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VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
26 septembre 2007
Clin d’œil à l'été qui s'enfuit
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La Giudecca cernée par le tourisme de luxe
Au moment
où s’ouvre à la Giudecca l’immense hôtel Hilton des Mulini Stucky, je me
suis dit qu’une petite promenade dans ce quartier si calme et si
agréable changerait un peu les lecteurs de Tramezzinimag. Combien
sommes-nous à débarquer sur cette île et, laissant les dizaines de
monuments et de chefs-d’œuvre croisés à chaque pas dans le centre
historique, savons y retrouver la tranquillité et l’authenticité de la
vraie Venise ? J'avoue que j'y vais peu et c'est dommage.
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Beaucoup de choses à y voir certes mais le plus simple est encore de s’y promener sans but. Visiter les trois églises du Redentore, des Zitelle et, ma préférée, la petite Sta Eufemia, essayer d’apercevoir les allées du jardin d’Eden et admirer les trois au quatre casinos qui existent encore dont celui de la marquise Rapazzini, (qui appartint au milieu du 18ème siècleau célèbre Giorgio Baffo, sénateur et magistrat de Venise, mais aussi poète érotique).
Quelques bars où les pâtisseries sont particulièrement bonnes à l’heure du café. Mais aussi l’inévitable Harry’s Dolce
beaucoup décrié mais que j’aime bien. Sa terrasse en face des Zattere,
le délicieux club Sandwich, les pâtisseries à se damner. Le thé y est
bon, le Bellini bien entendu excellent et les enfants ne sont pas
oubliés qui ont droit à une version sans alcool ! L’hiver, une seule
table est agréable : celle près de la vitrine qui permet de regarder le
canal de la Giudecca et l’autre rive…
La Giudecca. C’est là que Michel-Ange, exilé de Florence en 1529, vint se reposer dans la paix de l’ïle "per vivere solitario" se disant prêt à abandonner le monde. Et Alfred de Musset rêvait d’y vivre et d’y mourir… On y cultivait aussi les fruits de l’esprit : c’est non loin des Zitelle qu’Ermolano Barbaro
créa son académie philosophique, au numéro 10 de la fondamenta San
Giovanni. Une inscription sur la façade en rappelle l’existence… Un peu
plus loin, on peut voir les vestiges de la maison de campagne des
Princes Visconti de Milan, la fameuse "Rocca Bianca" qui abrita de nombreuses fêtes et où séjournèrent tout ce que la Renaissance a compté de célébrités.
Mais je m’éloigne de mon sujet avec ma sempiternelle gourmandise. En fait, je voulais tenter de vous décrire toute l’authenticité de la vie à la Giudecca. Et vous parler de l’association ARCI Giovani Luigi Nono et de la manifestation "Veci Zoghi in campo" (littéralement "jeux d'autrefois sur la place")
qu’elle organise depuis maintenant une dizaine d’années. L’idée est de
proposer aux enfants du quartier - et aux autres - de retrouver les jeux
en usage autrefois dans les rues de Venise. Je vous avais déjà parlé de
cet ouvrage sympathique qui énumère ces jeux de rue dans ce paradis des
enfants qu’est Venise, sans le danger des voitures (*).
Chaque année cette association invite donc les enfants à redécouvrir
les jeux de rues qui faisaient les délices de leurs parents ou de leurs
grands parents. Du temps où nos chères têtes blondes n’avaient pas la
triste habitude de s’abêtir devant la télévision ou les jeux vidéos.
Il y a derrière les Zitelle un énorme îlot de verdure que peu de vénitiens connaissent et qui n’a même pas de véritable nom. Giudecca 95 est sa seule dénomination. "Il giardino" pour les riverains. Face à la lagune, boisé, avec pour seul bâtiment la bibliothèque de quartier et un foyer de personnes âgées, c'est le poumon du quartier des Zitelle. L'association y montre depuis dix ans les Campanon, peta busa, cimbali, ara che vegno, l’omo nero : autant de jeux qui avaient leurs règles précises et qui sont pratiquement abandonnés aujourd’hui. Marco Bassi, l’initiateur de ces journées annuelles explique qu’en montrant aux enfants les jeux qui se pratiquaient encore il y a vingt ans dans les rues de Venise, l'association espère les convaincre à sortir de leurs habitudes télévisuelles. Même les parties de calcio organisées par les curés dans les cours des paroisses n’ont plus autant d’adeptes. Il y a toujours un feuilleton ou un show télévisé qui semble plus important.
Dans
ce jardin, les enfants trouvent par exemple des monceaux d’argile
qu’ils peuvent utiliser de mille manières. Les filles en font des plats
pour leurs poupées, les garçons des constructions éphémères… Peu à peu
les parties endiablées de ballon prisonnier ou de loup qui court font de
nouveaux adeptes. Grâce à cette initiative la municipalité installe un
peu partout des aires de jeux : Balançoires, toboggans, tourniquets,
bacs à sable sont maintenant à la disposition des enfants dans pleins
d’endroits imprévus pour leur plus grand bonheur. Et puis ce qui est
merveilleux dans ce genre d’action c’est que jeunes et anciens se
retrouvent et communiquent autrement. Les uns expliquent les jeux de
leur enfance, les autres en redemandent. C’est comme ça que Venise
résiste et que la vie perdure dans ces îlots de tranquillité que la vie
moderne ne détruit jamais tout à fait. Comme le soulignait Mario Mariuzzo :
"tous sont conscients que nous perdons peu à peu une part importante de notre histoire commune en oubliant nos usages et nos traditions. Se rappeler comment les petits vénitiens occupaient leurs loisirs quand il n’y avait ni jouets sophistiqués ni informatique ni télévision, c'est résister à la normalisation qui peu à peu risque de détruire la Venise des vénitiens".
Publié par
Lorenzo
à 12:47
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commentaires:
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A chaque séjour à Venise, je ne manque jamais d'aller à la Giudecca...
une autre Venise si différente du centre historique.. Ici pas ou si peu
de touristes (peut-être pour cela qu'Elton John y a élu domicile) mais
comme vous dites Lorenzo une Venise authentique... Côté canal de la
Giudecca, une vue sur la Sérénissime unique... et côté lagune... le
rêve....
Et j'y vais toujours en espérant que les grilles du "Jardin Eden" soient ouvertes... Hélas...je ne peux qu'imaginer ce qui se cache derrière les murs rose.... - 27 septembre, 2007
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Lili,
pour découvrir le jardin Eden, il est possible de lire "Un jardin à Venise", de Frédéric Eden, réédité en français en 2002 aux éditions du Serpent à plumes. Et puis, il y a Henri de Régnier... - 01 octobre, 2007
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