27 septembre 2006

Gita scolastica *




Sans rentrer dans le débat très en vogue de l'utilité des voyages-marathons scolaires, j'ai trouvé sur le site d'un collège belge d'innocents clichés qui renforcent au premier regard mon idée du troupeau que l'on trimballe de musée en musée et qui se répand et s'affale dès qu'une pause est autorisée. Certainement de très bons moments pour les amourettes et les plaisanteries adolescentes, mais quel profit intellectuel et esthétique au final ? Personnellement je doute de plus en plus de l'utilité de ces périples lorsqu'ils ne sont pas assortis d'un travail précis - et de longue haleine - leur permettant de déboucher sur une véritable progression nourrie des acquis ou d'un échange linguistique avec des classes équivalents du pays que l'on visite.

Mais, suite à l'intervention - justifiée - d'une fidèle lectrice enseignante, j'ai certainement été trop rapide dans la présentation de mon opinion sur les voyages scolaires. Allez, redisons-le : les voyages forment la jeunesse et tout au long de leur périple entre Vérone, Padoue et Venise, nos chères petites blondes peuvent être touchées par la grâce et se prendre de passion pour l'art, la musique, la gastronomie, la langue ou simplement l'atmosphère des lieux visités. Je pense cependant qu'un échange, avec une période passée seul dans une famille avec un compagnon de leur âge qui les accueille et qu'ils accueilleront à leur tour, est plus profondément pédagogique que ces visites éclair où il est difficile de ne pas survoler les choses vues. Mais je ne suis pas enseignant.

(*) :  Voyage scolaire.
posted by lorenzo at 07:37

Gondola, gondola !


posted by lorenzo at 07:36

Blitzkrieg dans l'immobilier vénitien

Quelque chose semblerait bouger du côté des problèmes immobiliers de la Cité des Doges... Après la victoire d'un collectif de jeunes gens qui ont empêché l'expulsion d'un vieux monsieur obligé de quitter son appartement réquisitionné par le propriétaire qui voulait le mettre en vente - fort cher, le Gazzettino s'est fait écho d'un blitzkrieg mené de main de maître par la Municipalité.
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Comme en France, l’État (ou la collectivité territoriale concernée) peut faire valoir son droit de préemption en cas de mise en vente de locaux privés. A une époque où partout dans le monde la philosophie ultra-libérale pousse les collectivités à vendre des bribes de leur parc immobilier, la Ca'Farsetti vient de créer la surprise en préemptant un appartement de 100 m² à San Marco mis en vente pour seulement 100.000 euros (!). Curieuse opération immobilière au départ, qui mêlait des personnalités vénitiennes loin d'être dans le besoin et surtout très liées entre elles. Écoutez plutôt : Le prix fixé, incroyablement bas pour un appartement de 100 m² en parfait état, situé à deux pas de la Piazza, sur la Calle Larga San Lorenzo, (adresse exacte : Castello 5123), avait attiré l'attention de l'assesseur au Patrimoine de la ville, Mara Rumiz, qui a donc payé 100.000 euros ce joli petit logement. Eliano Verardo, administrateur délégué du Consortium Venezia Spiagge, qui gère les luxueuses plages privées de Venise, était le vendeur. L'acquéreur se nomme Guido Sussi, ancien directeur de la Société AMES qui a en charge la gestion de l'approvisionnement des pharmacies et hôpitaux de Venise. Prix dérisoire annoncé, publié et payé par l'acquéreur. Bref que des gens bien au fait du prix de l'immobilier à Venise... Transfert d'argent non déclaré, ? Gros dessous de table ? Récompense pour services rendus ? Personne ne le saura jamais. Toujours est-il qu'une fois le sous-seing signé, la ville est intervenue et a fait valoir son droit de préemption. Trente jours plus tard - difficile performance quand on sait que l'été le fonctionnement administratifs vénitien vit comme partout au ralenti et qu'il fallait absolument réunir le conseil municipal pour entériner l'opération (comme quoi quand on veut on peut) - , l'affaire est bouclée.
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La loi prévoyant que l'acte doit être adressé à la Soprintendenza (administration fiscale de la région), celle-ci a curieusement tout fait pour ralentir l'étude du dossier ce qui aurait pu compromettre l'action de la Municipalité, les délais de contestation étant très courts. Visiblement - et curieusement - l'administration fiscalemettant apparaissait ainsi du côté de l'acquéreur privé... Mais finalement, la ville est l'heureuse propriétaire d'un bel appartement acquis pour un prix vingt fois plus bas que les tarifs en vigueur. Elle va mettre à disposition d'une famille vénitienne qui n'aurait pas eu les moyens d'être aussi bien logée en passant par des agences immobilières.
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Détail curieux : le jour même de la vente, l'appartement à peine acquis par Guido Sussi était déjà revendu à Olvrado Girardello, secrétaire communal d'un parti politique centriste et conseiller administratif de l'ATER, un organisme (officiel) chargé des programmes de constructions résidentielles... Mais ne vous y trompez pas, il n'y a pas de maffia à Venise, juste des gens très bien informés qui comme malheureusement partout ailleurs, aiment l'argent plus que tout et mettent leur intérêt personnel bien avant (à la place ?) celui de la communauté...
posted by lorenzo at 07:16

