26 août 2018

La lettre reçue



"Mi sono innamorato di te" chante Luigi Tenco à la radio ce matin. Avec cette lettre reçue hier qui traîne sur la table, l'odeur du café et des brioches dans la cuisine, le vent qui souffle derrière les fenêtres closes, le ciel gris qui recouvre la ville, cette voix me ramène loin dans le temps ; dans ces années 80 où je vivais ici mes années d'étudiant sans projet précis, sans savoir que faire ni quoi choisir. Je me revois assis à mon bureau, calle Navarro, la fenêtre rendue presque opaque par les gouttes d'une pluie comme aujourd'hui, dense, rendue sauvage par la force du vent. Se superpose aussi l'image du jeune homme indécis et un peu confus devant la cheminée du petit appartement de la Fondamenta Coletti, à San Gerolamo. Les lambris et le tapis ancien qui donnaient à ces lieux un petit air de chalet alpin, la photo de cette fille que je ne cessais de fuir et vers qui pourtant je revenais sans cesse, le jour quand je m'interrogeais sur les choix qu'il me faudrait bien finir par faire, la nuit dans mes rêves dont elle faisait toujours partie. L'avenir m'effarait. 

J'avais déjà l'intuition qu'il ne serait pas comme je l'imaginais. Je sentais que rien plus jamais ne pourrait être comme avant. Ce n'était pas cette perspective qui me terrorisait mais l'idée que peut-être toutes ces années durant, je m'étais fourvoyé en refusant de me préparer à devenir un homme, à rentrer dans le rang et que mon adolescence sans révolte ne fut qu'une suite de moments paisibles et heureux, sans aucun contrainte, sans angoisse ni peurs. Il y a aussi l'image très claire de ces après-midis de fin d'été où ivres de soleil et de mer, nous étions soudain surpris par les premiers gros orages qui annoncent ici la fin de l'été, ciels noirs et nuages bas qui recouvrent en quelques instants la ville, rendent l'eau de la lagune d'un vert sombre, avec la pluie et le vent qui chassent les passants. Ma chambre calle dell'Aseo, près du Ghetto, et ses deux fenêtres basses sur le jardin, le poêle qui ronronne, la voix de Luigi Tenco... Et parfois, souvent, la nostalgie de tous ceux que j'avais laissé en venant ici, poussé par cet impérieux désir qui m'avait tout fait quitter pour vivre ici. 

Et puis il y eut la rencontre avec Luisa... Cette longue promenade sous la pluie, son rire, notre course à travers la ville pour rentrer chez moi nous sécher et prendre un thé bouillant... Une évidence nouvelle qui effaçait toutes les autres. puis son départ. L'absence qui ramena mes démons, mes doutes, ma confusion. J'ai retrouvé cela bien des fois dans des livres et des films. rares sont ceux qui disent ce qu'il advient du héros pris dans les filets du doute et de la peur de grandir. Cela aurait pu aider alors. Ne pas avoir à choisir. Savoir, spontanément, la porte qu'il faut refermer, celle qu'il faut ouvrir. Aller son chemin, sans regret. Spontanément. Après son départ, dévasté je retournais en France quelques semaines pour tenter d'y puiser parmi les miens du réconfort et les distractions qui m'auraient permis d'oublier. A mon retour, plusieurs lettres de Luisa m'attendaient, un livre, des photos aujourd'hui égarées. Et la vie me reprit et la joie d'aller simplement vers demain, conscient du privilège et du bonheur qu'il y a çà vivre ici.

C'est Ornella Vanoni qui chante Dettagli maintenant à la radio. Une réponse aux paroles de Luigi Tenco. Même mélancolie, mais sans dépit, sans tristesse. juste la vie qui va. Et c'est bien. Cette chanson comme pour me rappeler que toutes ces années sont derrière moi.  Années d'apprentissage, elles ont fait celui que je suis devenu. Peut-être - certainement même - étais-je déjà, ai-je toujours été celui-là. Alors tout est bien. Apaisé. Tranquille. Mais parfois, un air d'autrefois qu'on entend par hasard nous est comme un rappel de celui que nous fûmes et que nous aurions pu être davantage... Il faut alors sourire à ces images qui nous reviennent en mémoire, à ces êtres qui ont quitté notre vie, au temps perdu qu'on ne peut rattraper...  

