26 septembre 2009

T.S. Eliot, à la mémoire d'un grand poète

Quand il rencontra son compatriote Henry James à Venise, le jeune écrivain sorti de Harvard, né dans le Missouri le 25 septembre 1888, ne pouvait imaginer qu'il recevrait un jour le Prix Nobel de littérature, ni qu'il deviendrait tellement britannique, qu'au moment où on célèbre son anniversaire (121 ans et pas une année de purgatoire depuis sa mort en 1965), beaucoup d'anglais médusés découvrent étonnés qu'il était né américain. Ce grand poète, ami d'Alain-Fournier, Jules laforgue, Yeats, James Joyce, Virginia Woolf, William Austen, Scott Fitzgerarld et tant d'autres, reste trop méconnu du grand public en France. Il est vrai que son œuvre peut parfois paraître difficile. Pourtant qui sait que c'est à partir de son livre pour enfants « Old Passum's book of practical cats » qu'est née la célébrissime comédie musicale Cats qui n'en finit pas d'attirer les foules de Broadway et du West End ! Ce « classique, royaliste et anglo-catholique » était l'ami d'Ezra Pound. Ses positions parfois rigides et très conservatrices lui ont valu des accusations d'antisémitisme dont il chercha toute sa vie à se défaire. Comme le dit un jour un théologien londonien : « Peut-on s'affirmer fondamentalement chrétien et être antisémite ? Cela ne se peut sinon comment regarder le visage du Christ en agonie, juif parmi les juifs, et continuer de l'aimer et de le suivre ? ». 
 
Il aimait trop la liberté et les arts pour être tenté par le totalitarisme. En 1949, le congrès international du Pen Club qui eut lieu à Venise le dédouane pourtant de ces allégations. Chrétien engagé, il dérangeait l'intelligentsia issue de la résistance obnubilée par le communisme perçu alors comme libératrice et garante de la liberté (!!!). Il existe une excellente biographie (en français), parue il y a quelques années, que je vous recommande : « T.S. Eliot ou le monde en poussières » par Stéphane Giocanti (Éditions Lattès).

 

1 commentaire:

J F F a dit…

Très intéressant, bon esprit,

Merci