26 septembre 2006

Quand la nuit envahit la ville

Qui ne s'est jamais promené la nuit sans but précis ne peut prétendre connaître Venise. Il faut sortir marcher, après dîner, en ayant si possible pris du plaisir à la nourriture servie. Que le vin égaie votre esprit. Alors, d'humeur joyeuse ou un brin nostalgique, laissez vous porter par vos pas.
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Allez droit devant, sans hâte et seul. C.S. Lewis, l'auteur de Narnia, disait dans son autobiographie, "Surpris par la joie" combien il est difficile de se promener en compagnie de quelqu'un. Tellement rare sont les compagnons d'errance qui voient instantanément les mêmes choses que nous et s'en émerveille au même moment. Rare celui ou celle qui sait avancer en silence et communiquer dans une même harmonie. Si vous ne pouvez trouver ce parfait complice dans votre entourage, partez seul à la rencontre de la Venise nocturne. Mais prenez garde et prévenez votre monde, vous pourrez peut-être en avoir pour la nuit entière !
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Cette sensation unique, je l'ai ressenti la première fois alors que je n'avais pas quatorze ans. Nous logions avec mes parents au Londra, sur les Schiavoni. Après le dîner, un soir, j'avais eu l'autorisation de sortir seul. J'ai marché vers San Marco puis contournant le palais épiscopal, je suis allé vers San Giovanni e Paolo, puis vers l'arsenal pour revenir par la Fondamenta qui mène à l'hôtel. Deux heures dont j'ai encore en moi la marque. J'ai souvent erré depuis dans les rues la nuit et parfois, sur les canaux quand la barque éclairée d'une simple lanterne, glissait presque au hasard de l'aviron.
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Connaissez-vous Joseph Bodin de Boismortier, ce compositeur français du XVIIIème siècle ? Il a écrit de merveilleuses pièces notamment pour flûte. C'est cette musique là qui illustre le mieux la nuit vénitienne. N'emportez pas avec vous Mälher ni Wagner, sauf si vous êtes de ceux dont l'humeur romantico-romanesque aime à entretenir un secret et délectable désespoir. Peut-être des pièces religieuses de Vivaldi (j'écoutais souvent dans mes périples nocturnes le Gloria et le Magnificat du Prêtre roux) ou des motets de Monteverdi. Mais pour apprécier le silence plein de rumeurs qui caractérise la nuit à Venise, la flûte de Boismortier est parfaite.
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Partez du restaurant, raccompagnez la jeune femme que vous aimez ou vos amis à l'hôtel. rassurez-les en expliquant que tout va bien mais que vous avez envie de prendre un peu l'air en solitaire avant de vous coucher et partez. Vous marcherez au hasard, en suivant les itinéraires que vous avez repéré dans la journée. Rien ne sera pareil. la calle del XXII marzo ou les Mercerie n'ont plus rien à voir quand la nuit est tombée et les rideaux des boutiques baissés. Chaque campo est comme une scène de théâtre abandonnée sous les projecteurs encore allumés.En italien le mot est joli, un palcoscenico.Il sonne comme une gourmandise.