25 août 2018

Revenir est toujours une joie


"Venezia è un adolescente delle bellisime carne dorate"
Mario Stefani

Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas absenté autant. En général, je ne reste jamais loin de Venise. Je ne peux pas. L'éloignement m'est toujours une souffrance. La cité des doges occupe mes pensées, à peine revenu, je ne songe qu'à repartir. Tout me ramène depuis toujours en pensée vers elle. Achaque instant son image peut surgir, il suffit d'une cloche qui sonne, une musique, une lumière, un objet,pour que surgisse mon désir d'elle. Un besoin plutôt...

Jusqu'à mes promenades dans les venelles médiévales de la charmante petite ville (heureusement encore boudée par les touristes) où je suis très souvent.  J'y retrouve la même atmosphère particulière que dans les rues de la Sérénissime, dans ses quartiers excentrés où les hordes ne passent jamais. Bref, je suis resté bien trop longtemps éloigné - depuis mai ! - et je ne devrais pas. Le manque était devenu intenable, d'autant que je sais bien qu'il n'y aura jamais aucun risque d'overdose. 

Me voilà donc de retour. Pour peu de temps, contingences matérielles obligent. Pourtant ce court passage 21 jours m'est un bonheur. De vraies vacances. Di solito (2) je passe les mois d'été ici, mais cette année tout a été tourneboulé. Mais peu importe,n'ayant rien de particulier à faire, je dispose de tout mon temps pour errer, lire, rêvasser - une activité obligatoire pour moi depuis toujours, comme mes lecteurs le savent - me baigner, dormir. "Napping sulla terrazza" (3), comme me disait ce jeune visiteur anglo-japonais rencontré dans le cloître de San Franceso della Vigna, quand je lui détaillais les genres d'activités auxquelles je m'adonne ici en ce moment. Un régal bien que les chaleurs soient cette année bien plus pesantes qu'à l'accoutumée. Rien d'original donc : se sentir en vacances, paisible, détendu, sans réel objectif ni contrainte. Se laisser vivre, simplement. Ce à quoi tout le monde aspire, n'est-ce pas. 

Bien entendu, ce serait mentir que de prétendre que vivre à Venise est toujours facile. A moins de n'avoir pas à compter, de faire partie de cette toute petite communauté de very happy few, grands propriétaires qui se partagent la ville, il est de plus en plus difficile de trouver à se loger, de se maintenir dans les lieux quand rien ici n'est jamais vraiment clair, sûr et que les nécessités du quotidien deviennent ardues à satisfaire. Il faut aller de plus en plus loin pour trouver du vrai pain, du dentifrice ou des lacets. Les nouveaux doges et maîtres de la cité, les milliardaires étrangers et les chevaliers d'industrie rachètent et transforment les bâtiments, contribuant sans vergogne à vider la Sérénissime de ses véritables habitants, la livrent en pâture à un tourisme de masse qui arpente les rues et les campi sans jamais en pénétrer l'âme. Ces pauvres gens arpentent la ville sans comprendre qu'ils ne sont pas dans un parc d'attraction, ni un musée mais dans un vrai lieu de vie, un endroit où on naît, on grandit, on vit, on travaille et on meurt. Mais je crains qu'il faille rectifier mes propos. Venise est désormais un lieu où on essaie de vivre. où on survit... Jusques à quand ? Le compteur qui marque au jour le jour le nombre des résidents du centre historique, le triste exemple de Dubrovnik désormais presque totalement vidé d'habitants, ne nous porte pas vraiment à l'optimisme... Mais laissons ces propos qui nous embarqueraient vers des horizons bien sombres. 

Laissons pour la saison froide et les ciels bas, tout ce qu'il y a à dire, les vérités qui fâchent sur ce qu'une insane petite minorité a fait de cette ville, sur cette mise à mort programmée tout à fait en phase avec l'ultralibéralisme et la démocrature. Ce concept bassement mercantile à courte vue qui, peu à peu et sans complexe aucun, s'insinue partout dans notre pauvre monde en pleine déliquescence et s'apprête à faire un sort aux valeurs humanistes, au sens du partage, de l'accueil... Jamais mieux qu'à Venise le célèbre "après nous le déluge" que le Bien-Aimé aurait lancé pour justifier la fuite en avant qui mena la France à la catastrophe, ne prend toute sa dimension. Triste et accablant constat. 

