18 septembre 2005

La Mostra del Cinema 2005 a l'accent yankee

Photographies de Paolo Pedinelli

Drôle de voir Massimo Cacciari, le pétulant maire-philosophe de Venise en grande conversation avec Georges Clooney qui ne l'a certainement pas lu, passer devant une haie de fans au Lido l'autre jour. Cette année, le cinéma américain était omniprésent à Venise. Les temps changent. 

Je me souviens des grandes années où avec les derniers soubresauts du cinéma indépendant italien, on accourait du monde entier pour voir les créations françaises puis celles du reste du monde. L'Amérique allait se faire applaudir à Deauville chez le vicomte d'Ornano. Le festival à l'époque était bon enfant, on croisait les stars et leurs producteurs sur la plage, dans les couloirs de l’Hôtel Excelsior où était installée la salle de presse et où avaient lieu les conférences. Pas de service de sécurité, pas de barrières. L'atmosphère était nonchalante et amicale. 

Souvenirs aujourd'hui incongrus : Ionesco presque mort, tassé sur une chaise, bavardant avec Fabienne Babe et Olivier Assayas, Marie Laforêt et Solanas croisant Monique Lang qui bronzait à la piscine, Pontus Hulten essayant d'expliquer au ministre Léotard et aux énarques de sa suite, l'influence du futurisme italien sur l'art contemporain pendant que son prédécesseur Jack Lang signait des autographes... Rob Lowe saluait en levant la tête Depardieu un peu éméché soutenu par son fils Guillaume à peine adolescent, suivaient mais déjà resplendissant, Sabine Azéma et Danièle Mitterrand. Tout ce joli monde entouré d'une foule de gamins bronzés pépiant comme des moineaux. Il y avait le soleil, les thés glacés servis par un personnel impeccable et discret.  Un univers enchanté.
On me dit que maintenant la police est partout, qu'il est impossible de parler avec une vedette sans avoir à faire à son agent et à dix gardes du corps. Et puis où sont les vénitiens, ces jolies filles et ces beaux garçons pas très intelligents qui rêvaient d'être remarqués par un metteur en scène et se prenaient déjà pour indispensables quand nos photographes les faisaient poser aux côtés des plus jeunes vedettes ? 

Je me souviens de l'année ou Claudia Cardinale devait venir présenter la Storia de Comencini. Le jeune garçon qui jouait le rôle de son fils aîné n'avait pas été invité. Il arriva quelques heures avant la projection avec une demi-douzaine de jeunes apprentis modèles, bellâtres romains très pasoliniens, persuadés d'être les nouveaux Mastroianni. La réception de la production avait lieu au Palais Labia, le magnifique palais de la Rai aux fresques somptueuses de Tiepolo. Des bateaux étaient affrêtés pour les invités au départ du débarcadère de l'Hôtel des Bains. Les invités étaient placés, bristol gravé et numéroté. Partout ailleurs on aurait refoulé le jeune acteur et ses sbires. Pas à la Mostra. Lambert Wilson le prit avec lui sur le motoscafo qui conduisait aussi Luigi Comencini, sa fille, Suso Cecchi d'Amico et Daniel Toscan du Plantier. Nul ne leur tint rigueur de cette attitude pique-assiette. Comme dit une journaliste milanaise "sono tanti carini" (ils sont tellement mignons). 

Le diner, somptueux, se transforma vite, comme la plupart du temps, en une soirée délicieusement conviviale où vedettes, producteurs, journalistes, invités et incrustés se mélangèrent et firent la fête jusqu'à tard dans la nuit... Plus rien de cela aujourd'hui. Tout est devenu compassé, protocolaire, commercial, mais on va certainement encore dire que je suis devenu un vieux râleur désabusé. Mais bon, les choses ne changent pas toujours dans le bon sens, il faut le reconnaître. 
Beaucoup d'américains donc à cette 62e Mostra. Mais c'est Ang Lee qui a remporté le Lion d'Or pour son film battant pavillon canadien. De belles choses pourtant par ailleurs mais beaucoup de polémiques sur l'organisation, la direction du festival avec un patron de gauche dans une Italie gouvernée à droite qui exigeait sept films en compétition mais le cinéma italien n'est plus que l'ombre de lui-même. 

Sur ces polémiques, il faut lire l'article de Jean Luc Douin paru dans Le Monde du 2 septembre dernier dont le lien est : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3476,36-684658@51-629238,0.html

posted by lorenzo at 15:59

Venise insolite au fil des pages, pour les enfants et pour les grands

On me demande souvent des livres qui traitent de Venise différemment, des histoires inconnues, des bandes dessinées, des livres d'art... Je ne suis pas le meilleur spécialiste. Cependant, il existe quelques parutions plus ou moins récentes dont j'aimerai vous parler.

Gallimard, dans la collection "le sourire qui mord" a publié en 1986 et réédité en 1999, un excellent petit album de Christian Bruel et Anne Bozellec (les créateurs du sourire qui mord), "Venise n'est pas trop loin"

J'aime beaucoup ce petit livre car il a été écrit pendant ma période vénitienne. les lieux qui servent de décor à l'histoire sont les lieux que je fréquentais, les illustrations rappellent les scrap-books que nous rédigions étudiants. Une mère et sa fille partent pour Venise. Rien que de très banal au départ. Puis une aventure se dessine, palpitante, décrite par la narratrice sous forme d'un journal de voyage.