Un garçon de café balaie une terrasse et range les chaises, plus loin un vigile vérifie que tout est en ordre sur son chemin. Un chien errant renifle poubelles et réverbères. Des petits groupes vous croisent. certains discutent sur un pas de porte. Parfois des rires ou les bribes de conversation descendent vers vous d'une fenêtre ouverte. Le boulanger met son pain au four et une odeur délicieuse vous chatouille les narines. Des marches, un pont, le bruissement de l'eau contre un bateau amarré et toujours le martèlement de vos pas sur les dalles des rues. Un autre campo, puis un autre encore, un sottoportego un peu sombre qui vous fait frissonner trente secondes, de longues ruelles prises entre de hauts murs qui semblent être le corridor silencieux et humide d'une maison abandonnée, puis une église, un puits, des marches encore qui s'ouvrent sur une grande salle déserte : le campo du théâtre. Une treille, le péristyle de la Fenice, avec quelques buveurs invétérés, assis sur l'escalier. Leurs voix qui résonnent et vous suivent longtemps après que vous ayez quitté le campo... Soudain un cul de sac. "Aqua, aqua" vous aurait crié une vieille femme du haut de son balcon. Là, le silence amplifie votre surprise. Personne. Peut-être un chat effrayé qui vous toisera avant de se glisser entre les grilles d'un magazzino.
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L'air se fera plus vif, la nuit sera bien avancée. Soudain par une trouée entre deux immeubles, vous apercevrez des bateaux au loin qui laisseront une trace blanche comme argentée sur l'eau de la lagune. A l'horiszon, la masse noire du cimetière San Michele et les lumières éclairant les chenaux qui mènent à Mazzorbo ou à Torcello : les Fondamente Nuove désertes s"offrent à vous. Vous resterez là un long moment. Si vous fumez la pipe, je recommande le pont qui fait face au Palais qu'habitait la mère de Casanova, ce pont où il fut arrêté en revenant de chez le Comte Bragadin, son protecteur. Face à la lagune, battu par les courant d'air du Nord, c'est un endroit magique. Paisible aussi. Derrière vous, l'hôpital et le campo Zanipolo avec la fière statue du Colleone... Je pourrais décrire ainsi des dizaines et des dizaines de lieux merveilleux à toute heure du jour mais particulièrement fascinants en pleine nuit, car ils sont alors à vous qui les contemplez dans le silence et la confidentialité de la nuit.
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Un autre bonheur - un des miens en tout cas - c'est le brouillard, l'incroyable brouillard qui les soirs d'hiver se répand parfois sur la ville. Il transforme tout et se frayer un chemin, même sur les lieux habituels connus par coeur, devient presque impossible. Parfois même votre seul mouvement crée une sorte de tunnel qui demeure ainsi ouvert jusqu'à ce que vous repassiez au même endroit. J'ai le souvenir d'un matin à Cannaregio, près du Ghetto. J'allais chercher des croissants et le journal. Entre la porte de l'immeuble où j'habitais et le kiosque, voisin de la boulangerie, il y avait deux cent mètres à peine. Un mur de coton semblait avoir été dressé devant moi et à chaque pas, m'enfonçant dans cette matière impalpable, je creusais comme un passage. Et à ma grande surprise, sur le chemin du retour, cette ouverture était toujours là, se refermant peu à peu derrière moi... Sensation très particulière je vous l'assure. Brodsky en a bien mieux parlé que moi dans un de ses livres. Je chercherais la page.  Bonne promenade.


posted by lorenzo at 22:28

25 septembre 2006

Palais et ses Fantômes à vendre

Lord Byron y vécut, il étire son orgueilleuse façade parmi les plus belles constructions du Grand Canal : le Palais Mocenigo est à vendre, Mesdames, Messieurs.
 
