08 juillet 2017

COUPS DE CŒUR (HORS-SÉRIE 35) : "Vedro con mio diletto" interprété par Jakub Józef Orliński, Vivaldi chanté comme en rêve...


c'était ce matin dans l'atmosphère unique, à la fois détendue et très concentrée d'une émission de France Musique, en direct et en public depuis Aix en Provence, sous la férule de l'inénarrable Patrick Lodéon, le jeune contre-ténor en bermuda se nomme Jakub Józef Orliński. il est accompagné par le tout aussi jeune et brillant pianiste Alphone Cemin. Un moment de pur bonheur partagé comme entre amis. Grande émotion. Le jeune polonais, solaire et passionné est l'un des cinq Lauréats HSBC de l'Académie 2017 du Festival. 

Une découverte émouvante que cette nouvelle voix dont on m'avait parlé à Venise, mais que je n'avais jamais eu le bonheur d'entendre da vivo. Une fois encore l'Académie va au-delà de l'attente de son public et c'est une grande joie que de sentir cette complicité qui lie ces jeunes musiciens et se transmet au public du festival. que cela est bon et doux dans ce monde de barbares. 
Józef Orliński est en train de se frayer de manière fracassante une place de tout premier rang  sur la scène internationale. Avec un timbre superbe et percutant, une maîtrise stylistique irréprochable et une présence scénique à couper le souffle, ce jeune artiste humble et très simple s'excuse presque d'avoir autant de talent et de facilités. C'est un bosseur, un passionné et un pur et nous n'avons pas fini d'entendre parler de lui. 
Je n'ai pas été autant ému dans ce répertoire depuis James Bowman. est promis à un avenir glorieux. Hâte de l'entendre de nouveau. Il sera à Paris en janvier prochain avant une tournée en Espagne, en Angleterre et à New York. Ne pas le manquer !

07 juillet 2017

Les Tramezzini sur Europe I avec TraMeZziniMag, c'était en 2014

 
Un podcast retrouvé du temps où votre serviteur s'habillait en fixeur pour les journalistes des radios francophones. Ces petits moments, toujours très courts, ont fait beaucoup pour la notoriété du blog et, sans fausse modestie, cela a ouvert la voie à d'autres qui ont pris le relais pour les télévisions surtout, en aiguillant nos amis des médias, vers une autre vision de Venise. 

Ce qui faisait dire à un éminent chroniqueur, avant TraMeZziniMag, il y avait la Venise des gondoles, des pigeons et de l'effondrement, depuis il y a la vie quotidienne, les lieux méconnus de la Venise mineure. Je crois que nous pouvons être fiers d'avoir permis que se répande une image de la Venise du XXIe siècle, des dangers qui la guette, et que soit relayés le combat de ses habitants pour la sauvegarde de leur ville. Bon, il y a encore beaucoup de travail, mais je suis certain que les journalistes dans leur ensemble savent vraiment de quoi il faut parler quand se prépare une émission sur la Sérénissime. 

Mais je me demande tout de même parfois s'il ne faudrait pas organiser plusieurs fois dans l'année des visites hors-champs réservés à la presse avec quelques leçons de prononciation, quelques virées dans les bars et les restaurants où nous nous retrouvons et leur fournir des fiches sur les différentes thématiques susceptibles de plaire aux producteurs. Un moyen simple d'aider Venise. 

Et pourquoi pas un cours sur la Venise d'hier et celle d'aujourd'hui dans les écoles de journalisme ? Si intéressés, prière de contacter TraMeZziniMag !
Pour réécouter le podcast de l'émission, cliquer : ICI

01 juillet 2017

La Véritable Venise. Journal juillet 2016 (extraits)

© Benefica Biribiri, Venezia 2016
Avez-vous jamais ressenti cette emprise des sens qui soudain surgit et nous inonde en un instant de pensées biscornues et terrifiantes ? Plus rien n'est clair dans notre esprit et pourtant, derrière ce  fatras d'idées et d'images un peu floues qui nous  envahit, une grande lumière demeure, prête à jaillir. On ne la sent que peu à peu, prémices d'un renouveau de la joie après les fureurs de la tempête. Quand les éclairs jaillissent de partout et font trembler la terre, que la pluie tombe drue poussée dans tous les sens par le vent furieux, on aperçoit toujours quelques tâches discrètes de bleu  entre les nuages, puis soudain  tout redevient clair et lumineux ; le grondement de l'orage laisse la place aux oiseaux qui s'égaient ; l'horizon délavé s'encadre d'un arc en ciel somptueux... C'est cette image qui m'est venue l'autre jour au détour d'un campo éloigné du parcours des hordes.  

