Lorsque on descend le grand canal en partant de la gare, si par hasard
la cohue des touristes entassés sur le pont du vaporetto n'empêche pas
d'apercevoir le majestueux paysage urbain, un superbe corps de bâtiment
ne peut manquer d'attirer l'attention. A l'angle du canal de Cannaregio,
qui fut jusqu'à la construction du pont par les autrichiens au XIXe, la
voie d'accès à Venise pour les visiteurs arrivant de la Terra Ferma,
se dresse le majestueux Palais Labia et la belle église San Geremia et
son campanile, plus communément appelée par les vénitiens Santa Lucia,
car elle abrite les cendres de la martyre Sainte Lucie
dont la chapelle votive donne sur le Grand Canal. Le catafalque de la
sainte est entouré de paire de lunettes laissées en offrande par les
fidèles guéris de leurs problèmes de vue (sainte Lucie est la patronne des aveugles et des électriciens).
Un troisième bâtiment complète l'ensemble, de facture typiquement
vénitienne, c'est le presbytère de la paroisse. récemment restaurée, son
harmonieuse façade rappelle les magnifiques maisons de campagne qu'on
peut admirer tout autour de Venise, dans les îles ou vers Asolo, Padoue
et Vérone. De l'autre côté du canal se dresse le palais ou vit Helmut Berger, l'acteur fétiche de Luchino Visconti,
qui hérita du maître cette demeure magnifique où il vit en reclus. Le
Palais Labia qui est aujourd'hui le siège de la RAI, fut jusque dans les
années 60 la propriété d'un milliardaire excentrique, sud américain
d'origine basque, Carlos de Bereistegui qui le restaura et y donna le fameux "bal du siècle" qui réunit sous les fresques de Tiepolo les plus grandes célébrités, en 1951. Je vous raconterai cette fameuse soirée dans un prochain billet.
VENISE,UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION MAIS CELLE DES NATIONS DES PEUPLES DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE REINE DU MONDE
24 juin 2007
22 juin 2007
Pour un séjour à Venise
Se
rendre à Venise et ne pas descendre à l'hôtel, voilà un vieux rêve que
tout le monde aujourd'hui peut transformer en réalité. Des centaines
d'adresses sont ainsi à la disposition des voyageurs - vous savez
combien je préfère ce terme à celui tellement dévoyé de "touriste" - et il s'ouvre chaque jour un nouveau "bed & breakfast" plus ou moins accueillant. L'idée est bonne : Vivere alla veneziana, entre amis ou en famille pendant quelques jours, voire
quelques semaines... Attention cependant au danger. Vivre ainsi vous
fera risquer l'addiction. Trop agréablement installés, des habitudes
vite prises chez tel ou tel commerçant bienveillant, quelques bribes
d'italien, deux ou trois rencontres avec des voisins avenants et ça y
est, vous êtes en état de dépendance et la désintoxication devient
impossible. Il n'y a aucun remède et si l'overdose n'est pas mortelle (du moins pas à ma connaissance !), l'embarras peut prendre de terribles proportions. Je sais de quoi je parle !
L'hôtel à Venise lorsqu'on a un budget "normal",
se résume à un décor néo-vénitien avec débauche de damas et de brocard,
nègre de bronze tenant une lanterne dorée, lustres à pampilles dorées
et lions de saint Marc en plâtre doré. Votre chambre matelassée de faux
tissu XVIIIe ouvrira sur un puits de jour sans lumière souvent
nauséabond et dans les catégories les plus simples, le drap du dessus
utilisé par vos prédécesseurs sera devenu votre drap de dessous.
Colazione continentale avec un mauvais pain blanc sans aucun goût, un
petit pot de confiture d'abricot, une plaquette de beurre et un café au
lait sans imagination...
Bien
sur les catégories supérieures ont de belles chambres, des concierges
affables et de gentils grooms en livrée. Mais passer dix jours en
famille au Londra, au Métropole, au Baüer-Grunenwald et à plus forte
raison au Danieli ou au Gritti (je ne parlerai même pas du Cipriani à la Giudecca)
n'est pas pour tous les portefeuilles sauf à pouvoir claquer 1.000 à
5.000 euros par jour. On peut certes dormir au Danieli pour une somme
relativement modique mais ce ne sera pas la chambre de George Sand et
Chopin.
Si
vous aimez le confort mais ne voulez pas vous ruiner, l'appartement
loué au week end, à la semaine ou au mois est fait pour vous. Parmi les
nombreuses agences sérieuses qui louent ce type de biens, vous trouverez
votre bonheur : petit nid d'amour
romantique au possible situé sur le Grand canal avec une partie de
jardin à votre usage personnel, étage noble d'un vieux palais, duplex
fonctionnel avec terrasse, loft ultra moderne avec jacuzzi et haut
débit... Quant aux tarifs, ils vont de 650 euros à 15.000 euros la
semaine (exemples extrêmes pris au hasard des quelques agences avec qui je suis en contact). La moyenne pour un appartement convenable non inondable (trop de locations sont des magazzini transformés à la hâte et qui malheureusement sont inondés lors de l'aqua alta)
tourne entre 800 et 1.200 euros la semaine en Pleine Saison. Il est
souvent possible de négocier les tarifs pour des durées plus longues.
20 juin 2007
COUPS DE CŒUR N°15
Donna Leon
Le meilleur de nos fils
Point Seuil, 2007
On vient de retrouver le corps du jeune Ernesto Moro, mort par pendaison dans la salle de douches de l'Académie militaire de Venise, dont il était élève. Officiellement, il s'est suicidé. Mais le commissaire Guido Brunetti a du mal à y croire : le jeune aristocrate est le fils du célèbre Dottore Moro, un député qui enquête sur le financement des hôpitaux publics italiens et le système d'approvisionnement de l'armée... La coïncidence semble décidément trop étrange. Le commissaire Guido Brunetti est particulièrement touché, car il est lui-même père d'un jeune adolescent. Il a du mal à croire à cette version officielle. Car il règne dans cette Académie une atmosphère trouble. Le pensionnat privé, est réservé aux enfants de l'élite financière, de la grande bourgeoisie industrielle et de l'aristocratie vénitienne. le père du jeune disparu, médecin puis député, a enquêté sur le financement des hôpitaux publics italiens et publié un rapport qui a fait scandale à l'époque. En outre, la femme de Moro a été victime dune tentative d'assassinat quelques années auparavant et le couple vit à présent séparé pour se protéger. Sans se laisser démonter, toujours aussi attachant, Brunetti mène son enquête, avec la signora Elettra, sa sympathique secrétaire, et sa femme Paola, qui, en parfaite grande bourgeoise rebelle, déteste l'armée et tout ce quelle peut représenter de corruption institutionnelle. mais ce dernier livre s'il reste passionnant comme tous les ouvrages de Donna Leon est un un peu trop pessimiste, les coupables ne sont pas punis. la tristesse l'emporte sur l'angoisse. ...
