25 septembre 2006

Palais et ses Fantômes à vendre

Lord Byron y vécut, il étire son orgueilleuse façade parmi les plus belles constructions du Grand Canal : le Palais Mocenigo est à vendre, Mesdames, Messieurs.
 
Enfin pas tout le palais, juste le piano nobile, celui-là même qu'occupait l'écrivain anglais lorsqu'il habitait Venise. Le prix n'a pas été communiqué mais on peut imaginer que 750 m² en façade sur le grand canal avec une entrée monumentale ouvrant sur un beau jardin clos de murs, vendu avec tout son mobilier, ses miroirs, ses tableaux, ses lustres et ses tapis, n'en fauit pas une résidence secondaire à la portée de toutes les bourses... Construit en 1579 pour la famille d'Alvise Mocenigo, il devient en 1929 la propriété de la famille Foscari. La comtesse douairière occupait l'étage mis en vente, ses enfants le reste du palais.
 "Quand les Athéniens voyaient passer sur les places publiques un jeune garçon chargé de beauté et de sublimes dons, ils craignaient pour lui la jalousie des dieux.
Leur sagesse mythique savait que l'homme ne doit pas avoir un front trop resplendissant et que le destin aime à frapper ce qui s'élève trop vite et fleurit avec trop de magnificence..."
Joseph Kessel
C'est là que j'ai connu N.H. Jacopo Foscari, alors élève à la Domus Cavanis, le collège huppé de Dorsoduro aujourd"hui transformé en hôtel de luxe (le collège existe encore mais il a déménagé dans des locaux plus exigus et moins prestigieux de l'autre côté du rio Terrà). Il avait besoin d'un répétiteur de français. Je fus celui-là. Jacopo était un beau garçon, brillant bien qu'un peu paresseux. Un tantinet snob, ce qu'il faut pour plaire aux vieilles dames et juste assez pour ne pas être fat. 
Il apprenait vite mais son esprit s'évadait souvent. Normal à dix huit ans : les filles, les fêtes, le sport, la musique occupaient ses pensées. Il portait un nom rendu célèbre par Lord Byron justement et par un opéra de Giuseppe Verdi. Ce beau jeune homme plein de promesses s'est tué un soir d'hiver en voiture sur la route de Castelfranco Veneto. Il revenait d'une fête avec son meilleur ami, fils du Comte Marcello. Il pleuvait beaucoup, il était très tard, il roulait trop vite. La voiture a percuté un arbre. Ils sont morts brûlés vifs. 
Je me souviens du jour qui suivit l'accident. Les gens partout ne parlaient que de ça. Il y avait une pleine page dans le Gazzettino consacrée aux témoignages des amis et des relations de la famille Foscari. A San Luca, lieu de rassemblement des jeunes vénitiens de l'âge de Jacopo, l'atmosphère était incroyablement lourde. Au lieu du charmant babillage que l'on entend d'habitude dès qu'on approche du campo, c'était un silence de plomb, entrecoupé de chuchotement et parfois même de sanglots, qui assaillait le passant. La ville entière était en état de choc. Il y eut foule aux obsèques à Santo Stefano. Ce jeune prince de dix huit ans était vraiment très aimé. C'était en 1984. 
En revoyant les photos du Palais, je me souviens des cours que je lui avais donné, de nos discussions, du thé servi dans la sala rossa chez sa grand-mère, des promenades en barque. J'entends encore son rire et je revois ce visage très pur encore, celui d'un enfant. 
"... Un visage net, fin, un charme timide, réticent et, dans tous les gestes, cet élan contenu, cette noblesse un peu rigide qu'ont, seuls, les hommes très jeunes et très beaux" (Joseph Kessel)
Mystère insondable du destin qui choisit ses proies et ôte parfois la vie à des êtres qui semblaient pourtant faits pour vivre toujours. 
Mais ce qui est mystérieux aussi, c'est cette "anecdote" que j'ai souvent raconté et qui me fait toujours un peu frissonner. Lecteur, par avance, je vous prie d'excuser ma maladresse : Je ne sais comment raconter cette mystérieuse aventure dont rien n'est inventé... 
La veille de l'accident, j'avais vu Jacopo, nous avions prévu de réviser une partie du programme, en prévision d'une composition. C'était un jeudi soir. Il voulait que j'aille avec lui et ses parents à la campagne pour pouvoir travailler et en même temps jouer au tennis si le temps s'améliorait. Je ne voulais pas quitter Venise car j'attendais des nouvelles de France où ma mère venait de subir une lourde opération. J'avais donc renoncé à partir avec lui. Nous ne nous sommes pas revus. Un peu vexé, il avait changé son programme et choisit au dernier moment de se rendre à cette fameuse soirée qui lui coûta la vie. 
Le soir, après avoir écrit deux ou trois lettres et rangé mon appartement - je vivais depuis peu sur la Fondamenta delle Capucine, à San Alvise - , je m'étais mis au lit avec un verre de lait et un bon livre. Je m'endormis vite. Vers deux heures du matin, je me réveillais en sursaut. Je crus que mon chat venait de sauter sur le lit. Il dormait paisiblement sur un fauteuil. J'étais en sueur. Une angoisse terrible m'étreignait. Une image bizarre m'obsédait qui avait jailli de mon rêve : je voyais des flammes, des arbres, la pluie et au milieu de ces hautes flammes, de ces branches tordues, de cette pluie très dense, le visage de Jacopo, effaré et qui me semblait hurler, m'apparut distinctement. 
Ce n'est que le lendemain, en voulant raconter mon rêve à Agnès Calvy, la fille du consul, que celle-ci m'apprit la triste nouvelle ! Ainsi, il m'était apparu au moment même où l'accident se déroulait ! Etrange apparition que ce visage très réel perçu dans le noir de ma chambre comme éclairé par un feu de cheminée. Illusion, cauchemar mal interprété, vision extra-lucide ? Une vieille vénitienne à qui j'en parlais me dit calmement : "...à Venise, tout est possible. L'eau des canaux transporte bien des secrets et bien des images. On est tous un peu voyants ici... Il est simplement venu vous dire au-revoir"... Une légende vénitienne de plus dont le souvenir me trouble encore. 
posted by lorenzo at 23:15

