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| © Marco Metelli - 2008 |
VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
Il
ne parvenait pas à dormir. La chaleur accumulée dans la journée
enveloppait la chambre d'une moiteur pesante. Dehors, pas un souffle
d'air. Il faisait nuit noire. Les étoiles étaient cachées par une couche
épaisse de nuages sombres qui menaçaient mais l'orage ne venait pas. Philippe
se rhabilla très vite. Il sortit. Le silence s'était fait sur la ville.
Les ombres dans les rues rendaient terriblement mystérieuses les
façades des maisons. Philippe
mit les écouteurs sur ses oreilles et soudain, avec la musique, il lui
sembla soudain qu'une fraîcheur divine se répandait en lui. Le "Gloria" de Vivaldi, son disque préféré illuminait cette nuit lourde et suffocante. Il prit la direction de San Alvise, puis dans le dédale de ruelles de ce quartier retiré, il déboucha sur les Fondamente nuove.
Les réverbères éclairaient les berges. La lagune ressemblait à une
immense tâche d'huile. Pas un bruit, nul clapotis qui eut pu donner une
impression même vague de fraîcheur. Tout était immobile. Il était près
de deux heures. Un chien errant passa très vite, frôlant Philippe
au passage. Il eut un frisson mais rien qui pu le rafraîchir. Il
marchait. Pourtant seulement vêtu d'un jean et d'une chemise au col
largement ouvert, il transpirait. Après de longues minutes de marche le
long de ce quai un peu pouilleux, passant devant les débarcadères
immobiles, les pompes à essence, il arriva au pied de la petite
passerelle de métal qui enjambe le canal de l'Arsenal.
Il n'avait jamais été au-delà. On disait les terrains vagues situés de
l'autre côté de la zone militaire mal fréquentés. Surtout la nuit.
Debout, parfaitement assurés sur leurs jambes écartées, ils enfonçaient leur rame en cadence dans l'eau. Le sandolo avançait sans à-coups. Philippe avait l'impression de glisser sur l'eau. Le temps était plus doux que la veille, le ciel sans nuage. Quand il se quittèrent, Grazia et Stefano l'embrassèrent chacun sur une joue. Il rougit un peu. L'orage s'était éloigné vers les côtes dalmates. Il allait faire beau.
C'est tout simplement beau...
La promenade nocturne, dans une autre Venise, m'a beaucoup plue, je connais ce parcours, pour avoir utilisé, un jour la passerelle qui va jusqu'aux entrepôts de l'arsenale...
merci et bonne journée, pour moi grâce à cette lecture je démarre bien.
Danielle
Moi aussi, j'ai fait cette promenade, loin de toute agitation, comme dans un autre monde. merci pour le souvenir, Lorenzo
Gabriella
Encore !!
C'est imprégné de nostalgie et Philippe a gardé, forcément, de ce moment où tout était neuf, un souvenir chargé de douceur...
Une très belle page...J'en espère d'autres.
Anne
Mais qui est cet Anno Birkin ?
et en prime ça a l'air léger... ah, l'éternel problème des livraisons à Venise, cela occupe des heures carrées à regarder comment les vénitiens le résolvent !
J'adore regarder toute cette vie quotidienne à Venise
C'était
un jour de septembre comme aujourd'hui. Il faisait très beau mais l'air
était frais. Je venais d'arriver à Venise. Enfin. Mes bagages défaits,
rangés dans la minuscule chambre que m'avait attribué la Signora Biasin
dans son alloggi fantasque, j'avais rendez-vous avec mon destin. C'est
du moins ce que mon coeur qui battait la chamade semblait me signifier. Castello, 2423, Fondamenta di Fronte l’Arsenale, Cours d'italien pour les étrangers de la Dante Alighieri. Le rendez-vous avait été pris pour 9 heures.
Il faut savoir saisir la chance qui ne repasse que rarement.
Ce texte est très doux, j'en ai même le goût du croissant !
Et cet endroit si bien décrit ... merci, je prends mon café à Venise ce matin !
La Biasin, des souvenirs pour moi aussi. Très particulière, intéressante. Elle m'a donné aussi la chance de fréquenter Venise plus que prévu. Elle m'a permis de dormir dans drôles de conditions mais j'ai pu jouer les prolongations. Lorenzo je te remercie de nous plonger dans ton univers. Ton récit est un vrai régal.
Jeunesse éprouvante, jeunesse émouvante, les épreuves forgent et donnent souvent l'ouverture à des voies insoupçonnées.
Pouvoir
apprendre une nouvelle langue, trouver une nouvelle vie dans un pays de
cœur qui va se faire connaitre au fil du temps, façonner son avenir au
bord de la lagune, voilà ce qui a transformé notre ami Lorenzo,
n'est-ce-pas?
Un bien joli texte à lire en ce début de journée "sclossienne".
-"Un caffé, un cornetto con marmelade, prego!"
C'est toujours un plaisir de vous lire (et toujours cette pointe de nostalgie...) - Une autre Bordelaise !
Merci Lorenzo, j'étais avec vous ce matin, à Venise, devant mon cappucino. Merci de me faire rêver !
Je connais le petit café de l'Arsenale et je m'imagine parfaitement notre jeune Laurent
qui attend ...
Parfois, il faut avoir des coups de tête et saisir vite sa chance.
Surtout
ne jamais regretter ce qu'on a fait...j'ai lu quelque part,"chaque
chose qu'on apprend doit se rattacher à quelque chose qu'on sait
déjà"...