Point Seuil, 2007
On vient de retrouver le corps du jeune Ernesto Moro, mort par pendaison dans la salle de douches de l'Académie militaire de Venise, dont il était élève. Officiellement, il s'est suicidé. Mais le commissaire Guido Brunetti a du mal à y croire : le jeune aristocrate est le fils du célèbre Dottore Moro, un député qui enquête sur le financement des hôpitaux publics italiens et le système d'approvisionnement de l'armée... La coïncidence semble décidément trop étrange. Le commissaire Guido Brunetti est particulièrement touché, car il est lui-même père d'un jeune adolescent. Il a du mal à croire à cette version officielle. Car il règne dans cette Académie une atmosphère trouble. Le pensionnat privé, est réservé aux enfants de l'élite financière, de la grande bourgeoisie industrielle et de l'aristocratie vénitienne. le père du jeune disparu, médecin puis député, a enquêté sur le financement des hôpitaux publics italiens et publié un rapport qui a fait scandale à l'époque. En outre, la femme de Moro a été victime dune tentative d'assassinat quelques années auparavant et le couple vit à présent séparé pour se protéger. Sans se laisser démonter, toujours aussi attachant, Brunetti mène son enquête, avec la signora Elettra, sa sympathique secrétaire, et sa femme Paola, qui, en parfaite grande bourgeoise rebelle, déteste l'armée et tout ce quelle peut représenter de corruption institutionnelle. mais ce dernier livre s'il reste passionnant comme tous les ouvrages de Donna Leon est un un peu trop pessimiste, les coupables ne sont pas punis. la tristesse l'emporte sur l'angoisse. ...
Patricia Wentworth
Miss Silver entre en scène.
Coll. 10/18 Seghers
Miss Silver cest une cousine de Miss Marple, la création dAgatha Christie. Et Patricia Wentworth est aussi très anglaise. Une atmosphère unique, les villages anglais, les salons de thé, l'épicerie-poste avec la sœur du pasteur et le livreur de lait. Cest bien écrit. J'en parle ici car j'ai découvert cet auteur lété dernier à Venise et cest génial. Une bonne tasse de thé, des Digestive et des Custard Cream (vous savez ces délicieux biscuits anglais qui vont si bien avec le thé au lait) sur un joli plateau recouvert d'un fin napperon au point de Venise, à l'ombre de notre glycine de Dorsoduro. Le paradis en quelque sorte.
Miss Silver entre en scène.
Coll. 10/18 Seghers
Miss Silver cest une cousine de Miss Marple, la création dAgatha Christie. Et Patricia Wentworth est aussi très anglaise. Une atmosphère unique, les villages anglais, les salons de thé, l'épicerie-poste avec la sœur du pasteur et le livreur de lait. Cest bien écrit. J'en parle ici car j'ai découvert cet auteur lété dernier à Venise et cest génial. Une bonne tasse de thé, des Digestive et des Custard Cream (vous savez ces délicieux biscuits anglais qui vont si bien avec le thé au lait) sur un joli plateau recouvert d'un fin napperon au point de Venise, à l'ombre de notre glycine de Dorsoduro. Le paradis en quelque sorte.
..
Henry James
Les secrets de Jeffrey Aspern
Critérion éditions
Un journaliste, fou du poète disparu Jeffrey Aspern, est prêt à tout pour mettre la main sur les lettres qu'il avait adressées à sa muse. Or, celle-ci est toujours vivante, bien que très âgée. Elle vit à Venise. Il va devenir son locataire, dans un vieux palais Vénitien délabré. Par l'intermédiaire de la petite-nièce, il tentera par tous les moyens de voir ces précieux papiers. Existent-ils réellement ? Pourquoi ces deux femmes se sont elles ainsi coupées du monde ? Dès les premières pages on est sous le charme. L'écriture, les descriptions de Venise, cette nouvelle coule comme l'eau d'un canal. L'ambiance est mystérieuse, et l'évocation de Venise dans ses nuits d'été le long des canaux est sublime. Henry James est vraiment un grand écrivain et sa connaissance de Venise un régal.
Critérion éditions
Un journaliste, fou du poète disparu Jeffrey Aspern, est prêt à tout pour mettre la main sur les lettres qu'il avait adressées à sa muse. Or, celle-ci est toujours vivante, bien que très âgée. Elle vit à Venise. Il va devenir son locataire, dans un vieux palais Vénitien délabré. Par l'intermédiaire de la petite-nièce, il tentera par tous les moyens de voir ces précieux papiers. Existent-ils réellement ? Pourquoi ces deux femmes se sont elles ainsi coupées du monde ? Dès les premières pages on est sous le charme. L'écriture, les descriptions de Venise, cette nouvelle coule comme l'eau d'un canal. L'ambiance est mystérieuse, et l'évocation de Venise dans ses nuits d'été le long des canaux est sublime. Henry James est vraiment un grand écrivain et sa connaissance de Venise un régal.
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OSTERIA ENOTECA BOCCADORO
Cannaregio, 5405/a
tel. 00 39 041 521 10 21
Située sur le Campo Widman, cette taverne est toujours très appréciée des vénitiens bien que devenue assez fréquentée par les touristes. Si les prix sen ressentent un peu, l'endroit reste agréable. Installés sous la vieille tonnelle vous pourrez goûter des plats délicieux et la carte des vins est très riche. On y écoute de la bonne musique. C'est simple mais exquis. Surtout des recettes de poissons de l'Adriatique accompagnés de bons vins secs ou aromatisés. La tradition vénitienne dans toute sa splendeur. Fermé le lundi (comme beaucoup de restaurants à Venise)....
Antonio Vivaldi
Cannaregio, 5405/a
tel. 00 39 041 521 10 21
Située sur le Campo Widman, cette taverne est toujours très appréciée des vénitiens bien que devenue assez fréquentée par les touristes. Si les prix sen ressentent un peu, l'endroit reste agréable. Installés sous la vieille tonnelle vous pourrez goûter des plats délicieux et la carte des vins est très riche. On y écoute de la bonne musique. C'est simple mais exquis. Surtout des recettes de poissons de l'Adriatique accompagnés de bons vins secs ou aromatisés. La tradition vénitienne dans toute sa splendeur. Fermé le lundi (comme beaucoup de restaurants à Venise)....
