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| Tiepolo, le banquet de Cléopâtre, Palazzo Labia | 
"La beauté est une justice supérieure"
Gustave Flaubert
VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
 Les
    pavés de la cour brillent sous la grande verrière, et j'observe les 
   gens qui passent, en attendant de pouvoir accéder au guichet. Une 
très    vieille femme presque pliée en deux sur sa canne demande un    
renseignement à deux jeunes gens très élégants. L'un est assis sur la   
 margelle, l'autre, la main posée sur le bord du puits tient à la main un
    parapluie multicolore. Est-ce la lumière presque métallique, mais 
ces    personnages ressortent comme s'ils étaient sous un projecteur. 
Les    couleurs qui les animent en font les protagonistes d'une scène de théâtre, muette. J'aime ce lieu, vers midi.
Les
    pavés de la cour brillent sous la grande verrière, et j'observe les 
   gens qui passent, en attendant de pouvoir accéder au guichet. Une 
très    vieille femme presque pliée en deux sur sa canne demande un    
renseignement à deux jeunes gens très élégants. L'un est assis sur la   
 margelle, l'autre, la main posée sur le bord du puits tient à la main un
    parapluie multicolore. Est-ce la lumière presque métallique, mais 
ces    personnages ressortent comme s'ils étaient sous un projecteur. 
Les    couleurs qui les animent en font les protagonistes d'une scène de théâtre, muette. J'aime ce lieu, vers midi.  Mais ailleurs, dans les quartiers retirés de Dorsoduro     même, en dehors du circuit habituel des touristes, il règne un calme     extraordinairement plein. Un peu comme sur la place d'un village en     plein été. Le chant des oiseaux, une radio quelque part... Parfois  une    barque à moteur passe lentement en crachotant. Les chats  dorment  sur   les margelles des puits. Les portes et les fenêtres  entr'ouvertes    laissent échapper des senteurs alléchantes. Nul cri,  nulle    précipitation.
Mais ailleurs, dans les quartiers retirés de Dorsoduro     même, en dehors du circuit habituel des touristes, il règne un calme     extraordinairement plein. Un peu comme sur la place d'un village en     plein été. Le chant des oiseaux, une radio quelque part... Parfois  une    barque à moteur passe lentement en crachotant. Les chats  dorment  sur   les margelles des puits. Les portes et les fenêtres  entr'ouvertes    laissent échapper des senteurs alléchantes. Nul cri,  nulle    précipitation.  J'imagine     ainsi que tous ceux qui vivent derrière ces façades embellies par le     soleil, sont endormis ou assoupis. C'est l'un des miracles de  Venise.  On   ressent toujours ainsi à marcher dans les rues de la  Sérénissime,  dès   que la bonne saison revient, une immense sérénité.  C'est l'un des    meilleurs remèdes que je connaisse à l'inquiétude, à  la nervosité, à    l'angoisse : Si vous venez d'arriver à Venise, si vos  ennuis, vos    soucis, vos craintes vous ont accompagné et semblent ne  pas vouloir vous    quitter, alors, posez vite vos bagages, chaussez vos  mocassins les   plus  confortables, prenez un livre que vous aimez et  sortez dans les   rues.  Marchez, marchez... Allez vous perdre là où le  soleil habille les    maisons d'un vêtement de grâce. Saluez d'un geste  discret de la tête   les  rares passants que vous croiserez. N'hésitez  pas à vous perdre.