24 septembre 2006


TraMeZziniMag 
 s'enrichit d'un Livre d'Or !
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Merci d'y jeter un coup d’œil et de l'aider à se remplir par vos commentaires, vos signatures. Merci d'y laisser aussi l'adresse de vos sites et blogs sur le thème de Venise !
Pour cela, il vous suffit de cliquer sur le lien indiqué en bas, au-dessus du compteur.
 
 
 
 
 
 
 
posted by lorenzo at 22:15

Mort d'un éditeur, fin d'une époque

Nous avons tous été très tristes d'apprendre cet été la disparition du libraire éditeur Luciano Filippi, passionné de l'histoire et des traditions vénitiennes dont la librairie de Castello, repère magique, sorte de grotte aux merveilles, fut pour moi pendant mes années d'étude un refuge, une école et un morceau de paradis.
Il savait faire passer sa passion et son amour pour la ville. les textes qu'il publiait, ses recherches, son fonds d'une richesse incroyable, tout contribua à propager chez les jeunes vénitiens et chez bon nombre d'étrangers, une meilleure connaissance de l'histoire et des traditions de la Sérénissime. Tous les aspects de Venise lui étaient familiers et il s'intéressait à tout ce qui touchait la ville et ses habitants. 
Le temps semblait s'arrêtait lorsqu'on poussait la porte de sa librairie. Parmi les éditions originales, les gravures et les éditions modernes, les romans, les recueils de poésie, les albums de photographies, tout sur le thème de Venise, dans un magistral désordre, on dénichait toujours le livre qui était là pour nous. Dans ce fouillis indescriptible, Filippi se mouvait avec aisance et retrouvait toujours tout, ne vendant jamais un ouvrage sans l'avoir commenté, expliqué, comparé et surtout sans avoir jaugé la capacité de l'acheteur potentiel à comprendre où à apprécier son contenu. Il paraissait revêche au premier abord, ruminant toujours comme bon nombre de vénitiens. Il faisait un peu peur parfois. En fait cet homme était presque sourd et de cette surdité surgissaient parfois des incompréhensions qui tenaient du délire surréaliste. Un peu comme Tryphon Tournesol avec le Capitaine Haddock (mais je ne voudrais pas qu'on pense que je manque de respect pour ce grand monsieur qui a tant fait pour Venise !). Il finissait toujours par s'ouvrir - s'éclairer même - et sa conversation devenait un régal, mieux : un privilège. Il transmettait ainsi des bribes du patrimoine intellectuel de la Cité des Doges. C'était un passeur de mémoire. J'ai davantage appris avec lui sur l'histoire des arts à venise et l'évolution de la peinture qu'en plusieurs années de cours à l'Université du côté de San Sebastiano... 
J'ai entendu dire que déjà des promoteurs s'intéressent au local de la calle del Paradiso. Cette librairie est un monument fondamental de l'identité vénitienne. Il faut la défendre et la préserver. Il n'avait pas que des amis parmi les politicards (comme il disait souvent) et les membres de l'intelligentsia officielle. Le Gazzettino n'a pas manqué de le rappeler, sous-entendant qu'il sera difficile de lutter contre les culs-de-plomb qui ne verront dans ce magnifique magasin qu'un local d'une superficie intéressante, bien placé sur le chemin des touristes... 
Il reste peu de vénitiens. Nous devons les aider à se battre pour préserver leur culture, leur patrimoine contre la spéculation et le lucre. Après la Fenice et le Palais Grassi, d'autres monuments vont tomber dans le domaine privé sous le signe de la rentabilité et du profit. Seules les activités traditionnelles (l’édition n'en est-elle pas une depuis toujours) et typiques sont les derniers dépositaires de l'identité culturelle de Venise. 
De plus en plus de vénitiens se battent pour ne pas laisser disparaître cette identité. Face à Walt Disney et aux financiers républicains de Las Vegas, ce ne sera pas chose facile. Nous devons les aider à défendre Venise, comme ce grand monsieur par son travail éditorial n'a jamais cessé de le faire ! Écrivez un mail à la librairie pour les soutenir afin de prolonger le travail de Luciano Filippi : filippieditore@flashnet.it

