Connaissez-vous Marie-Josée Neuville
? Cette chanteuse des années 60, aux jolies nattes qui accompagnait sa
jolie voix de jeune fille de bonne famille, en grattant sur sa guitare ?
Je me souviens de ma mère qui nous chantait ses chansons. Le refrain de
l'une d'entre elles disait :
"Et les vieux, qui nous aiment bien ont reconnu, fort tristement,
c'était pareil de notre temps, c'était pareil de notre temps".
Cela m'a semblé coller à cette image des années 30 qu'un
lecteur vient de m'envoyer. Certes le paquebot est moins grand que les
mastodontes qui remontent le canal de la Giudecca de nos jours et le
tirant-d'eau moins nocif pour l'écosystème, mais le mal est déjà là : le
progrès technique est-il compatible avec la pérennisation des trésors
du passé dont Venise est l'un des meilleurs sanctuaire ? La réponse est
compliquée et nombre d'arguments opposés se tiennent. En tout cas, ce
qui est simple c'est que l'opposition des vénitiens à la venue de
bateaux gigantesques dans les eaux de la lagune mérite d'être soutenue
et relayée !
En tout cas, au-delà de la polémique, cette image en noir et blanc
est aujourd'hui pleine de poésie. Quatre-vingts ans plutôt, elle choquait autant
qu'elle attirait. Déjà...