25 octobre 2005

Koisumi on The South China Morning Post

Reçu de notre grande amie Natsuko Fukue, étudiante de Fukuoka, actuellement à Hong Kong, un article d'opinion fort intéressant. Son premier papier d'envergure. Il concerne la récente visite du premier ministre de l'Empereur au mémorial de Yakusuni, pour se recueillir à la mémoire des siens morts pour la patrie et qui a suscité une levée de boucliers (pardon pour le jeu de mots involontaire) des chinois et des coréens, et en suivant de la presse internationale. Bien des japonais qui ne sont ni fascistes, ni nostalgiques de l'avant-Hiroshima, y vont régulièrement en famille. Pourquoi pas le premier d'entre eux en personne ? Faut-il tolérer cette dictaure des maîtres de l'opinion et des gourous de la pensée unique ? Je vous livre l'article tel quel. Donnez votre avis.

Saturday, October 22, 2005
Koizumi should consider history in shrine visits
I wish to comment on the leader "Koizumi must make amends for shrine visit" (October 18). Ordinary Japanese might say: "What is wrong if [Prime Minister Junichiro] Koizumi wants to visit the Yasukuni Shrine for personal reasons? The Chinese and Korean governments are too sensitive. It is Japanese tradition to go to a shrine to mourn for the dead." The issue of Yasukuni is very complicated and even most Japanese do not know what kind of shrine it is. Why is this shrine so controversial ? A Tokyo University professor points out that during the second world war, Yasukuni played a role as the "alchemy of emotion", transforming to happiness the sadness of death in action. Fallen soldiers were honoured and mourned in Yasukuni. Death in action had to be "glorious", not "tragic".
The issue of war criminals enshrined together with other war dead has often been discussed in Japan, but not the country's colonialism as a whole.
Some might claim that the war dead fought for the people and country, but we need to remember that the "country" meant not only Japan but its colonial empire.
Mr Koizumi says visiting the Yasukuni shrine is a domestic affair. However, the war dead mourned there are not only Japanese. And there are a large number of war victims outside Japan. Shouldn't condolences be offered for them, too?
Why does Mr Koizumi want to sacrifice bonds with neighbouring countries in order to "personally" visit Yasukuni? I would like the prime minister, as a politician, to consider the effects of diplomacy and history, rather than pursuing his personal interest in continuing to visit the shrine.


NATSUKO FUKUE, Western

 
 
posted by lorenzo at 23:14

Le XIXeme marathon de Venise


Depuis 1986, le marathon annuel de Venise attire des milliers de concurrents venus du monde entier. Un lieu magique pour une compétition très à la mode. Cela se passe à Venise, c'est pourquoi j'en parle, bien que personnellement je trouve un peu bizarre ce besoin de courir qui s'est emparé des gens.
Cette année, c'était le 23 octobre. Partis de la Piazza Marconi à Strà - une petite ville sur la Brenta à quelques encablures de Venise - les 6000 participants enthousiastes ont créé l'évènement en courant à travers les ruelles étroites de Venise, après avoir traversé la Grand Canal sur un pont de barques long de 160 mètres aménagé pour l’occasion pour finir Riva dei Sette Martiri, non loin de la place Saint Marc, noire de monde. Le Marathon organisé pour la première fois en 1986, est la seule manifestation du genre à attirer autant de monde, participants et spectateurs. Les coureurs viennent des cinq continents, faisant de cette course un spectacle très populaire. Le parcours cette année empruntait une quinzaine de ponts et de nombreuses ruelles inconnues de la Venise secrète. 

Voilà bien une manifestation que les vénitiens de l'époque des doges, toujours disposés à essayer de nouvelles activités sportives et ludiques, n'auraient pas désavouée. A défaut de tableaux de Bella ou de Longhi, voici quelques unes des photos reçues.



posted by lorenzo at 13:44

Venise de sons et de bois

En octobre 1985, il y a tout juste vingt cinq ans, lorsque j'organisais la Première semaine de Venise à Bordeaux, le concert inaugural de la manifestation réunissait dans la salle Jacques Thibaud du Conservatoire de Région, une petite centaine de spectateurs. 

