Depuis 2005, je sacrifie à l'amour
des listes qui fait florès sur la blogosphère. Pourquoi s'en priver.
C'est un moyen de partager les livres et les disques qu'on aime, les
découvertes, les lieux sympathiques. Cette 18e édition de Coups de Coeur
marque les deux ans de la rubrique. Je lisais l'autre jour un auteur
américain qui prétend que le pire est sur internet. C'est sûrement vrai.
Pour ma part, je n'ai aucune autre prétention sur TraMezziniMag que de
partager mon amour passionné - démesuré ? - pour Venise et la vie que
j'y mène, car comme pour tous les exilés, mon Ithaque n'est que
merveille et bonheur. J'espère ne pas lasser mes lecteurs ni dire trop
de bêtises !
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Kirsty Gunn,
Le garçon et la mer.
Christian Bourgois, 2007
Au début de l’été, un jeune adolescent de 15 ans, Ward, le héros du
livre, n'a d'autre occupation que d'aller à la plage. Un copain l’incite à
venir à une fête chez Beth, riche en alcools, en filles et où il lui
promet qu'ils s'amuseront bien. Mais Ward est timide et renfermé, il
lutte pour se défaire de l’emprise de son père. Il préfère attendre la
bonne vague sur la plage car il n’est vraiment heureux que lorsqu’il
prend sa planche et va surfer, pour échapper provisoirement à ses
angoisses. Comme le soleil s’approche du zénith, les courants changent
et le garçon va se trouver confronté à un événement spectaculaire qui
bouleversera sa vie à tout jamais. Un court roman d’apprentissage
sensuel et enivrant qui décrit à la perfection les gênes et les défis de
nos quinze ans, un conte où se mêlent danger et sexualité, un conte sur
les mères et leurs fils, sur les pères qui les dominent et sur la mer.
Par une jeune femme d'origine néo-zélandaise qui vit à Londres. A dévorer en cette fin d'été.
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Bernard Delvaille
Plaisirs solitaires.
Ed. Le Temps qu'il fait.
"Je ne sais pas si ce que nous avons écrit nous définit ou si c’est
notre vie qui détermine ce que nous écrivons. L’un et l’autre sans
doute. Le plaisir solitaire, c’est celui de la lecture. Jeune, c’est
aussi celui du voyage, qui, plus tard, réclame d’être partagé. Les
textes ici rassemblés - dont d’importants inédits par rapport à la
première édition - sont de courts essais littéraires (Le cavalier Marin,
Sur Émile Verhaeren) et des souvenirs de voyages : Londres, Venise
avant tout, mais aussi les côtes de Norvège, Copenhague et Elseneur,
Dublin. Autant d’amers qui balisent une vie." Ces notes, comme un
journal de bord, écrites par cet auteur bordelais récemment disparu et
qui mériterait d'être mieux connu, contiennent de très belles choses sur
Venise sans en parler vraiment. "J'aimerais vivre dans les ports
verts et silencieux de Carpaccio, où le ciel et la mer ne font qu'un, et
où les pavillons flottent à peine au vent humide et chaud de
l'Adriatique. Mais ce n'est pas Venise, c'est un paysage de l'âme." Venise
est effectivement un paysage de l'âme que ne comprennent bien que ceux
qui l'ont belle, simple, pure et enfantine encore. Delvaille était de
ceux-là. Bordelais, il est mort à Venise en avril dernier. On lui doit la collection Poètes d'Aujourd'hui qu'éditait Seghers, et de nombreux ouvrages de qualité. Ses manuscrits, sa correspondance et de nombreux autres documents ont hélas disparus après son décès et il serait urgent de faire quelque chose pour sauver ces archives entreposées par un des exécuteurs testamentaires on ne sait où ni dans quelles conditions.S
Andreas Scholl
Arias for Senesino,
Musiques de Haendel, Porpora, Lotti, Albinoni, Scarlatti.
Ed. Decca.
L'air "Al lampo dell'armi" de Haendel extrait de Giulio Cesare,
vous saute littéralement à la figure. Andreas Scholl à la voix immaculée
pleine de finesse explose littéralement dans ce disque hommage au
fameux castrat du XVIIIe siècle, Francesco Bernardi dit Senesino, qui
fascina l'Europe entière et inspira les plus grands musiciens réunis
dans ce disque comme Albinoni ou Scarlatti entre autres mais surtout
Haendel qu'il fascina. Merveilleuse prestation soutenue par des
musiciens d'une remarquable efficacité et manifestement investis de la
même mission. Un CD remarquable qu'il est impossible de laisser. Je
l'écoute quasiment en boucle.
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Trattoria da Marisa
Fondamenta San Giobbe
Cannaregio 652b,
041 720211
Fermé dimanche & lundi.
Voilà une adresse incroyable que j'ai peu souvent communiquée. Elle fera fuir certains mais elle régalera (au propre comme au figuré) les amateurs de bonne vraie cuisine casalinga vénitienne. Ceux qui veulent de l'authentique et non du Mc Disney. La truculente Marisa (sur la photo en train de préparer ses légumes) est
bien connue des gondoliers et des fines bouches de Venise. On peut
passer devant sans remarquer ce petit restaurant. Pas de publicité ni
d'enseigne. Seules quelques tables au bord du canal signalent
l'établissement. Bons petits plats et une hospitalité de plus en plus
rare. C'est pratiquement toujours plein et les touristes peu nombreux (cela tient du miracle !).
On y propose un menu, mais chaque jour la carte est différente et il
faut se laisser entraîner par les suggestions de la serveuse. Les
tagliatelles au canard sont réputées, mais aussi mes gnocchis et le ragù,
cette sauce à la viande qui nappe si bien les spaghettis et prouve
qu'on peut les cuisiner autrement qu'à la bolognaise. Les charcuteries
sont de première qualité, comme les légumes. Même la viande est bonne,
ce qui est rare en Italie et particulièrement à Venise. Son boeuf
mironton à la vénitienne est à se rouler par terre. Quant au vin, il
coule à flots et je puis vous assurer que l'ambiance ne manque pas. Et
puis, pour parfaire le tout, l'addition n'est jamais salée. Il faut
compter en moyenne un peu moins de 20 euros par personne, pour un repas
complet.
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Enoteca Vino e Vini
Castello 3301, Fondamenta dei Furlani
Tél. : 041-5210184
Un magasin comme on aimerait en trouver
partout. Un choix incroyable de vins et un accueil empressé, jovial et
vraiment amical. Un lieu que je recommande vraiment malgré son succès
auprès des américains et des japonais. Ils ont d'excellentes grappa et de grands millésimes du veneto mais aussi des autres régions viticoles d'Italie. Tous les prix.