Des livres pour enfants qui parlent de Venise ou dont l'histoire se déroule à Venise, il y en a des tas. Je suis tombé l'autre jour sur un petit album dans la bibliothèque de ma fille Constance, neuf ans, très drôle. Publié chez Gautier-Languereau (2003), "Mon album de cartes postales" écrit et dessiné par Titus Oubrerie est vraiment très drôle. Nous l'avons feuilleté avec les enfants en lisant le texte des cartes à haute voix. C'est vraiment, vraiment, amusant. En bref, un petit garçon se casse le bassin en jouant. pour lui, pas de vacances. Sa maîtresse, Mademoiselle Bonnifait, demande à toute la classe de lui adresser une carte postale racontant les vacances de chacun.



C'est cet album que Tom, notre héros, a constitué qui nous est présenté. Un de ses copains, Hugo, petit noir souriant était à Venise cet été là et il raconte... Les autres cartes sont du même acabit. Lisez-le vite, ce n'est pas que pour les enfants !


posted by lorenzo at 21:15

Vue romantique de la Ca'Dario

 
posted by lorenzo at 15:52

11 septembre 2005

Toutes les heures, 1200 enfants meurent de faim dans le monde !


«Une tragédie qui interpelle la conscience du monde ». 

Lu dans le numéro italien de l'Osservatore Romano du 9 septembre dernier un article alarmant « Une tragédie qui interpelle la conscience du monde », titre le journal, citant le rapport des Nations Unies sur le développement humain.

«La pauvreté tue chaque heure dans le monde 1200 enfants. Le fossé entre riches et pauvres se creuse. Les 500 personnes les plus riches gagnent plus ensemble que les 416 millions de personnes les plus pauvres du globe. Telles sont certaines des données du rapport 2005 de l’ONU sur le développement humain rendu hier ».

Radio Vatican qui a repris les commentaires de l’article, dénonce des « disparités inacceptables », alors que le monde accuse du retard sur les « objectifs du millénaire » fixés pour 2015 et prévoyant à l’origine la diminution de 50 % de la pauvreté. Ainsi d’ici dix ans, 827 millions de personnes tomberont encore dans un état de pauvreté extrême. Les objectifs ne seront pas atteints non plus pour ce qui est de la réduction de la mortalité des enfants et de leur instruction.

Depuis 1990, plus de 130 millions de personnes sont sorties de la pauvreté extrême, en 18 pays, mais la situation a empiré et 10 millions d’enfants meurent chaque année pour des causes évitables. Au moins 2,5 milliards de personnes vivent encore avec moins de 2 dollars par jour, et 115 millions d’enfants ne vont pas à l’école. Parmi eux, seulement 30 millions ont eu accès à une instruction ces dernières années. L’eau potable est un bien très précieux : mais plus d’un milliard de personnes n’en dispose pas. Et 2,6 milliards n’ont pas de service sanitaire. 

Le rapport propose la mise en place d’un calendrier pour arriver à des aides de la part des pays riches égal à 0,07 % du PIB d’ici 2015. Il indique en outre - scandaleux constat - que certains pays riches sont parmi les donneurs les moins généreux. Sur le commerce, l’ONU condamne des taxes iniques aux dépens des pays pauvres.
Parmi les obstacles principaux à la lutte contre la misère, le rapport dénonce les conflits armés. Le développement des pays pauvres, dit le texte, est la clef de la bataille pour la paix globale et la sécurité du monde. 
posted by lorenzo at 15:54

Une maison à Venise

Entre 1980 et 1986, j'ai vécu dans différents quartiers de Venise. Chaque fois, le logement trouvé correspondait à mes moyens, aux opportunités des rencontres et des amitiés. Je ne pouvais pas dire comme Colette "est-ce ma dernière maison ?" mais à chaque fois, j'essayais d'en faire un lieu agréable, confortable et accueillant. 
 
Mon tout premier chez moi – je quittais à peine la grande maison familiale de Bordeaux – fut un réduit de quelques mètres carrés que j'échangeais contre des heures de ménage et d'accueil chez la Signora Biasin, sur la fondamenta près du ponte delle Guglie, à deux pas du ghetto. Un lit, une table, une chaise, un lavabo, une patère sur la porte et deux étagères. La fenêtre donnait sur une cour aveugle et sale. Peu m'importait, j'étais à Venise...
 