Devant cette salle presque vide, deux jeunes musiciens donnaient un concert d'une qualité incroyable : Ronco et Ambrosini. La soirée s'intitulait Une soirée à Heilingenstadt, et, comme l'indique le titre, qui tournait autour de Beethoven. Le lendemain, dans les foyers du Grand-Théâtre de Bordeaux, avec l'aide d'une spectatrice ravie, belle-soeur de Jacques Merlet le célèbre animateur de France Musique, qui rameuta tous ses amis, le deuxième concert de ce duo violoncelle et piano faisait salle pleine.
Ces jours derniers, par hasard, je tombais sur un site de Suisse romande qui proposent des extraits d'émission radio. Il donnait à écouter des extraits d'un récital de cet excellent jeune musicien, âgé aujourd'hui de près de 40 ans. Nostalgie. Claudio Ronco et Brenno Ambrosini étaient à Bordeaux, ce 25 octobre 1985, quand je fêtais mon anniversaire, au milieu des musiciens, des artistes et de tous nos amis qui avaient contribué à la réussite de cette manifestation dont je vous reparlerai.
Pendant une semaine, la radio suisse romande a donc proposé une série exceptionnelle de reportages sonores sur le bois et Venise avec le violoncelliste Claudio Ronco. Cerise sur le gâteau, on peut écouter (à vos cassettes ou à vos mp3), les émissions sur le web avec une très bonne qualité. Pour vous donner un aperçu sur la qualité de cette série, voici un extrait du menu de lundi : Venise, les noces de la terre et de la mer, de l'eau et de la pierre. Au-delà des clichés, le violoncelliste Claudio Ronco nous emmène cette semaine dans la Venise des mythes et des sons. Ce reportage hors des canaux battus entraîne les auditeurs dans une histoire vénitienne du bois, celui des gondoles et de la lutherie, mais aussi celui des fondations invisibles de la Sérénissime, des plafonds des églises, des tableaux du Tintoret, des caractères d'imprimerie qui ont révolutionné la République au XVIe siècle. 
Compositeur, amoureux du baroque, défricheur de répertoire par ses premiers enregistrements de pages de violoncelle de Salvatore Lanzetti (v.1701-1780), Alessandro Rolla (1757-1840) ou Alfredo Piatti (1822-1901), j'ai appris sur ce site que Claudio Ronco est aussi devenu un érudit dans la grande tradition juive. Une tradition qui, à Venise mieux qu'ailleurs, dans les maisons du premier ghetto - le mot est vénitien - a pu s'épanouir et favoriser ainsi l'essor de l'Art et d'une culture universelle. Déjà, il ne se contentait pas de bien jouer, mais aussi il savait parler et ce qu'il disait était toujours passionnant et très intelligent. J'espère un jour pouvoir le recevoir de nouveau à Bordeaux pour un concert triomphal avec ses magnifiques violoncelles.
posted by lorenzo at 12:47

Propos de saison

Grisaille sur Venise ce matin. le soleil semble hésiter à pointer son nez. Pourtant l'air est frais, très pur et un petit vent secoue les branches qui n'en finissent pas de jaunir. L'été parait encore si proche. Étonnant cet automne qui n'en est pas un. L'hiver risque de tomber d'un coup sur nous avec dureté cette année !

posted by lorenzo at 11:16

San Marco, I Leoncini a mezzanotte


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Faits divers

Extrait de mon journal.

