Venise baroque
Filippo Pedrocco, Massimo Favilla & Ruggero Rugolo
Photographies de Luca Sassi
Editions Citadelles & Mazenod
2009 - ISBN 2850883026
Voilà
un magnifique ouvrage de plus de 200 pages admirablement ordonné, aux
textes clairs et précis et aux illustrations nombreuses et de belle
qualité qui devrait faire des heureux quand le père Noël le déposera au
pied du sapin. Bien plus qu'un simple coffee-table book comme il
s'en consomme tant au moment des fêtes, ce nouvel opus de la collection
Citadelles est un ouvrage qu'il faut avoir dans sa bibliothèque quand on
se passionne pour Venise. Il traite de cette extraordinaire période qui
pourtant annonce son déclin futur quand Venise abandonna tout désir de
puissance et d'hégémonie sur l'Orient et les marches de l'Europe. Avant
que de s'enfermer dans une neutralité méprisante et pleine de
prétention, la République de Venise, comme le fera Louis XIV avec
Versailles, choisit de se mettre en scène. Comme l'indique la notice de
l'éditeur : "Dans l’histoire complexe de Venise, le Seicento – le
XVIIe siècle– n’est pas un siècle comme les autres : il a offert à la
République la toute dernière occasion de réagir, y compris par les arts,
à l’inéluctable destin qui l’a reléguée dans un rôle de plus en plus
marginal par rapport aux événements politiques européens. C’est une
période bien particulière, soucieuse de marquer visuellement le tissu de
la ville par les signes majestueux du triomphe. Le Seicento vénitien
qui confond augures, rêves et illusions avec la réalité concrète,
politique ou sociale, a eu pour mots d’ordre l’excès et l’emphase. Un
goût certain pour la profusion ornementale, le grotesque et le bizarre.
Un désir effréné de croître en grandeur. L’intention était claire : il
s’agissait de susciter l’émerveillement... L’étonnante représentation
théâtrale qui se déploie ainsi à l’intérieur mais aussi à l’extérieur
des édifices finit par se diffuser dans tout Venise. Le baroque qui s’y
décline est étroitement lié à la nature même de la ville, fondée sur
l’impossible, et à l’eau bien sûr, sa consistance si spécifique..."
Marlena De Blasi
Mercure de France
272 p. juin 2009
ISBN 978-2715228566
Ceci n'est pas un conte, c'est une histoire vraie.
L'enthousiaste et désarmante Marlena De Blasi, bouleversée par sa rencontre avec un «
bel étranger », liquide en quelques semaines tout ce qu'elle avait en Amérique,
une jolie maison, un charmant restaurant, une brillante carrière de critique
gastronomique, pour aller vivre avec lui à Venise. Les obstacles à surmonter
sont nombreux : la langue qu'elle ne parle pas, l'appartement sinistre de son
mari, la solitude, l'ennui. Mais Marlena est pleine de ressources. Elle nous
entraîne dans le récit plein d'humour de ses découvertes et de ses mécomptes,
puis de son bonheur à se sentir peu à peu acceptée. Jusqu'au jour où
l'imprévisible Fernando lui réserve une étrange surprise... Derrière la romance qui pourrait sembler à l'eau de rose, il y a le truculent sens d'observation de l'auteur, les recettes et les commentaires gastronomiques qu'elle insère dans l'histoire de sa vie entre les États-Unis et l'Italie. une agréable lecture vraiment.
Musique italienne pour flûte et guitare
Rossini, Paganini, Giuliani Filomena Moretti (guitare) et Andrea Griminelli (flûte)
DECCA - 2006
Le
disque n'est pas récent mais c'est un bijou qui s'avère une parfaite
illustration sonore des jours d'automne que nous vivons. Le soleil est
parfois haut et chaud, le ciel d'un bleu d'azur puis le vent se met à
souffler et la pluie tombe transformant les pavés de Venise en autant de
gemmes brillant de mille feux. Les eaux de la lagune changent de
couleur d'heure en heure et le son de la flûte d'Andrea Grimenelli se
marie merveilleusement au jeu plein de saveur et de mélancolie de
Filomena Moretti. Quand j'ai entendu ce disque pour la première fois, un
merle chantait sur le rebord de la fenêtre, devant mon bureau. Le vent
agitait doucement les branches du vieux marronnier du jardin et les
rideaux cachaient à l'oiseau ma présence. Le ciel de Venise hésitait ce
jour-là entre le gris et le bleu. C'était l'un des derniers jours dans
la chère maison de la Toletta. Le merle semblait écouter la musique,
puis gonflant ses plumes, il se lança dans une trille magnifique. Comme
un adieu à la belle saison. Ou un hommage à la musique de Paganini...
...
Guide des instruments anciens
Coffret livre avec 8 cd
Edition Ricercar
Référence "RIC 100".