Antonio Vivaldi
Sonates pour Violoncelle
Ophélie Gaillard et l'ensemble Pulcinella
Label Ambroisie.
Une merveilleuse surprise que ces sonates enregistrées par la rayonnant Ophélie Gaillard, élève de Christophe Coin, et son jeune ensemble "Pulcinella". Une virtuosité mêlée dune grande poésie. Tout Venise est dans cette interprétation. Délicatesse évocatrice, énergie communicative impeccablement articulée, sens des phrasés, instinct des nuances. La prodigieuse liberté du jeu d'Ophélie Gaillard concilie technicité et poésie. Autant de vertus exceptionnellement vécues qui confirment la musicienne accomplie. Inspirée et aussi défricheuse ce qui, n'ôtant rien à notre plaisir, enrichit notre horizon musical. A ses côtés, les instrumentistes de Pulcinella cisèlent chacune des options de timbres et de couleurs retenues pour la restitution du continuo. Ces sonates sont aussi de sublimes épisodes chromatiques d'un préromantisme imprévisible à couper le souffle (écoutez le second largo de la 5ème sonate) ! D'un coup, on passe de la musique à la peinture : le chant liquide de l'incandescente Ophélie vous transporte sur les eaux palpitantes, fantastiques et presque évanescentes, brossées par un Guardi ! .
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Ophélie Gaillard et l'ensemble Pulcinella
Label Ambroisie.
Une merveilleuse surprise que ces sonates enregistrées par la rayonnant Ophélie Gaillard, élève de Christophe Coin, et son jeune ensemble "Pulcinella". Une virtuosité mêlée dune grande poésie. Tout Venise est dans cette interprétation. Délicatesse évocatrice, énergie communicative impeccablement articulée, sens des phrasés, instinct des nuances. La prodigieuse liberté du jeu d'Ophélie Gaillard concilie technicité et poésie. Autant de vertus exceptionnellement vécues qui confirment la musicienne accomplie. Inspirée et aussi défricheuse ce qui, n'ôtant rien à notre plaisir, enrichit notre horizon musical. A ses côtés, les instrumentistes de Pulcinella cisèlent chacune des options de timbres et de couleurs retenues pour la restitution du continuo. Ces sonates sont aussi de sublimes épisodes chromatiques d'un préromantisme imprévisible à couper le souffle (écoutez le second largo de la 5ème sonate) ! D'un coup, on passe de la musique à la peinture : le chant liquide de l'incandescente Ophélie vous transporte sur les eaux palpitantes, fantastiques et presque évanescentes, brossées par un Guardi ! .
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Antica Legatoria Piazzesi
San Marco 2511 , Campiello della Feltrina
(entre le Gritti et Santo Stefano)
Ce magasin est le plus ancien relieur et négoce de papier à la cuve de tout Venise. Lavinia Rizzi-Carlson (qui est aussi écrivain), et son fils Oliver ont
ouvert depuis une boutique à Padoue, mais le siège reste toujours ce
joli magasin très encombré au pied du pont della Feltrina, près de
l'antiquaire. Outres les carnets et les albums, ils proposent des objets
en cartapesta (technique traditionnelle de papier mâché) :
figurines, plateaux et cadres. Ils reproduisent à la main de très beaux
papiers avec des motifs originaux d'autrefois. Ils possèdent une des
plus grandes collections de papiers imprimés du XVIIIe et du XIXe. des
merveilles. C'est un peu cher mais de très grande qualité et l'accueil
est distingué, avenant et cultivé. On est loin de la boutique à
touriste-gogo. La maison Piazzesi réalise sur demande tous travaux de
reliure et de façonnage.
19 juin 2007
Un honneur.
Merci Venise86 pour ce joli cadeau... Le palais Franchetti au soleil du matin, ou bien était-ce le soir ? J'aime beaucoup passer au petit matin sur ce pauvre pont de bois bien menacé aujourd'hui.
Autrefois (du moins dans mon autrefois à moi, à l'époque où je vivais toute l'année à Venise), il y avait toujours une flopée de chats qui attendait leur mère nourricière devant ce qui fut le consulat d'Allemagne, cette petite maison rouge qui appartient à la famille Marcello, sur le campiello, à gauche du pont en revenant de Dorsoduro. Ils attendaient au pied de l'arbre que l'on voit sur votre photo ou sur les marches du pont. Les passants devaient faire un écart pour ne pas les déranger. C'était drôle cette communauté de félins maîtres des lieux et respectés par tous.
Et puis ce palais Franchetti, aujourd'hui rénové et qui reprend vie me faisait rêver. Il abrita la mélancolie du Comte de Chambord, qui reste pour nous les bordelais, le très aimé duc de Bordeaux. Pauvre enfant ballotté entre deux mondes, entre deux époques, qui incarna trop tôt et trop longtemps, l'espoir d'une France apaisée. Il fut presque roi de France l'espace de quelques heures mais son intransigeance arrêta tout ; Henri V dont le profil ornait déjà pièces et billets de la Banque de France, vint se réfugier à Venise avant de terminer tristement sa vie à Fröhsdorf. La duchesse de Berry, la fameuse Marie-Caroline de Naples, sa mère habitait le palais Vendramin ou quelques années plus tard mourut Richard Wagner.
Le prince aménagea et modernisa le palais et on y retrouve encore le goût néo-gothique de l'époque. A côté se trouve le palais Pisani qui est aujourd'hui le siège du Conservatoire de Musique. Un peu plus loin, il y a la maison de mon ami Bobbo Ivancich-Maggini qui regarde de l'autre côté du canal le palais Polignac où le duc Decazes recevait si bien et qui abrite depuis de nombreux hivers l'atelier de son petit-fils, le peintre Roger de Montebello. Autant de maisons, autant de souvenirs et d'anecdotes...
18 juin 2007
Dialogue entendu à la caisse d'un supermarché de Mestre
Le problème du logement et de la vie quotidienne dans le centre historique
sont des dossiers préoccupants que personne n'a encore pu résoudre.
Voici une discussion édifiante entre deux retraités, entendue l'autre
jour dans un supermarché de Mestre qui venait juste d'ouvrir ses portes :
.
"- Toi aussi tu es ici ? Comment cela se fait-il ?
- Cela va faire trois mois que j'habite à Mestre. Comme toi.