13 novembre 2002.
Un mercredi matin de novembre. Le soleil à travers les rideaux de coton blanc. Mon petit garçon qui chante en prenant son petit-déjeuner. Des oiseaux sur le grand marronnier dans le jardin en face... Un instant, un bref instant, de sérénité retrouvée, tellement désirée, tellement recherchée et vitale dans notre univers qui se délite inexorablement. Cette image radieuse vaut tous les paradis artificiels que l'homme peut se fabriquer: le soleil à travers les rideaux, l'enfant qui chantonne.

Une douce paix pendant un court instant. L'envie de rendre grâce et de crier ma foi!... Me reviennent en mémoire les doux moments passés il y a quelques mois à Venise. C'était la première fois pour l'enfant. Quelle récompense que ce regard émerveillé dès le premier contact avec la ville, cette joie profonde qui émanait de lui à chaque avancée du bateau sur la lagune et le long des canaux... Comme ses sœurs, il s'est senti instantanément vénitien... Son premier commentaire, lancé à hauteur de la Dogana : "Mais papa, pourquoi n'habitons-nous pas ici ?"... Bien plus qu'une tentation, vraiment...





posted by lorenzo at 01:17

citation du jour

"Imposible de vous dire mon âge, il change tout le temps"...

Alphonse Allais

posted by lorenzo at 01:07

24 octobre 2005

Quest’anno il Carnevale di Venezia si svolge dal 17 al 28 Febbraio

Le prochain carnaval aura lieu du 17 au 28 février 2006.

je ne suis pas un amateur de ce délire de travestissement, terriblement éloigné des fêtes spontanées des années 80, mais c'est un évènement de portée universelle aujourd'hui au même titre que le carnaval de Rio ou celui l'Oktoberfest de Munich. aussi vous en parlerai-je dans un prochain article, photos à l'appui.
Je vous dirai les merveilleux bals nés sur les campi et dans les palais décatis ou somptueux, à l'initiative de mes amis de la Compagnie de la Calza, dernière confrérie vénitienne authentique. Je vous parlerai des soirées incroyables organisées en quelques minutes, autour de quelques musiciens dans les rues, sur les places. Une année mémorable où nous avons débarqué en pleine nuit sur un ilot désert pour improviser un bal macabre sous les lampions, joyeuse bacchanale, effrayant les lapins et les mulots qui occupaient l'endroit, jusqu'à l'arrivée d'une vedette de la guarda di Finanza...
posted by lorenzo at 23:54

23 octobre 2005

Citation du jour

 
"Qu’est-ce que le patriotisme si ce n’est l’amour de la nourriture de notre enfance".
Lin Yutan, moine bouddhiste

Flâneries...



Sur la lagune, l'été, de surprenants paysages se révèlent au promeneur. La barque glisse lentement sur l'eau immobile. La lumière change au gré des heures. Voici quelques images qui donneront au lecteur une idée des excursions sur la Lagune, aux alentours de Venise. Loin, bien loin, des touristes et du vacarme de la vie moderne.





17 octobre 2005

A ceux qui honorent le vieillard.

A la mémoire de Jessie Laffitte.

Mademoiselle Laffitte était ma voisine. Elle a vécu 53 ans dans l'immeuble où j'ai mon cabinet. Jamais mariée, elle s'est consacrée à ses frères et sœurs après la mort de leurs parents et développa une maison de haute-couture que tous les bordelais connaissent. A 87 ans, usée mais parfaitement consciente de ses actes, elle décida de s'installer dans une maison de retraite, ne pouvant plus demeurer seule dans son appartement du dernier étage. Trop grand. Trop compliqué. En quelques semaines, elle a tout trié, partagé, vendu et s'est préparée courageusement à changer de vie. Ce fut en réalité un déchirement pour elle. 

Malheureusement, ayant mal présagé de ses forces, pressée par une propriétaire insistante, "bête comme ses pieds et hystérique" (comme avec malice elle parlait d'elle), âpre au gain comme trop souvent et qui lorgnait depuis longtemps sur l'appartement et son départ trop prompt, la fatigue et l'énervement des dernières semaines, tout cela a eu raison de son cœur. 