J'avais fui cette foule que j'essaie de ne pas condamner et qui autant que vous ou moi, a le droit d'être ici, mais j'avais terriblement besoin de calme. Revenu depuis peu, je retrouvais la ville écrasée par une chaleur étouffante comme en août. J'avais du mal à reprendre mes marques. Était-ce le souvenir encore proche d'une série de déconvenues et d'ennuis difficiles à gérer en France ? Je ne me sentais pas bien. Pourtant tout aurait dû soigner ma peine et effacer ma tristesse. Mon statut de résident était enfin validé J'avais deux mois devant moi à Venise, l'appartement de Sant'Angelo m'attendait tel que je l'avais laissé et j'allais revoir bon nombre des contacts connus à l'occasion du reportage pour la radio suisse (Voir ICI). Huit longues semaines à partager entre le farniente et l'écriture...  Je ne suis pas du genre insatisfait. Un rien me rend heureux et aucun de mes chagrins ne dure vraiment. On parle aujourd'hui d'une forte propension à la résilience. Pour moi, c'est simplement de foi dont il s'agit et donc de confiance. Mais là, rien n'y faisait.

Tout est parti de cette longue conversation avec un ami vénitien, la première de ce séjour. Le vin était bon et les ciccheti délicieux. Nous avons parlé de la Véritable Venise. Je venais de passer en revue tout ce qui à mes yeux montrait un renouveau proche et je lui détaillais toutes les initiatives qui allaient dans le sens d'une reprise en main de leur destin par les vénitiens. Il me répondit en dialecte, avec un mélange de colère et de chagrin, que tout cela n'était qu'illusion. Don Quichotte contre les moulins et le compte-à-rebours depuis longtemps enclenché. La véritable Venise... Pour moi l'excellent travail des associations et des individus pour changer le destin de la ville montrait bien que tout était en train de changer. Pour lui, on assistait "à l'enlisement définitif et la mort de la Sérénissime n'était plus qu'une question d'années. Peut-être même est-elle déjà morte cliniquement" me dit-il en me resservant un verre de ce Soave merveilleux qu'il m'a fait découvrir quelques années auparavant.

"D'un côté certes, tout est réuni pour que les choses changent en mieux. l'argent est là, la menace aussi et le bon sens, la colère du peuple, l'effarement des gens de bien qui appréhendent autre chose que la tentation de faire facilement du schei ! (le fric en vénitien). Ils n'hésitent plus à agir et résister face à des édiles corrompus ou sots (il a employé un terme beaucoup plus imagé). Certains craignent pour leur vie et ne se déplacent plus qu'entourés par des gardes du corps comme dans un film de gangsters des années 50 (nous ne nommerons personne mais les lecteurs vénitiens de TraMeZziniMag et les Fous de Venise qui vivent ici ou fréquentent régulièrement la cité des Doges sauront de qui mon vieil ami voulait parler), Sauf que dans la réalité quotidienne, la réalité vraie, le scénario est minable [...] Une poignée de privilégiés auto-célébrés bloque toute évolution - malgré tout ce qui peut se dire au Quirinale ou au Palais Chigi - et dispose encore de réseaux alléchés par les cadeaux et autres générosités que ces messieurs et ces dames savent dispenser généreusement et toujours au bon moment, toujours à bon escient... Bref, la corruption à Venise et la bêtise - son meilleur allié - des mafieux de tout poils qui veulent que rien ne change mêlées au désir de certaines élites locales de rester entre soi suscitent des solidarités mal placées qui bloquent tout toujours et partout..."  


