VENISE,UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION MAIS CELLE DES NATIONS DES PEUPLES DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE REINE DU MONDE
07 avril 2012
Pietro della Vecchia, un petit maître injustement méconnu
06 avril 2012
Au hasard de nos promenades...
Vendredi Saint
La certitude qu'avec l'assistance les anges et l'âme des morts sont présents et chantent aussi. Il faut avoir assisté à ce rite très ancien pour comprendre combien les esprits les plus rétifs sont saisis, combien on est très vite placé face à une inextinguible vérité qui nous dépasse et, loin de nous écraser, nous soulève et nous grandit. En découle une envie de louange et une grande joie. Une grande paix aussi. Que ce soit à San Giovanni e Paolo, chez les bénédictins de San Giorgio où sur l'île de Saint François, au couvent des Arméniens ou bien chez les jésuites, le Triduum pascal est un temps très fort, immuable et profond, passerelle entre notre monde imparfait et la perfection de l'amour divin. La plus importante fête de la liturgie chrétienne est commencée. Elle débute par l'horreur d'un abandon, la douleur d'une mort pour s'enflammer dans l'incroyable joie de la Résurrection. Combien de peintres, de sculpteurs, de musiciens et de poètes ont fait de chefs-d’œuvres sur la Pâque chrétienne !
"Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure. Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu."
03 avril 2012
COUPS DE CŒUR (HORS SERIE 25) : La Venise de Francesco da Mosto 1ère partie (1-6)
- AnnaLivia a dit…
- J'avais regardé ces émissions il y a quelques années, bien intéressant et quel personnage : ) Bonne journée Lorenzo!
- 04 avril, 2012
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- Bonne journée à Québec !
- 04 avril, 2012
- Veneziamia a dit…
- Dans la série reportage, en voici un très intéressant qui passe actuellement sur tv5.ca et que l'on peut voir sur ce lien : http://video.tv5.ca/ports-d-attache-2/venise Bonne journée Lorenzo !
- 05 avril, 2012
- Coyote a dit…
- Dommage qu’il cause en langue roastbeef ce vénitien…. Je n’ai hélas pas saisi le quart de son discours, j'ai du me consoler avec l’image….
- 05 avril, 2012
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- on va demander à la BBC une version française ou des sous-titres sinon on va s'y atteler.Promis.
- 05 avril, 2012
- dominique a dit…
- unusual ... merci
- 13 avril, 2012
01 avril 2012
COUPS DE CŒUR (HORS SERIE 24) : Il se nomme Claudio Boaretto
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3 commentaires:
- Virginie Lou-Nony a dit…
- Oui, moi je veux bien prendre date! (en juillet, svp…)
- 04 avril, 2012
- Coyote a dit…
- C’est trop d’honneur, Monseigneur…. Merci Lorenzo pour cette élogieuse présentation, les poils de ma barbe en rougissent de confusion…. Petite précision malgré tout : contrairement à mon frère ainé, Renato Boaretto, maitre d’art, créateur d’automates reconnu, notamment et évidemment des personnages de la Commedia dell’Arte, je ne suis hélas pas né à Venise…. Mes parents ont quitté la Sérénissime pour émigrer en France deux mois à peine avant ma naissance…. Il s’en est fallu de peu…. Conçu à Venise, j’ai donc commencé très jeune à voyager pour voir le jour sur les plages Normandes ; Arromanches, Asnelles ont bercé ma prime jeunesse…. Venise, c’était pendant les grandes vacances avec la nona Gemma e el nono Giovanni…. Mia Mama ne parlant que le vénitien, (elle trouvait l’italien trop snob) ce fut ma langue maternelle, j’appris plus tard le français à l’école…. Merci encore Lorenzo pour « le vrai poète » mais c’est un qualificatif lourd à porter pour mon modeste talent…. Je préfère me présenter plus naturellement comme un « artisan parolier » et revendique plus facilement le titre « d’artiste »…. Pour mes chansonnettes, c’est quand vous voudrez, mais devant un auditoire francophone car la richesse de la rime française ne touche pas encore le public italien….
- 04 avril, 2012
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- OK Claudio, on attend le jour J.
Venessiamente
Gabriella - 05 avril, 2012
27 mars 2012
La Galerie de Tramezzinimag : Enzo Pedrocco et le quotidien, ce qu'on préfère à Venise...