Ensuite, ma situation de garçon d'hôtel officialisée à la questure, on mit à ma disposition un studio, en réalité un magazzino, sorte de grand cellier situé au rez de chaussée des maisons vénitiennes (le fameux piano terrà souvent inondé en cas d'aqua alta). C'était calle delle Spezier, derrière la Strada Nova. Près du Cinéma Italia désaffecté aujourd'hui. Une vieille façade en briques moulées datant du XVIe siècle. Le luxe : une vraie salle de bain (mais où la douche ne fut jamais installée), deux fenêtres sur un jardin plein de fleurs et d'oiseaux. J'y suis resté deux ans. Je devais monter à l'étage, chez la propriétaire pour me doucher... Mon entrée chez le galeriste contemporain Giuliano Graziussi fut l'occasion de mon troisième déménagement. Mon nouveau patron en m'embauchant - au noir évidemment - me loua un appartement rénové sur la fondamenta delle Capucine, loin du centre, au fond de la Venise pittoresque de Cannaregio. Pas un touriste n'y passait jamais. Un petit paradis. J'avais même une cheminée qui fonctionnait. Mon chat Rosa et moi y avons passé des moments merveilleux, l'hiver quand il neigeait. Thé brûlant et Gloria de Vivaldi...
 
le salon de la maison à la Toletta
Ma collaboration ensuite avec Bobo Ferruzzi, le dernier grand védutiste vénitien, dont la galerie était à l'époque là ou se trouve aujourd'hui la boutique de la Guggenheim, me permit de m'offrir un loyer plus conséquent et je changeais de quartier : j'arrivais à Dorsoduro et il n'était plus question de rez-de-chaussée. Je m'installais chez un étudiant en médecine, baba et végétarien, à peine plus âgé que moi, Federico Allegri. C'était au dernier étage d'une vieille maison brinquebalante, au 442, calle Navaro, mon voisin le plus proche était l'architecte De Michelis, le frère du ministre qui venait souvent sur la terrasse à l'aplomb de mes fenêtres et bâtit avec mon jeune chat une amitié très assidue. Mes fenêtres donnaient sur les toits, une grande cuisine campagnarde toute illuminée de soleil, une salle de bain, une grande pièce à vivre, le téléphone. Le sol en terrazzo. Le paradis. J'installais ma table devant la fenêtre et mon chat trouva sa place entre les pots de géranium et de jasmin. Voilà pour le décor de ma vie vénitienne d'étudiant. On y réalisa un film présenté à la mostra, "Sapore del Grano" dont le héros nommé Lorenzo par l'auteur qui aurait souhaité que j'interprète le personnage principal dans la version initiale du scénario. On y voit notre cuisine figée à jamais sur la pellicule dans sa décoration d'alors.
 
Il y eut aussi un épisode de quelques semaines à San Pantalon, un été à Malamocco, à côté de chez Hugo Pratt, où je vécus les plus délicieux moments que je devais jamais vivre avec celle qui devait devenir ma femme quelques années plus tard ; Il y eut, quelques semaines plus tard, l'appartement - qu'après toute cette bohème, je trouvais somptueux - de la cantatrice Margaret Zimmermann. J'aimais beaucoup sa voix et elle me faisait penser à Romy Schneider sans la mélancolie dans le regard...

Avant, avec mes parents, il y avait dans mes premiers souvenirs d'enfance, le calme feutré de l'Hotel Londra. Les visites à la maison de la Toletta qui sentait le chat et le lilas... Plus tard, les soirs compliqués et les nuits étoilées pendant la Mostra du cinéma à l'hôtel Excelsior et grâce à Hervé Guibert, l'Hôtel des bains... Je fréquentais beaucoup d'autres maisons : le palais Clary, siège alors du Consulat Général de France. La jolie maison du juge Gradella et de sa belle épouse dont nous étions tous amoureux, m'ouvrait aussi ses portes et son délicieux jardin situé devant l'Accademia. Giusi Gradella et lui m'accueillirent avec leurs deux splendides filles. Jolis souvenirs aussi dans le délicieux jardin au bord du rio qui longe l'entrée d'eau du Palais Clary, où vivait Liselotte Höhs, , la maman de mon ami Manfred Manera, chez qui je rencontrais l'énigmatique et pétulante Sybille, la fille du poète Peyre de Mandiargues, l'appartement d'Arbit Blatas et de Regina Resnik à la Giudecca où je devais croiser un jour  Rostropovich...
 
La vie n'était pas vraiment difficile. Certes désargenté, j'étais jeune, assez joli garçon, un peu viveur, passionné et perpétuellement amoureux. Mal habillé (ma garde-robe était fort réduite) mais bien élevé, beaucoup de portes s'ouvraient sur le jeune homme de bonne famille seul à l'étranger. C'est ainsi que la vieille Comtesse Marcello m'invita souvent chez elle. Nous bavardions en français qu'elle parlait avec uninimitable accent aristocrate. Il y avait aussi la maison de l'avocat Visentini, qui dirigeait alors le Palais Grassi, le palais de la Comtesse Foscari, grand-mère de mon ami Jacopo, où flottait le souvenir de Lord Byron Je me souviens aussi du charmant casino de la Comtesse Rapazzini, à la Giudecca où j'allais, invité par son fils Francesco, devenu depuis écrivain et parisien d'adoption... Je pénétrais aussi pour des dîners toujours magnifiques au Palais Polignac, chez le duc et la duchesse Decazes, où mon ami, leur petit-fils Roger de Montebello s'interrogeait comme moi sur une possible installation à demeure à Venise. Un jour peut-être malgré  l'hiver... Plus récemment, il y a eu la merveilleuse et décatie Ca'Bragadin ou Caroline Delahaie et son compagnon Gérard accueillaient divinement leurs hôtes. 