Même en relativisant ses propos et en faisant la part des choses, le constat de mon vieil ami est tristement vrai : "Lo sai benissimo," me lança-t-il sur le chemin du retour, "Venise est officiellement la ville d'Italie où vivre coûte le plus, presque un point ! (0,6% pour être précis). La ville se vide tous les jours de ses habitants les moins fortunés, ceux qui n'ont pas la chance d'être propriétaires et même, depuis quelques temps, ceux qui le sont aussi tant il devient difficile de vivre au quotidien dans le centre historique. Ainsi les plus âgés encore valides, les jeunes ménages avec des enfants s'en vont même s'ils y travaillent. Pour la première fois, il y avait des places libres dans les crèches à la dernière rentrée et certaines classes des écoles sont loin d'être remplies, on en ferme aussi dans certains quartiers... Tout est plus cher que sur la Terraferma, les services nécessaires à la vie quotidienne se font de plus en plus rares... Tu dois faire des kilomètres pour trouver un boulanger ou un cordonnier ! L'invasion permanente des touristes, l'arrivée des chinois venus blanchir l'argent des mafias d'Asie et d'ailleurs, l'inaction des pouvoirs publics, tout concourt au désastre [...] Paradoxalement, les plus nantis se retrouvent aussi avec des difficultés quand ils veulent vendre leurs maisons. A plus de 10.000 euros le mètre carré sur le Grand Canal, va trouver un repreneur sauf à ce que le palazzo soit somptueux et chargé d'histoire et puisse être transformé en hôtel de luxe ! On dit que Johny Depp, qui aurait besoin de liquidité, ne parvient toujours pas à vendre son palais Donà, pourtant un petit bijou ! Ce sont les acheteurs désormais qui font les prix, autre exemple qui prouve que Venise n'appartient déjà plus aux vénitiens ! Il fulminait.

Mon ami, dont l'allure distinguée et la haute taille contrastent avec les gesticulations qui accompagnent ses propos m'énonçait tout cela avec une vois de stentor. Il laissa peu à peu tomber sa colère et ses yeux se firent tristes. Nous avons croisé peu de vénitiens, surtout des étrangers qui nous dévisageaient avec perplexité. 
"Demande donc aux agences qui s'en rongent les ongles ! Le marché immobilier ne présente une image dynamique que par le fait que certains immeubles qui appartiennent à la Ville ou à la Région ont trouvé preneurs. Toujours des institutions ou de riches fondations. Cela dope les chiffres mais la réalité vraie montre un marché moribond. Seul le produit exceptionnel finit par trouver acquéreur. Combien de maisons vides, tu as vu le nombre de volets fermés et de rideaux baissés. Il y en a de plus en plus. Le désert cette ville. Impossible de trouver à l'achat un bien en dessous de 4500€ le m² ! Si cela continue encore à ce rythme  dans les prochaines années, il n'y aura plus de marché immobilier à Venise. Même de grandes compagnies hôtelières vendent leurs biens ici, comme Hilton qui a mis les Mulini Stucky en vente ! Ah oui, tu as raison, le monde change à Venise mais pas en bien, pas en bien !"

Comme les touristes croisés quelques minutes auparavant, c'est rempli de  perplexité que j'ai quitté mon vieil ami au seuil de sa maison. Rempli de doutes aussi. Situation est-elle grave au point que rien ne puisse être entrepris pour renverser la tendance ? Est-il vraiment trop tard et la chute inéluctable ? Venise a toujours su rebondir et je passe ma vie à répandre l'idée-force qui est comme le générique de TraMeZziniMag : Venise est depuis toujours un laboratoire d'innovations et d'inventivité qui peut servir au reste du monde ! Je veux continuer d'y croire et contribuer, modestement, avec mes pauvres moyens  à ce renouveau. La part du colibri n'est-ce pas. Pourtant cette discussion m'a réellement ébranlé. La Véritable Venise, c'est le nom auquel j'avais pensé pour une des futures collections de la jeune maison d'édition. Publier des textes courts, inédits ou déjà parus en Italie et ailleurs, sur la Venise des vénitiens, qu'ils soient de sang, de souche ou de branche. Mais si tout ce qu'a décrit mon ami et que reprennent de plus en plus souvent les médias, est vrai et que rien n'est entrepris, cette collection ne sera-t-elle pas plutôt un ensemble de récits archéologiques, In Memoriam ? 

