et n'a plus rien à voir avec le vrai, celui du temps de la république bien sûr, mais aussi celui, spontané, joyeux, improvisé et authentique des premières années (entre 1980 et 85).
Aujourd'hui, le chaos n'est plus une fiction. L'été ou pendant le carnaval, on n'est pas loin de l'implosion. Fin juillet cette année, le chiffre présumé de la population est descendu en-dessous du seuil des 55.000 habitants... Même après la grande peste, Venise comptait davantage d'habitants. La menace proférée par l'Unesco n'a guère trouvé d'écho chez les édiles qui continuent de se remplir les poches (c'est une image)... Heureusement, des associations se constituent, des groupes agissent là où l'administration hésite ou fait l'autruche. Les jeunes sont déterminés à rester, à revenir, à maintenir les usages et les traditions tout en refusant de devenir les figurants dans une réserve à la Disneyland. Il y a de belles éclaircies et de jolies promesses malgré tout.
Pour écouter l'émission : ICI
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