1 - Un chat à sa fenêtre
2 - la vieille dame
3 - Juifs vénitiens pendant Hag haSoukkot, la fête des tentes
4 - Passeggiata automnale à San Barnaba
5 - San Girolamo au bout de la Fondamenta delle Capucine. les lecteurs s'en fichent certainement, mais j'ai vécu un an un peu plus loin sur la droite, mes fenêtres donnant sur le terrain de sport...
6 - Vie tranquille à San Alvise
7 - Jeu de garçons et ses inconvénients. On a tous eu ce petit problème...
8 - Méditation post-méridienne
9 - Sérénité.
10 - Chiachierata
11 - Les joueurs de carte et le caniche. Me rappelle une belle estampe de Mario Rocchi.
12 - Poésie de l'ordinaire.
13 - Cortile secret.
14 - Douce paix du jour.
15 - Petits riens du quotidien. On est loin des touristes et c'est bien.
16 - Venise aussi a sa Movida et c'est chaque soir ! Si seulement nous avions eu cette chance à l'époque de mes vingt ans. Seul le Cherubin à San Luca, et le Haig's près du Gritti restaient ouverts tard le soir. A 22 heures, niente "movida" ! Santa Margherita et la Misericordia n'étaient que désert...
26 mars 2012
Dans les matins de Venise
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24 mars 2012
Evviva la primavera !
23 mars 2012
Une vie tranquille et sans histoire
J’occupe ma raison d’utiles rêveries :
Tantôt, cherchant la fin d’un vers que je construis,
Je trouve au coin d’un bois le mot qui m’avait fui ;
Quelquefois, aux appas d’un hameçon perfide,
J’amorce en badinant le poisson trop avide ;
Ou d’un plomb qui suit l’œil, et part avec l’éclair,
Je vais faire la guerre aux habitants de l’air.
Une table au retour, propre et non magnifique,
Nous présente un repas agréable et rustique :
Là, sans s’assujettir aux dogmes du Broussain,
Tout ce qu’on boit est bon, tout ce qu’on mange est sain ;
La maison le fournit, la fermière l’ordonne,
Et mieux que Bergerat l’appétit l’assaisonne.
Ô fortuné séjour ! ô champs aimés des cieux !
Que, pour jamais foulant vos prés délicieux,
Ne puis-je ici fixer ma course vagabonde,
Et connu de vous seuls oublier tout le monde ! "
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Un matin, j'avais amené mon camarade assez haut, par un de ces chemins qu'empruntaient les contrebandiers quand il se pratiquait ici le trafic de sel. L'endroit était d'une splendeur incroyable. Il faisait doux sous un ciel dépourvu de nuages. C'était à couper le souffle. Assis sur une pierre, nous demeurions là, contemplant l'horizon où se détachaient les plus beaux sommets du Pays basque, quand mon ami se mit à parler. "Je me demande quelle sera la tactique de Chaban-Delmas et celle de Servan-Schreiber si nous avons des élections anticipées" lança-t-il. Nous étions en 1973, peu de temps avant la mort du Président Georges Pompidou. En disant cela, le bougre s'agitait, faisait de grands gestes et, parlant haut, à la grande surprise des moutons qui paissaient non loin de là, tout échevelé, il s'était mis à faire les cent pas...
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Le voir ainsi avec en toile de fond ce paysage à couper le souffle m'horrifia littéralement. J'en ris maintenant, mais sur le moment je crois que j'aurai pu l'étrangler : Sa voix couvrait le chant des oiseaux et ses propos me semblaient tellement incongrus sur cette montagne, par ce magnifique après-midi de printemps. Nous nous sommes disputés tout le long du chemin jusqu'au village. Le lendemain, il reprenait l'autocar pour Bordeaux, m'avouant qu'il n'en pouvait plus du silence, de la paix de ces montagnes et du chant des oiseaux... Je restai seul une longue semaine, appréciant ma solitude, me demandant si cette vie-là pouvait être sacrifiée à une carrière ou une ambition... "Tu finiras notaire au fin fond d'une province et tu t'ennuieras de l'éclat des villes" me disait-il souvent. Je ne suis pas devenu notaire, mais je ne me suis jamais lassé de la vie tranquille. Vivre en ville reste pour moi une obligation que je supporte tant bien que mal et de moins en moins...