J'imagine     ainsi que tous ceux qui vivent derrière ces façades embellies par le     soleil, sont endormis ou assoupis. C'est l'un des miracles de  Venise.  On   ressent toujours ainsi à marcher dans les rues de la  Sérénissime,  dès   que la bonne saison revient, une immense sérénité.  C'est l'un des    meilleurs remèdes que je connaisse à l'inquiétude, à  la nervosité, à    l'angoisse : Si vous venez d'arriver à Venise, si vos  ennuis, vos    soucis, vos craintes vous ont accompagné et semblent ne  pas vouloir vous    quitter, alors, posez vite vos bagages, chaussez vos  mocassins les   plus  confortables, prenez un livre que vous aimez et  sortez dans les   rues.  Marchez, marchez... Allez vous perdre là où le  soleil habille les    maisons d'un vêtement de grâce. Saluez d'un geste  discret de la tête   les  rares passants que vous croiserez. N'hésitez  pas à vous perdre.  Asseyez-vous sur un banc, là, sur ce petit campo  que vous ne connaissez    pas. Plus     tard vers quatre heures, vous trouverez au hasard de vos    pérégrinations  un joli petit café avec deux ou trois tables sur une    place inconnue.  Vous y boirez un café ou un verre de vin blanc en    lisant tranquillement.  Si la faim vous taraude, il y aura certainement    quelques tramezzini ou des paste di mandorla. Plus tard, à partir de cinq heures, des gens commenceront à sortir et à apparaître sur ce palcoscenico     improvisé. Vous verrez des enfants avec leurs tricycles, des petites     filles poussant leurs poupées dans de rutilantes poussettes. Des  dames    se regrouperont pour bavarder et quelques petits garçons  énergiques    taperont dans l'inévitable ballon. Le campo peu à peu  s'animera. Mais,    désirant rester solitaire encore, vous aurez  peut-être découvert un  peu   plus profondément encore dans la Venise  authentique, une place où    personne ne passe. Un de ces bancs peints  en rouge vous accueillera,  ou   la margelle d'un puits, ces marches au  bord du canal.
Asseyez-vous sur un banc, là, sur ce petit campo  que vous ne connaissez    pas. Plus     tard vers quatre heures, vous trouverez au hasard de vos    pérégrinations  un joli petit café avec deux ou trois tables sur une    place inconnue.  Vous y boirez un café ou un verre de vin blanc en    lisant tranquillement.  Si la faim vous taraude, il y aura certainement    quelques tramezzini ou des paste di mandorla. Plus tard, à partir de cinq heures, des gens commenceront à sortir et à apparaître sur ce palcoscenico     improvisé. Vous verrez des enfants avec leurs tricycles, des petites     filles poussant leurs poupées dans de rutilantes poussettes. Des  dames    se regrouperont pour bavarder et quelques petits garçons  énergiques    taperont dans l'inévitable ballon. Le campo peu à peu  s'animera. Mais,    désirant rester solitaire encore, vous aurez  peut-être découvert un  peu   plus profondément encore dans la Venise  authentique, une place où    personne ne passe. Un de ces bancs peints  en rouge vous accueillera,  ou   la margelle d'un puits, ces marches au  bord du canal.  Rêvez.     Si vous désirez lire ou noter vos impressions, mettez-vous à la     recherche d'un coin vraiment tranquille. Je vous recommande le parvis de     San Elena, à Castello ou le Café del Paradiso,     à l'entrée des jardins de la Biennale. Là, sous la tonnelle, avec le     parfum des arbres et l'une des plus belles vues de Venise en face de     vous, vous trouverez l'inspiration nécessaire pour écrire votre plus     belle lettre d'amour ou de rupture. Il y a aussi le jardi de San Alvise à Canareggio, les Zattere     et quand les travaux seront terminés, la pointe de la douane. mais   là,   devant le plus extraodinaire paysage que l'homme ait jamais   contribué à   créér, vous ne serez jamais vraiment seul (sauf après deux   heures du   matin et encore un jour de pluie!). Bonne promenade avec   vous-même.