LIBRERIA EDITRICE FILIPPI 

Castello 5284, Casselaria, 
Campo Santa Maria Formosa
30124 - Venezia
posted by lorenzo at 20:26

Ah, les bistrots de Venise !

Bars et bacari, enoteca, osterie et birrerie et autres cafés, sont légion dans le centre historique comme un peu partout en Italie. Lieu de rencontres pour le voisinage, paradis du mélange des classes et des générations, on y va au moins une fois par jour quand on vit à Venise. On s'y rend le matin pour le macchiato accompagné d’un croissant à la crème, pour lire le journal et entendre les nouvelles de la ville, en fin de matinée pour l’apéritif, après le repas, souvent pris sur le pouce devant le comptoir où trônent des cichetti, des piles de tramezzini et de crostini, c’est le temps du café avec ou sans grappa, puis le verre du soir… On boit beaucoup à Venise, par ennui peut-être, par tradition aussi. On dirait que certains sont si désespérés de voir ce que devient leur monde que l’alcool consommé au-delà de toute mesure et en compagnie d’autres désespérés est le dernier rempart pour ne pas sombrer ! Mais c'est avant tout un geste social, un moment de convivialité joyeuse, de communication et d'échanges. Spritz et prosecco, birra et grappa, Bellini dans les meilleurs endroits, autant de boissons de circonstances, qui - cela est bizarre ! - ont bien meilleur goût quand on les savoure à plusieurs. Consommées avec modération, ces agréables boissons procurent un plaisir certain et favorisent la vie sociale comme partout ailleurs. En voici l'illustration.



 



 



 












posted by lorenzo at 15:45

Derrière les murs écrasés de soleil.(1)




L’idée aujourd’hui est de promener mes lecteurs chez les vénitiens, les vrais et ceux d’adoption. 

Je voudrais vous montrer les lieux où ils vivent et en profiter pour regarder avec vous la beauté de ces intérieurs tous différents mais tous marqués par un petit quelque chose qui les rend souvent très semblables. Serait-ce le goût très répandu des mélanges, la lumière qui pénètre les maisons à travers les verres dépolis des fenêtres anciennes ou simplement notre amour pour ces maisons que d’un simple regard, presque volé, nous nous mettons aussitôt à partager avec leurs propriétaires. 

Après tout la beauté de Venise et tout ce qui la compose font partie d’un patrimoine commun. Ces images sont donc un peu à vous comme à moi. "Bienvenu chez vous !" comme disait naguère une de mes charmantes hôtesses vénitiennes..
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posted by lorenzo at 13:58

23 septembre 2006

Petit rappel à l'attention des grincheux

S’il est vrai que les blogs parlent souvent avant tout de la vie réelle ou rêvée de leurs auteurs, cette occasion qui nous est donnée de pouvoir exprimer ce qui parait à certains n’être que des banalités ou le produit d’un narcissisme débridé, donne naissance peu à peu à une communauté de goûts et d’intérêts.
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Avec TraMeZziniMag, depuis plus d’un an, des gens de tous âges et de tous milieux se reconnaissent dans mon amour – oserai-je dire ma passion – pour Venise et la vie vénitienne. Rien de transcendant dans ces articles, rien de nouveau, rien d’éminemment littéraire. Mais aucune prétention non plus, ni objectif précis. J’aime écrire. J’aime écrire sur Venise et relater faits et évènements dont j’ai pu être témoin ou qui m’ont été racontés. Je partage ainsi sur le Toile une conversation qui ne dépasserait pas celle qu’on développe avec les convives d’un dîner, les personnes avec qui on discute lors d’une soirée, dans un café ou dans un train.