Avant de quitter l'immeuble, elle avait tenu à me faire un petit cadeau, un petit pot à crème, jolie pièce de forme en chantilly  pour ajouter à ma collection de porcelaines du XVIIIe siècle. Un geste inattendu et charmant. Le paquet était lui-même ravissant. Mademoiselle Laffitte était un être raffiné à la conversation délicieuse.

Elle s'est éteinte dans les bras de sa sœur, vendredi soir, à peine arrivée dans sa nouvelle maison. Paix à son âme. 

Ces quelques lignes, qui trônent dans le bureau du directeur d'une maison de retraite dont je suis l'un des administrateurs, sont présents ici comme un hommage à cette vieille dame très digne.
Heureux ceux qui comprennent mon pas hésitant et ma main tremblante.
Heureux ceux qui savent qu'aujourd'hui, mes oreilles vont peiner pour les entendre.
Heureux ceux qui paraissent accepter ma vue basse et mon esprit ralenti.
Heureux ceux qui détournent les yeux quand à table, j'ai renversé mon café.
Heureux ceux qui, en souriant gaiement, s'arrêtent pour bavarder un peu avec moi.
Heureux ceux qui ne disent jamais : "c'est la seconde fois de la journée que vous
me racontez cette histoire".
Heureux ceux qui ont le don de me faire évoquer les jours d'autrefois.
Heureux ceux qui font de moi un être aimé, respecté et non abandonné.
Heureux ceux qui devinent que je ne trouve plus la force de porter ma croix.
Heureux ceux qui adoucissent, par leur amour, les jours qui me restent à vivre, en ce dernier voyage vers la Maison du Père.


posted by lorenzo at 19:41

Citation du jour

© Sartori - 2005.
Si vous êtes patient un jour de colère, vous échapperez à cent jours de chagrin.
(Proverbe chinois)

L'Image du Jour


La place Saint Marc vue par un photographe plein de talent
par Kingston Chang

16 octobre 2005

Dimanche soir

Les enfants sont rentrés chez leur mère. Tout est calme ce soir. Il a fait un temps extraordinaire toute la journée. Un ami resté sur le bassin pour le mariage de son frère m'a dit tout à l'heure au téléphone que le temps était sublime. Comme en été.
 