Rêvez.     Si vous désirez lire ou noter vos impressions, mettez-vous à la     recherche d'un coin vraiment tranquille. Je vous recommande le parvis de     San Elena, à Castello ou le Café del Paradiso,     à l'entrée des jardins de la Biennale. Là, sous la tonnelle, avec le     parfum des arbres et l'une des plus belles vues de Venise en face de     vous, vous trouverez l'inspiration nécessaire pour écrire votre plus     belle lettre d'amour ou de rupture. Il y a aussi le jardi de San Alvise à Canareggio, les Zattere     et quand les travaux seront terminés, la pointe de la douane. mais   là,   devant le plus extraodinaire paysage que l'homme ait jamais   contribué à   créér, vous ne serez jamais vraiment seul (sauf après deux   heures du   matin et encore un jour de pluie!). Bonne promenade avec   vous-même.  © photo de Claire Normand - Avril 2006. Tous droits réservés.
© photo de Claire Normand - Avril 2006. Tous droits réservés. Qui     pourrait un jour m’expliquer ce sentiment qui est toujours le mien     quand le silence se fait dans la rue et que nul bruit moderne ne vient     plus perturber mes oreilles ? Le chant des oiseaux, le bruit de pas,   des   sons d’un chantier au loin. Pas de vacarme. La paix. Je me sens   dans   ces moments-là comme retranché de la vie et pourtant totalement   en   fusion avec elle. Cette atmosphère matutinale que l’on   ressent   ici ce matin, en pleine ville, me rappelle Venise.
Qui     pourrait un jour m’expliquer ce sentiment qui est toujours le mien     quand le silence se fait dans la rue et que nul bruit moderne ne vient     plus perturber mes oreilles ? Le chant des oiseaux, le bruit de pas,   des   sons d’un chantier au loin. Pas de vacarme. La paix. Je me sens   dans   ces moments-là comme retranché de la vie et pourtant totalement   en   fusion avec elle. Cette atmosphère matutinale que l’on   ressent   ici ce matin, en pleine ville, me rappelle Venise. 
 En quelque endroit que j'aille, il faut fendre la [presse /D'un peuple d'importuns qui fourmillent sans cesse. /L'un me heurte d'un ais dont je suis tout froissé ;/Je vois d'un autre coup mon chapeau renversé. /Là, d'un enterrement la funèbre ordonnance /D'un pas lugubre et lent vers l'église s'avance ;/Et plus loin des laquais l'un l'autre s’agaçant, /Font aboyer les chiens et jurer les passants. /Des paveurs en ce lieu me bouchent le passage ; /Là, je trouve une croix de funeste présage, /Et des couvreurs grimpés au toit d'une maison /En font pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison. /Là, sur une charrette une poutre branlante /Vient menaçant de loin la foule qu'elle augmente ; /Six chevaux attelés à ce fardeau pesant /Ont peine à l'émouvoir sur le pavé glissant. /D'un carrosse en tournant il accroche une roue, /Et du choc le renverse en un grand tas de boue : /Quand un autre à l'instant s'efforçant de passer, /Dans le même embarras se vient embarrasser./
En quelque endroit que j'aille, il faut fendre la [presse /D'un peuple d'importuns qui fourmillent sans cesse. /L'un me heurte d'un ais dont je suis tout froissé ;/Je vois d'un autre coup mon chapeau renversé. /Là, d'un enterrement la funèbre ordonnance /D'un pas lugubre et lent vers l'église s'avance ;/Et plus loin des laquais l'un l'autre s’agaçant, /Font aboyer les chiens et jurer les passants. /Des paveurs en ce lieu me bouchent le passage ; /Là, je trouve une croix de funeste présage, /Et des couvreurs grimpés au toit d'une maison /En font pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison. /Là, sur une charrette une poutre branlante /Vient menaçant de loin la foule qu'elle augmente ; /Six chevaux attelés à ce fardeau pesant /Ont peine à l'émouvoir sur le pavé glissant. /D'un carrosse en tournant il accroche une roue, /Et du choc le renverse en un grand tas de boue : /Quand un autre à l'instant s'efforçant de passer, /Dans le même embarras se vient embarrasser./ Vingt carrosses bientôt arrivant à la file /Y sont en moins de rien suivis de plus de mille ; /Et, pour surcroît de maux, un sort malencontreux /Conduit en cet endroit un grand troupeau de bœufs ;/Chacun prétend passer ; l'un mugit, l'autre jure. /Des mulets en sonnant augmentent le murmure. /Aussitôt cent chevaux dans la foule appelés /De l'embarras qui croit ferment les défilés, /Et partout les passants, enchaînant les brigades, /Au milieu de la paix font voir les barricades. /On n'entend que des cris poussés confusément : /Dieu, pour s'y faire ouïr, tonnerait vainement..."