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Quel rapport avec Venise ? me demanderez-vous. J'allais y venir. Quelques années plus tard, quand le hasard m'a permis de m'installer en Italie, j'ai ressenti la même plénitude que dans mes montagnes. Par un joli soir d'été et au beau milieu de la ville. Ce n'était certes pas n'importe où : J'avais été invité à visiter la Ca'Dario, cette fameuse maison où Henri de Régnier habitait quand il séjournait sur la Lagune. Après la visite du palazzo, on me permit de rester un moment dans le jardin. L'herbe venait à peine d'être coupée et un jardinier taillait les branches d'un arbre. D’innombrables oiseaux chantaient. Au loin des cloches sonnaient. Il n'y avait pas un signe d'agitation. Le vieux jardinier ratissait une allée, une corneille arpentait le haut du mur qui sépare le jardin du charmant campiello que les lecteurs de TraMeZziniMag connaissent tous. La douce chaleur, l'odeur de l'herbe coupée, le chant des oiseaux... tout contribuait à isoler mon âme de toutes les sottes préoccupations qui auraient pu s'emparer d'elle. Je savais déjà que j'avais trouvé l'endroit où mon être tout entier s'épanouirait, mais j'eus soudain la certitude que Venise était un miracle : une création non naturelle qui pourtant s'avérait totalement, incroyablement naturelle.
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22 mars 2012
Quand le diable gesticule
C'est bien plutôt du diable dont il s'agit qui s'empare peu à peu de nos esprits perturbés par le doute, la facilité et tout ce qu'il y a de plus vil dans l'esprit humain. Parfois une lueur apparait, c'est un espoir mais c'est surtout la fluorescence du mal qui s'étiole. La réaction unanime devant l'horreur du crime de Toulouse, la dignité des politiques, la beauté de ce peuple qui s'est senti uni, solidaire dans ces moments graves et a voulu montrer son empathie aux familles des victimes, tout cela a fait reculer un instant le mal. Hélas, si les idées de Savonarole étaient accueillies à Venise comme la pensée d'un homme dont l'intelligence et le savoir renforçaient la grandeur de Dieu en renforçant celle de l'homme, ailleurs on l'attendait pour le brûler tant il faisait peur aux sages et aux savants infestés pas leur toute-puissance et leur ambition. Il fallait l'esprit des vénitiens pour entendre les mots de Paolo Sarpi ou d'Érasme.
Rien n'a vraiment changé dans le monde. L'humanité continue de produire le mal par manque d'amour, par manque de connaissance, par manque de discernement. Un fou qui tue au nom d'Allah, des hommes qui détruisent au nom du profit, partout des êtres qui s'entretuent, abandonnent, trahissent, oublient, tout cela procède de la même infamie : le manque d'Amour.
20 mars 2012
Effie, Emma et Rossini à Venise
19 mars 2012
Cette semaine, le printemps revient !
Ce joyeux mystère qui chaque année soudain renouvelle nos âmes.
La lumière, un matin se fait rieuse.
Le reflet des murailles hier encore décaties se transforme aujourd'hui - éternelle magie -
en des reflets soyeux, pimpants comme les notes
de cette musique ancienne, qui par la fenêtre ouverte,
s'échappe d'un vieux palais qui penche...
15 mars 2012
Et revient le temps des repas joyeux entre amis
Je n’avais dans le congélateur que des manchons de canard et pour seuls légumes un grand bol de pleurotes et de l’ail. Avec des tortellini, cela donna hier soir un succulent plat fort goûteux. Mais puisque nous évoquons le soleil qui réchauffe les pierres depuis quelques jours et transforme peu à peu l’esprit même des rues et des places, installant une belle lumière italienne qui embellit les visages des passants, évoquons ce magnifique Estoras, Cabernet Sauvignon des princes Esterhàzy (2008) déniché chez un caviste du quartier (si les lecteurs bordelais insistent, je leur donnerai l’adresse).
L’auditeur de justice en question, jeune quadragénaire passionné et de bonne compagnie, a passé chez moi ses quinze jours dévolus au stage d’entrée à l’École Nationale de Magistrature. Avec modération, comme il sied à des gens de bonne compagnie, nous avons dégusté pendant ce fortnight de très bons millésimes. Les saveurs retrouvées ou découvertes à cette occasion m’ont guidé dans de nouvelles recettes improvisées ou dans la reprise des bons vieux plats familiaux notés dans les nombreux carnets que je conserve précieusement. Le Ripasso di Valpolicella (2009) d’Allegrini, un Corte Giara de haut niveau que le futur magistrat amena avec lui (et que j'avais voulu servir frappé au grand dam du futur juge !), bu en accompagnement d’une fricassée de viande aux poireaux aurait été parfait avec la recette du classique coniglio con peperoni (lapins aux poivrons) de la zia Vittoria dont j’ai trouvé une variante chez Felice Consolo, dans un livre de cuisine piémontaise.