Ne serait-ce pas l'été d'ailleurs qui reviendrait ? Ce temps incroyable qui redevient terriblement beau au début de l'automne et dont parle Jacques Mercanton dans son roman éponyme ? Mais je n'écris pas un article sur la météorologie ni sur les romans suisses contemporains. Et à Venise ? Le vent du matin a chassé les nuages. Le soleil là-bas brille aussi mais il ne fait plus très chaud me disait mon correspondant. La lumière doit être superbe. Quand il fait ainsi plus frais et que les nuages s'éloignent très haut, que le ciel retrouve son bleu dense, l'air des montagnes apporte à l'air une limpidité que l'eau démultiplie et réverbère sur les façades des maisons, sur les visages aussi.
C'est un temps que j'aime particulièrement. Souvenir de sorties de messe à San Giorgio, dans le déferlement des notes du grand-orgue que tenait alors Gian-Andrea Pauletta (dont je vous reparlerai) et des cloches sonnant à toute volée. Le vaporetto jusqu'aux Zattere. Le soleil lançant sur le bassin de Saint Marc des reflets d'argent. L'apéritif ou le café sur le quai. Une tarte aux amandes bien enveloppée dans sa boite blanche avec un ruban rouge. Le déjeuner au Palais Clari chez Agnès, la fille du consul. Puis le retour à pied vers la maison de S. Girolamo, par Santa Margherita, Santa Croce, le traghetto et enfin le ghetto. Cette atmosphère unique des dimanches d'automne. Quand le temps était encore beau. Qu'il commençait à faire froid. Les gens bavardant sur les places. L'odeur des plats mijotés pour le repas familial. peu de touristes dans ces ruelles difficiles à repérer. Quels moments heureux et paisibles nous avons vécu.
Ces impressions qui me reviennent dans un coin du cerveau me donnent envie de m'adonner à l'une de mes passions, la cuisine. J'ai acheté hier de belles sardines au marché. Je vais les préparer à la vénitienne, in saor. Je n'ai pas de pignons. Je vais les remplacer par des noix écrasées. Je vais faire aussi mes rillettes de thon et ma mousse de roquefort dont les enfants raffolent. L'occasion pour moi de vous donner des recettes. Et peut-être d'en recevoir !
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SARDE IN SAOR
Il s'agit d'une recette traditionnelle.
Pour 1 kg de sardines, il faut entre 800 grammes et 1 kg d'oignons blancs, 3 ou 4 cuillères à soupe de vinaigre blanc, de la farine, de l'huile d'olive, du sel. On peut prévoir aussi pour un plat plus raffiné, une ou deux cuillères à soupe de pignons et autant de raisins de Corinthe. Éventuellement des cerneaux de noix fraîches.
Il faut tout d'abord préparer les poissons. Nettoyez-les en grattant la peau à grande eau, enlevez la tête et les arêtes, videz-les. certains préfèrent les laisser entière mais la tête n'est jamais très tendre et cela ne plait pas à tout le monde. Tout d'abord, réduisez les oignons pour partie en hachis et pour partie en tranches très fines. Faites les blondir dans un peu d'huile d'olive à feu doux. Ajoutez le vinaigre et laissez mijoter jusqu'à obtention d'une sauce assez épaisse. Ajoutez alors des pignons ou des morceaux de noix, les raisins secs que vous aurez fait revenir auparavant dans du vin blanc. Une pincée de cannelle et de romarin. Préservez.
Dans une poêle, versez une assez grande quantité d'huile que vous ferez chauffer. Y faire frire les sardines en veillant à ce qu'elles soient bien dorées mais pas grillées, et ce des deux côtés. Lorsqu'elles sont fraîches, cette cuisson les attendrit tout en rendant la peau légèrement croustillante. Sortez-les et égouttez-les délicatement sur du papier absorbant. 
dans une terrine, disposez une couche d'oignons, puis des sardines que vous napperez d'oignons, puis une nouvelle couche de sardines et des oignons, jusqu'à épuisement des ingrédients. Les poissons doivent être entièrement recouverts. Couvrez et laissez reposer dans un endroit frais pendant au moins deux jours (l'idéal étant 4 à 5 jours). Cette marinade se conserve assez longtemps au frigo (dans la partie la plus basse) mais doit être sortie trente minutes avant d'être consommée. Je sers les sarde in saor avec des tranches de polenta grillées, des filets de poivrons marinés et des tomates cœur de bœuf juste coupées en tranches et recouvertes de lamelles de parmesan frais. C'est délicieux avec un Bardolino.

3 commentaires: (archivés par Google)


Nat a dit…
coucou! today i went to Starbucks on campus with two other Japanese (a boy one year younger than me and a lady of 40s) and we talked for 4 hours. it was fun. i miss french dessert and bread!! i miss the morning market in bordeaux!! Les photos du jardin sont magnifique!
lorenzo a dit…
aligato You're my farest reader ! Il fait beau ici et nous allons au cinéma voir le dernier Tim Burton at the Utopia. ce sont les vacances.
lorenzo a dit…
do Starbuck's in HK have these delicious macchiato and mocaccino ? Have fun and come back soon.

12 octobre 2005

Un blog sur Prague, ça vous tente ?




Je viens de découvrir le blog de Strogoff consacré à la merveilleuse, à la magique, à la grandiose cité de Prague. Allez-y faire une promenade. C'est très bien fait ! :  


Je voudrais aussi vous parler d'autres villes que j'aime et qui forment le "noyau dur" (terme rude n'est-ce pas) de l'Europe de la Culture : Trieste, Zagreb, Salzbourg, Londres, Lisbonne, Graz... mais cela se fera au fil des pages et des idées. en tout cas, je vous donnerez ici les adresses de blogs et des sites consacrés par d'autres amoureux de ces villes. 

