"Summertime" interprété par Bob Crosby et son orchestre. Une musique des années 50 pour accompagner ma rêverie sur cette lagune que j'aime tant. Je viens d'arriver à Marco Polo. 48 heures de dolce farniente dans ma ville. Ne pas résister à la tentation, parfois, cela a du bon.
Pietro est venu me chercher avec son bateau. Il joue du saxo dans une petite formation et fait le taxi depuis quinze ans maintenant après son père qui lui a laissé un bateau magnifique qui a transporté bien du monde et des célébrités. Aujourd'hui ce n'est que moi.
Il fait beau. L'air est pur, l'eau de la lagune est presque blanche tellement la lumière est dense. Voilà les premières maisons des Fondamente Nuove, le cantiere Soccol de mon ami Federico, le canal des Guglie qui passe devant la petite auberge des Biasin où j'ai commencé ma vie vénitienne il y a plus de 25 ans. L'ancienne ambassade de France où logeait le Président de Brosses, puis le Palais Labia, San Geremia, le Grand Canal, la Ca d'Oro, le Rialto et l'Accademia, le petit rio qui mène aux Zattere. Les jardins embaument.
La sirupeuse chanson "On the sunny side of the street" par Tommy Dorsey (ou est-ce Vaughn Monroe ?) nous accompagne. Il n'y a aucun autre bruit que celui du moteur au ralenti. Pietro est très attentif à ne pas remuer trop d'eau quand il circule dans les petits canaux ! Voilà la Toletta. Le pont, quelques marches, la ruelle, la maison. Quelques pas encore et ce sera la fraîcheur de mon chez moi vénitien. Les passants sont rares. Il est presque midi. Il fait déjà chaud. Les rideaux de toile sont tendus sur les vitrines de la librairie. Un japonais téléphone depuis la cabine.
Rosetta est là qui m'attend, les clés à la main. Le jardin est superbe. L'herbe qui vient d'être coupée, parfume toute la maison comme les glycines le font à Pâques. Un rayon de soleil pénètre dans le salon, faisant danser des milliers de grains de poussière échappés à la vigilance du chiffon de flanelle de la buona Rosetta. Un bouquet de fleurs siège sur la table du salon et je sais qu'il y a du vin blanc dans le frigo, des glaçons et des fruits bien mûrs comme je les aime. 48 heures de bonheur et de paix. Je vais ranger mes affaires, boire un thé, faire le tour de la maison et après m'être changé, j'irai me promener du côté des Zattere.
Un Gianduiotto chez Nico, une visite à mes amis encore à Venise et ce sera le temps de la passeggiata à Santa Margherita (une halte au Margaret Duchamps) puis à Santo Stefano, San Luca et Campo S Fantin pour me souvenir du bon vieux temps. Je terminerai certainement ma promenade à San Bartolomeo. Un œil à la vitrine de Bastianello, le bijoutier-antiquaire qui expose toujours des merveilles, sa vitrine comme un musée ouvert dans la rue.
Puis je dînerai à la Rosticerria que j'aime tant, à moins que je n'achète un risotto à l'encre avec des gambas grillées ou des gnocchis à la romaine que je ramènerai pour les déguster avec un verre de Soave bien frappé, dans le jardin, si les moustiques ont émigré vers l'intérieur de la lagune et les rives du Lido.
L'air "I'm getting sentimental about you" des Dorsey Brothers (autre chanson bien sirupeuse qui correspond à mon humeur vénitienne) me vient à l'esprit en défaisant mon sac. Rosetta est partie, profitant du bateau de Pietro qui va la déposer à la stazione. Elle a même mis un petit bouquet de fleurs du jardin sur ma table de nuit. 48 heures de rêve chez moi. Enfin.
Pietro est venu me chercher avec son bateau. Il joue du saxo dans une petite formation et fait le taxi depuis quinze ans maintenant après son père qui lui a laissé un bateau magnifique qui a transporté bien du monde et des célébrités. Aujourd'hui ce n'est que moi.
Il fait beau. L'air est pur, l'eau de la lagune est presque blanche tellement la lumière est dense. Voilà les premières maisons des Fondamente Nuove, le cantiere Soccol de mon ami Federico, le canal des Guglie qui passe devant la petite auberge des Biasin où j'ai commencé ma vie vénitienne il y a plus de 25 ans. L'ancienne ambassade de France où logeait le Président de Brosses, puis le Palais Labia, San Geremia, le Grand Canal, la Ca d'Oro, le Rialto et l'Accademia, le petit rio qui mène aux Zattere. Les jardins embaument.
La sirupeuse chanson "On the sunny side of the street" par Tommy Dorsey (ou est-ce Vaughn Monroe ?) nous accompagne. Il n'y a aucun autre bruit que celui du moteur au ralenti. Pietro est très attentif à ne pas remuer trop d'eau quand il circule dans les petits canaux ! Voilà la Toletta. Le pont, quelques marches, la ruelle, la maison. Quelques pas encore et ce sera la fraîcheur de mon chez moi vénitien. Les passants sont rares. Il est presque midi. Il fait déjà chaud. Les rideaux de toile sont tendus sur les vitrines de la librairie. Un japonais téléphone depuis la cabine.
Rosetta est là qui m'attend, les clés à la main. Le jardin est superbe. L'herbe qui vient d'être coupée, parfume toute la maison comme les glycines le font à Pâques. Un rayon de soleil pénètre dans le salon, faisant danser des milliers de grains de poussière échappés à la vigilance du chiffon de flanelle de la buona Rosetta. Un bouquet de fleurs siège sur la table du salon et je sais qu'il y a du vin blanc dans le frigo, des glaçons et des fruits bien mûrs comme je les aime. 48 heures de bonheur et de paix. Je vais ranger mes affaires, boire un thé, faire le tour de la maison et après m'être changé, j'irai me promener du côté des Zattere.
Un Gianduiotto chez Nico, une visite à mes amis encore à Venise et ce sera le temps de la passeggiata à Santa Margherita (une halte au Margaret Duchamps) puis à Santo Stefano, San Luca et Campo S Fantin pour me souvenir du bon vieux temps. Je terminerai certainement ma promenade à San Bartolomeo. Un œil à la vitrine de Bastianello, le bijoutier-antiquaire qui expose toujours des merveilles, sa vitrine comme un musée ouvert dans la rue.
Puis je dînerai à la Rosticerria que j'aime tant, à moins que je n'achète un risotto à l'encre avec des gambas grillées ou des gnocchis à la romaine que je ramènerai pour les déguster avec un verre de Soave bien frappé, dans le jardin, si les moustiques ont émigré vers l'intérieur de la lagune et les rives du Lido.
L'air "I'm getting sentimental about you" des Dorsey Brothers (autre chanson bien sirupeuse qui correspond à mon humeur vénitienne) me vient à l'esprit en défaisant mon sac. Rosetta est partie, profitant du bateau de Pietro qui va la déposer à la stazione. Elle a même mis un petit bouquet de fleurs du jardin sur ma table de nuit. 48 heures de rêve chez moi. Enfin.
posted by lorenzo at 01:16