Vingt carrosses bientôt arrivant à la file /Y sont en moins de rien suivis de plus de mille ; /Et, pour surcroît de maux, un sort malencontreux /Conduit en cet endroit un grand troupeau de bœufs ;/Chacun prétend passer ; l'un mugit, l'autre jure. /Des mulets en sonnant augmentent le murmure. /Aussitôt cent chevaux dans la foule appelés /De l'embarras qui croit ferment les défilés, /Et partout les passants, enchaînant les brigades, /Au milieu de la paix font voir les barricades. /On n'entend que des cris poussés confusément : /Dieu, pour s'y faire ouïr, tonnerait vainement..." Frederic Eden
Frederic Eden Antonio Vivaldi,
Antonio Vivaldi,  La première, qu’un ami américain a testé l’an passé, est tenue par un chinois. Située à Cannaregio,
   sur la calle Ghetto Novissimo, ce Bed and Breakfast est très propre 
et   bien tenu. La colazione est abondante et appétissante, l’accueil   
attentionné. Les dortoirs sympathiques. Le tout pour 20 euros la nuit ! 
  Mais c’est petit. N’arrivez-pas à onze heures du soir en espérant   
trouver un coin disponible. Le quartier est très pittoresque et c'est un
   régal, le soir, de se promener aux alentours du ghetto, vers San Alvise, sur la Fondamenta San Gerolamo
   où vous croiserez peu de touristes.
La première, qu’un ami américain a testé l’an passé, est tenue par un chinois. Située à Cannaregio,
   sur la calle Ghetto Novissimo, ce Bed and Breakfast est très propre 
et   bien tenu. La colazione est abondante et appétissante, l’accueil   
attentionné. Les dortoirs sympathiques. Le tout pour 20 euros la nuit ! 
  Mais c’est petit. N’arrivez-pas à onze heures du soir en espérant   
trouver un coin disponible. Le quartier est très pittoresque et c'est un
   régal, le soir, de se promener aux alentours du ghetto, vers San Alvise, sur la Fondamenta San Gerolamo
   où vous croiserez peu de touristes. Cet
   établissement est géré par la Pastorale Universitaire du Patriarcat 
de   Venise. Au milieu d’un jardin qui mériterait d’être réaménagé 
(c’est  en  projet), cette résidence étudiante ouverte toute l’année aux
  voyageurs,  jeunes et moins jeunes, est située sur les ruines de  
l’ancien couvent de  Santa Fosca.
Cet
   établissement est géré par la Pastorale Universitaire du Patriarcat 
de   Venise. Au milieu d’un jardin qui mériterait d’être réaménagé 
(c’est  en  projet), cette résidence étudiante ouverte toute l’année aux
  voyageurs,  jeunes et moins jeunes, est située sur les ruines de  
l’ancien couvent de  Santa Fosca.  Il y a exactement un an, jour pour jour, je publiais mon premier "post"    sur blogspot. Un peu hésitant, je découvrais l'art et l'usage des    blogs. C'est ainsi que vint au monde Tramezzinimag... Un peu fourre-tout    au départ, les conseils éclairés de certains lecteurs, blogueurs    émérites m'ont aidé à donner peu à peu à ce journal, son sens  et   sa forme. Plus de 5600 visiteurs m'ont fait à ce jour l'honneur de me    lire. Grâce à eux, je m'améliore. Enfin je crois...