Je suis donc tout à fait conscient que mes propos de modifieront en rien l’avenir de l’humanité et qu’il ne s’y trouve aucune idée capable d’apporter un plus à la pensée humaine. Raconter ma vie à Venise, mes voyages, mes rencontres demeure l’objectif qui a présidé à la naissance de ce petit journal. Partager mes coups de cœur et mes coups de gueule, relayer quand cela est nécessaire des mouvements d’opinion ou des campagnes pour la sauvegarde de Venise et contre la bêtise humaine (pandémie galopante) et le règne des crétins (race en expansion), voilà comment je pense TraMeZziniMag.

Et puis, n’en déplaise aux détracteurs grincheux, raconter par le menu la joie de vivre à Venise, le plaisir de faire la cuisine avec mes enfants ou les moments musicaux auxquels je participe parfois, m’apporte une satisfaction que je suis heureux de partager avec les visiteurs de ce blog, de plus en plus nombreux et souvent très fidèles !
Pourquoi cela éveille-t-il la hargne des grincheux ?
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Bon je laisse là mon clavier, ma petite dernière, Constance (10 ans) s'impatiente : Elle m'attend pour que nous fassions des sarde in saor (j'ai déjà donné la recette dans un précédent post) et des beignets de courgettes (spécialité d'origine grecque préparée à Venise d'une manière particulièrement délicieuse), pour le déjeuner de demain. Un concerto de Vivarini inonde déjà la cuisine de ses notes chantantes. "Allez papa, tu viens ?"... Le thé fume dans les chopes bleues. Un vase de tournesols illumine la table. Petits riens. Petits bonheurs insignifiants mais qui nous rendent joyeux et contents.  Le reste a si peu d'importance. C'est Venise qui nous a appris cela... 
posted by lorenzo at 16:24

Piazza San Marco, un samedi d'été


  
Ces images comme un hommage à Michel Butor, pour illustrer son très beau texte San Marco, paru il y a des années dans la collection blanche de Gallimard et qui, par un miracle dont seuls les grands écrivains sont capables, (ah ! la magie des mots !), nous livrait un témoignage visuel et sonore incroyable, parvenant par ses phrases à matérialiser pour nous le spectacle grandiose de la Piazza !

 Posted by Picasa posted by lorenzo at 11:31

22 septembre 2006

Venezia d'estate, particolare*



 
* : Venise l'été, détail.
 
 Posted by Picasa posted by lorenzo at 23:30

Au Rialto di mattino



 
posted by lorenzo at 06:50

Trafic et livraisons

Finalement, qui pourrait prétendre que ces embarras-là ne sont pas charmants, peu contraignants et qu'ils ne procèdent pas peu de l'ambiance générale qui règne à Venise dans chaque interstice d'un quotidien banal ? Il suffit à Paris, à Lyon ou à Bordeaux de trois ou quatre automobilistes impatients, d'une sirène de pompier et de la grue de la fourrière pour que notre oreille endolorie transmette à notre pauvre cerveau un engourdissement qui se transforme bien vite en haine du bruit et de l'automobile. 
C'est du moins mon cas. Alors, j'adore lorsque au détour d'un canal, livreurs et gondoliers hurlent et s'interpellent. Leurs injures sont comme une musique agréable à mes tympans ! Le clapotis de l'eau, le teufteuf ronronnant des moteurs, les mouettes et les oiseaux, le pas des passants qui résonne sur les dalles des rues valent mieux que l'infernale rumeur qui jour et nuit pollue nos villes et endolorit nos cerveaux. Chaque jour me rapproche du départ. Quitter le quotidien pollué et sans âme de l'enfer qu'est la vie urbaine du XXIème siècle pour aborder un rivage apaisé et tranquille, la vie à Venise. Je donnerai ainsi aujourd'hui toutes les beautés, tous les avantages, toutes les promesses d'un Bordeaux splendidement rénové pour que mes oreilles subissent chaque jour et à jamais le bruit des embarras de Venise. Sans appel.


posted by lorenzo at 06:26

21 septembre 2006

Pinault contre Guggenheim : à qui reviendra la pointe de la douane ?