Mais depuis toujours, le rêve d'une maison à moi, avec un jardin, dans un quartier tranquille, près d'un canal, me hantait. C'est cette année que j'ai pu le réaliser, trouvant enfin ce que je cherchais. Oh, elle n'est pas totalement mienne, seulement lors de mes séjours vénitiens. C'est une longue histoire. Un grand jardin ensoleillé, une cour avec un vieux puits et six pièces agréablement meublées sur deux niveaux, le tout dans une rue calme, en plein centre, à quelques pas de San Barnaba, non loin de l'Accademia. Le paradis à Venise.
 
il giardino della casa
 

posted by lorenzo at 15:53

16 août 2005

Tramezzinimag, pourquoi ce titre ?


Publié pour la première fois en mai dernier, de retour de Venise, ce blog présentait en quelques lignes le pourquoi de son titre. Comme on continue de me demander ce qu'il signifie, et en dépit de l'évolution de son contenu, moins exclusivement vénitien aujourd'hui, j'ai repris mes explications que je vous livre à nouveau.

Ceux qui vont à Venise connaissent sans aucun doute ces délicieux sandwiches en forme de triangle, que l'on trouve dans tous les bars pour un peu plus d'un euro : tonno-uova, prosciutto-funghi... Les vénitiens les consomment debout au comptoir, avec un verre de blanc ou un prosecco, ce délicieux vin pétillant. Les meilleurs sont servis depuis des années dans un petit bar des environs de l'Arsenal, mais dans chaque quartier, il y en a de délicieux. Ils sont un peu le symbole d'un art de vivre comme le spritz, le Bellini, ou le gianduiotto de chez Nico... C'est parce que j'avais envie de parler de tout cela que j'ai créé ce blog. Raconter à ceux qui ne savent pas, les délices d'une ville unique au monde, mal connue et pourtant si célèbre. Parce que je voudrais modestement, contribuer à la mieux faire apprécier, au-delà des clichés qui l'encombrent depuis 150 ans et l'empêchent de vivre, en l'étouffant peu à peu. Car, c'est un paradoxe, Venise crève du tourisme. Il n'enrichit que les boutiquiers et appauvrit les vrais vénitiens, rongeant l'âme de la ville comme la pollution en ronge les pierres. Là est le vrai mal qui tue Venise peu à peu, transformant les commerces de proximité en boutiques à touristes, obligeant les habitants à quitter le centre historique pour la terre ferme et en rendant la vie presque aussi chère qu'à New York ou à Londres. J'espère montrer une Venise différente au fil des pages et de mes humeurs. Aider le voyageur à sortir des sentiers battus - c'est bien ici le cas de le dire - et lui apprendre à voir autre chose et à devenir, à son tour, un "bon vénitien"pour paraphraser Henri de Régnier.

posted by lorenzo at 23:10

Bon voyage, Natsuko !


Je voudrais saluer une grande amie japonaise qui part bientôt pour Hong-Kong où elle va préparer une maîtrise. Natsuko Fukue est de Fukuoka, ville jumelée avec Bordeaux. elle est à l'image ce sa ville, dynamique et jeune. Sa passion, outre la musique et le cinéma ? : la pâtisserie et la cuisine en général. Elle fait le meilleur gâteau au chocolat jamais dégusté dans ce bas monde et ses sushis sont parfaits.

C'est aussi une excellence pianiste, une bonne photographe, une élève douée et une amie très chère et attentive. Elle a vécu une année parmi nous, en pleine tempête, la dernière année dans notre grande merveilleuse maison. Au moment où pour moi tout se délitait, elle était là, attentive, douce, prévenante. Nous avons beaucoup parlé, beaucoup ri, elle, les enfants et moi. Nous avons fait plein de bons petits plats, visité des tas de galeries, des librairies et pratiquement tous musées de Bordeaux et des environs. Nous avons souvent pris le thé, boisson pour laquelle nous avons tous deux une vraie passion.

Bonne route à Natsuko sur le chemin de la vie. Que ses pas la ramènent un jour chez nous. Et comme disent les chinois, nous luis disons tous : " Dix mille ans à Natsuko"!


15 août 2005

Une bibliographie sur Venise à visiter souvent

Les gens qui gèrent Il Campiello (lien ICI) sont un peu comme des voisins qu'on croise mais qu'on ne fréquente pas ou pas encore. l'occasion en fait ne nous en a encore jamais été donnée. Héritiers d'une jolie petite maison située dans un quartier très tranquille, à deux pas de la Piazzale Roma et de la Prison, Il Campiello (c'est le nom de baptême de la maison et le nom de leur site) a l'air de plaire beaucoup car leur livre d'or est plein de gentils mots enthousiastes. D'ailleurs, c'est toujours plein et je crois que les habitués se passent le mot pour être certains de pouvoir y loger. Allez donc faire un tour sur leur site et visitez virtuellement l'endroit. Ce n'est pas un palais certes, mais une maison authentique et apparemment remplie de bonnes ondes, un cadre idéal pour séjourner à Venise en famille ou entre amis sans se ruiner !Une courette-jardin donne sur le canal, face à l'église de Santa maria Maggiore. Calme absolu. D'ailleurs l'adresse est jolie : 2234 calle della madonna. La proximité de la prison et des entrepôts du port ne sont pas un inconvénient. A Venise même les terrains vagues et les friches industrielles sont pleines de poésie. La nuit quand il fait doux l'été, se promener dans ce quartier est un régal? je vous assure qu'on s'attend à croiser Corto Maltese bras dessus bras dessous avec Ugo Pratt devisant dans les ruelles sombres.

