Les Studios Disney l'avaient annoncé à grand renfort médiatique dès 2004 ce "Casanova". Une méga production Touchstone confiée à Lasse Hallström, avec un casting brillant et bien choisi. Mais la montagne a accouché d'une souris et le DVD est dans les bacs depuis moins de temps qu'il n'en faut pour réserver un billet au cinéma du coin. Qu'en est-il vraiment ?
Bon vous l'aurez compris, j'ai enfin visionné ce film et je peux maintenant en parler. Non ce n'est pas un flop, certainement pas non plus un titre qui restera dans les mémoires. En fait c'est un bon petit film très divertissant, une gentille histoire d'amour avec des moments très drôles et des scènes remuantes, tout ce qu'il faut pour un moment de plaisir en famille. Les acteurs ne sont pas mauvais, l'histoire assez bien trouvée bien qu'invraisemblable.
Mais ce qui me fait vous parler aujourd'hui de ce film, c'est bien sur parce que Venise y a une place prépondérante. En fait, à bien y penser, c'est Venise qui emporte le meilleur morceau dans ce méli-mélo hollywoodien. Car le réalisateur a insisté pour que tout soit tourné sur place, en décor naturel pour les extérieurs comme pour les scènes se déroulant dans les palais. C'est ainsi que Casanova fuit les gardes de l'inquisition à travers les couloirs du vrai couvent de la Pietà où il fut, disons, assez souvent aperçu. L'interrogatoire et le procès du séducteur numéro 1 se déroulent dans la salle même ou quelques siècles plus tôt Giacomo Casanova le vrai comparut devant le Tribunal...
Rien à redire non plus sur les costumes, les perruques, les coiffures et les parures des dames, les barques, les chalands et les gondoles, rien non plus à redire sur la décoration des appartements sinon quelques libertés prises avec les siècles (on voit à un moment dans un salon totalement XVIIIe une table à thé totalement XIXe).
Il y a toujours des erreurs grossières dans ce genre de film, mais cette fois-ci, elles sont rares et passent car l'authenticité du décor étouffe les quelques oublis. Je pense à une scène ou Casanova suit la belle Francesca croyant qu'elle se rend chez un amant secret. Elle passe au-dessus d'un passage (situé près de S.Giovanni e Paolo en vérité - à deux pas du palais où logeait sa mère, sur le Fondamente Nuove - est-ce un clin d'oeil voulu ou le hasard des repérages ?), la fenêtre de la galerie où la belle jeune femme passe est certes habillée de vitraux en cul de bouteille mais elle est aussi hélas encadrée par deux magnifiques volets métalliques, peints en vert bouteille, comme il y en partout à Venise depuis les années 60. C'est absurde mais ça passe.
Les vues du Grand Canal aussi passent très bien. Pourtant on y voit des bâtiments qui n'existaient pas à l'époque de Casanova... Cela n'a guère d'importance. Les scènes du bal, de la foule dans les rues ou sur la Piazzetta pour le carnaval, tout est parfaitement plausible. Ce n'est pas un hasard quand on lit au générique le nom de Danilo Reato, qui a été le conseiller historique du film.
Le DVD dans sa partie bonus présente d'ailleurs le making-off du film à Venise expliquant la part fondamentale de la ville dans l'esprit du metteur en scène. C'est ce qui restera avec l'excellente illustration musicale. Musique ancienne et baroque pour l'essentiel, revue mais toujours traitée avec beaucoup de fidélité. C'est tout neuf, mais ça passe. Regardez-le, c'est un agréable petit film. Et puis, dernière chose, en dépit de quelques détails presque scabreux, de dialogues parfois assez "pointus" oserai-je dire, les enfants peuvent le voir sans les faire ricaner de gêne ni faire rougir leurs parents.
Le DVD dans sa partie bonus présente d'ailleurs le making-off du film à Venise expliquant la part fondamentale de la ville dans l'esprit du metteur en scène. C'est ce qui restera avec l'excellente illustration musicale. Musique ancienne et baroque pour l'essentiel, revue mais toujours traitée avec beaucoup de fidélité. C'est tout neuf, mais ça passe. Regardez-le, c'est un agréable petit film. Et puis, dernière chose, en dépit de quelques détails presque scabreux, de dialogues parfois assez "pointus" oserai-je dire, les enfants peuvent le voir sans les faire ricaner de gêne ni faire rougir leurs parents.