En me promenant chaque jour dans cette Venise que j'aime depuis toujours, je sens bien que quelque chose ne va plus vraiment. La Véritable Venise où je suis chaque jour est tellement différente de ce qu'elle fut il y a quelques années encore. Période bizarre où tout semble rester comme avant mais où beaucoup de choses disparaissent, avec des situations qui s'enveniment ou régressent ; où les initiatives les plus inventives et prometteuses  sont interrompues ou combattues ; où plus personne ne semble croire à un futur viable et soutenable. Faut-il se résoudre à baisser les bras et remettre les clés à Disney, aux mafias chinoises ou à d'autres pire encore. Tout semble se mêler pour étouffer mon enthousiasme et tiédir ma foi : les quatre kilomètres de bouchon aujourd'hui sur le pont de la Liberté et la Piazzale Roma prise d'assaut par les autocars et les voitures des touristes, l'ultimatum de l'Unesco qui promet de retirer la Sérénissime du Patrimoine de l'Humanité si une véritable réflexion et des propositions sérieuses assorties d'effet ne sont pas engagées avant février prochain... Register écrivaient mes ancêtres huguenots sur les parois de la Tour de Constance où Louis XIV les avait fait enfermer. Register ai-je envie de crier aux vénitiens de tous âges. 

C'est ce mot qui m'est venu à l'esprit quand j'ai entendu ces jeunes voix qu'accompagnaient plusieurs instruments.  Les murs des immeubles du campiello San Cassiano renvoyaient joliment cette musique joyeuse. Les campi de Venise ont souvent une acoustique très chaude.  L'absence de ce fonds sonore mêlant bruits de moteurs automobiles et klaxons qui  étouffe tous les autres sons dans les villes modernes permet que se déploie sans décibels superflus et dérangeants la musique en Live. Cet agréable moment fut mon arc-en-ciel après l'orage et la tempête. Un signe d'espoir jailli au détour du chemin. Les jeunes gens qui donnaient cette aubade a l'aperto sont tous vénitiens. Le public présent l'était aussi en majorité. Quelques touristes égarés s'étaient arrêtés. Puissent-ils avoir ainsi pris la mesure de La Véritable Venise ! 
(Journal de Venise, 17/07/2016)

© Benefica Biribiri, Venezia 2016.

22 juin 2017

Petits riens vénitiens

Je devais y arriver en début de la semaine. Les bagages attendaient d'être bouclés, un sac pour les livres et les carnets, avec un peu de place pour le thé et les biscuits sans lesquels je ne pars jamais, ma boîte de tabac et mes pipes favorites. Le panier du chat bien ouvert dans l'entrée pour que Mitsou s'habitue à l'idée du départ... Puis, déconvenue, empêchement : d'inénarrables impératifs m'éclatent à la figure... Plus question de Venise pour le moment. Il fut un temps où cela m'aurait anéanti. Repousser une fois encore mon retour... Les grosses chaleurs que nous connaissons depuis quelques jours et l'idée d'un voyage difficile atténuent mon dépit. Ce sera pour plus tard. 


Pendant que j'écris ces lignes, mon amie Catherine se promène du côté des Santi Apostoli, attendant que Gabriele sorte de sa réunion avec l'équipe du Giorgione. Elle s'installera certainement dans le salon ou au bar de l'hôtel, ou peut-être dans l'atrium ou le bassin (les dépliants parlent de la piscine) pour se rafraîchir avec una spremuta. Elle doit laisser à Gabriele les clés de l’appartement. Une autre amie, de passage à Venise avec son mari, passera un moment sous la tonnelle du Caffè Paradiso avant que de poursuivre leur visite de la Biennale. Quels pavillons auront leur suffrage ? Dimanche, nous étions tous deux d'astreinte, présidant chacun un bureau de vote. Elle en tant que maire-adjoint, moi en tant que bénévole habitué depuis quinze ans. 