L’appel d’offres lancé le 24 juillet dernier par la ville de Venise pour la restructuration des Magazzini del Sale à la pointe de la douane a provoqué la surprise en mettant en pleine lumière le futur affrontement des deux géants de l’art contemporain : d’un côté François Pinault pour le Palais Grassi et de l’autre, Philip Rylands pour la Fondation Solomon R. Guggenheim avec le soutien du financier Alberto Rigotti au nom de la Région Veneto.
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Mais le concours orchestré par la ville (un cahier des charges en quarante points et pas n’importe lesquels) sera avant tout une joute entre deux des architectes les plus en vue du moment : Tadao Ando pour le Palais Grassi et Zaha Hadid pour la Guggenheim. Deux pointures aux vues et au style complètement opposé.
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Si le milliardaire français confirme ainsi sa confiance au japonais qui a rénové le Palais Grassi, la Fondation Guggenheim crée la surprise en sortant un joker en la personne de cette architecte très en vogue. Originaire de Bagdad, installée à Londres et devenue en quelques années une véritable star de l'innovation architecturale.
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Choix prestigieux mais très antithétique de la part de la fondation. Si Tadao Anto est le porte drapeau du minimalisme, de la grande élégance formelle et du respect absolu des existants historiques, Zaha Hadid fait partie de cette école qui prônent un signe fort, une insertion violente dans le contexte architectural, un peu comme la construction de Beaubourg, signé par Renzo Piano et Richard Rodgers, sorte d'éclaboussure à l'origine, devenu aujourd'hui un des édifices contemporains les plus appréciés. La Biennale d'architecture 2006 - qui n'est pas une réussite transcendante - présente d'ailleurs son projet MAXXI pour Rome.
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"Elle ne va pas démolir la pointe de la Douane, c'est évident - certifie en souriant Philip Rylands, le directeur du musée Peggy Guggenhein - pas plus qu'elle ne fera des ajouts visibles à l'extérieur de l'édifice. Il s'agit, avant tout d'un travail sur le design des locaux".
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C'était à l'origine Vittorio Gregotti, pourtant de renommée internationale mais peut-être moins fashion (il va fêter ses 86 ans cette année) qui avait été pressenti dès 1999 pour prendre en charge la restructuration de la Pointe de la Douane. Jean Jacques Aillagon, l'actuel directeur du Palais Grassi (et ancien ministre de la Culture français) avait d'ailleurs salué le travail de l'architecte piémontais, envisageant même une possible collaboration.
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"Le prestige et la reconnaissance de Gregotti ne sont pas mises en question - précise Rylands à Lidia Panzeri (du Gazzettino) - et nous souhaitons qu'il intervienne dans d'autres projets vénitiens".
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La région Veneto, promoteur du projet, marche avec la fondation Guggenheim, avec le soutien financier (et technique) de Alberto Rigotti, administrateur de la société Munus et de ABM Merchant, qui s'est engagée à soutenir financièrement le projet, estimé entre 20 et 30.000.000 de dollars. Gageons que le combat va être chaud et violent. En attendant, nous aimerions bien avoir un aperçu des projets qui vont sortir de l'imagination et du savoir-faire de ces deux architectes.
posted by lorenzo at 21:22

19 septembre 2006

Les jardiniers de San Erasmo ont les pieds dans l’eau

Ces dernières heures ont fait frémir toute la lagune : les pluies torrentielles qui se déversent depuis dimanche sur Venise ont fait craindre pendant quelques heures le retour du cauchemar de 1966 quand un déluge s’abattit sur la ville pendant que les vents empêchaient le trop plein des marées de quitter la lagune, faisant monter le niveau des eaux à plus de deux mètres par endroit, endommageant durablement plus de la moitié de la Cité et détruisant bon nombre de ses trésors. Heureusement, cette fois-ci, il n’y avait pas de vent, où celui-ci soufflait dans la bonne direction.
 
C
ependant c’est la Venise de terre ferme qui a été atteinte : Mestre est sous l’eau, les îles de la lagune sont elles aussi inondées et les chasseurs se lamentent : champs et prairies sont sous les eaux. Le panorama, hier dimanche, pour ceux qui s’aventuraient en barque sur la lagune était des plus sinistres : la plupart des fermes avaient les pieds dans l’eau, les routes et les chemins déversaient des torrents de boue. Tant de canaux sont laissés de côté et trop rarement dragués, dit le conseiller municipal écologiste Beppe Caccia. Cet abandon des usages traditionnels (on creusait les canaux plusieurs fois par an afin de maintenir le même niveau d’eau quelque soit l’ampleur des marées permettant ainsi d’éviter les inondations) aura certainement des conséquences désastreuses sur la production horticole de San Erasmo. 


Une fois de plus, l’homme oublieux des leçons du passé, contribue à l’aggravation des choses. Venise semble bien une affaire trop sérieuse pour être confiée aux seuls vénitiens d’aujourd’hui ! La Magistrature des Eaux, qui existe depuis plus de mille ans, semble bien incapable de remédier aux problèmes moins porteurs certes que ceux regardant les monuments et les lieux touristiques, mais qui risquent à plus ou moins court terme de remettre en cause, là-aussi, le système de vie lagunaire. Et après, quand il n’y aura plus de fruits et de légumes à San’Erasmo, quand il n’y aura plus de paysans, de pêcheurs, de chasseurs ? La ville fera venir d’Israël du Maroc ou d’Argentine ses melons, ses artichauts, ses pêches, ses tomates et ses aubergines ?

posted by lorenzo at 21:09

18 septembre 2006

Connaissez-vous Billa ?