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2 commentaires: 

 Strogoff a dit… 

A mais pas du tout , pas un blog de "Kiti", de Strogoff, un blog de Strogoff... Sinon oui, allez-y, Lorenzo a raison, c'est fichtrement bien fait, avec des photos, de l'amour, de la passion... bref tout ce qui fait que ce blog est vraiment exceptionnel, alors allez-y voir. 

Bon mais sinon merci Lorenzo pour ton appréciation, chuis heureux que ça plaise. Et pour le HTML, c'est pas bien compliqué, suffit juste de regarder chez les autres comment ils ont fait... Tiens, quand tu es sur une page (un blog), si tu as Internet Explorer, tu cliques sur "view", "source" (j'ai tout en Anglais alors en FR chais pas) et hop, tout le secret du HTML t'es dévoilé, y a plus besoin que d'un peu de bon sens et de recherche pour savoir comment que ce char à bia arrive à faire un joli blog... 

Pis si jamais vraiment t'as besoin, ben hop, l'Email qui va bien (à Strogoff, pas à Kiti) et je te donnerai un coup de main si je sais... J'te souhaite un super bon week end, Strog 

15 octobre, 2005 

lorenzo a dit… 

Oui, erreur, lecteurs : c'est Strogoff l'auteur. Kiti en fait un autre. Pas mal non plus qui m'a fait découvrir celui-ci. 
Merci Strogoff ! 

16 octobre, 2005

Citation du jour

© Paladino
"L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour ça que le présent nous échappe".
Gustave Flaubert
extrait d'une lettre à Louise Colet

Les livres expulsés...

Qui peut prétendre qu'il ne se passe jamais rien à Venise ? Hier par exemple les sirènes des ambulances n'ont fait que résonner dans toute la ville. Trois morts à Saint Marc... 

Presque le titre d'un roman de Boileau-Narcejac. Trois pauvres touristes âgés. Le premier est tombé, le cœur brisé, entre les deux colonnes de la Piazzetta. A l'endroit même où autrefois la Sérénissime sacrifiait ses condamnés à mort. Le deuxième a fait une chute violente sur la piazza. Sa tête a heurté le marbre froid. Transporté à l'hôpital, il n'a pu être ranimé. Le troisième, un sujet de sa Très Gracieuse Majesté a fait un infarctus. Au moins, peut-on se satisfaire de l'idée qu'ils sont morts en gardant imprimée sur leur rétine l'image d'un des plus beaux lieux du monde. Mais arrêtons-là, je vais encore être soupçonné de cynisme et d'allergie aux touristes. Mon propos est ailleurs ce soir. Je viens d'apprendre par un ami new-yorkais qui a lu le Gazzettino de ce matin, qu'un scandale a éclaté à la Fondation Cini. Vous connaissez certainement ce lieu magique et somptueux, l'abbaye située sur l'île de San Giorgio, en face de Saint Marc.
 