Il y a exactement un an, jour pour jour, je publiais mon premier "post"    sur blogspot. Un peu hésitant, je découvrais l'art et l'usage des    blogs. C'est ainsi que vint au monde Tramezzinimag... Un peu fourre-tout    au départ, les conseils éclairés de certains lecteurs, blogueurs    émérites m'ont aidé à donner peu à peu à ce journal, son sens  et   sa forme. Plus de 5600 visiteurs m'ont fait à ce jour l'honneur de me    lire. Grâce à eux, je m'améliore. Enfin je crois...  son    amour pour Venise et qui exprime ses joies et ses colères chaque jour    depuis douze mois. Mais je dois avouer qu'un de mes meilleurs moments   de  la journée, lorsque je quitte mon cabinet, c'est, une tasse de thé    fumant sur ma table, Mitsou le chat ronronnant sur mes genoux, je me    mets à mon clavier pour écrire et mettre en page mon article  quotidien.
son    amour pour Venise et qui exprime ses joies et ses colères chaque jour    depuis douze mois. Mais je dois avouer qu'un de mes meilleurs moments   de  la journée, lorsque je quitte mon cabinet, c'est, une tasse de thé    fumant sur ma table, Mitsou le chat ronronnant sur mes genoux, je me    mets à mon clavier pour écrire et mettre en page mon article  quotidien.  Pourquoi     ce drôle de sentiment ce soir ? Une espèce de dépit, une rage     insidieuse. Comme une grande colère. Le temps est orageux ici. Il va     pleuvoir. les enfants sont insupportables. Peut-être suis-je trop     impatient. Nerveux en tout cas. Le ciel est noir. Il fait si sombre que     j'ai dû allumer toutes les lampes. C'est comme si j'entendais la    musique  que Hans Zimmer a créé pour "Batman Begins", le film de Christopher Nolan     sur les débuts de Batman à Gotham... J'enrage de n'être plus  vénitien    en fait, de supporter la pollution, le bruit, la grisaille  de  Bordeaux.   Pourtant j'aime cette ville, les façades qui  blanchissent  les unes  après  les autres, les arbres en fleurs, les  oiseaux qui  chantent et les  rues  redevenues propres et agréables, les  gens qui se  promènent...
Pourquoi     ce drôle de sentiment ce soir ? Une espèce de dépit, une rage     insidieuse. Comme une grande colère. Le temps est orageux ici. Il va     pleuvoir. les enfants sont insupportables. Peut-être suis-je trop     impatient. Nerveux en tout cas. Le ciel est noir. Il fait si sombre que     j'ai dû allumer toutes les lampes. C'est comme si j'entendais la    musique  que Hans Zimmer a créé pour "Batman Begins", le film de Christopher Nolan     sur les débuts de Batman à Gotham... J'enrage de n'être plus  vénitien    en fait, de supporter la pollution, le bruit, la grisaille  de  Bordeaux.   Pourtant j'aime cette ville, les façades qui  blanchissent  les unes  après  les autres, les arbres en fleurs, les  oiseaux qui  chantent et les  rues  redevenues propres et agréables, les  gens qui se  promènent...  Hier     le Jardin Public débordait des mêmes, vautrés sur les pelouses où  ils    laissent mille traces de leur passage le soir : bouteilles vides,     papiers gras, kleenex ou papier toilette, branches cassées et fleurs     arrachées. les barbares sont partout. A Venise aussi me direz-vous,  mais    quand on veut les oublier, éviter les hordes de veaux déguisés  en    touristes, il suffit de se perdre dans les dédales et quelques  ponts    plus loin, on n'entend plus rien que le bruit de nos pas, le  chant des    oiseaux et le cri des enfants qui jouent dans les cours des  maisons,    sous le regard des chats endormis sur la margelle d'un  puits. Là-bas,    même dans un quartier populaire et décati, rien de  sordide ne vient vous    agresser l’œil. Et si les graffitis et les  tags se répandent aussi,    ils ne se retrouvent que dans les quartiers  du centre. A Bordeaux, les    barbares sont partout, autour des  Quinconces, sur les marches du  Grand Théâtre, sur les quais. Une  invasion. et ils saccagent, ils  consomment   le décor... Saint Michel,  hier encore si pittoresque, est  devenu un   champ de déjections canines  arpenté par de jeunes islamistes  allumés et   agressifs et de babas  drogués... Mais bon, voilà, nous en  sommes tous   là, on ne fait pas  toujours et à tout moment ce que l'on  veut..