Enfin pas tout le palais, juste le piano nobile, celui-là même qu'occupait l'écrivain anglais lorsqu'il habitait Venise. Le prix n'a pas été communiqué mais on peut imaginer que 750 m² en façade sur le grand canal avec une entrée monumentale ouvrant sur un beau jardin clos de murs, vendu avec tout son mobilier, ses miroirs, ses tableaux, ses lustres et ses tapis, n'en fauit pas une résidence secondaire à la portée de toutes les bourses... Construit en 1579 pour la famille d'Alvise Mocenigo, il devient en 1929 la propriété de la famille Foscari. La comtesse douairière occupait l'étage mis en vente, ses enfants le reste du palais.
 "Quand les Athéniens voyaient passer sur les places publiques un jeune garçon chargé de beauté et de sublimes dons, ils craignaient pour lui la jalousie des dieux.
Leur sagesse mythique savait que l'homme ne doit pas avoir un front trop resplendissant et que le destin aime à frapper ce qui s'élève trop vite et fleurit avec trop de magnificence..."
Joseph Kessel
C'est là que j'ai connu N.H. Jacopo Foscari, alors élève à la Domus Cavanis, le collège huppé de Dorsoduro aujourd"hui transformé en hôtel de luxe (le collège existe encore mais il a déménagé dans des locaux plus exigus et moins prestigieux de l'autre côté du rio Terrà). Il avait besoin d'un répétiteur de français. Je fus celui-là. Jacopo était un beau garçon, brillant bien qu'un peu paresseux. Un tantinet snob, ce qu'il faut pour plaire aux vieilles dames et juste assez pour ne pas être fat. 
Il apprenait vite mais son esprit s'évadait souvent. Normal à dix huit ans : les filles, les fêtes, le sport, la musique occupaient ses pensées. Il portait un nom rendu célèbre par Lord Byron justement et par un opéra de Giuseppe Verdi. Ce beau jeune homme plein de promesses s'est tué un soir d'hiver en voiture sur la route de Castelfranco Veneto. Il revenait d'une fête avec son meilleur ami, fils du Comte Marcello. Il pleuvait beaucoup, il était très tard, il roulait trop vite. La voiture a percuté un arbre. Ils sont morts brûlés vifs. 
Je me souviens du jour qui suivit l'accident. Les gens partout ne parlaient que de ça. Il y avait une pleine page dans le Gazzettino consacrée aux témoignages des amis et des relations de la famille Foscari. A San Luca, lieu de rassemblement des jeunes vénitiens de l'âge de Jacopo, l'atmosphère était incroyablement lourde. Au lieu du charmant babillage que l'on entend d'habitude dès qu'on approche du campo, c'était un silence de plomb, entrecoupé de chuchotement et parfois même de sanglots, qui assaillait le passant. La ville entière était en état de choc. Il y eut foule aux obsèques à Santo Stefano. Ce jeune prince de dix huit ans était vraiment très aimé. C'était en 1984. 
En revoyant les photos du Palais, je me souviens des cours que je lui avais donné, de nos discussions, du thé servi dans la sala rossa chez sa grand-mère, des promenades en barque. J'entends encore son rire et je revois ce visage très pur encore, celui d'un enfant. 
"... Un visage net, fin, un charme timide, réticent et, dans tous les gestes, cet élan contenu, cette noblesse un peu rigide qu'ont, seuls, les hommes très jeunes et très beaux" (Joseph Kessel)
Mystère insondable du destin qui choisit ses proies et ôte parfois la vie à des êtres qui semblaient pourtant faits pour vivre toujours. 
Mais ce qui est mystérieux aussi, c'est cette "anecdote" que j'ai souvent raconté et qui me fait toujours un peu frissonner. Lecteur, par avance, je vous prie d'excuser ma maladresse : Je ne sais comment raconter cette mystérieuse aventure dont rien n'est inventé... 
La veille de l'accident, j'avais vu Jacopo, nous avions prévu de réviser une partie du programme, en prévision d'une composition. C'était un jeudi soir. Il voulait que j'aille avec lui et ses parents à la campagne pour pouvoir travailler et en même temps jouer au tennis si le temps s'améliorait. Je ne voulais pas quitter Venise car j'attendais des nouvelles de France où ma mère venait de subir une lourde opération. J'avais donc renoncé à partir avec lui. Nous ne nous sommes pas revus. Un peu vexé, il avait changé son programme et choisit au dernier moment de se rendre à cette fameuse soirée qui lui coûta la vie. 
Le soir, après avoir écrit deux ou trois lettres et rangé mon appartement - je vivais depuis peu sur la Fondamenta delle Capucine, à San Alvise - , je m'étais mis au lit avec un verre de lait et un bon livre. Je m'endormis vite. Vers deux heures du matin, je me réveillais en sursaut. Je crus que mon chat venait de sauter sur le lit. Il dormait paisiblement sur un fauteuil. J'étais en sueur. Une angoisse terrible m'étreignait. Une image bizarre m'obsédait qui avait jailli de mon rêve : je voyais des flammes, des arbres, la pluie et au milieu de ces hautes flammes, de ces branches tordues, de cette pluie très dense, le visage de Jacopo, effaré et qui me semblait hurler, m'apparut distinctement. 
Ce n'est que le lendemain, en voulant raconter mon rêve à Agnès Calvy, la fille du consul, que celle-ci m'apprit la triste nouvelle ! Ainsi, il m'était apparu au moment même où l'accident se déroulait ! Etrange apparition que ce visage très réel perçu dans le noir de ma chambre comme éclairé par un feu de cheminée. Illusion, cauchemar mal interprété, vision extra-lucide ? Une vieille vénitienne à qui j'en parlais me dit calmement : "...à Venise, tout est possible. L'eau des canaux transporte bien des secrets et bien des images. On est tous un peu voyants ici... Il est simplement venu vous dire au-revoir"... Une légende vénitienne de plus dont le souvenir me trouble encore. 
posted by lorenzo at 23:15

24 septembre 2006


TraMeZziniMag 
 s'enrichit d'un Livre d'Or !
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Pour cela, il vous suffit de cliquer sur le lien indiqué en bas, au-dessus du compteur.
 