Depuis plus de trois siècles, des milliers de livres sont rangés et mis à la disposition des lecteurs, étudiants et chercheurs, dans la somptueuse bibliothèque construite par Baldassarre Longhena, l'architecte génial de la Salute, et décorée de tableaux de Filippo Gherardi et Giovanni Coli. Lieu admirable qui a fait la joie de générations d'étudiants. Une décision administrative a décidé d'utiliser cette salle merveilleuse à d'autres activités, des réceptions et des congrès notamment... L'information a fait le tour du monde en un éclair, provoquant une réaction unanime. Un courriel des États-Unis est arrivé à la Fondation. Portant la signature de nombreuses personnalités de l'histoire de l'art et de l'architecture, parmi lesquels le poète Andrea Zanzotto, le professeur James Ackerman, professeur émérite à l'Université de Harvard, Patricia Fortini-Brown, spécialiste de l'Art Vénitien, doyen de l'université de Princeton, Frederick Ilchman, conservateur du Musée des Beaux Arts de Boston... 
Mais ce n'est pas tout me dit-on. L'ineffable projet que tout le monde conteste, en déplaçant la bibliothèque porterait atteinte à un autre lieu magique de l'abbaye bénédictine, la fameuse salle dite la Manica Lunga (manche longue), en fait l'ancien dortoir, construit à la fin du XIVe siècle. Un corridor de 130 mètres de long sur lequel donnent les petites cellules des moines, utilisées pendant des siècles par les bénédictins et récemment aménagées en foresteria (hostellerie) par les pères salésiens qui occupent les lieux. Notre monde va mal. Le paraître prend tellement d'importance qu'il vaut mieux pour les dirigeants de la Fondation réserver la prestigieuse salle de Longhena pour les petits-fours et les pince-fesses, fourrer les livres et leur poussière (plusieurs dizaines de milliers d'ouvrage d'histoire de l'art et de littérature) dans un couloir même du XIVème. 
Après tout, même à Venise on peut s'attendre à tout. C'est peut-être cette nouvelle attaque inopinée des barbares qui a tué nos trois pauvres vieux visiteurs l'autre matin sur la Piazza San Marco...

11 octobre 2005

Venise, DD.724

Sans vouloir faire de publicité, j'ai été charmé par la documentation que je viens de recevoir et qui concerne ce joli Bed & Breakfast ouvert en 2003, voisin de la Guggenheim, en plein Dorsoduro, avec une décoration résolument contemporaine. 

Dans un cadre très agréable, (les fenêtres donnent sur un bel espace vert, ou sur le rio delle Toreselle) DD.724 vous accueille. Chambres silencieuses et spacieuses. 

Véritables suites d'un raffinement de bon aloi. Quelque chose de new-yorkais dans l'ambiance... Atmosphère très cosy. Petit déjeuner copieux et art contemporain sur les murs. Lecteurs de DVD et internet bien entendu comme presque partout en Italie aujourd'hui. 

Un lieu sympathique et très classe pour ceux qui veulent sortir des dorures et des damas de soie pseudo baroques de la plupart des palais-hôtels ! En plus les prix sont raisonnables pour ce type de confort : entre 200 et 350 euros selon la chambre ou la suite (avec petit-déjeuner). 
Voir le lien ici

Le jardin d'Aristote

C'est fou comme les lieux communs au sujet de Venise ont la vie dure. La ville s'enfonce, il y a plein de pigeons. Les gondoles pour les amoureux... Tout un amalgame de fausses vérités, d'idées reçues et de poncifs souvent entretenus par des séjours trop rapides et mal organisés vendus par des tour-opérateurs sans vergogne comme on vend des petits pains. L'idée que la plupart des gens sur cette planète ont de Venise est exactement à l'image de ces groupes pressés au regard fatigué qui suivent péniblement la guide brandissant un parapluie jaune sur le pont de spailles ou le long du quai des Esclavons. Troupeau hagard qui ressemble, de loin comme de près, aux veaux qu'on transporte vers l'abattoir. L'issue en est certes moins fatale. Pour eux en tout cas, pas pour l'image de Venise !