Dans un précédent post, je parlais de la calle del vento qui débouche sur les Zattere et constitue l'extrême limite de Dorsoduro avant les docks. Presque à l'angle, sur la fondamenta, se trouve Billa, le supermarché le plus sympathique de toute la ville.

Situé au rez-de-chaussée d'un palais du XVIIe siècle, il est très apprécié par les habitants du quartier et les vénitiens en général qui viennent d'autres quartiers pour y faire leurs emplettes. Pour nous qui sommes habitués en France aux hypermarchés, ces surfaces gigantesques, horribles et impersonnelles, où on trouve de tout tous les jours et tard le soir, ce magasin pourra paraître petit et bien pauvre. Pourtant on y trouve de tout aussi et des choses surprenantes : j'y achète ces biscuits anglais que les enfants adorent pour le thé, des flocons d'avoine américains délicieux, du chocolat suisse et des produits traditionnels italiens.

Non seulement les produits alimentaires de base (pâtes, riz, conserves, biscuits, droguerie, ...) sont incroyablement variés dans un espace aussi restreint , mais il y a aussi un rayon traiteur, boucherie et charcuterie de première qualité avec des produits locaux, un rayon crèmerie génial (un tuyau pour ceux qui veulent ramener du parmesan voire du provolone ou du cacciacavallo, ce fromage toscan !)... Vins, huiles, biscuits, bonbons mais aussi fruits et légumes frais, en majorité produits dans les fermes des environs, à Mazzorbo et à Sant'Erasmo notamment, sont proposés chaque jour, à des prix incroyables pour Venise. Et c'est bon. 

L'accueil est sympathique et le public bon enfant. Tout le monde bavarde, les enfants jouent. Et on entend en bruit de fonds la sirène des bateaux qui passent sur le canal de la Giudecca. L'ambiance est un peu celle de Zabar's, ce magasin de New York, dans Broadway, où on trouve des centaines de variétés de fromages, de pains et plein de choses délicieuses dans un merveilleux fouillis, moins l'infernale fureur de la circulation automobile.

posted by lorenzo at 22:44

Douceur de vivre à Venise

Jamais aucun endroit au monde n'a su, en des temps reculés encore proches de la barbarie et de l'ignorance, allier le sens du confort et celui de la magnificence. A Venise, dès que la communauté rassurée devant l'invincibilité de la lagune, rempart naturel contre les barbares, se sentit capable de poursuivre la construction d'un nouveau monde, les patriciens ont aimé s'entourer de belles choses. 

Ils auraient pu développer un goût de nouveaux riches et se contenter d'amasser, d'entasser, de collectionner mais la beauté des matières, la qualité du travail inventé par tous les artistes qui édifièrent l'art de vivre vénitien, ont fait de cette société un paradis pour les yeux. 
Alors que les nobles français, mal lavés, mal installés dans leurs donjons sombres et insalubres, savaient à peine lire et encore moins écrire, les riches princes de ce jeune empire appelé à gouverner les mers pendant plusieurs siècles, fondaient par leur goût du beau, par leur culture  - et leur or - une nouvelle Athènes. 
Derrière la décrépitude des temps modernes, derrière ces façades usées et comme inquiètes d'un avenir incertain, demeure pour notre plus grand bonheur, les vestiges d'un monde unique et resplendissant...
posted by lorenzo at 22:33