 
 
 
 
 
 
posted by lorenzo at 22:15

Mort d'un éditeur, fin d'une époque

Nous avons tous été très tristes d'apprendre cet été la disparition du libraire éditeur Luciano Filippi, passionné de l'histoire et des traditions vénitiennes dont la librairie de Castello, repère magique, sorte de grotte aux merveilles, fut pour moi pendant mes années d'étude un refuge, une école et un morceau de paradis.
Il savait faire passer sa passion et son amour pour la ville. les textes qu'il publiait, ses recherches, son fonds d'une richesse incroyable, tout contribua à propager chez les jeunes vénitiens et chez bon nombre d'étrangers, une meilleure connaissance de l'histoire et des traditions de la Sérénissime. Tous les aspects de Venise lui étaient familiers et il s'intéressait à tout ce qui touchait la ville et ses habitants. 
Le temps semblait s'arrêtait lorsqu'on poussait la porte de sa librairie. Parmi les éditions originales, les gravures et les éditions modernes, les romans, les recueils de poésie, les albums de photographies, tout sur le thème de Venise, dans un magistral désordre, on dénichait toujours le livre qui était là pour nous. Dans ce fouillis indescriptible, Filippi se mouvait avec aisance et retrouvait toujours tout, ne vendant jamais un ouvrage sans l'avoir commenté, expliqué, comparé et surtout sans avoir jaugé la capacité de l'acheteur potentiel à comprendre où à apprécier son contenu. Il paraissait revêche au premier abord, ruminant toujours comme bon nombre de vénitiens. Il faisait un peu peur parfois. En fait cet homme était presque sourd et de cette surdité surgissaient parfois des incompréhensions qui tenaient du délire surréaliste. Un peu comme Tryphon Tournesol avec le Capitaine Haddock (mais je ne voudrais pas qu'on pense que je manque de respect pour ce grand monsieur qui a tant fait pour Venise !). Il finissait toujours par s'ouvrir - s'éclairer même - et sa conversation devenait un régal, mieux : un privilège. Il transmettait ainsi des bribes du patrimoine intellectuel de la Cité des Doges. C'était un passeur de mémoire. J'ai davantage appris avec lui sur l'histoire des arts à venise et l'évolution de la peinture qu'en plusieurs années de cours à l'Université du côté de San Sebastiano... 
J'ai entendu dire que déjà des promoteurs s'intéressent au local de la calle del Paradiso. Cette librairie est un monument fondamental de l'identité vénitienne. Il faut la défendre et la préserver. Il n'avait pas que des amis parmi les politicards (comme il disait souvent) et les membres de l'intelligentsia officielle. Le Gazzettino n'a pas manqué de le rappeler, sous-entendant qu'il sera difficile de lutter contre les culs-de-plomb qui ne verront dans ce magnifique magasin qu'un local d'une superficie intéressante, bien placé sur le chemin des touristes... 
Il reste peu de vénitiens. Nous devons les aider à se battre pour préserver leur culture, leur patrimoine contre la spéculation et le lucre. Après la Fenice et le Palais Grassi, d'autres monuments vont tomber dans le domaine privé sous le signe de la rentabilité et du profit. Seules les activités traditionnelles (l’édition n'en est-elle pas une depuis toujours) et typiques sont les derniers dépositaires de l'identité culturelle de Venise. 
De plus en plus de vénitiens se battent pour ne pas laisser disparaître cette identité. Face à Walt Disney et aux financiers républicains de Las Vegas, ce ne sera pas chose facile. Nous devons les aider à défendre Venise, comme ce grand monsieur par son travail éditorial n'a jamais cessé de le faire ! Écrivez un mail à la librairie pour les soutenir afin de prolonger le travail de Luciano Filippi : filippieditore@flashnet.it

LIBRERIA EDITRICE FILIPPI 

Castello 5284, Casselaria, 
Campo Santa Maria Formosa
30124 - Venezia
posted by lorenzo at 20:26

Ah, les bistrots de Venise !

Bars et bacari, enoteca, osterie et birrerie et autres cafés, sont légion dans le centre historique comme un peu partout en Italie. Lieu de rencontres pour le voisinage, paradis du mélange des classes et des générations, on y va au moins une fois par jour quand on vit à Venise. On s'y rend le matin pour le macchiato accompagné d’un croissant à la crème, pour lire le journal et entendre les nouvelles de la ville, en fin de matinée pour l’apéritif, après le repas, souvent pris sur le pouce devant le comptoir où trônent des cichetti, des piles de tramezzini et de crostini, c’est le temps du café avec ou sans grappa, puis le verre du soir… On boit beaucoup à Venise, par ennui peut-être, par tradition aussi. On dirait que certains sont si désespérés de voir ce que devient leur monde que l’alcool consommé au-delà de toute mesure et en compagnie d’autres désespérés est le dernier rempart pour ne pas sombrer ! Mais c'est avant tout un geste social, un moment de convivialité joyeuse, de communication et d'échanges. Spritz et prosecco, birra et grappa, Bellini dans les meilleurs endroits, autant de boissons de circonstances, qui - cela est bizarre ! - ont bien meilleur goût quand on les savoure à plusieurs. Consommées avec modération, ces agréables boissons procurent un plaisir certain et favorisent la vie sociale comme partout ailleurs. En voici l'illustration.



