Consuelo est le roman le plus important de l’œuvre de George Sand. Conçu au moment où l'écrivain fit la connaissance de Pauline Viardot, la sœur de la Malibran, et comme elle une grande cantatrice de l'époque romantique, c'est un ouvrage malheureusement méconnu en dépit de l'admiration que lui portait le philosophe Alain. Pierre Barrat consacre cinq émissions du «Matin de Musiciens» sur France Musique, à un récit librement adapté du roman de George Sand.
La
voix rare de Consuelo va vite faire d'elle une vedette des théâtres de
Venise puis de Vienne. Elle se produira dans des oeuvres que sa voix
magnifiera. Au cours de ses voyages, elle rencontrera et se liera
d'amitié avec Joseph Haydn alors âgé de 18 ans et qui rêve de devenir un grand compositeur. De ce récit, plein d'aventures et de péripéties, Pierre Barrat a tiré un récit très librement adapté (difficile de réduire plus de mille pages en cinq heures d'émission !). Cécilia Bartoli
prête sa voix à l'héroïne rendant vivant ce personnage qui s'anime peu à
peu au fur et à mesure que le récit prend forme. elle interprète du Caldara, Cavalli, Vivaldi, Haendel. Nicolas Porpora est aussi présent avec des extraits de ses oeuvres chantés par Philippe Jaroussky. Consuelo est un roman hanté par la musique et par Venise. Je vous recommande cette émission qui est en podcast sur France Musique (cliquer sur le lien) et sera diffusée en cinq émissions à partir d'aujourd'hui.
C'est lui qui dira à propos du chant (dans
un autre texte daté de 1930) :«Dans une belle oeuvre, que je voudrais
mettre sous le nez des critiques, et dont le titre, Consuelo qui veut
dire consolation, est symbolique, George Sand fàit comprendre que le
chant est une méthode pour vivre, pour supporter, pour surmonter.»Voici un extrait du Propos sur Consuelo que le philosophe compare au Wilhelm Meister de Goethe :
Car
le chœur trouve son salut et nous en fait largesse, comme le corps
humain trouve salut et grâce dans le chant, par obéir ensemble et
commander, par joindre ordre et puissance, et enfin tout résoudre dans
le royal accord. Ici l'esprit trouve résonance, et la matière répond au
delà. L'éternel paraît. Cette religion n'a point d'incrédules.Que peut
un livre ? Mais attention, mes amis, ce n'est pas une petite chose qu'un
livre ; ami de solitude, par d'autres préparations, par des voies
indirectes et sinueuses, il discipline le raisonnement, trop sauvage
encore. La religion bavarde trop souvent au lieu de chanter. Ainsi toute
l'injustice du monde, et la violence même, renaissent de la musique par
une théologie renversée. Hier, en cette fête du soleil, des musiciens
défilaient au pas militaire ; un blessé suivait, allongeant sa béquille,
avec une trompette aussi, et partant pour la guerre. Le malheur est
qu'une musique, même de trompettes, prouve fortement quelque chose qu'on
ne sait dire, et ainsi prouve n'importe quoi. L'âme juste voudrait nier
la musique, et se trouve triste et seule. Ce n'est pas un petit travail
d'accorder sagesse et musique. Platon nous a tracé plus d'un
chemin.Pousser la musique au delà de l'amusement ; en faire gymnastique
du corps entier par le chant. Par ce côté-là chercher le vrai triomphe,
qui est le salut. Ainsi surmonter l'applaudissement et même la gloire.
Méditer continuellement sur le plus austère et le plus difficile ; par
ce moyen descendre en ses passions et les remonter. Reconnaître en ce
savoir-faire le modèle de tous les genres de pensée ; régler autant que
l'on peut toutes ses pensées sur ce mouvement assuré. Les ramener là ; les
joindre toujours à ces mouvements du cœur délivrés par la musique. De
là réfléchir et débrouiller, mais sans s'éloigner, et revenant là, et
toujours chantant. D'une vertu faire toutes les autres, et d'un métier,
le métier d'homme. Ainsi par souterrain travail, à travers embûches et
pièges, toujours aller du beau au vrai, et du son juste à l'action
juste. Vivifier la religion à son antique source, et subordonner la
théologie à ses vraies preuves ; tel est le chemin de Consuelo ou
Consolation.»