17 septembre 2006

Deuxième concert des Musiciens du Chapeau Rouge

Il ne devait pas pleuvoir sur Quinsac cet après-midi mais les grandes marées d'équinoxe en avaient décidé autrement. Cela n'empêcha pas le public des Journées du Patrimoine d'avoir répondu présent à l'invitation de notre association dans les salons du très joli petit château de Lestange à Quinsac. La tranquille musique de Boismortier et une des suites françaises (ah, la merveilleuse gigue !) de Johann Sebastian Bach emplirent l'atmosphère et les cœurs pour un délicieux concert après une visite de la demeure et un café servi sous les grands arbres du parc. 
Accueil charmant de la propriétaire des lieux, la sympathique Madame Charmet, dans une  ambiance bon enfant ( des enfants, il y en avait d'ailleurs des tas qui, entre deux morceaux, et profitant des éclaircies, s'ébattaient dans le jardin), sur les terrasses verdoyantes qui s'étendent devant la maison en haut des coteaux de Quinsac. Paysage magnifique embelli par le ciel bleu se jouant des nuages gris et roses, avec ces rangées de vignes qui brillaient sous la pluie. 
Le public, visiblement peu connaisseur mais plein de bonne volonté, a rendu hommage au talent de nos deux jeunes artistes: Clémence Prioux au violoncelle baroque et Benoît Babel au clavecin. Ce clavecin magnifique, (copie d'un Zell de 1725), se faisait entendre pour la première fois. Création du facteur de Barbaste, Philippe Humeau, il a été réalisé pour Pierre Hantaï qui a accepté de le prêter aux Musiciens du Chapeau Rouge pour ce concert champêtre. Dans le public, venu en voisin et en famille, on ne pouvait pas ne pas remarquer le flûtiste Samuel Coles qui sembla apprécier le jeu des interprètes. Bel après-midi jubilatoire, vraiment !
Le hasard fait que ce concert ait eu lieu vingt ans après un mémorable moment qu'il m'avait été donné de vivre à Venise, dans le cadre des XII° Corsi di Musica Antica de la Fondation Giorgio Cini de Venise. Le stage, organisé par l'Associazione clavicembalistica italiana, dont la secrétaire générale était mon amie Enrica Portoghese. C'est  Egida Sartori, la grande dame du baroque italien (qui anima l'association jusqu'en 1996) qui dirigea le stage. On y enseignait - et c'était encore rare et nouveau - la "praxis et l'interprétation de la musique antique et baroque". Pratique musicale, connaissance de l'environnement historique des compositeurs et même méthode pour accorder et transporter les clavecins historiques, avec comme intervenants Scott Ross (qui enseigna sa vision de l'interprétation de la musique de Scarlatti), Bob van Asperen (pour les sonates de Marcello), Marijke Miessen (flûte), Gordon Murray, Christophe Coin et mon ami Claudio Ronco (violoncelle baroque). Le mémorable concert de clôture dans l'église de l'Ospedaletto fut pour moi comme un cadeau de mariage, puisque je convolais au temple du Hâ à Bordeaux quelques jours après ! J'ai suivi pendant toutes ces années le travail de cette association et je vous en parlerai en détail dans un prochain article.
posted by lorenzo at 22:03

En levant les yeux

Mais la pluie ne dure pas et le vent chasse les nuages. Le ciel bleu resplendit à nouveau et la lumière irradie chaque façade, une lumière d'été, forte, éclatante. C'est vers la fin de l'après-midi, en attendant le coucher du soleil, que Venise est la plus belle en septembre. Cette densité laisse un goût presque amer, comme cette sensation bien connue qui oppresse l'écolier le dimanche soir quand il faut déjà songer au retour vers le pensionnat et laisser pour une semaine jeux et rêveries... 
posted by lorenzo 07:21

16 septembre 2006

L'automne arrive...




© Copyright Jas / Le Campiello - 2006
 
Avec les grandes marées, le temps change. Les enfants ont repris le chemin de l'école, les stars ont déserté les plages de l'Excelsior et de l'Hôtel des Bains. La nouvelle Biennale d'architecture n'est pas une grande réussite. Il fait moins chaud (23° aujourd'hui) et le vent vient des plaines du Pô. La pluie tombe sur la ville et les vaporetti sont en grève. Sciopero et pioggia, les habituels revenants de septembre à Venise. En attendant la première acqua alta de la saison. C'est l'automne qui s'annonce...
 
 
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posted by lorenzo at 23:57

15 septembre 2006

Vivre vénitiennement à Venise la vraie vie vénitienne...

Une charmante jeune femme, fidèle lectrice de TraMeZzinimag m’interroge sur la plus importante des conditions pour bien vivre un premier séjour à Venise.
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Il existe mille et cents guides qui expliquent en détail où aller, comment se nourrir, se loger et quoi voir ou éviter. Je n’ai ni la prétention ni la place sur ce site pour leur faire une quelconque concurrence. J’ai simplement envie de dire à cette lectrice combien il faut s’imprégner dès avant l’arrivée d’un mode de vie finalement différent fait d’attitudes et de comportements par nature opposés à ceux qui guident notre cheminement quotidien à Paris, Lyon ou Bordeaux.