 



 



 












posted by lorenzo at 15:45

Derrière les murs écrasés de soleil.(1)




L’idée aujourd’hui est de promener mes lecteurs chez les vénitiens, les vrais et ceux d’adoption. 

Je voudrais vous montrer les lieux où ils vivent et en profiter pour regarder avec vous la beauté de ces intérieurs tous différents mais tous marqués par un petit quelque chose qui les rend souvent très semblables. Serait-ce le goût très répandu des mélanges, la lumière qui pénètre les maisons à travers les verres dépolis des fenêtres anciennes ou simplement notre amour pour ces maisons que d’un simple regard, presque volé, nous nous mettons aussitôt à partager avec leurs propriétaires. 

Après tout la beauté de Venise et tout ce qui la compose font partie d’un patrimoine commun. Ces images sont donc un peu à vous comme à moi. "Bienvenu chez vous !" comme disait naguère une de mes charmantes hôtesses vénitiennes..
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posted by lorenzo at 13:58

23 septembre 2006

Petit rappel à l'attention des grincheux

S’il est vrai que les blogs parlent souvent avant tout de la vie réelle ou rêvée de leurs auteurs, cette occasion qui nous est donnée de pouvoir exprimer ce qui parait à certains n’être que des banalités ou le produit d’un narcissisme débridé, donne naissance peu à peu à une communauté de goûts et d’intérêts.
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Avec TraMeZziniMag, depuis plus d’un an, des gens de tous âges et de tous milieux se reconnaissent dans mon amour – oserai-je dire ma passion – pour Venise et la vie vénitienne. Rien de transcendant dans ces articles, rien de nouveau, rien d’éminemment littéraire. Mais aucune prétention non plus, ni objectif précis. J’aime écrire. J’aime écrire sur Venise et relater faits et évènements dont j’ai pu être témoin ou qui m’ont été racontés. Je partage ainsi sur le Toile une conversation qui ne dépasserait pas celle qu’on développe avec les convives d’un dîner, les personnes avec qui on discute lors d’une soirée, dans un café ou dans un train.

Je suis donc tout à fait conscient que mes propos de modifieront en rien l’avenir de l’humanité et qu’il ne s’y trouve aucune idée capable d’apporter un plus à la pensée humaine. Raconter ma vie à Venise, mes voyages, mes rencontres demeure l’objectif qui a présidé à la naissance de ce petit journal. Partager mes coups de cœur et mes coups de gueule, relayer quand cela est nécessaire des mouvements d’opinion ou des campagnes pour la sauvegarde de Venise et contre la bêtise humaine (pandémie galopante) et le règne des crétins (race en expansion), voilà comment je pense TraMeZziniMag.

Et puis, n’en déplaise aux détracteurs grincheux, raconter par le menu la joie de vivre à Venise, le plaisir de faire la cuisine avec mes enfants ou les moments musicaux auxquels je participe parfois, m’apporte une satisfaction que je suis heureux de partager avec les visiteurs de ce blog, de plus en plus nombreux et souvent très fidèles !
Pourquoi cela éveille-t-il la hargne des grincheux ?
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Bon je laisse là mon clavier, ma petite dernière, Constance (10 ans) s'impatiente : Elle m'attend pour que nous fassions des sarde in saor (j'ai déjà donné la recette dans un précédent post) et des beignets de courgettes (spécialité d'origine grecque préparée à Venise d'une manière particulièrement délicieuse), pour le déjeuner de demain. Un concerto de Vivarini inonde déjà la cuisine de ses notes chantantes. "Allez papa, tu viens ?"... Le thé fume dans les chopes bleues. Un vase de tournesols illumine la table. Petits riens. Petits bonheurs insignifiants mais qui nous rendent joyeux et contents.  Le reste a si peu d'importance. C'est Venise qui nous a appris cela... 
posted by lorenzo at 16:24

Piazza San Marco, un samedi d'été


  
Ces images comme un hommage à Michel Butor, pour illustrer son très beau texte San Marco, paru il y a des années dans la collection blanche de Gallimard et qui, par un miracle dont seuls les grands écrivains sont capables, (ah ! la magie des mots !), nous livrait un témoignage visuel et sonore incroyable, parvenant par ses phrases à matérialiser pour nous le spectacle grandiose de la Piazza !

 Posted by Picasa posted by lorenzo at 11:31

22 septembre 2006

Venezia d'estate, particolare*



 
* : Venise l'été, détail.
 