Bonne journée
Bonne journée à vous tous.
Une succession de chances, saisies à point nommé, qui vous ont permis d'être celui que vous êtes, heureux qui plus est ! belle histoire...
Comme vous racontez bien les charmants épisodes de votre vie vénitienne! Nous voulons en lire d'autres!
Anne
Un "Henri de Regnier" du 21e siècle ! Bravo, cela fait vibrer l'imagination et nous transporte "là haut" !
J@M
J@M, comme tout le monde je suis sensible aux attentions, mais ne puis accepter la comparaison... Trop flatteuse. Sauf si elle se lit au second degré. Et puis si j'étais celui que vous décrivez, j'aurai la clé d'un palais Renaissance sur le Canalazzo et nous y deviserions le soir tous ensemble sur l'altana... Merci de votre fidélité !
Quelle belle entrée dans la vie et si bien racontée, bravissimo e prego !
Je suis émue de voir "ma" place de l'Arsenal et une des fenêtres (2 étage)de l'appartement que nous louons depuis une quinzaine d'années, en novembre, pratiquement tout le mois de janvier (le café est fermé nous n'avons jamais pu le faire ouvrir rien que pour nous!)et à d'autres occasions. Nous voyons le personnel rentrer dans l'Arsenal le matin, des officiers posant solennellement sur les marches pour une photo de classe, et, ce qui me ravit, le dimanche matin, l'hymne national et le lever de drapeau.La façade reste éclairée toute la nuit, le buste de Dante, les vers du XXIIIe chant de l'Enfer, les lions restent visibles, nous ne fermons pas les volets.
Je suis toujours ravi de lire ce que mes lecteurs vivent et de me rendre
compte que finalement, ce terme de Fous de Venise, s'applique bien.
Nous avons chacun nos rites, nos madeleines, nos joies, nos souvenirs ou
nos regrets, et Venise quelque soit son avenir, vit en nous.
Nous
nous sommes certainement croisés sur ce campo que vous décrivez
parfaitement Micha. Nous nous y rencontrerons certainement aussi un jour
prochain. Novembre et janvier sont deux mois merveilleux pour qui aime
Venise retournée à sa vraie vie, avec moins de touristes et un climat
qui efface tous les artifices qu'amène la belle saison...
Voir aussi le reportage de Luca et Daniela sur leur site : http://www.e-venise.com/photos09a/0906-regate-historique-venise-2009.html
On
voit ainsi coude à coude d'authentiques gondoliers et leurs familles ne
parlant que le dialecte, de jeunes japonaises toutes excitées par
l'ambiance, des parisiens très concentrés sur leur appareil numérique
dernier cri, des matrones largement octogénaires sur leurs pliants, des
associations en tous genres, handicapés, gymnastes, défenseurs des
oiseaux, adeptes de la rame ou du kayak... Toute cette foule joyeuse et
bon enfant, est là pour suivre une régate qui, une fois passé le
toujours très apprécié cortège historique, au son de la musique de Vivaldi, est parfois surprise par la "lenteur" de l'évènement. C'est que tout est lié aux seuls mouvements des bras et des jambes des participants sur leurs barques.
Autre
évènement qui s'avère en fait un non-évènement, mais plutôt
l'illustration de ce qu'est devenu l'ex-service public italien
d'information sous le régime berlusconiste : La RAI
avait envoyé pour son reportage en direct, des journalistes vénitiens
mais aussi des milanais. Retransmis sur des écrans géants, l'émission
n'a été pendant toute la durée de la régate, qu'un tissu d'inepties,
d'erreurs et de contre-vérités.
C'est donc l'équipage marron des cousins Rudi et Igor Vignotto qui s'est vu remettre le fanion de la victoire. l'équipage bleu de Tezzat et d'Este a été disqualifié pour avoir chaviré. En deuxième place, c'est l'équipage vert d' Andrea Bertoldini et Martino Vianello, troisième place à l'équipage blanc de Guglielmo Marzi et Gaetano Bregantin.
Merci pour ce récit détaillé d'une régate mouvementée. Félicitations aux
heureux vainqueurs. Quant aux "naufragés", ce n'est que partie remise:
ils prendront leur revanche l'année prochaine!
Anne
On chuchote que c'est une chute délibérée... Mais ce ne sont que racontars de comptoirs...









Un caldo ringraziamento agli amici dei 40xVenezia e di Vanessia.com, in particolare mille grazie ad Enzo Pedrocco per le sue fotografie, piene di sollecitudine e di tenerezza per la gente nostra.
Félicitations pour cette série d'instantanés authentiques.
Anne
La vie, tout simplement !
Gabriella
Ciao Lorenzo !
Cette série de photos est tout simplement magnifique. Bravo Enzo Pedrocco !
L'oeil d'Enzo Pedrocco, s'il est très critique et sait mettre en avant les défauts et les erreurs de la Venise d'aujourd'hui, est aussi plein de tendresse et d'affection pour sa ville et ses habitants.
Ciao Beppe ! A presto carissimo, spero.
L'esprit et le ton des articles de ces derniers jours chez vous me met
un peu de brume aux yeux... Les explications seraient trop longues et
personnelles, mais il est toujours cruel de vérifier que trop souvent
choisir est renoncer.
Merci pour votre sensibilité Lorenzo, et surtout pour votre capacité à l'exprimer.
3 commentaires:
Quel plaisir de lire chaque jour vos billets...merci.
Merci Evelyne de me lire !
Plaisir partagé.
Gabriella