C'est un quartier pittoresque peu touché par les hordes de barbares qui ne quittent guère San Marco ou le Rialto. Non loin de là, près de San Sebastiano où se situait du temps de ma vie vénitienne la Faculté des Lettres, au bout d'une fondamenta sans intérêt particulier habitait un vieil homme dont j'ai malheureusement oublié le nom avec qui j'ai souvent parlé. J'ai encore dans l'oreille le son très particulier de sa voix, nasillarde et forte. Il avait certainement beaucoup voyagé. Il avait aussi beaucoup rêvé et pas mal bu. Il servait quand on allait chez lui un vin rare, réputé rendre fou et pour cela interdit, un Clinto des piémonts de Frioul à l'incroyable arôme, mélange de framboise et de myrrhe. Un grand grillage entourait sa maison au-dessus des murs du jardin. Et là c'était un autre monde : des singes, des perroquets, un renard des sables, tout une faune exotique et très bruyante. Que sont devenus tous ces animaux ? Le pâté de maison a été restauré. Je n'ai trouvé personne pour me renseigner sur le vieil homme. Pourtant, ce n'est pas un effet du Clinto, je vous l'assure. Il a bien existé.


14 août 2005

Pax Tibi Marce Evangelista Meus


Théo de San Barnaba

Sur le joli campo de San Barnaba existe depuis de nombreuses années un petit bar sans prétention fréquenté par les gens du quartier mais aussi par de nombreux musiciens et des peintres. Le patron, grand amateur de musique avait chaque jour la visite d'un chat ordinaire dénommé Theo


Mais pas si ordinaire en fait. Theo, gatto genetico, pareil à des centaines de ses congénères qui occupaient les cours et les ruelles de Venise (avant que des fonctionnaires venus de Rome décident qu'il fallait réduire cette colonie traditionnellement implantée à Venise depuis la nuit des temps), arpentait le quartier. 

Bien nourri par les mammagatti qui elles aussi, surtout à Dorsoduro, étaient légion, il menait une vie calme et sereine. Très organisée aussi : le matin il allait à Santa Margarita, où il retrouvait ses congénères devant les étals de poisson. Quand midi sonnait, on le voyait au soleil, sur la margelle d'un puits, le rebord d'une fenêtre ou au milieu de la Corte dei Furlani où il demeurait, non loin de la Ca Rezzonico. Plusieurs minets, bien plus jeunes qui lui ressemblaient, vivaient dans les environs, preuve de ses amours passées. Il en avait pincé un temps pour la chatte du bedeau de San Barnaba mais cette infidèle lui avait préféré un jeune rouquin paresseux vivant du côté de San Trovaso. Bref notre Theo était une vedette. 

Chaque jour ou presque, lorsque le bar "Ai artisti" se remplissait de monde et que des musiciens jouaient, ou même quand le patron mettait un disque, Theo arrivait. Dès qu'il entendait la musique (sa maison était sur la fondamenta de l'autre côté du canal), il grattait pour sortir ou sautait par la fenêtre et il rappliquait. Il s'installait à gauche de l'entrée, sous le téléphone et se couchait sur les annuaires près du comptoir. Ceux qui l'ont connu vous le confirmeront, il semblait vraiment aux anges. Il ronronnait de plaisir surtout quand on lui mettait les Quatre Saisons de Vivaldi, et plus que tout, quand les violons glissaient et répandaient leurs trilles joyeuses et résonnaient sur la place. C'est ainsi que Franco Gelli a voulu immortaliser notre amateur de musique dans une lithographie parue aux Edizioni di Ghen, aujourd'hui introuvable et qui siégea longtemps, joliment encadrée, sur un des murs du bar. L'estaminet n'est plus, mais tous se souviennent de Theo !

Cette anecdote me fait penser à un très bel ouvrage, publié en 1991 par Robert de Laroche, grand amateur de chats, chez Casterman, avec des photos de Jean-Michel Labat, intitulé "Chats de Venise". Je le recommande à tous les amoureux des chats et de Venise. 
J'espère que Robert de Laroche, s'il lit ce modeste journal, ne m'en voudra pas d'une aussi plate présentation de son superbe livre !

Notre maison

Entre 1980 et 1986, j'ai vécu dans différents quartiers de Venise. Je voudrais, lorsque j'en aurai le temps décrire chacun de ces lieux, tous magiques et responsables autant que l'environnement général, de mon attirance et mon amour pour Venise. De passage, depuis, j'ai habité chez des amis, dans des chambres d'hôtes, des couvents, des hôtels. Là encore plein de lieux que j'aimerai recommander sans vouloir non plus trop les galvauder. Car à Venise comme ailleurs quand une adresse devient un lieu à la mode, elle disparait vite dans l'engrenage de la mode et de l'affluence. Car il reste à Venise des endroits secrets comme Ugo Pratt savait en parler. Il en existe peu ou plus beaucoup. Alors, je ne vous révèlerai pas tout ce que je connais. A vous aussi de partir à la découverte !