- A Mestre ? Ne me dis pas que tu as vendu ta maison de Venise ?
-
Si, si! J'ai trois enfants qui sont mariés à Mestre. Mon frère habite à
Scorzé. J'ai tenu aussi longtemps que j'ai pu, mais si je voulais être
plus près des enfants, des petits enfants et de mon frère j'étais obligé
de faire ce choix. J'ai vendu ma maison de Venise et j'ai acheté un
appartement à Mestre. Mais j'ai gardé un petit magazzino à Castello où
j'ai encore plein d'affaires que je me ramène ici peu à peu.
- Je n'aurai jamais cru que tu puisses laisser Venise et la maison de ta famille.
-
C'est comme ça hélas, et puis cela devenait vraiment trop lourd, les
travaux, les autorisations, les touristes. Ici je suis plus tranquille
mais je regrette la vie là-bas, c'est sûr..".
Que rajouter ? Chaque jour de plus en plus de vénitiens font ce choix. Certains, qui ont la chance d'être propriétaires vendent la maison souvent héritée de leur famille et ne sont pas trop à plaindre. Ceux qui ne sont que locataires sont bien souvent remerciés et sont contraints de chercher en urgence un logement sur la Terre Ferme.
En revanche pour ceux qui peuvent conserver leurs maisons et qui ont un peu de trésorerie, la fortune est au rendez-vous : il leur suffit d'y faire quelques travaux pour les transformer en chambres d'hôtes ou en location saisonnière. C'est le pactole assuré. Un appartement de 4 à 5 couchages rapporte au minimum 3.000 euros par mois soit 36.000 euros en moyenne de revenus annuels. Il faut enlever les frais divers, mais c'est un agréable complément de revenus, vous ne trouvez pas ?
Avec cette manne, les vénitiens préfèrent quitter le centre historique trop encombré par la foule des touristes et où chaque jour un commerçant de détail baisse le rideau. En 20 ans, le nombre de charcutiers, bouchers, tripiers, marchands de fruits, droguistes et boulangers a diminué de plus de 80% dans le centre historique...
________________
3 commentaires : (enregistrés lors de la publication initiale sur le blog originel)
Condorcet a dit…
C'est hélas une illustration navrante de la concurrence des activités au sein d'un même territoire. Les activités contemporaines sont de moins en moins complémentaires et peuplantes. Autant dire que c'est l'entière organisation des sociétés humaines qui est à repenser dans un sens ouvert aux êtres et à la vie en général.
13 juin 2007
Lili a dit…
Quel triste constat! Je me mets à la place des vénitiens pour qui ce doit être un vrai crève-coeur de quitter Venise! Venise ne leur appartient plus...
13 juin 2007
MOB a dit…
Et à Saint-Germain des Prés, qu'est-ce que vous croyez? Et à Mougins (dans le village) où il n'y a plus ni boulanger ni épicier (juste un dépôt de pain)?
28 juin 2007
Et dans son sillage, un délicat parfum de tubéreuses...
© Klaus Baum - Tous Droits Réservés |
La jeune femme était à Venise pour la première fois. Élégante et racée, elle s'accoutuma très vite au rythme vénitien, posant ses pas sur les pas de tous les voyageurs d'autrefois qui vinrent ici, le cœur rempli des beaux textes que la ville a souvent suscité. Elle connaissait certains de ces poèmes depuis toujours. Se levant tôt et se couchant tard, elle allait partout, visitant églises et musées, son guide sous le bras. un mouchoir de batiste à la main. Un parfum délicat prolongeait son sillage et on se retournait souvent sur son passage. Il émanait d'elle une harmonie et une paix qui se fondaient chaque jour davantage dans l'harmonie et la paix des ruelles et des campi écrasés de soleil. La jeune femme ne quitta plus jamais Venise. Son parfum comme un léger souffle printanier, je le sens parfois quand je me promène dans certaines rues calmes, l'été du côté de Castello...
3 commentaires: (lors de la première parution sur le blog originel)
-
- Quelle belle ébauche de roman Lorenzo! J'ai tout de suite envie d'en savoir plus sur cette jeune femme.. et son histoire d'amour avec Venise...
- 13 juin, 2007
- Delphine R2M a dit…
- Qui est elle? d'où vient-elle? que fait-elle à Venise?.... Tant de questions qui pointent sous vos mots, Lorenzo.
- 25 juin, 2007
-
- Mais elle vit, Delphine, elle vit !
- 26 juin, 2007
17 juin 2007
Le silence de Venise comme un baume.
L'été est là. La foule aussi accourue des quatre coins du monde pour la Biennale. Loin des sentiers battus, les ruelles demeurent calmes, les canaux tranquilles. Le silence si léger de la ville est un baume après la fureur du monde. Là-bas près de San Marco ou au Rialto, sur les Schiavoni vers la Biennale, les hordes se pressent et se bousculent, par vagues débarquant des vaporetti ou dévalant les ponts. Partout ailleurs, le vent déjà bien chaud transporte en écho les sons familiers à ceux qui connaissent Venise : les cloches qui rythment le temps qui passe, le cri des mouettes et le rire des enfants. La lumière forme sur les façades et au fil de l'eau un décor unique, toujours renouvelé, toujours différent...
________
2 commentaires (lors de la première parution sur le blog originel) :
- venise86 a dit…
- La Venise que j'aime et dont je ne me lasse pas et que je ne connais pas encore toute, loin de là... Mais est-ce possible ? La lumière partout présente oui, acteur essentiel de Venise..
- 24 juin, 2007
-
- c'est vrai que la lumière à Venise est sublime. Bravo pour ce beau blog où nous venons nous promener de temps à autre et de plus en plus souvent!
- 25 juin, 2007
12 juin 2007
Der Leiermann...
Connaissez-vous la merveilleuse interprétation du lied de Schubert "Der leiermann","Winterreise" de l'Opus 89, par le ténor Peter Schreier, accompagné au piano par Sviatoslav Richter
? Lorsque j'observe l'élégant mouvement des gondoliers et la barque
sombre qui glisse sur l'eau verte des canaux, c'est toujours cet air si
mélancolique qui me vient à l'esprit.
A Venise, l'atelier Orsoni fête 130 ans de mosaïques à la feuille d'or
Ses
mosaïques à la feuille d'or ont fait d'Orsoni le plus raffiné des
ateliers d'art vénitiens, et le patient travail de ses 27 employés
perpétue depuis 1888 à Cannaregio, une tradition qui a magnifié le Sacré-Cœur de Paris ou encore la cathédrale Saint-Paul de Londres.