Hier     le Jardin Public débordait des mêmes, vautrés sur les pelouses où  ils    laissent mille traces de leur passage le soir : bouteilles vides,     papiers gras, kleenex ou papier toilette, branches cassées et fleurs     arrachées. les barbares sont partout. A Venise aussi me direz-vous,  mais    quand on veut les oublier, éviter les hordes de veaux déguisés  en    touristes, il suffit de se perdre dans les dédales et quelques  ponts    plus loin, on n'entend plus rien que le bruit de nos pas, le  chant des    oiseaux et le cri des enfants qui jouent dans les cours des  maisons,    sous le regard des chats endormis sur la margelle d'un  puits. Là-bas,    même dans un quartier populaire et décati, rien de  sordide ne vient vous    agresser l’œil. Et si les graffitis et les  tags se répandent aussi,    ils ne se retrouvent que dans les quartiers  du centre. A Bordeaux, les    barbares sont partout, autour des  Quinconces, sur les marches du  Grand Théâtre, sur les quais. Une  invasion. et ils saccagent, ils  consomment   le décor... Saint Michel,  hier encore si pittoresque, est  devenu un   champ de déjections canines  arpenté par de jeunes islamistes  allumés et   agressifs et de babas  drogués... Mais bon, voilà, nous en  sommes tous   là, on ne fait pas  toujours et à tout moment ce que l'on  veut..  messe de Gabrielli, des motets de Roland de Lassus,     le ciel magnifique en sortant et ce matin, mon fils au violoncelle,   le   chat qui jouait avec le lapin et qui s'arrêtèrent pour l'écouter,     l'excellent porc à la napolitaine arrosé d'un Lacrima Cristi rouge  1990    et Nina Simone qui chante divinement "I shall be released" de Bob Dylan.
messe de Gabrielli, des motets de Roland de Lassus,     le ciel magnifique en sortant et ce matin, mon fils au violoncelle,   le   chat qui jouait avec le lapin et qui s'arrêtèrent pour l'écouter,     l'excellent porc à la napolitaine arrosé d'un Lacrima Cristi rouge  1990    et Nina Simone qui chante divinement "I shall be released" de Bob Dylan.  
 

"Venise, ville des êtres solitaires, qui caressent de la main, tel un visage, le parapet des ponts, se donnant l'illusion de suspendre le temps..."
"J'aimerais vivre dans les ports verts et silencieux de Carpaccio, où le ciel et la mer ne font qu'un, et où les pavillons flottent à peine au vent humide et chaud de l'Adriatique. Mais ce n'est pas Venise, c'est un paysage de l'âme. Il y a aussi la forêt toute proche, et une petite chapelle au sommet d'un rocher. Et les embarcadères de corail et de soleil couchant de Claude Lorrain !"
"Je ne recherche dans la vie que le plaisir de chaque instant, je ne consens à vivre qu'à condition d'être heureux. Mon bonheur ne tient qu'à moi..."

 Curieuse impression ce soir, en pénétrant dans les salles vides de la Querini Stampalia.  L’odeur des livres, le silence que perturbe le bruit de mes pas sur le  plancher ciré, tout me ramène vers mon passé et soudain, les grandes  pièces de cette bibliothèque où j’ai si souvent travaillé la nuit se  peuplent des personnages qui ont accompagné ma jeunesse vénitienne..
Curieuse impression ce soir, en pénétrant dans les salles vides de la Querini Stampalia.  L’odeur des livres, le silence que perturbe le bruit de mes pas sur le  plancher ciré, tout me ramène vers mon passé et soudain, les grandes  pièces de cette bibliothèque où j’ai si souvent travaillé la nuit se  peuplent des personnages qui ont accompagné ma jeunesse vénitienne..