 Posted by Picasa posted by lorenzo at 23:30

Au Rialto di mattino



 
posted by lorenzo at 06:50

Trafic et livraisons

Finalement, qui pourrait prétendre que ces embarras-là ne sont pas charmants, peu contraignants et qu'ils ne procèdent pas peu de l'ambiance générale qui règne à Venise dans chaque interstice d'un quotidien banal ? Il suffit à Paris, à Lyon ou à Bordeaux de trois ou quatre automobilistes impatients, d'une sirène de pompier et de la grue de la fourrière pour que notre oreille endolorie transmette à notre pauvre cerveau un engourdissement qui se transforme bien vite en haine du bruit et de l'automobile. 
C'est du moins mon cas. Alors, j'adore lorsque au détour d'un canal, livreurs et gondoliers hurlent et s'interpellent. Leurs injures sont comme une musique agréable à mes tympans ! Le clapotis de l'eau, le teufteuf ronronnant des moteurs, les mouettes et les oiseaux, le pas des passants qui résonne sur les dalles des rues valent mieux que l'infernale rumeur qui jour et nuit pollue nos villes et endolorit nos cerveaux. Chaque jour me rapproche du départ. Quitter le quotidien pollué et sans âme de l'enfer qu'est la vie urbaine du XXIème siècle pour aborder un rivage apaisé et tranquille, la vie à Venise. Je donnerai ainsi aujourd'hui toutes les beautés, tous les avantages, toutes les promesses d'un Bordeaux splendidement rénové pour que mes oreilles subissent chaque jour et à jamais le bruit des embarras de Venise. Sans appel.


posted by lorenzo at 06:26

21 septembre 2006

Pinault contre Guggenheim : à qui reviendra la pointe de la douane ?

L’appel d’offres lancé le 24 juillet dernier par la ville de Venise pour la restructuration des Magazzini del Sale à la pointe de la douane a provoqué la surprise en mettant en pleine lumière le futur affrontement des deux géants de l’art contemporain : d’un côté François Pinault pour le Palais Grassi et de l’autre, Philip Rylands pour la Fondation Solomon R. Guggenheim avec le soutien du financier Alberto Rigotti au nom de la Région Veneto.
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Mais le concours orchestré par la ville (un cahier des charges en quarante points et pas n’importe lesquels) sera avant tout une joute entre deux des architectes les plus en vue du moment : Tadao Ando pour le Palais Grassi et Zaha Hadid pour la Guggenheim. Deux pointures aux vues et au style complètement opposé.
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Si le milliardaire français confirme ainsi sa confiance au japonais qui a rénové le Palais Grassi, la Fondation Guggenheim crée la surprise en sortant un joker en la personne de cette architecte très en vogue. Originaire de Bagdad, installée à Londres et devenue en quelques années une véritable star de l'innovation architecturale.
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Choix prestigieux mais très antithétique de la part de la fondation. Si Tadao Anto est le porte drapeau du minimalisme, de la grande élégance formelle et du respect absolu des existants historiques, Zaha Hadid fait partie de cette école qui prônent un signe fort, une insertion violente dans le contexte architectural, un peu comme la construction de Beaubourg, signé par Renzo Piano et Richard Rodgers, sorte d'éclaboussure à l'origine, devenu aujourd'hui un des édifices contemporains les plus appréciés. La Biennale d'architecture 2006 - qui n'est pas une réussite transcendante - présente d'ailleurs son projet MAXXI pour Rome.
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"Elle ne va pas démolir la pointe de la Douane, c'est évident - certifie en souriant Philip Rylands, le directeur du musée Peggy Guggenhein - pas plus qu'elle ne fera des ajouts visibles à l'extérieur de l'édifice. Il s'agit, avant tout d'un travail sur le design des locaux".
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C'était à l'origine Vittorio Gregotti, pourtant de renommée internationale mais peut-être moins fashion (il va fêter ses 86 ans cette année) qui avait été pressenti dès 1999 pour prendre en charge la restructuration de la Pointe de la Douane. Jean Jacques Aillagon, l'actuel directeur du Palais Grassi (et ancien ministre de la Culture français) avait d'ailleurs salué le travail de l'architecte piémontais, envisageant même une possible collaboration.
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"Le prestige et la reconnaissance de Gregotti ne sont pas mises en question - précise Rylands à Lidia Panzeri (du Gazzettino) - et nous souhaitons qu'il intervienne dans d'autres projets vénitiens".
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La région Veneto, promoteur du projet, marche avec la fondation Guggenheim, avec le soutien financier (et technique) de Alberto Rigotti, administrateur de la société Munus et de ABM Merchant, qui s'est engagée à soutenir financièrement le projet, estimé entre 20 et 30.000.000 de dollars. Gageons que le combat va être chaud et violent. En attendant, nous aimerions bien avoir un aperçu des projets qui vont sortir de l'imagination et du savoir-faire de ces deux architectes.
posted by lorenzo at 21:22