.
Au
fond d'une cour ombragée cachée dans un quartier populaire au nord de
Venise, une ouvrière prend une délicate feuille d'or 24 carats et la
dépose sur une plaque de verre transparente pour la préparer à l'épreuve
du feu. Dans la pièce voisine, coeur de la fabrique,
un immense four de briques noircies dégage une chaleur étouffante. Du
verre en fusion rougeoyant est sorti des flammes et vient recouvrir la
feuille d'or et son support, qui sont immédiatement ré-enfournés: une
plaque de mosaïque vient de naître. "Nous utilisons les mêmes
techniques qu'il y a cent ans. La seule chose qui ait changé, c'est
l'utilisation du gaz pour le four au lieu du charbon. Sinon le concept
de production est identique et tout est encore entièrement fait à la
main", explique Liana Melchior, chargée de la gestion interne de l'entreprise.
En 1888, lorsqu' Angelo Orsoni reçoit l'entreprise des mains du mosaïste Giandomenico Facchina,
il est déjà un artisan consacré et gagne une renommée internationale
dès l'année suivante lorsqu'il présente une des ses compositions à
l'Exposition universelle de Paris. Dans ses ateliers vénitiens, il
décide de faire revivre les antiques mosaïques byzantines à la feuille
d'or, qui deviendront la marque de fabrique de la société, et multiplie
également les couleurs pour les "smalti", ces morceaux d'émaux de verre opaque qui composent une mosaïque.
Petit trésor d'Orsoni, l'impressionnante "bibliothèque des couleurs" compte aujourd'hui quelque 2.800 tonalités, les grands carrés de "smalti" déclinant toutes sortes de verts, rouges, orange, bleus, roses et gris, méticuleusement rangés sur de vieilles étagères en bois brut. "Il y a dans cette pièce toutes les couleurs que l'on peut obtenir à partir des oxydes de métaux. Il nous manque cependant des tons de bleu et de violet car on ne peut pas mélanger pour des raisons chimiques le cobalt (bleu) et le cadmium (jaune). Et il nous arrive aussi de produire une couleur spéciale sur demande", souligne Liana Melchior. Une fois "cuites", les plaques de mosaïques à la feuille d'or ou de "smalti" passent à l'atelier découpe.
Assises face à face, Gabriella et Manuela peuvent en une heure couper à la main 5 kilos de petites tesselles, ces morceaux qui composent les mosaïques. "C'est très fatigant pour les mains et les bras, c'est presque un travail d'homme! Mais on a la satisfaction de savoir que cela va servir pour une oeuvre d'art", sourit Gabriella, 35 ans d'Orsoni, les mains protégées par d'épais gants beige et qui brosse sa plaque en verre avec de l'huile avant de la quadriller à l'aide d'une lame très coupante, pour casser ensuite à la force de ses doigts des petits morceaux de 2 cm sur 2.
Chaque jour, les 27 employés des ateliers produisent quelque 500 kg de "smalti" et 200 kg de mosaïque à la feuille d'or, cette dernière se vendant entre 82 et 140 euros le kilo. Les petits morceaux de lumière d'Orsoni ont notamment servi à la restauration de la basilique de Lourdes, mais se retrouvent aussi sur le Mausolée d'Ataturk à Ankara, les Bouddhas dorés de Bangkok, la cathédrale Westminster de Londres ou encore le bassin de La Défense à Paris. Racheté en 2003 par le groupe italien Trend, Orsoni a cessé d'être une entreprise familiale et Lucio, arrière-petit-fils d'Angelo, doit aujourd'hui se contenter du titre de président honoraire de la société. Mais le nom perdure et reste synonyme de créativité et de beauté.
Petit trésor d'Orsoni, l'impressionnante "bibliothèque des couleurs" compte aujourd'hui quelque 2.800 tonalités, les grands carrés de "smalti" déclinant toutes sortes de verts, rouges, orange, bleus, roses et gris, méticuleusement rangés sur de vieilles étagères en bois brut. "Il y a dans cette pièce toutes les couleurs que l'on peut obtenir à partir des oxydes de métaux. Il nous manque cependant des tons de bleu et de violet car on ne peut pas mélanger pour des raisons chimiques le cobalt (bleu) et le cadmium (jaune). Et il nous arrive aussi de produire une couleur spéciale sur demande", souligne Liana Melchior. Une fois "cuites", les plaques de mosaïques à la feuille d'or ou de "smalti" passent à l'atelier découpe.
Assises face à face, Gabriella et Manuela peuvent en une heure couper à la main 5 kilos de petites tesselles, ces morceaux qui composent les mosaïques. "C'est très fatigant pour les mains et les bras, c'est presque un travail d'homme! Mais on a la satisfaction de savoir que cela va servir pour une oeuvre d'art", sourit Gabriella, 35 ans d'Orsoni, les mains protégées par d'épais gants beige et qui brosse sa plaque en verre avec de l'huile avant de la quadriller à l'aide d'une lame très coupante, pour casser ensuite à la force de ses doigts des petits morceaux de 2 cm sur 2.
Chaque jour, les 27 employés des ateliers produisent quelque 500 kg de "smalti" et 200 kg de mosaïque à la feuille d'or, cette dernière se vendant entre 82 et 140 euros le kilo. Les petits morceaux de lumière d'Orsoni ont notamment servi à la restauration de la basilique de Lourdes, mais se retrouvent aussi sur le Mausolée d'Ataturk à Ankara, les Bouddhas dorés de Bangkok, la cathédrale Westminster de Londres ou encore le bassin de La Défense à Paris. Racheté en 2003 par le groupe italien Trend, Orsoni a cessé d'être une entreprise familiale et Lucio, arrière-petit-fils d'Angelo, doit aujourd'hui se contenter du titre de président honoraire de la société. Mais le nom perdure et reste synonyme de créativité et de beauté.
D'après une dépêche AFP, paru dans La Tribune de Genève.
11 juin 2007
A Venise, l'Afrique a deux visages
Je vous
parlais le 6 juin des vendeurs abusifs comme les nomment la presse
italienne. Ils font partie du paysage du centre historique et amusent
les touristes tant ils sont entassés les uns à côté des autres, file
presque ininterrompue de la gare à l'accademia en pensant par le Rialto
et Saint Marc. Ils sont la face sombre de ce que le continent africain
est devenu. Derrière l'outrance de ces déballages de camelote à trois
sous et de mauvaises répliques de maroquinerie de luxe pour gogos, il y a
toute la misère d'un peuple qui continue d'envoyer ses enfants se
brûler aux lumières de l'occident trop riche. Mais à Venise en ces
premiers jours de la 52e Biennale d'art contemporain, une autre Afrique
est aussi présente à Venise.