Mais bon, ce sont les derniers jours de l'été. Tout ici le rappelle. Il fait très chaud dans la ville. Après ma visite quotidienne aux chats de San Giovanni e Paolo, je me suis installé pour lire le journal et travailler, dans l'ancien cloître des Crociferi, aux Gesuiti.. Il n'y avait encore presque personne à mon arrivée. Peu de bruit alentour. C'était il y a deux heures. Maintenant les résidents de la foresteria (4) viennent prendre leur petit-déjeuner ; peu à peu les lieux se remplissent d'une population bigarrée, de tous âges et de toutes origines. Pourtant rien à voir ici avec l'embarras insupportable de l'area Marciana (5) envahis par les hordes de touristes hagards et déjà dégoulinants. Je vais rester encore un peu du coup. Cet ancien couvent transformé depuis quelques années en résidence très branchée pour étudiants l'hiver et touristes l'été est un des endroits où j'aime venir écrire, tôt le matin. 

Avec son café sélect et ses jeunes et avenantes serveuses au délicieux sourire, l'endroit est agréable et de plus en plus fréquenté. Le charme des vieux murs y est pour beaucoup bien sûr mais l'air qu'on y respire et le vénitien qu'on y parle toujours évitent à l'endroit de ressembler tout à fait à ces lieux qu'on trouve partout dans le monde et sur tous les continents. Il y règne une atmosphère vénitienne authentique. On y parle le dialecte avant l'italien ou l'anglais, le café qu'on y sert est un des meilleurs de la ville, parmi les cocktails proposés, le Bellini (6) que les jolies petites serveuses concoctent avec gourmandise, est délicieux. 

Un joli lieu pour le farniente. Avec ce ciel tellement bleu, le soleil trop ardent que tempère heureusement un petit vent qui rafraîchit, les standards de jazz que diffusent discrètement les hauts-parleurs, tout ici concourt à rendre tout plus léger. 

Même la polémique qui fait rage ici après la tragédie du viaduc de Gênes et la chasse aux sorcières qui s'en suit (que la presse locale contribue à déployer mêlant les incroyables déclarations des actuels dirigeants du pays aux allégations les plus invraisemblables), le retour décomplexé des néo-fascistes, la montée d'un racisme inconnu jusqu'alors en Italie et une hargne de la population, ne parviennent pas réellement à entamer la tranquillité des derniers jours du mois d'Auguste.

Il règne ici, c'est évident un malaise certain devant ce qui se passe partout en Europe, l'effarant exemple de la situation en France, les prises de position de l'Eglise locale mélangeant le discours évangélique à la défense des valeurs ultra-libérales, diffusant un message impossible à entendre au sujet des migrants avec le "on ne peut pas accueillir tout le monde" du cardinal Scola, le patriarche de Venise. Scandaleux message quand il est sorti de son véritable contexte - habitude courante des journalistes d'aujourd'hui - formule qui est comme un crachat au pied de la Croix, un déni du véritable message du Christ, qui laisse à croire aux esprits simples qu'abrutissent les images ostentatoires et choisies des médias qui attisent la peur et la méfiance de l'autre.Triste rappel des terribles années noires du fascisme et de sa chute..."Père, Père, pourquoi t'ont-ils abandonné ?" dirait le crucifié aujourd'hui.

Mais ne nous engageons pas dans cette direction qui va encore susciter des commentaires acerbes et me valoir encore bien des ennemis. il est vrai que ce blog n'a plus subi de cyberattaques, ni de censure depuis deux ans... Je ne cherche à provoquer personne. Je suis en vacances. il fait bon, la musique s'est adoucie et l'ancien chiostro se remplit peu à peu de touristes et d'étudiants. Paisibles, tous sont attablés à l'ombre des parasols et des arcades. La musique est douce et joyeuse à la fois. La vie reste belle en dépit de toutes ces raisons qu'on a d'être en colère, ou tristes, ou effrayés par ce qui attend notre monde demain... Cet après-midi, un petit tour en barque dans les barènes (7) et demain matin à l'aube, la plage à Malomocco. La vie tout simplement.