 Ils me confirment surtout combien cette vie vénitienne a été riche et formatrice, combien j'y ai reçu. Mes  années d'apprentissage ont à jamais le goût de l'air un peu salé qu'on  respire à Venise. Ce sont mes enfants aujourd'hui qui, écouteurs à  l'oreille, avec une musique différente, partent la nuit, déambuler dans  les ruelles de notre ville. Leur joie d'être ici est la parfaite  justification de mes choix. Si j'étais resté, ils n'existeraient pas.  Ils valent mieux que tous mes rêves d'autrefois...
Ils me confirment surtout combien cette vie vénitienne a été riche et formatrice, combien j'y ai reçu. Mes  années d'apprentissage ont à jamais le goût de l'air un peu salé qu'on  respire à Venise. Ce sont mes enfants aujourd'hui qui, écouteurs à  l'oreille, avec une musique différente, partent la nuit, déambuler dans  les ruelles de notre ville. Leur joie d'être ici est la parfaite  justification de mes choix. Si j'étais resté, ils n'existeraient pas.  Ils valent mieux que tous mes rêves d'autrefois...Chaque fois que je reviens à Venise, je trouve ma ville plus belle, mille trésors nouveaux m'apparaissent que j'avais perdu l'habitude de voir et cela me rend très heureux...Carlo Goldoni
 Je sonne une dernière fois, et je lâche le cordon qui pend le long de  la porte. J'écoute le carillon de la clochette qui retentit dans le  vestibule sonore et dans tout l'appartement vide. Maintenant je suis  certain qu'il ne viendra pas m'ouvrir, comme il le fait d'ordinaire, le  pouce au trou de sa palette qui ressemble à une mosaïque fondue, tandis  que, de l'autre main, il boutonne son gilet. Je n'ai plus qu'à descendre  l'escalier sans même demander au concierge où est son locataire, car il  me répondrait que "Monsieur est en voyage".
  Je sonne une dernière fois, et je lâche le cordon qui pend le long de  la porte. J'écoute le carillon de la clochette qui retentit dans le  vestibule sonore et dans tout l'appartement vide. Maintenant je suis  certain qu'il ne viendra pas m'ouvrir, comme il le fait d'ordinaire, le  pouce au trou de sa palette qui ressemble à une mosaïque fondue, tandis  que, de l'autre main, il boutonne son gilet. Je n'ai plus qu'à descendre  l'escalier sans même demander au concierge où est son locataire, car il  me répondrait que "Monsieur est en voyage". C'est  celle-là qu'il a peinte, mais dont il ne parle jamais. Les mois et les  mois qu'il y a passés ont-ils donc disparu de son souvenir ? Jamais il  ne prononce le nom de la ville quand nous sommes ensemble, quoique nous  pensions l'un et l'autre à elle. Nulle part elle n'est plus présente que  dans cet atelier. Elle est dans ces toiles retournées et que j'imagine à  ma guise, tout en regardant dans une vitrine quelqu'une de ces fioles  transparentes rapportées de là-bas et qui semblent toujours contenir de  l'eau de la lagune, tandis que, sur le parquet, se roule un chat qui  porte au cou un de ces colliers en boules de verre coloré qu'on fabrique  à Murano, – un chat trapu, rond et baroque, qui a l'air de ces animaux  un peu diaboliques dont Carpaccio animait ses compositions et dont il  ornait ses terrains semés de fleurettes délicates, sous les pas de ses  San Giorgio et de ses Santa Orsala.
