10 septembre 2012

E finità la Mostra... Qui s'en est rendu compte ?

Peu d'éclat décidément dans cette 69e Mostra du cinéma. Les derniers projecteurs éteints, le tapis rouge enlevé, il ne restera pas grand chose de ce cru médiocre. Est-ce la faute au temps ? à la crise ? au monde qui change trop vite pour le doyen des festivals de cinéma. Le cœur semble avoir manqué aux festivaliers, même si les médias nous ont inondé de photographies de stars tous sourires et que les échos de certaines projections laissèrent à penser qu'il y avait du bon, du vraiment très bon. 

Mais ne soyons pas grincheux. La période est morose certes, mais l'espoir d'une sortie prochaine de la crise voire l'imminence d'un sursaut d'inventivité et de créativité dans tous les domaines ne doivent pas être exclues. L'homme a toujours été capable du meilleur autant que du pire. Et puis il y a eu de bonnes choses au Lido durant ce festival. Beaucoup d'artistes avaient répondu présent et le cinéma français était là, comme toujours, moins vif et ardent que dans les années 80, mais l'industrie cinématographique française tient son rang avec des acteurs vieillissants mais toujours valeurs sûres, même si cela n'a plus rien à voir avec la grande période Unifrance avec Daniel Toscan du Plantier et Jack Lang !

Le Lion d'Or décerné au sud-coréen Kim Ki-Duk est un bon choix. Le réalisateur du magnifique «Printemps, été, automne, hiver... et printemps» a présenté à la Mostra son magnifique « Pietà » qui a été très bien reçu par le public. A Venise, en dépit de la peopolisation de la manifestation, le public lambda qui peut voir les films pratiquement en même temps que les invités, les journalistes et le jury, se trompe rarement dans ses choix. Film dur que ce Lion d'Or 2012, histoire passionnelle d'amour et de vengeance filmé avec une grande maîtrise et beaucoup d'inventivité. Le coréen avait déjà reçu un lion d'argent en 2004, pour «Locataires», un autre très beau long-métrage. Mais le film qui a marqué les esprits restera «The Master» de Hoffman.

La venue de Gérard Depardieu pour le film «L'homme qui rit», m'a rappelé cette Mostra où Maurice Pialat présentait «Police». L'acteur était venu en compagnie de son fils Guillaume, à peine âgé de quinze ans, aujourd'hui disparu hélas.


Pour ceux qui ne seraient pas au courant du palmarès, parmi les 18 films en compétition, le jury, présidé par Michael Mann, a décerné les prix suivants :
  • Le Lion d'Or : Pieta, du réalisateur sud-coréen Kim Ki-Duk.
  • Le Lon d'Argent du Meilleur Réalisateur : Paul Thomas Hoffman pour son film The Master.
  • Prix du Meilleur Scénario : Olivier Assayas avec le film  Après-Mai.
  • La Coupe Volpi du Meilleur Acteur : ex-aequo Joaquin Phoenix et Philip Seymor Hoffman, pour leur rôle respectif dans The Master.
  • La Coupe Volpi de la Meilleure Actrice : Hadas Yaron pour Fill the Void.
  • Prix spécial du Jury : Ulrich Seidl pour Paradis : Amour.
  • Prix Marcello Mastroianni du Meilleur Espoir : Fabrizio Falco pour ses rôles dans La Bella Addormentata de Marco Bellochio et E' Stato il Figlio.
  • Prix de la Meilleure Composition technique : Daniele Cipri avec Mon père va me tuer.