Je
viens de découvrir un superbe coffret dédié aux instruments anciens. En
deux volumes, la publication pourrait devenir la référence la plus
récente sur le sujet. Le premier volume est un dictionnaire de 200 pages
présentant les instruments. Très documenté, il développe avec l'aide de
nombreuses photos, l'histoire de chaque instrument, sa provenance
géographique, sa parenté instrumentale, son répertoire et l'histoire de
son usage à travers les siècles par les musiciens... Le second volume
est composé de 8 cd qui est l'illustration sonore des commentaires du
premier volume. Il est très agréable de passer du livre à l'écoute et
c'est parfois une véritable découverte.
Encore une idée de cadeau à noter dans votre lettre au Père Noël !
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Ristorante Villa '600
Fondamenta Borgognoni n° 12
Torcello
Tel/Fax 041 52.722.54
Mobile 34.98.12.10.78
Fermeture hebdomadaire le mercredi
Une lectrice demandait récemment si le restaurant tranquille dans l'île de Torcello existait encore. La Villa '600
a gardé son nom et l'essentiel de son cadre mais les nouveaux
propriétaires ont fait passer un échelon à l'auberge familiale de mon
époque. Si la maison est toujours aussi jolie et l'intérieur
relativement préservé, une grande loggia de bois a été construite à
l'emplacement du potager et du poulailler pour les noces et les
banquets. Des serveurs stylés (et accueillants ce qui devient tellement rare qu'il faut le signaler) ont
remplacé les filles de la maison, et on ne voit plus les soirs d'hiver,
la vieille matrone en train de repasser son linge dans un coin de la
salle. Mais le cadre reste bucolique et tranquille, les mets savoureux
et les prix dans la norme. A certaines périodes de l'année quand l'île
n'est pas envahie de visiteurs, il est bien agréable de se retrouver
entre amis pour un déjeuner ou un dîner "à la campagne" et le
jardin, certes un peu trop bien entretenu maintenant, offre une vue
superbe sur le campanile. L'endroit reste plus simple que la Locanda Cipriani et
moins trappe à touristes que l'auberge du ponte del diavolo. Je vous
recommande les plats à base de poissons. Le chef se fournit chez les pêcheurs de Burano et c'est toujours de l'ultra-frais.
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SS. Apostoli,
Cannaregio 4535
Tél. : 041 523 73 88
Fax : 041520 86 58
Skype : mignonvenice
info@mignonvenice.com
Les hôtels sont légion à Venise. Cela va de l'excellentissime au consternant, du petit paradis pour Happy Few d'où on a du mal à partir, au bouge le plus infâme où il ne manque que les coupe-jarrets et les poisons (ceux-là on les trouve hélas dans certains restaurants !). Un lecteur me demandait de lui recommander un hôtel sympathique, bien placé et abordable. J'ai pensé aussitôt au so charming hôtel Mignon. Un petit deux étoiles très correct. Pour un tarif allant de 40 à 70 euros la nuit selon la taille de la chambre (au nombre de 15 seulement),
on vous reçoit dans une petite maisonnette très propre entièrement
rénovée il y a quelques années et décorée dans un style néo-vénitien
XVIIIe parfois à la limite du kitch mais l'accueil est tellement
généreux, les lits confortables et les salles de bains bien conçues,
qu'on en oublie ce décor d'opérette. Il vous faut ne pas être allergique
au rouge car de soieries en satinettes, tout ou presque ici est décliné
en rouge et or. Dans l'escalier étroit qui mène aux chambres vous
croiserez peut-être le fantôme d'une marquise pommadée partant au bal.
On m'a dit que le petit déjeuner y est très sympathique.
Recommandez-vous de Lorenzo auprès de Gabriele Toniolo
qui y travaille depuis des années et parle très bien le français. Du
temps de ma vie étudiante, nous étions tous deux employés chez la Signora Biasin, au ponte delle Guglie. Situé à deux pas du campo Santi Apostoli, c'est un emplacement idéal, à la fois retiré et central (le Rialto est à 5 minutes à pied).
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Risotto Lorenzo alle vongole
A la demande de ma fille exilée dans les froidures canadiennes et qui
est entourée de gourmands, je vous livre une de mes recettes favorites,
inspirée de la tradition vénitienne mais que je réalise à chaque fois de
manière différente, selon que j'ai sous la main du champagne, du
prosecco ou un Chardonnay. Ce dernier ayant ma préférence car il se marie parfaitement avec le goût des vongole.
Il vous faut pour 4 personnes : 500 g de vongole (palourdes ou clovisses)
fraîches, 200 g de riz rond, 1 grosse tomate, 2 cuillères à soupe de
pulpe de tomate, 2 oignons, 2 gousses d'ail, 1 cuillère à café de piment
oiseau, 2 cuillères à soupe de paprika et/ou de quatre épices,
coriandre et basilic (frais ou à défaut congelés), parmesan râpé, vin blanc sec, beurre, crème soja à cuisiner.