19 septembre 2006

Les jardiniers de San Erasmo ont les pieds dans l’eau

Ces dernières heures ont fait frémir toute la lagune : les pluies torrentielles qui se déversent depuis dimanche sur Venise ont fait craindre pendant quelques heures le retour du cauchemar de 1966 quand un déluge s’abattit sur la ville pendant que les vents empêchaient le trop plein des marées de quitter la lagune, faisant monter le niveau des eaux à plus de deux mètres par endroit, endommageant durablement plus de la moitié de la Cité et détruisant bon nombre de ses trésors. Heureusement, cette fois-ci, il n’y avait pas de vent, où celui-ci soufflait dans la bonne direction.
 
C
ependant c’est la Venise de terre ferme qui a été atteinte : Mestre est sous l’eau, les îles de la lagune sont elles aussi inondées et les chasseurs se lamentent : champs et prairies sont sous les eaux. Le panorama, hier dimanche, pour ceux qui s’aventuraient en barque sur la lagune était des plus sinistres : la plupart des fermes avaient les pieds dans l’eau, les routes et les chemins déversaient des torrents de boue. Tant de canaux sont laissés de côté et trop rarement dragués, dit le conseiller municipal écologiste Beppe Caccia. Cet abandon des usages traditionnels (on creusait les canaux plusieurs fois par an afin de maintenir le même niveau d’eau quelque soit l’ampleur des marées permettant ainsi d’éviter les inondations) aura certainement des conséquences désastreuses sur la production horticole de San Erasmo. 


Une fois de plus, l’homme oublieux des leçons du passé, contribue à l’aggravation des choses. Venise semble bien une affaire trop sérieuse pour être confiée aux seuls vénitiens d’aujourd’hui ! La Magistrature des Eaux, qui existe depuis plus de mille ans, semble bien incapable de remédier aux problèmes moins porteurs certes que ceux regardant les monuments et les lieux touristiques, mais qui risquent à plus ou moins court terme de remettre en cause, là-aussi, le système de vie lagunaire. Et après, quand il n’y aura plus de fruits et de légumes à San’Erasmo, quand il n’y aura plus de paysans, de pêcheurs, de chasseurs ? La ville fera venir d’Israël du Maroc ou d’Argentine ses melons, ses artichauts, ses pêches, ses tomates et ses aubergines ?

posted by lorenzo at 21:09

18 septembre 2006

Connaissez-vous Billa ?

Dans un précédent post, je parlais de la calle del vento qui débouche sur les Zattere et constitue l'extrême limite de Dorsoduro avant les docks. Presque à l'angle, sur la fondamenta, se trouve Billa, le supermarché le plus sympathique de toute la ville.

Situé au rez-de-chaussée d'un palais du XVIIe siècle, il est très apprécié par les habitants du quartier et les vénitiens en général qui viennent d'autres quartiers pour y faire leurs emplettes. Pour nous qui sommes habitués en France aux hypermarchés, ces surfaces gigantesques, horribles et impersonnelles, où on trouve de tout tous les jours et tard le soir, ce magasin pourra paraître petit et bien pauvre. Pourtant on y trouve de tout aussi et des choses surprenantes : j'y achète ces biscuits anglais que les enfants adorent pour le thé, des flocons d'avoine américains délicieux, du chocolat suisse et des produits traditionnels italiens.

Non seulement les produits alimentaires de base (pâtes, riz, conserves, biscuits, droguerie, ...) sont incroyablement variés dans un espace aussi restreint , mais il y a aussi un rayon traiteur, boucherie et charcuterie de première qualité avec des produits locaux, un rayon crèmerie génial (un tuyau pour ceux qui veulent ramener du parmesan voire du provolone ou du cacciacavallo, ce fromage toscan !)... Vins, huiles, biscuits, bonbons mais aussi fruits et légumes frais, en majorité produits dans les fermes des environs, à Mazzorbo et à Sant'Erasmo notamment, sont proposés chaque jour, à des prix incroyables pour Venise. Et c'est bon. 

L'accueil est sympathique et le public bon enfant. Tout le monde bavarde, les enfants jouent. Et on entend en bruit de fonds la sirène des bateaux qui passent sur le canal de la Giudecca. L'ambiance est un peu celle de Zabar's, ce magasin de New York, dans Broadway, où on trouve des centaines de variétés de fromages, de pains et plein de choses délicieuses dans un merveilleux fouillis, moins l'infernale fureur de la circulation automobile.

posted by lorenzo at 22:44