Un exemple, on me dit souvent "oh Venise, ça sent mauvais !". Bordelais, habitué depuis mon plus jeune âge aux séjours sur le Bassin d'Arcachon, je réplique que l'odeur de vase quand il fait chaud, les senteurs de la marée près des parcs à huitre, l'hiver, et ce parfum très fort que l'on respire sur la lagune en toute saison, on le sent aussi à Arcachon, à Andernos ou au Cap-Ferret. D'ailleurs, il serait intéressant de faire une étude comparative de ces deux lagunes. L'éco-système lagunaire, l'habitat primitif, la forme des coques des bateaux de pêche, les rythmes de la pêche, les mouvements des bancs de sable, tout sur le Bassin d'Arcachon peut être rapproché de la lagune de Venise. 
Le climat n'est certes pas le même. Quand je passe en bateau près des cabanes tchanquées de l'Ile aux oiseaux, je retrouve l'atmosphère et le style des maisons vénitiennes d'autrefois encore debout sur certains ilots des environs de Venise. Les poteaux érodés par le sel et l'humidité tout noircis et couverts d'algues et de coquillages sont les parents des poteaux qui surgissent le long des canaux de la Lagune...


Un autre poncif c'est "le manque de verdure à Venise". Oui la Sérénissime est minérale et aquatique, vous avez raison chers touristes pressés. Mais les jardins, la part de chlorophyle de la nature à Venise se mérite. Elle se cache et se protège. J'ai déjà parlé il y a quelques mois des jardins secrets de Venise. Je connais au moins une douzaine de jardins, publics ou privés, où l'herbe est vraiment verte sans être de l'algue, où les arbres poussent et fleurissent, où des fruits et des légumes splendides font le bonheur des riverains. 
Sans parler des fleurs, les glycines par exemple, que l'on sent partout au printemps, des roses anciennes dans les jardins cachés de Dorsoduro, des lilas et des jasmins. Voici quelques images de lieux très verts, très paisibles et très reposants. Peu sont à la portée des touristes trimballés par les guides officiels. Pourtant, il y en a : le jardin public de la Biennale, celui du Palais royal, celui de San Girolamo, le campo de la cathédrale S.Pietro, le petit jardin de la Ca'Rezzonico, celui de la Giudecca et celui, très récemment ouvert, de la Ca'Foscari où les étudiants dès les premiers beaux jours vont se reposer. Ils s'y retrouvent pour bavarder, fumer (bien que cela soit maintenant interdit en Italie) et grignoter leurs sandwiches entre deux cours... vous voyez bien que c'est vert Venise !



10 octobre 2005

Joyeux Anniversaire, mon filleul !

Jacques, l'aîné de mes filleuls, fils de mes chers amis François et Maïté, deuxième d'une belle fratrie de six magnifiques enfants, tous pleins de talent et d'intelligence, fête aujourd'hui ses 17 ans ! Il a brillamment passé son baccalauréat en juin et, franchissant pour la dernière fois le portail de Saint-Genès où il a fait ses humanités, il se consacre maintenant entièrement au piano, sa passion. 

Élève du Conservatoire National de Bordeaux, c'est un pianiste très doué. Très à l'aise dans la musique romantique mais aussi parfaitement en harmonie avec les auteurs contemporains, il me plait pourtant de l'entendre jouer Bach pour lequel il n'a pas encore totalement la sensibilité. Je l'ai vu grandir devant son piano. Au début, sa vocation perçant déjà, il n'était que technique. Aujourd'hui, l'adolescence aidant, à sa virtuosité s'ajoute une grande sensibilité qui peu à peu se traduit dans son doigté, dans la musicalité qu'il répand par le clavier. C'est un plaisir de l'écouter jouer. Je suis très fier de lui. Je lui souhaite un très joyeux anniversaire. Nous irons certainement ensemble écouter Brigitte Engerer et Boris Berezovski ou Nicholas Angelich au Grand Théâtre. Enfant taciturne et secret, parfois difficile à comprendre quand il était petit, il est aujourd'hui un beau jeune homme, ouvert à la vie et au monde, épanoui, cultivé et tranquille. Combien le temps a passé. Je le revois, jouant avec ma fille Margot et son frère aîné Frédéric, dans le merveilleux jardin de Riboulet, chez ses grands parents... Il y a quelques semaines, il donnait son premier vrai concert dans une salle, à San Sebastian... Une promesse...