Manchons de canard et tortellini aux pleurotes
Ingrédients : 1 manchon de canard gras avec sa peau par personne, des tortellini, un grand bol de pleurotes fraîches, ail, persil ou basilic, beurre, graisse de canard ou huile d'olive, sel, poivre, bouillon de viande, vin blanc.
Faire cuire les pâtes al dente dans de l'au salée. Les égoutter et les maintenir au chaud.
Faire cuire les manchons dans une poêle chaude avec du sel et un peu d'huile ou mieux avec une petite cuillerée de graisse de canard. Quand l'extérieur a pris une jolie couleur, couvrir d'un bon verre de bouillon et d'un petit verre de vin blanc. Couvrir avec de l'ail haché, saler et couvrir. Laisser cuire à petit feu. Le jus doit réduire un maximum. Faire fondre le beurre dans une sauteuse, ajouter les champignons coupés en lamelles, l'ail haché, les herbes. Poivrer et saler. Ne pas laisser accrocher.
Quand les champignons sont cuits, verser le jus réduit des manchons. Préservez ces derniers au chaud. ils doivent être bien cuits avec la peau un peu croustillante Ajouter un peu de vin blanc si nécessaire. Rectifiez l'assaisonnement.
Ajouter les pâtes et bien mélanger le tout. Ajouter le canard et servir aussitôt. Couvrir chaque assiette de parmesan fraîchement râpé. C'est délicieusement gouteux !
Variante : Cuire les manchons au four avec la marinade, force ail et persil haché et les pleurotes en lamelles. Ils vont caraméliser avec la graisse du canard et les sucs mêlés vont régaler les papilles les plus rétives !
Lapin aux poivrons
Ingrédients : un lapin, 1 oignon, 6 beaux poivrons (2 de chaque couleurs), , 3 belles anchois marinées, 3 gousses d'ail, bouillon de viande, vinaigre ou vin blanc, beurre, huile, laurier, thym, romarin, basilic, sauge, persil, sel et poivre.
Couper le lapin en morceaux, le faire revenir dans une sauteuse avec de l'huile et du beurre. Ajouter une feuille de laurier, une branche de romarin frais, du thym, du basilic, de la sauge. Saler. Quand la viande est colorée, dégraisser et mouiller avec le bouillon. Laisser cuire à petit feu.
Pendant ce temps, tailler les poivrons en longueur. Faire chauffer de l'huile et du beurre dans une sauteuse. Y disposer les poivrons avec les anchois coupées et les gousses d'ail coupées en fines tranches. Faire revenir jusqu'à obtenir une belle couleur dorée. Quand les poivrons sont cuits, ajouter 1/2 tasse de vinaigre (ou de vin blanc). Remuer souvent pour éviter que le fond accroche.
Mélanger le tout au lapin. Laisser bouillir trente minutes jusqu'à ce qu'une odeur délicieuse vous vienne aux narines (et jusqu'à réduction du bouillon). Saler et poivrer selon les goûts. Ajouter le persil ciselé. Servir avec de la polenta.
14 mars 2012
San Francesco della Vigna
« Mercredi matin, à San Francesco della Vigna. J’aime, à Venise, ces quartiers éloignés peu fréquentés par les touristes et où l’on comprend mieux – si tant est qu’il y a quelque à comprendre -, où l’on saisit mieux, devrais-je dire, la vie de la ville. Il y a, dans l’église, dans une petite salle sur la gauche, où l’on descend par quelques marches, une magnifique sacra conversazione de Giovanni Bellini : la Madone avec l’enfant, entourée des saints Sébastien, Jérôme, Jean-Baptiste et François d’Assise. Le paysage du fond, comme toujours chez Bellini, est d’un calme absolu, virgilien. Un cavalier sur le chemin, trois personnages descendant une colline et une ville avec sa tour. Aussi un assez beau Véronese du début. Façade de Palladio, architecture qui me satisfait entièrement l’esprit. »
13 mars 2012
L'Image du jour : Venise à la tombée du jour
12 mars 2012
Un comportement stalinien avéré : la Chine impose ses vues sur le Tibet jusqu'à Venise !