Mais revenons à mes campements vénitiens. Cette fois-ci, nous avions décidé de nous installer chez nous. Après des semaines de recherches sur internet, avec l'aide d'amis vivant sur place, nous avons fini par trouver notre bonheur : une ravissante petite maison avec une cour et grand jardin en plein centre, dans le quartier de Dorsoduro. laissez-moi vous présenter notre domus. Je ne vais pas vous la décrire comme le ferait un agent immobilier. Vous en auriez vite assez. Non, laissez-moi simplement vous raconter comment on y est bien. 

Tellement bien qu'en mai dernier, quand nous sommes arrivés, après avoir investi la maison, modifier un peu la décoration et refait l'aménagement à notre goût, nous n'avons quasiment plus bougé. Longs petits déjeuners dans la sala di pranzo, farniente dans le jardin sous les glycines, siestes dans les chambres, soirées lecture dans le salon, sous une grande tapisserie Renaissance un peu usée. Bref, un séjour calme, paisible, comme la maison. Il faut dire qu'elle donne sur un jardin très vert, très ombragé, très fleuri, lui-même entouré de jardins. Une cour avec en son milieu un puits médiéval. Un salon joliment meublé, une salle à manger, une cuisine et une chambre monacale (la mienne). Voilà pour le rez de chaussée. A l'étage, trois belles chambres, très claires avec des kilims multicolores sur le pavement du sol. Une salle de bain, deux salles d'eau. Une jolie petite bicoque comme on en rêverait au fond d'une ruelle ensoleillée, n'importe où, à Bordeaux ou à Paris.

J'ai passé mon temps entre deux pages d'écriture à cuisiner : pâtes et risotti bien entendu mais aussi crumble de légumes, fondant au chocolat et aux framboises, tartares de betteraves au mascarpone, lasagnes de canards à la Torcelliana... Je crois que je vais m'amuser à donner mes recettes dans ce blog ! Quelques jours après notre arrivée, les glycines étaient tellement fleuries que l'odeur imprégnait la maison de bas en haut. On sent d'ailleurs ce parfum chaque année à cette période dans tout Venise tellement cette plante y est répandue.



Carpaccio, illustrateur d'histoires

L'envoi des Ambassadeurs, du cycle de Saint Ursule conservé dans les Galeries de l'Accademia fait partie depuis toujours de mon Musée imaginaire.


Vittore Carpaccio (1460-1526) est pour moi le peintre vénitien par excellence. Je ne suis pas critique d'art et mes compétences en la matière se résument à ce que j'ai lu ou appris à l'Université, à San Sebastiano, quand j'étais étudiant à Venise. Mais c'est ce que mon cœur ressent et comprend de ces œuvres géniales, qui me pousse à vous faire partager quelques uns de mes émois artistiques. Et tant pis pour les critiques et les grincheux que mon enthousiasme ne manquera pas de faire surgir. J'aime Carpaccio, mais aussi les Bellini, Mantegna, Basaiti, et tous ces grands artistes qui ont laissé partout dans Venise de merveilleux chefs-d’œuvre. Chaque semaine, je vous présenterai une pièce du catalogue de mon "Musée Imaginaire", pour reprendre la belle expression d'André Malraux.

12 août 2005

Un grand MERCI à mes lecteurs !

Je tiens à remercier les 948 personnes qui m'ont fait l'honneur de lire mon article sur le soir du référendum. Sans prétention ce papier a été repris sur un site très fréquenté (http://www.non-2005.org/Le-non-n-est-pas-une-fin-en-soi_a275.html), que je remercie aussi. 

Il faut continuer et crier haut et fort qu'avoir dit non au référendum ce n'était pas dire non à l'Europe, mais clamer avec toute notre énergie, le désir d'une Europe différente de celle confisquée depuis de trop nombreuses années par les technocrates de Bruxelles débranchés de la réalité quotidienne, celle des français comme des italiens, des allemands ou des hollandais. 

L'Europe nous la voulons. Puissante, unie, rayonnante. Une Europe des Nations et des Peuples. Mais nous ne voudrons jamais d'une Europe au rabais, méprisant les gens et leurs aspirations, au nom des principes ultra-libéraux véhiculés par le monde de la finance, des multi-nationales et de leurs actionnaires. Cette Europe-là nous mènerait - nous mène déjà - vers la mort de la démocratie ; vers une dictature impitoyable, celle de la performance, de la concurrence à outrance, de la rentabilité, de l'argent ; Vers l'injustice. 

L'Europe que nous voulons bâtir pour nos enfants qu'ils ont presque enterrée vivante, c'est celle du Général de Gaulle, du Chancelier Adenauer, de Jacques Chaban-Delmas. La seule véritable idée de l'Europe, c'est eux qui l'ont fait naître.

10 août 2005

LE NON MASSIF DES FRANCAIS

Le texte ci-dessous a été publié sur le site non-2005.org, le 30 mai dernier. Écrit d'une traite en revenant de la mairie, après une journée harassante mais passionnante où je présidais un bureau de vote de quartier :
 
Les français, en dépit de la propagande outrancière des ces dernières semaines, ont fait leur choix. Ils ont rejeté avec vigueur le projet de traité que l'on cherchait à leur imposer en masquant la vérité, en tronquant le débat.

