Je
ne veux pas avoir l'air de m'acharner ni d'appuyer là où ça fait mal,
pour nous vénitiens de sang ou de cœur, mais nous sommes aujourd'hui le
17 octobre. Il y a cent dix ans, les autrichiens et les français
signaient le fameux traité dit de Campo-Formio (en fait Campo-Formido)
où rien de fut jamais signé, mais dont la situation géographique à
mi-chemin entre les territoires occupés par les français et ceux aux
mains des autrichiens, était l'unique concession de Buonaparte aux usages diplomatiques.
En fait c'est à Passariano, près de Venise, dans la somptueuse résidence d'été du ci-devant doge Ludovico Manin (qui devait y mourir cinq plus tard) que cet accord inique fut paraphé par l'envoyé de l'empereur François II et par Buonaparte. Et ce traité le fut contre l'avis de tous et en opposition totale aux ordres du Directoire et de Talleyrand, alors ministre des affaires étrangères de la République française. Le corse le savait et c'est pour cela qu'il pressa son interlocuteur autrichien d'accepter ses propositions avant même de recevoir l'accord de son maître, au mépris de toutes les règles et usages.
Je vous invite à lire l'excellent livre "Napoléon et Venise" écrit par Amable de Fournoux paru il y a quelques années aux Éditions de Fallois. Notamment l'explication que l'auteur donne sur les raisons de la trahison du futur empereur des français qui en eut toute sa vie un certain remords et entacha jusqu'à nos jours sa légende, suscitant à Venise et ailleurs, une haine contre sa personne et sa famille, jamais éteinte et encore très virulente à ce jour.
Ludovico Manin, le dernier doge.
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