Davide Croff, le président de la Biennale et Robert Storr,
le directeur artistique de cette cinquante deuxième édition de la plus
ancienne manifestation d'art contemporain du monde ont remis dimanche le
Lion d'or à Malick Sidihé,
le photographe malien, pour l'ensemble de son oeuvre. Cette récompense -
tout à fait méritée - est aussi un symbole fort que Robert Storr
voulait adresser au monde de l'art. En créant un pavillon africain dont
la mise en place a été confiée à la Fondation congolaise Sindika Dokolo,
dont le siège est à Luanda, en exposant dans la sélection
internationale, à côté du lauréat, des artistes comme le camerounais Eyoum Ngangué et l'ivoirien Faustin Titi, créateur de la superbe BD "une éternité à Tanger", Yinka Shonibare, El Anatsui ou Mounir Fatmi.
D'un côté des artistes africains de renom et des organisations
officielles qui les soutiennent et les mettent en avant, un marché de la
création africaine en expansion et dont les prix atteignent le même
niveau que les artistes-phares de l'art contemporain occidental, de
l'autre les fameux "Vucumprà" (1), ces jeunes africains qui assaillent les touristes avec leur camelote contrefaite.
Déjà la polémique (la légende ?) est en route : leur manifestation devant les bureaux de Massimo Cacciari qui
a mal tourné attire déjà le regard des journalistes et de certains
intellectuels qui ont vite fait de crier à la ségrégation. le sujet est
sensible mais Venise n'est pas Milan. Le racisme n'est pas une
composante naturelle de l'âme vénitienne, bien que certains autonomistes
nostalgiques d'un passé bien sombre aimeraient en faire un réflexe. Harry Bellet, l'envoyé du Monde à Venise cite la réaction épidermique du critique d'art Lino Polegato,
commissaire du pavillon nomade de Tahiti qui s'inquiétait de leur
condition et de la répression dont ils font l'objet. Je le dis à
nouveau, cette profusion exponentielle de vendeurs ambulants sans
autorisation, clandestins pour la plupart, vendant les uns à côté des
autres la même marchandise contrefaite et de mauvaise qualité,
ravitaillés par la Camorra qui revient ainsi en force à Venise et qui
encombrent les abords des sites les plus fréquentés par les touristes,
devient chaque jour de plus en plus difficilement supportable. Les
commerçants se plaignent, les ambulants officiels déjà concurrencés par
les vendeurs de gadgets et de roses congelées de la Place Saint Marc,
venus d'Albanie ou de l'ex-Yougoslavie, n'en veulent plus.
Les
vénitiens eux-mêmes en ont assez de voir chaque matin ces chalands
déballer leur marchandise devant leurs portes. Ils sont sympathiques et
vraiment pas méchants mais ils n'ont pas le droit d'être là, ils n'ont
pas le droit de vendre ces contrefaçons. Certains ont été régularisés.
Ils ont un emplacement officiel et leur marchandise - toujours de
pacotille certes - est au moins ethnique (ou de style ethnique) :
boubous, pagnes, foulards, sacs, porte-monnaies, ceintures, tam-tams,
figurines en bois ou en corne. Ils sont malheureusement peu nombreux. La
majorité arrive clandestinement dans des camions affrétés par la Mafia,
de mystérieux pourvoyeurs leur distribuent la marchandise comme celle
saisie l'autre jour sur les quais de déchargement du port de Venise et
ils débarquent par centaines chaque matin dans le centre historique...
L'Afrique est à l'honneur à la Biennale mais la situation des Vucumprà n'est à l'honneur de personne !
.
(1) : Avant que ce terme ne se répande et devienne une assertion commune, il faut savoir que "vucumprà"
n'est pas né du dialecte vénitien. Il est la traduction sur le mode
napolitain de la phrase la plus souvent prononcée par ses africains"vuoi comprare", ("voulez vous acheter" devenu "vous acheter"), dans
un italien approximatif appris dans la baie de Naples, où ils
débarquent en général avant de remonter vers le nord de l'Italie. Ce
vocable devenu en une dizaine d'années un nom commun, est à rapprocher
du mot "sciuscia" qui désignait dans les années d'après-guerre
ces gamins napolitains qui gagnaient leur vie en cirant les chaussures
des soldats américains. Ils attiraient le chaland en criant dans leur
anglais approximatif "shoeshine" devenu "sciuscia". Ce terme a été rendu célèbre par le magnifique mélo de Vittorio de Sica,
récemment diffusé dans la collection des DVD du Monde. Il faut noter
qu'en Italie, les mots à connotation péjorative sont souvent choisis
avec une consonance napolitaine ou sicilienne par les italiens du nord,
marquant ainsi l'idée que rien de bon ne vient jamais des méridionaux
surnommés depuis toujours i terroni, ou africani par les romains, les milanais ou les vénitiens...
10 juin 2007
C'est aussi de l'art contemporain, non ?
2 commentaires:
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Je ne sais pas comment vous faire parvenir des photos... j'essaie avec
celle-ci du marché aux poissons
http://orangeblog.fr/web/resizer?image=3949465&type=2
Sinon donnez
moi la recette ou je vous invite sur le blog venise86 chez orange - 14 juin, 2007
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- le lien de la photo fonctionne mais l'accès au blog avec le nom que vous donnez ne fonctionne pas. merci de me communiquer l'adresse http complète que je vous mette en lien sur Tramezzinimag. Merci de votre fidélité !
- 19 juin, 2007
09 juin 2007
San Giobbe inédit.
Magnifique photo de Pierre publiée le mois dernier sur son site VeniceDailyPhoto que je vous recommande. Merci Pierre du soin que vous prenez dans le choix de vos clichés, contribuant ainsi à montrer au monde une vision de Venise plus originale, intime et merveilleuse !
08 juin 2007
Trivialité : Venise servie à toutes les sauces en toute impunité.
Encore un crime de lése-Venise ! Au premier regard,
cela semble amusant. Une belle jeune femme et son ami montent sur une
gondole. Musique, champagne et Venise, rayonnante et paisible. Soudain
la rupture. L'homme n'a pas plus de considération pour la belle qu'un
macho de base après soixante ans de mariage avec Bobonne. Il pêche et
pêche gros. La prise est de taille, la dulcinée en est toute arrosée.