La victoire du non n'est pas une fin. Il ne faut pas l'envisager comme le triomphe d'idées de gauche contre des concepts de droite. Ce n'est pas le réveil des idées nationalistes et rétrogrades anti-européennes. C'est la manifestation souveraine d'un peuple qui a refusé d'être traité comme irresponsable et stupide. Ce n'est pas seulement l'expression du ras-le-bol qui règne chez beaucoup, ce n'est pas la peur de l'Europe, ce n'est pas le refus du dynamisme économique. 

C'est la volonté de notre peuple d'agir et de combattre comme il l'a toujours fait, parfois dans le désordre, souvent avec des débordements, pour inventer un avenir meilleur, plus humain, solidaire dans le respect de ce qui a fait notre civilisation. Aujourd'hui, et c'est la confirmation du bon choix fait par le Président en imposant un référendum, la démocratie a gagné en France. L'oligarchie méprisante des élites économiques et politiques a perdu. Mais cette victoire n'est pas une fin en soi. Il nous faut maintenant proposer une alternative. 

Et celle-ci n'est pas seulement dans les idées et les projets de la gauche. La droite aussi, non pas celle qui entretient la nostalgie des régimes totalitaires, pas celle qui prend ses ordres auprès du Medef, des banques et de la haute-finance, mais celle issue du CNR, celle du Général de Gaulle, celle de la "Nouvelle Société" rêvée par Chaban-Delmas, pour laquelle adolescent, avec lui, j'ai milité. L'Europe de demain se fera et se développera au nom des citoyens. Pour le bonheur des citoyens.

Ah que la fête serait jolie si le Chef de l'Etat ne se contentait pas de prendre acte de la volonté du peuple. S'il ne cédait pas à la tentation de remplacer le spécialiste du marketing politique par un spécialiste du show à grand spectacle. S'il retrouvait les accents de l'appel de Cochin. S'il redonnait à son action une dynamique gaulliste, populaire et osait reconnaitre qu'il s'est trompé dans ses choix. S'il montrait au monde entier qu'il est, finalement, un homme de convictions. 
J'étais à la Mairie de Bordeaux ce soir. J'entendais dans les salons le discours d'élus, de sympathisants "on a perdu", la droite est morte d'avoir diabolisé le Pen", "les français sont des c...s (parole répétée par Pierre H., un élu de l'opposition et répétée par un bordelais d'origine égyptienne, outré par ces propos). Les buffets étaient tout de même pris d'assaut. Et la droite par-ci la droite par-là... Mais ils n'ont rien compris. Le débat est aujourd'hui au-delà de ce clivage historiquement dépassé. A 500 mètres de la mairie, une centaine de personnes laissait éclater leur joie. Drapeaux rouges en tête, il y avait la CGT, la LCR, le PCF, différents collectifs anti-nucléaires, le mouvement ATTAC, des syndicats de lycéens, des mouvements libertaires. Une ambiance bon enfant malgré la pluie fine qui tombait. "marchons sur la mairie" disaient quelques excités "non" répliquait la CGT, bien vite étouffée par les autres, "Restons ici, gardons cette victoire pour nous et savourons-là, n'allons pas là-bas. A quoi bon"
Et pourquoi faire au fait ? Là-bas justement, il n'y avait plus personne. Les élus partis, les invités avaient tous quitté les salons. Autour de l'Hôtel de ville, des cordons de CRS casqués, des barrières. Tout un arsenal anti-émeute pour une poignée de militants heureux. 
Mais où étaient les citoyens de droite qui ont dit non eux-aussi ? Qui pouvait voir les souverainistes, avec Philippe de Villiers et Paul Marie Couteaux, la NAR, les vrais gaullistes réunis par Dupont-Saint Aignan et les autres élus de l'UMP, tous ceux qui ont appelé à voter non à droite? Quel dommage que tous ce soir ne se soient pas réunis ensemble pour montrer au peuple souverain qu'il existe d'autres femmes et hommes politiques que ceux qui depuis des semaines leur mentent ! Mais on peut rêver. Les démons franco-français sont toujours là, omnipotents. Déjà les médias s'apprêtent à rejouer la même mauvaise pièce : "la gauche de la gauche a dit non, regardez-là s'exciter dans les rues, la droite rassemble ses forces et digère sa défaite"... Pourtant l'enjeu est de taille aujourd'hui, c'est l'avenir de la France au sein de l'Europe et l'avenir de millions de citoyens européens qui va se jouer dans les prochains mois : allons nous bouger un peu les cartes et avec une donne à peine différente, jouer la même partie une fois de plus, ou bien allons nous oser affronter l'inconnu et, comme nos ancêtres de 1789, oser inventer notre avenir ?
Ah, ce soir, combien la démocratie me parait joyeuse et pimpante malgré tout! On disait les français imbéciles et incapables de réagir. Une fois de plus, ils donnent une leçon au monde.
France, pour l'Europe, en avant !