Ce mouvement de protestation, porté par une population déjà exaspérée par huit années d'occupation faite de vexations et d'atroces exactions, se termina dans un bain de sang. Selon une estimation chinoise, près de 90.000 Tibétains furent massacrés. Il fallut un peu plus de trois jours à l’Armée Populaire de Libération pour venir à bout du soulèvement, mais elle ne réussit pas à étouffer le mouvement de résistance qui se répandait dans tout le Tibet. C'est à la suite de cet évènement que le Dalaï Lama quitta le pays.
Toujours est-il que la délégation chinoise venue visiter la ville de Marco Polo était là pour fêter le "Hangzhou Day" avec le faste dont les vénitiens savent entourer les opérations commerciales qui doivent se transformer en opérations juteuses pour les organisations locales. Le partenariat mis en place concerne en effet des échanges économiques mais aussi culturels. Jusque là pas grand chose à redire, si ce n'est la perspective d'un accroissement du nombre de visiteurs sur la piazza dans les mois et les années à venir. On n'est plus à Venise à une horde près...
Ce 10 mars donc, sous un ciel printanier, Venise accueillait une série d'expositions et de performances dans l'ex-église San Vidal, ce joli petit espace dévolu à la culture depuis de nombreuses années, au pied du pont de l'Accademia. Le matin, il y eut la signature de l'accord de partenariat déjà initié lors de l'exposition de Shanghai où Venise avait un pavillon. Après une journée d'interventions, de spectacles, on inaugurait à 18heures l'exposition d'art contemporain baptisée "Modern Art Show of west Lake" constituée de créations de plasticiens chinois et vénitiens. Il y avait foule pour ce vernissage où un cocktail devait réunir le ban et l'arrière-ban, de la société vénitienne.
Et c'est là qu'intervient mon ami Manfred Manera. Journaliste connu et respecté à Venise, il est le fils de la célèbre artiste véneto-autrichienne, Liselotte Höhs. Accompagné de son épouse et d'un ami tibétain, Manfred se présenta à l'entrée du palais pour rappeler que ce jour était dévolu à la mémoire des massacres de 1959. D'abord courtoisement prié de ne pas manifester dans les jardins du palais, il a cependant voulu accéder à la réception. Le brouhaha qui s'ensuivit attira les journalistes présents : Manfred s'est fait rabrouer violemment par les factotums qui contrôlaient l'accès auxquels trois serveurs vinrent prêter main forte. Le motif ? Voulant montrer son soutien à la cause tibétaine à nos amis chinois, il avait endossé un drapeau tibétain en guise de châle... ..
Provocation de potache certes mais qui ne méritait pas une réaction aussi violente et tapageuse de chiens de garde. Dans son communiqué, le journaliste outré rappelle que non seulement il a été violemment refoulé d'une manifestation publique à laquelle il avait été convié, mais que le sachant décidé à se présenter devant les chinois avec le drapeau tibétain sur les épaules, l'étage où étaient réunis les autorités chinoises a été sciemment fermé, obligeant de nombreux invités à sortir par les portes de service et forçant ceux qui voulaient entrer à patienter sur le palier.
Ce type d'incident devient hélas banal, mais il montre que là où le profit est en jeu, il n'est plus question de tolérance ni de démocratie. La Chine populaire, vieille amie de Venise depuis Marco Polo, a beau s'être modernisée, elle reste une dictature, et l'une des dernières démocraties (populaires) qui collectionnèrent massacres et mensonges. Mais elle représente désormais trop d'intérêt aux yeux des pays occidentaux, ses partenaires du monde libéral, pour ne pas être disculpée par avance de toutes ses exactions.
Ennemie de la liberté, ennemie du libre arbitre, ennemie de la presse libre, elle n'est que l'amie de la force, de l'argent et de l'intransigeance. Tramezzinimag soutient solennellement l'action des amis du Tibet libre et indépendant, comme nous soutenons ce Blitz tenté par Manfred Manera qui rappelait à juste titre, que S.S. le Dalaï Lama a été faite citoyen d'honneur de Venise il y a quelques années, en dépit des protestations du gouvernement chinois. Souvenez-vous : ils n'étaient pas contents du tout à Pékin et ils l'avaient fait savoir officiellement ! Pas plus alors que ne l'étaient les très libéraux membres de la Chambre de Commerce de la Sérénissime, peu regardants sur les questions des droits de l'homme au Tibet. Curieusement dès que beaucoup d'argent est en jeu...
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