Pour fêter ça, l'homme redevenu cro-magnesque, se délecte d'une de ces
boissons dont les gosiers américains si peu raffinés se délectent. Bière
ou soda, ils produisent le même genre d'éructation. La blonde en est
outrée... Drôle, pas vraiment en fait. D'une part parce que Venise est
encore montrée avec les clichés d'usage : amour à trois sous,
sous-entendus salaces et décor de bluettes. Ensuite parce que pour le
spectateur lambda, Venise continue de se résumer à la gondole et aux
reflets des palais sur le grand canal (ce qui est déjà beaucoup car dans l'ensemble tout s'arrête aux gondoles - merci Sheila et Ringo !). Ah, les clichés... Si Venise est triste pour certains, le regard des publicitaires gogos sur la Sérénissime est affligeant.
2 commentaires:
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Cher Lorenzo,
C'est bien le propre des publicités : travestir le réel pour l'arranger à leur sauce. Inutile donc de s'émouvoir sur ces clichés. Il n'est pas évident que la majorité des téléspectateurs adhère à ce message. Et puis, le sexe, l'eau, la séduction, rien que de très banal pour arriver à caser un produit qui lui, n'est pas affriolant.
Je crois que, souvent, plusieurs niveaux de lecture s'associent chez le téléspectateur. Venise n'est pas éreintée par ces clichés dans la mesure où il ne traite pas de Venise mais d'un fantasme.
Il faudrait d'ailleurs analyser la production de tels clips pour comprendre le caractère froidement rationnel de leur production. Rien de très sexy là-dedans mais l'obsession de l'argent.
- 08 juin, 2007
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j'en suis convaincu mais je ne puis jamais m'empêcher de "pester" quand Venise est utilisée comme cliché aussi superficiel et vulgaire. Ni le
sexe, ni la séduction, pas plus que le plaisir ne sont en cause dans mes
propos. Seulement la vulgarité et la trivialité. Rien de cela ne sied à
Venise. du moins à l'image que je crois qu'il faut répandre d'elle.
- 08 juin, 2007
Tendre l'oreille au pied du palais Pisani
On parle d'art contemporain ou de cinéma, mais on oublie la musique à Venise. Le Conservatoire Benedetto Marcello, situé dans le somptueux Palais Pisani, à deux pas du campo Santo Stefano, dirigé actuellement par le pianiste Giovanni Umberto Battel, abrite plusieurs centaines de jeunes gens venus se former à la pratique instrumentale et aux autres disciplines musicales. Chaque semaine pendant l'année scolaire, ils donnent de petits concerts dans une des salles de ce Palais du XVIIème siècle. Régulièrement les meilleurs élèves se produisent à la Fenice ou ailleurs. C'est un régal de s'aventurer sous les hautes fenêtres de ce palais pendant l'année et d'entendre, au hasard, de la musique ancienne, des gammes, du chant. Le son des violons, trompettes, clavecins, guitares ou harpes se répand et se mêle aux odeurs des fleurs du palais Franchetti voisin.
07 juin 2007
Le silence de Venise comme un baume
L'été est là. La foule aussi accourue des quatre coins du monde pour la Biennale. Loin des sentiers battus, les ruelles demeurent calmes, les canaux tranquilles. Le silence si léger de la ville est un baume après la fureur du monde. Là-bas près de San Marco ou au Rialto, sur les Schiavoni vers la Biennale, les hordes se pressent et se bousculent, par vagues débarquant des vaporetti ou dévalant les ponts. Partout ailleurs, le vent déjà bien chaud transporte en écho les sons familiers à ceux qui connaissent Venise : les cloches qui rythment le temps qui passe, le cri des mouettes et le rire des enfants. La lumière forme sur les façades et au fil de l'eau un décor unique, toujours renouvelé, toujours différent...
Un rêve de vie : être chat à Venise
Vous imaginez la vie qu'un chat peut mener à Venise : pas de risque de finir écrasé sous les roues d'une voiture trop pressée, du poisson plein les rues, des jardins tranquilles, du soleil, des tas d'endroits paisibles pour la sieste, des enfants et des touristes pour les caresses, des photographes pour flatter leur ego et un lointain cousin comme symbole de la ville ! Le paradis non ? Et l'histoire s'en mêle qui donne à la gent féline la place qu'elle mérite. Sans les chats la peste se serait répandue bien plus souvent et les marchandises dévastées par les souris et les rats. Oui, à Venise, quand on n'oublie pas de raisonner en vénitien, on aime et on respecte les chats.
Hélas, l'administration est remplie de non-vénitiens qui ne savent pas cela et la grande tribu des mistigris et autres a été souvent persécutée ces dernières années. Fourrière, exil voire même euthanasie ont décimé la colonie qui en garde un certain ressentiment et beaucoup de dédain pour ces humains oublieux des éminents services rendus. Chaque navire avait son chat, engagé officiellement dont le nom et les états de service figurait dans le registre de chaque galère que la Sérénissime envoyait sur les mers à la conquête du monde. Certains étaient fêtés au retour comme des héros. Aucun autre animal, mis à part le lion ailé, leur illustre parent, n'a connu autant d'honneur et de gloire. Pensez-y quand vous croisez un de ces chats vénitiens. Ce sont presque à tous les coups, les descendants de ces chats-héros, même sans en avoir l'air...
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2 commentaires:
Thai Chat a dit
Vive Grosminet et vive Titi (enfant, j'étais fasciné par un album relatant leurs vénitiennes pérégrinations).
Poly à Venise, vous vous souvenez ?
Cécile Aubry (Belle et Sébastien), a écrit cette série sympathique, l'histoire d'un petit poney et son jeune maître que le hasard mène un jour dans les rues de Venise... J'étais enfant lorsque les aventures de Poly le poney et de son jeune maître étaient diffusées. La télévision n'était pas encore en couleur et être autorisés à la regarder était une récompense et un privilège. Je raffolais des feuilletons écrits et réalisés par Cécile Aubry, notamment la série des Belle et Sébastien. j'avais exactement le même âge que Mehdi, son fils dont tout le monde - du moins tous ceux de ma génération - se souvient qu'il interprétait avec candeur et beaucoup de fraîcheur le personnage de Sébastien.