C'est  celle-là qu'il a peinte, mais dont il ne parle jamais. Les mois et les  mois qu'il y a passés ont-ils donc disparu de son souvenir ? Jamais il  ne prononce le nom de la ville quand nous sommes ensemble, quoique nous  pensions l'un et l'autre à elle. Nulle part elle n'est plus présente que  dans cet atelier. Elle est dans ces toiles retournées et que j'imagine à  ma guise, tout en regardant dans une vitrine quelqu'une de ces fioles  transparentes rapportées de là-bas et qui semblent toujours contenir de  l'eau de la lagune, tandis que, sur le parquet, se roule un chat qui  porte au cou un de ces colliers en boules de verre coloré qu'on fabrique  à Murano, – un chat trapu, rond et baroque, qui a l'air de ces animaux  un peu diaboliques dont Carpaccio animait ses compositions et dont il  ornait ses terrains semés de fleurettes délicates, sous les pas de ses  San Giorgio et de ses Santa Orsala. 
 
 Enzo  Pedrocco avec cette photo lance une polémique : pour lui les touristes  en s'appropriant Venise, la dénature. Sartory répond que les touristes  venant des villes envahies et polluées par les voitures sont ravis de se  vautrer à même le sol comme d'autres s'assoient dans l'herbe des prés  quand ils arrivent à la campagne. Voici une adaptation du texte de  Pedrocco. Quel est votre avis, amis lecteurs ?
Enzo  Pedrocco avec cette photo lance une polémique : pour lui les touristes  en s'appropriant Venise, la dénature. Sartory répond que les touristes  venant des villes envahies et polluées par les voitures sont ravis de se  vautrer à même le sol comme d'autres s'assoient dans l'herbe des prés  quand ils arrivent à la campagne. Voici une adaptation du texte de  Pedrocco. Quel est votre avis, amis lecteurs ? Je  suis presque certain que le même lieu pris en photo une heure après,  montrerait les leoncini (la petite place surélevée qui est devant le  palais patriarcal, où on déposait autrefois les noyés pour qu'on vienne  les reconnaitre) garnis de papiers gras et de bouteilles vides, comme  souvent dès que la bonne saison revient... Bien entendu, s'il y avait  davantage de lieux adaptés aux touristes peu argentés, des espaces verts  avec des bancs et des tables, des toilettes publiques, des corbeilles  plus nombreuses et des "stewards" ou des "hôtesses" pour rappeler les usages à tout ce monde, les choses seraient différentes. mais Venise n'est pas Disneyland,  ce n'est pas un parc d'attraction, ni un parc tout court, encore moins  une réserve. C'est une ville, certes unique et dont la beauté appartient  à tous, où des gens vivent, travaillent et doivent se déplacer. Je vous  assure qu'on a vite l'impression, quand on vit à Venise, et que le beau  temps amène des hordes de visiteurs, que nos rues, nos campi, nos  intérieurs aussi, sont autant de cages qui attirent les visiteurs et que  d'humains, nous passons à l'état de singes qu'on observe, qu'on  photographie... A quand les cacahuètes ?
Je  suis presque certain que le même lieu pris en photo une heure après,  montrerait les leoncini (la petite place surélevée qui est devant le  palais patriarcal, où on déposait autrefois les noyés pour qu'on vienne  les reconnaitre) garnis de papiers gras et de bouteilles vides, comme  souvent dès que la bonne saison revient... Bien entendu, s'il y avait  davantage de lieux adaptés aux touristes peu argentés, des espaces verts  avec des bancs et des tables, des toilettes publiques, des corbeilles  plus nombreuses et des "stewards" ou des "hôtesses" pour rappeler les usages à tout ce monde, les choses seraient différentes. mais Venise n'est pas Disneyland,  ce n'est pas un parc d'attraction, ni un parc tout court, encore moins  une réserve. C'est une ville, certes unique et dont la beauté appartient  à tous, où des gens vivent, travaillent et doivent se déplacer. Je vous  assure qu'on a vite l'impression, quand on vit à Venise, et que le beau  temps amène des hordes de visiteurs, que nos rues, nos campi, nos  intérieurs aussi, sont autant de cages qui attirent les visiteurs et que  d'humains, nous passons à l'état de singes qu'on observe, qu'on  photographie... A quand les cacahuètes ?