Car ceux qui visitent Venise se rendent vite compte, sans y penser parfois d’ailleurs, que cette ville est unique, différente de toutes les autres. Mais pourquoi en fait ? Comme chacune le sait l’automobile est absente de Venise et cela déjà bouleverse notre conception de la ville moderne. Ici, il faut aller à pied.
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Marcher ! l’incongruité absolue des citadins occidentaux qui passent de leur 4x4 au métro, du tramway au vélo, du bus aux trottoirs roulants et aux escalators et deviennent partisans du moindre effort… Les services publics (motoscafi et vaporetti comme nous les appelons ici) sont très utiles aux citadins comme aux touristes, mais ils ne peuvent desservir que le Grand Canal et les extérieurs du centre historique. Pour se rendre partout ailleurs à l’intérieur de la ville, il faut marcher.
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Il y a les taxis me direz vous. Mais eux non plus ne peuvent aller partout et puis, disons-le, ils sont assez chers, une centaine d'euros en général et ad minima. Aller à pied transforme aussi les travaux : le matin les « opérateurs écologiques » vont de porte en porte ramasser les sacs poubelles, le pain est livré du four à la boutique à l’aide de chariots ou même dans des caisses de bois que les garçons livreurs portent sur leur tête. 

En général, le transport se fait avec des barques aussi loin qu’elles peuvent s’enfoncer dans les méandres de la cité puis les marchandises sont déchargées – toujours à la main – sur des chariots qui à la force des bras vont par les rues, les places et les ponts pour rejoindre leur destination. La difficulté de tout cela ne peut être comprise que de ceux qui ont un jour décidé de se déplacer dans la ville en transportant une malle ou un carton contenant du matériel informatique par exemple…
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La cité piétonnière permet d’autre part à ceux qui ont des enfants de les laisser jouer et courir dans les rues sans avoir à se préoccuper de dangers éventuels. Nous sommes loin des périls d’une ville remplie de voitures… Les adultes oublient eux aussi les problèmes inhérents à la vie avec des roues dès qu’ils osent le pied sur le sol vénitien. Ici pas d’émanation de gaz d’échappement, pas de crainte de retrouver un PV sur le pare-brise quand on est resté trop longtemps en double-file, pas de queue interminable à la pompe du super-marché.
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Les embouteillages ne se voient que pendant le temps du Carnaval quand des centaines de milliers de masques se retrouvent en même temps dans les mêmes ruelles. Il est alors facile de suivre quelques indigènes qui se faufilent à travers le labyrinthe des rues et des ruelles loin du flux des touristes (on ne peut malheureusement pas éviter les engorgements des abords des ponts sur le Grand canal sauf à prendre le traghetto s’il fonctionne…
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Sortir des parcours les plus fréquentés est indubitablement le meilleur moyen de passer son temps à Venise. Si on s’éloigne des itinéraires standards, on peut découvrir une ville plus authentique, avec ses privilèges et ses grands problèmes, la ville des silences et des parfums, mais aussi des murs qui tombent en morceau et des canaux qui à marée basse découvrent au passant leurs fonds malodorants. Rien n’est certes parfait. Venise n’est pas faite que de palais, d’églises, de musées et d’œuvres d’art. Venise c’est aussi l’acqua alta, de plus en plus de monuments d’architecture à l’état d’abandon et l'exode continu et exponentiel des résidents vers la terre ferme à cause du coût prohibitif de la vie ici et les prix inabordables pratiqués sur le marché immobilier en même temps que la croissance démesurée d'un tourisme de masse impossible à contenir et sans grand intérêt pour l'artisanat d'art et l'économie locale en réalité.
Chacun peut visiter Venise à sa manière, à son rythme : en se promenant dans le brouillard, en paressant au soleil des Zattere après y avoir dégusté une glace, en passant ses journées dans les musées et les églises, en recherchant des angles particuliers pour peindre ou photographier, en butinant de trattoria en bars à vin, en étudiant dans les bibliothèques, en faisant du shopping dans les magasins de luxe ou chez les marchands ambulants, en se promenant en gondole à travers les canaux. Mais dans tous les cas, il vous faudra caminare (marcher) !
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Donc, chère lectrice, préparez vous bien attentivement. Une bonne paire de chaussures commodes et agréables et en route pour les rues, les ruelles, les places et les quais ! Allez au gré de vos intuitions. Si vous avez un plan avec vous, utilisez-le seulement pour noter les endroits que vous avez repérés, les lieux qui vous ont plu. Perdez-vous, pour mieux vous retrouver. Surgirons à l'improviste des lieux inconnus et superbes. Éloignez-vous des magnifiques palais et des églises grandioses.
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Visitez au fil des ballade des églises, petites comme des maisons de poupée ou d'imposants monuments, à votre guise... La seule chose qu’il vous faut garder en tête, c’est qu’ici tout va plus lentement qu’ailleurs, guère plus qu’ailleurs mais suffisamment pour rendre la vie moins frénétique. Et se sentir bien avec soi. L'occasion de se retrouver et pour ceux qui en ont besoin, de s'apaiser. Venise est un lieu de ressourcement.

posted by lorenzo at 23:37