Les épisodes de Poly à Venise m'ont beaucoup marqué à l'époque. Je me souviens à peine adolescent avoir voulu retrouver les lieux du tournage - et l'avoir fait au grand dam de mes parents qui n'en pouvaient plus - et mon imagination me joua même un tour. Au détour d'une calle où je fus persuadé d'entendre le bruit d'un sabot de cheval sur les dalles. C'était non loin des Schiavoni, je ne sais plus exactement où... Mes parents se moquèrent de moi. J'avais le cœur qui battait, persuadé que nous avions franchi le mur invisible du temps et que nous étions soudain dans une autre réalité. J'allais voir surgir le petit poney fantasque et me retrouver sur le plateau du tournage dix ans plus tôt... En fait, il y avait bien des poneys. Un petit cirque équestre comme dans un film de Fellini. Deux jeunes palefreniers qui auraient très bien pu tourner dans la série, faisaient rentrer les chevaux dans leur petit enclos pendant que le chapiteau se dressait peu à peu... Un rêve ? Je n'ai jamais retrouvé trace de la venue de ce cirque un jour d'été dans les années 70...
06 juin 2007
La première femme diplômée au monde était vénitienne.
Le
saviez-vous ? La première personne de sexe féminin à avoir bravé règles
et traditions en poursuivant un cursus universitaire et en briguant un
diplôme jusqu'alors exclusivement réservé aux hommes était une jeune
patricienne de Venise, Elena Lucrezia Cornaro Piscopia. Elle fut nommée docteur en philosophie et en théologie à l'Université de Padoue en 1678.
Née à Venise en 1646, dans l'illustre famille des Cornaro (dont l'autre femme illustre est la fameuse reine de Chypre, Caterina Cornaro), connue à Venise pour avoir donné des doges, des amiraux, des cardinaux et de nombreux sénateurs. Depuis sa plus petite enfance, elle était réputée pour son intelligence très vive. Le père de la jeune fille lui donna le meilleur enseignement possible à Venise à l'époque.
Elle reçut des leçons avec d'illustres précepteurs dans un grand nombre de matières : langues, latin et grec, mathématiques. C'est le mathématicien et philosophe padouan Carlo Renaldini ou Rinaldin qui lui enseigna des notions très approfondies de mathématiques et l'orienta vers l'étude approfondie d'Aristote. Elle parlait français, espagnol, arabe et hébreu. Elle a écrit plusieurs ouvrages fort cotés en leur temps.
Très gravement malade, Elena Cornaro, docteur de l'Université à 32 ans, mourut à Padoue le 26 juillet 1684, après avoir renoncé au monde en rentrant chez les bénédictines. Elle n'avait pas trente-huit ans. On peut voir sa sépulture dans l'église Santa Giustina de Padoue. Une statue rappelle son exploit à l'université de Padoue dont elle fut la première élève. Un médaillon de marbre la représente sur la façade de l'Hôtel de ville de Venise, à l'origine le palais de la famille Cornaro.
Elle reçut des leçons avec d'illustres précepteurs dans un grand nombre de matières : langues, latin et grec, mathématiques. C'est le mathématicien et philosophe padouan Carlo Renaldini ou Rinaldin qui lui enseigna des notions très approfondies de mathématiques et l'orienta vers l'étude approfondie d'Aristote. Elle parlait français, espagnol, arabe et hébreu. Elle a écrit plusieurs ouvrages fort cotés en leur temps.
Très gravement malade, Elena Cornaro, docteur de l'Université à 32 ans, mourut à Padoue le 26 juillet 1684, après avoir renoncé au monde en rentrant chez les bénédictines. Elle n'avait pas trente-huit ans. On peut voir sa sépulture dans l'église Santa Giustina de Padoue. Une statue rappelle son exploit à l'université de Padoue dont elle fut la première élève. Un médaillon de marbre la représente sur la façade de l'Hôtel de ville de Venise, à l'origine le palais de la famille Cornaro.
Elle provoqua un scandale lorsqu'elle sollicita l'autorisation de passer sa licence de théologie pure. Impensable pour une femme répondirent les responsables religieux. Mais devant sa détermination et la qualité de ses compétences, ils l'autorisèrent à se présenter en section de philosophie avec ce qu'on appellerait aujourd'hui une option Théologie. L'honneur était sauf pour l’Église et la jeune femme apte à s'instruire dans les domaines qu'elle affectait. Encore un domaine où Venise fut précurseur !
On possède peu d'écrits de sa main, Elena Cornaro ayant demandé par humilité, que soient détruits se manuscrits et ses notes à sa mort.
04 juin 2007
TraMezziniMag Galerie : Masques de Venise par Fabien Chalon
Pour
changer de ces masques trop souvent fabriqués en Asie que le touriste de
base trouve sur les stands des vendeurs ambulants, j'avais envie de
vous présenter des extraits d'un petit livre devenu presque introuvable.
Publié chez l'éditeur Jacques Damase, en 1994 et que certains d'entre vous connaissent. Il s'agit d'un petit recueil de photographies de Fabien Chalon, illustrées oserai-je dire par un texte de Michel Butor. En fait Fabien Chalon est aussi un poète. Sculpteur, photographe, il est le mari de Zabou Breitman, ex-actrice, ex-animatrice de télévision, aujourd'hui réalisatrice et productrice. Il avait adressé à l'écrivain, auteur de "san Marco" ses clichés que je vous présente ici. Il reçut en retour un poème intitulé "Lutins de lagune". Cette chanson comme la nommait Michel Butor est bien l'enluminure des photographies de Fabien Chalon.
De San Giorgio à la Piazza
gardiens du seuil
il suffit de leur effleurer
un oeil pour qu'un frémissement
d'appel et d'alarme
retentisse jusqu'au fond
des appartements obscurs
.
De la Giudecca aux Giardini
nourris par le postier
ils ruminent les nouvelles
avant de les régurgiter
à ceux qui les transporteront
au long des escaliers corridors et salons
jusqu'à la lecture sous la lampe
.
De la Salute à l'Arsenal
clignant au passage des belles
sous les averses du printemps
qui transforment le soir
les murs les plus lépreux
en mosaïque sur fond d'or
dans la vapeur des canaux
.
De Strawinsky à Tiepolo
fantômes de Pulcinella
se renversant dans les ruelles
ou dégringolant des façades
briques marbres vitres et grilles
entre palais et carillons
entre carnaval et ténèbres
.
Du cimetière à la Fenice
fanaux luisants sur les gondoles
feux Saint-Elme phosphorescences
rais de lumière sous les portes
une salamandre se glisse
une salamandre se glisse
entre les paupières et lèvres
pour battre le rappel des fées
.
Michel Butor
.
Michel Butor
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