A Venise, on a souvent envie de crier "cher petit déjeuner" et cela n'a rien à voir la plupart du temps du moins avec le plaisir
qu'on prend à ce premier repas du jour... Une étude portant sur l'évolution des prix dans les bars de la ville montre une augmentation des prix de 10 à 20% en deux ans, entre octobre 2005 et octobre 2007 ! Entre ces deux périodes, les bars du centre historique ont augmenté leurs prix d'une manière assez significative : le café est passé en moyenne de 75 à 82 centimes, soit près de 10%, le cappuccino de 1,03 euro à 1,12 euro (12%), le croissant (appelé ici "brioche") a fait un bon de 20% en passant de 69 centimes à 82 centimes ! La traditionnelle colazione du matin, café-croissant, passe ainsi de 1,44 euro à 1,64 euro...
Mais ce n'est pas tout. Nous revoilà dans notre bar favori à l'heure du déjeuner. Les toasts (croque-monsieurs) et les panini (sandwiches), de plus en plus choisis à la place du repas familial ou du restaurant classique, par manque de temps ou d'argent, ont pris une majoration de 25% et les tramezzini 22% ! Il est vrai que les produits de base qui rentrent dans leur fabrication, comme le pain par exemple, coûtent plus cher et les patrons des bars doivent suivre pour tenir le coup. Mais les boissons aussi augmentent : les apéritifs prennent 21,89%, les boissons non alcoolisées 17,06%, la bière 16,02%, les sirops 13,48%, les jus de fruits 8,87% et le thé 8,33%...
Mais d'où viennent ces augmentations. Les matières premières ont considérablement grimpé bien sur, comme le café, la farine, les œufs, le beurre, provoquant une réaction en chaîne qui pénalise le consommateur. Mais il n'y a pas que ça, les contraintes administratives et les nouvelles réglementations venues de Bruxelles sont aussi responsables de cet "alignement" vers le haut. L'électricité, le gaz, l'eau aussi y sont pour quelque chose. Les taxes grimpent à leur tour. Dans le prix de la tasse de café, en plus du café et de l'eau, il y a le coût de la machine, le courant pour la faire fonctionner, le salaire du serveur. C'est la loi du marché dit-on au consommateur effaré de voir son porte-monnaie se vider aussi vite alors qu'il n'a rien changé à ses habitudes.
En fait, tous les prétextes sont bons, surtout dans le centre historique, pour arrondir les prix à la hausse. Au moment du passage à l'euro, le café à Venise coûtait 70 centimes. 15 centimes en aussi peu de temps ne vous paraît-il pas excessif ? D'autant que la tradition et les usages font du café un produit de haute consommation en Italie. La montée des prix se fait sentir en fin d'année sur le porte-monnaie du consommateur. On ne peut envisager d'en réduire l'usage et la consommation. Alors le service des statistiques et de la recherche (équivalent de notre observatoire des prix) a lancé ce conseil : "goûtez-le bien votre cher café, buvez-le lentement et n'en laissez pas une goutte".
sur un étal normal (je veux dire non réservé aux touristes) : tomates : 3,50 euros le kilo (contre 2,49 à Chioggia, à titre d'information), courgettes, 2,60 euros, brocolis 2 euros, salade 1,60 euro, chou-fleur 2 euros, oranges 2,40 euros et mandarines 2 euros. A Murano, un paysan de Mazzorbo vend sur sa barque de belles salades à 80 centimes, des carottes à 60 centimes le kilo et de splendides courgettes à 1 euro... Mais là-encore ne polémiquons pas. Nous vivons une époque moderne comme disait