Servez-vous un verre de vin blanc frappé. Mettre les clovisses dans un court-bouillon de poisson et de vin blanc.
Pendant que les coquillages s’ouvrent, mettre de l’huile d’olive à
chauffer dans un large faitout à fonds épais. Y verser la toate pelée et
coupée et tranchées avec les oignons et l'ail finement hachés. Ajouter
la pulpe de tomate, le paprika, les quatre épices et du vin blanc
grossièrement. Ajouter la pulpe de tomate, le paprika et un peu de vin
blanc. A la fin, je rajoute pour le goût une bonne noix de beurre frais.
Laisser épaissir.
Sortir et égoutter les coquillages, enlever les coquilles (en garder quelques unes entières pour la décoration). Conserver le court-bouillon et le filtrer. Le laisser au chaud.
Ajouter les clovisses avec leur jus dans le faitout. Faire revenir le
tout une minute à feu vif. Ajouter le reste de vin blanc en même temps
que le riz que vous aurez préalablement rincé. Bien remuer pour faire
absorber le liquide par le riz.
Rajouter du court-bouillon progressivement jusqu’à ce que le riz gonfle et soit parfaitement cuit (sans être collant et pâteux, sinon tout est fichu).
Il faut toujours remuer en veillant à ce que le fonds n’accroche pas.
Quand le riz est crémeux et donc cuit à point, ajouter coriandre et
basilic ciselés, puis une noix de beurre et/ou de la crème (je ne mets plus de crème fraîche mais du soja à cuisiner,mais cela reste facultatif).
Hors du feu, verser le parmesan fraîchement rapé. Servir aussitôt.
Une variante pour aller plus vite et qui donne aussi un excellent résultat : faire cuire le riz rond dans un rice-cooker. Pour une mesure de riz (rincé) ajouter une mesure et demie de liquide. En l’occurrence, du court-bouillon de poisson (3/4) et vin blanc sec (1/4).
Le rice-cooker est un ustensile magique que j’utilise tout le temps. Il
évite de passer sa soirée en cuisine quand on a des invités, car la
cuisson traditionnelle du risotto nécessite une présence permanente
jusqu’au moment de servir ! Avec ma "méthode rapide", on obtient
un riz parfaitement cuit et gonflé bien imbibé du parfum du
court-bouillon, et crémeux à point. Il n’y a plus qu’à ajouter la
préparation à base de vongole conservée au chaud. Décorer avec les
clovisses en coquilles mises de côté. Bon appétit !
Le vin que j’utilise : un Chardonnay dei colli trevigiani de la Tenuta Belcorvo (voir ci-dessous)
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Chardonnay dei Colli trevigiani
Tenuta Belcorvo
Via Belcorvo 38
31010 Bibano, Godega S.U. (TV)
Tel. 043 878 22 92
Fax 043 878 31 83
http://www.tenutabelcorvo.tv
Les vignobles de la région de Trévise sont surtout célèbres pour leur prosecco.
C'est le cas de cette société viticole familiale qui produit plusieurs
types de vin tous vinifiés selon les traditions de l'endroit. Un caviste
vénitien où j'ai mes habitudes m'a fait découvrir il y a quelques
années le Chardonnay produit par la Tenuta Belcorvo (du Beau Corbeau). Un
miracle de la nature pour qui aime les blanc secs : jaune pâle avec des
reflets d'herbe fraîche, ce vin possède toutes les caractéristiques de
sa famille, avec un nez de pomme golden, des senteurs de pain doré,
d'acacia, des relents d'amande douce. Il est corpulent, long en bouche,
savoureux, et se marie parfaitement avec les pâtes et le riz, mais il
est un compagnon royal pour les plats de poissons, les crustacés, les
huîtres. Parfait aussi en ombra ! Il ne doit pas être trop frais, juste frappé, entre 10 et 12°. On le trouve sur internet et chez les bons cavistes.
5 commentaires: (Archives Google 2009)
Parfait, mignon, le rouge très XVIIIème ça passe, on ne fait qu'y dormir les yeux fermés, un accueil super, propre et confortable, très bien placé.
Les spaghettis vongole sur la tête d'un chauve je les mangerais, alors cette recette à essayer avec gourmandise encore les yeux fermés....le guide des instruments déjà sur la liste, Venise Baroque chez Mazenod une autre fois, il faut faire des économies pour le voyage à Noël, ce sera une Venise baroque de vive pierre avec sans doute gants et bonnets...
A votre santé, Lorenzo, car avec toutes ces suggestions de "petits cadeaux", on a le sourire aux lèvres et l'enthousiasme au cœur.
Bonne soirée!
Danielle
Je prends note et corrige le tir dans mon blog... dès que j'ai 5 minutes.
Merci pour cette fabuleuse recette,
Ciao,