Je lui ai demandé de boire un verre de prosecco en pensant à moi qui aurait dû être sur place pour les promener en barque sur les rii de la Sérénissime ou, si le temps n'était pas trop chaud, sur les eaux de la lagune, là où on ne mène jamais les touristes. Il y a aussi ces deux étudiants lecteurs de TraMeZziniMag depuis un exposé qu'ils réalisèrent au lycée après avoir lu en détail le blog et qui sont comme des amis bien que nous ne nous soyons encore jamais rencontrés ni à Venise ni en France. Ces garçons ont développé - j'assume ma part de responsabilité - une passion pour Venise et par ricochet pour tout ce qui est italien au point que cet amour a décidé de leur cursus. L'un est historien d'art aujourd'hui en doctorat et son acolyte spécialiste de l'histoire et de la littérature italiennes ! Leurs amies doivent les rejoindre samedi. Je sais qu'ils mettent leurs pas sur les miens et j'en suis flatté. 

Je pense aussi à une autre personne qui m'est chère mais que les tensions et les excès de ces derniers mois ont éloigné au point qu'elle a souhaité ne plus figurer sur la liste des Amis de TraMeZziniMag pour des raisons d'orientation politique. déjà, il y a des années, nous nous étions chamaillé autour du formidable petit ouvrage du regretté Stéphane Hessel. Notre goût commun pour la Sérénissime n'aura pas été assez fort pour éviter cette rupture surprenante mais ces derniers temps furent pesants pour les relations personnelles et combien de gens se sont farouchement opposés.

© Catherine Hédouin - 2017

A Venise, le référendum a été fédérateur. Plus de 97% des suffrages exprimés ont envoyé un coup de semonce à ceux qui s'entêtent à vouloir prendre des risques terribles au nom du sempiternel appât du gain. Le référendum n'avait seulement que valeur consultative mais les résultats sont un ne peut plus clairs et la classe politique locale comme le gouvernement italien devront en tenir compte. Dieu que la démocratie est joyeuse, je ne me lasserai jamais de le clamer, de le chanter, de le danser ! Aujourd'hui à midi Jean Clair s'entretenait avec Roger de Montebello, au Musée Correr, dans le cadre de son exposition que j'ai hâte de découvrir. L'échange auquel je devais assister si seulement j'avais pu partir, a dû être passionnant. Je reviendrai sur cette exposition lorsque je serai à Venise sur place. J'aime la peinture de Roger. Je l'ai vue évoluer année après année et découvrir ses portraits m'intéresse vraiment. Ce que j'en ai vu m'a plu mais il ne s'agissait que des photos, pas de la confrontation physique avec la peinture, avec ce qui en émane et qui jaillit dans l'espace quand on la contemple. Vite, vite, j'ai hâte ! 

Le train jusqu'à Paris, puis le changement de gare avec le chauffeur affable qu'agaceraient les odeurs du panier-cage dans lequel le pauvre chat se serait oublié, dans l'énervement, puis l'attente au milieu de la foule attablée aux terrasses du Train Bleu et l'embarquement, sans qu'un employé de la compagnie ne prenne la peine de se charger de monter les bagages. L'installation dans notre cabine, où la ventilation fonctionnerait mal et dont les vitres n'auraient pas été nettoyées.  Mais qu'importe, l'idée même du voyage et du voyage vers Venise est toujours une fête. les rites du wagon-lit ; Le livre choisi pour accompagner l'esprit jusqu'à ce que le sommeil l'emporte. Le rythme lancinant du train, les bruits qu'on distingue à peine, feutrés qui accompagnent la douce rêverie... L'esprit du voyageur, le temps passé entre le point de départ et l'arrivée, une aventure. L'occasion de se retrouver avec soi, dans la tranquillité d'une nuit paisible... C'est lors d'un de mes voyages dans un train de  nuit que m'est venue l'idée de cette collection que je prépare pour le lancement de ce beau projet dont nous reparlerons : les Éditions TraMeZziniMag.