31 mai 2005

Un jardin à Venise

Le jardin le la maison de Dorsoduro peint rapidement à l'aquarelle par une belle et chaude après-midi en mai dernier me donne envie de vous parler d'une association vénitienne qui s'est donné pour mission de faire découvrir les jardins secrets de la ville. Potagers et cloîtres, jardins de palais, vestiges de parcs du moyen-âge ou de la Renaissance, lieux romantiques à souhait des dizaines de jardins secrets oubliés dans Venise et le plus souvent méconnus des vénitiens eux-mêmes, ont été répertoriés, analysés, expliqués dans un ouvrage très intéressant.

Une plaquette éditée par l'Office du Tourisme de Venise permet aussi de préparer sa visite sur rendez-vous avec pour guide un des spécialistes de ces espaces historiques, membres de l'association Wigwam Club (Giardini Storici Venezia) comme par exemple MariaGrazia Dammico, présidente (journaliste et formatrice), Laetizia Querenghi2, vice-présidente (chercheur spécialiste du "vert historique"), Gottardo Bonancini (architecte paysagiste). L'ouvrage, publié seulement en italien à ma connaissance, s'intitule : “I Giardini Veneziani. Guida per Veneziani distratti, Forestieri illuminati, Giardinieri appassionati” .


28 mai 2005

Déclaration du Général de Gaulle

Le 29 mars 1969, le Général de Gaulle disait aux français : "Notre Europe tout entière, après avoir subi tant de déchirements, de guerres et de Révolutions, discerne dans ses profondeurs que, pour elle, la vie - oui la vie ! - exige désormais la détente, l'entente et la coopération, par-dessus toutes les barrières dressées par les idéologies rivales, les rancunes accumulées, les blocs opposés, les régimes différents. Mais qui ne voit, en même temps, qu'un tel changement ne peut avoir d'autre base que l'action délibérément conjuguée d'états qui soient maîtres d'eux-mêmes et d'autre ferment, pour chacun d'entre eux, que sa personnalité nationale ?"

Je viens de lire dans le traité qu'on veut à tout prix que nous ratifions, l'obligation pour tous les états membres d'augmenter leur budget militaire ! J'avais déjà lu l'obligation de se soumettre aux décisions de l'Otan dont le patron est, si je ne m'abuse, un général américain dont le supérieur n'est autre que le Président Bush. No comment !

A quelques heures du verdict populaire qui je l'espère s'exprimera haut et fort, je vous recommande un petit film disponible sur le net et qui est très instructif, il réunit des politologues, des journalistes et des enseignants de sciences po. Ce film documentaire, "30 minutes pour décrypter le projet de Constitution européenne", réalisé par Suzanne Körösi et Cécile Proust présente des entretiens et des commentaires de Bernard Cassen, Suzanne George, Raoul-Marc Jennar et Yves Salesse.

Si vous ne parvenez pas à ouvrir le lien en cliquant ICI (ou si vous ne possédez-pas l'application Realplayer), vous pouvez lire cette vidéo sur le site du Collectif INPT (Institut National Polytechnique de Toulouse) dont j'ai inscrit le lien en tête de cet article.

Regardez-le, tout y est dit ! Et dimanche 29 mai, ne vous abstenez-pas ! Votez ! C'est l'unique moyen d'éviter d'en prendre pour 50 ans et sans possibilité de remise de peine ! En votre âme et conscience, votez NON pour que nous puissions enfin bâtir une Europe européenne sociale et humaine !

12 mai 2005

En démocratie le choix n'est pas entre le oui et le oui

publié par France Républicaine :

Laurent Fabius, numéro 2 du PS, affirme que si le le non l'emporte au référendum du 29 mai " le principe de réalité conduira à rediscuter".
"Quand on affirme qu'il n'y aura pas de renégociation, je dis que c'est méconnaître les réalités des rapports d’État à État", ajoute-t-il dans un entretien au journal Le Progrès. "Si on vote non, le principe de réalité conduira à rediscuter. On ne va pas faire l'Europe sans la France. La renégociation s'imposera, sa perspective est d'ailleurs prévue par la déclaration 30 annexée au Traité. Elle figure page 186 du texte que les Français ont reçu", poursuit l'ancien Premier ministre.
Selon lui, le non "permet un changement européen, alors que le oui risque d'amplifier les défauts actuels". Laurent Fabius assure qu'avec le texte du traité constitutionnel "les Européens vont dans une impasse".
"Les Français vivent actuellement une sorte de climat de propagande : si l'on n'est pas pour le oui, on est accusé de tous les maux ! En démocratie, le choix n'est pas entre le oui et le oui", déclare encore M. Fabius.
Interrogé sur ses reproches à l'égard du président Jacques Chirac pour son implication dans la campagne référendaire alors que François Mitterrand l'avait fait en 1992 pour le traité de Maastricht, M. Fabius répond: "François Mitterrand ne stigmatisait pas ses adversaires en les caricaturant en anti-européens. Il était un européen fervent et exigeant alors que Jacques Chirac est un européen d'occasion".
"Plus je lis ce texte, plus je le trouve marqué par une vision étroitement financière et libre échangiste alors que la dimension sociale, écologique, humanistes est faible", conclut-il.
dépêche citée sur le site Europe-referendum.com