Notes

1- : "Venise est un adolescent aux belles chairs dorées..." 
Vers célèbre du poète vénitien Mario Stefani (page 15) de son ouvrage Elegie veneziane, préfacé par Giovanni Tita Rossa paru en 1971 et jamais encore traduit en français. Certainement l'un des meilleurs ouvrages de Stefani qui y dépeint son amour pour Venise, son quotidien et son peuple. 
2- : Habituellement.
3-: Faire la sieste sur la terrasse.
4-: Auberge de jeunesse ou littéralement maison pour étrangers.
5-: La zone qui entoure San Marco (piazza, piazzetta, Schiavoni et rues adjacentes).
6-: Cocktail inventé par Cipriani au Harry's Bar fait de champagne ou prosecco et de jus de pêches blanches, le tout très frappé).
7-: Bandes de terre et petits îlots incultes souvent recouverts par l'eau lors des marées sur lesquels poussent une végétation spécifique dont les fleurs fournissent le pollen qui permet de réaliser un excellent miel.

15 août 2018

Petits bonheurs tranquilles. Chronique d'un été vénitien (1)


Ferragosto à Venise. 15h. 30. Depuis la terrasse de la maison. Après le déploiement des cloches pour fêter le madone, de nouveau le silence. Le temps orageux qui couvrait la lagune a laissé place à un vrai beau temps du mois d'Auguste : le vent venu de la mer rafraîchit l'air et éclaircit le ciel redevenu d'un bleu pur. Plus un nuage. Autour de moi, je sens la vie qui palpite. Pourtant tout semble au ralenti. Bruits de vaisselle à l'Acqua Pazza, le restaurant voisin. le service est fini. les serveurs bavardent en défaisant les tables. Il y a encore quelques clients qui s'attardent. Le bruit du trafic sur le Canalazzo, la trace d'un avion haut dans le ciel. Peu de monde dans la rue. 

C'est le 15 août. Toute l'Italie vit au même rythme. Tout le monde est parti. A la plage, à la campagne... Il n'y a guère que les touristes pour arpenter les rues et donner l'image d'une ville à cet ensemble de bâtisses, de monuments, de campi et de calle écrasées par le soleil. Le mois d'Auguste. La brise fait danser les franges du parasol, quelques mouettes se disputent sur l'altana voisine, de l'autre côté deux chats font la sieste à l'ombre... Je voulais aller à la plage mais il fait tellement chaud. Il doit y avoir tellement de monde... j'irai certainement demain ou après, tôt le matin, quand les touristes dorment encore et que le soleil ne chauffe pas encore trop? Se baigner au petit jour ou à la nuit tombée du côté des Murazzi, un régal vraiment.

Le calme de ce jour de fête envahit tout. Envie de rester dans cette paix, les gestes lents, laisser le livre glisser sur le sol et s'assoupir doucement, se sentir partir avec la caresse du vent parfumé des senteurs marines. Le silence de la ville.  "Tutto il resto è noia" chante Franco Califano. La musique provient d'une fenêtre ouverte de l'autre côté de la maison, un homme en débardeur fume une cigarette en écoutant la chanson. Nous nous saluons en silence. un geste de la main. En bas dans la cour des voisins, une famille de touristes est venue chercher la fraîcheur. Un chien aboie sur la place. Le gondolier n'est pas là. C'est Ferragosto...

16 juillet 2018

Le Belem, une légende vivante (1)

‘‘Le brigantino, c’était la première chose qu’on voyait en arrivant sur l’île de San Giorgio, et la dernière que nous laissions derrière nous en partant. Il constituait pour nous un totem ; un objet que nous investissions d’une valeur symbolique quasiment religieuse ; c’était notre grand-frère, que nous admirions et dont nous étions fiers. Il n’est pas un port d’Italie qui n’ait vu un marinaretto, ni même un chantier naval ; il n’est pas une mer qui n’ait vu naviguer un marinaretto.’’

C'est la voix troublée par l'émotion que Lauro Nicodemo, ex-marinaretto de l’Istituto Scilla, parle du Giorgio Cini, l'ancien navire école de l'établissement dans lequel il a grandi. Il arpente les coursives, s'arrête longuement pour contempler les mâts du brigantin qui revenait pour la première fois depuis longtemps à son ancien port d'attache, au printemps 2014. 

C'était il y a quatre ans. La Sérénissime recevait en grande pompe le Belem, ex-Giorgio Cini, ex-Fantôme II, qui n'a jamais cessé de faire vibrer le cœur des vénitiens de tous âges, comme le symbole moderne du passé millénaire de la République marine de San Marco, après le Bucentaure dont on ne garde qu'une idée, un vague souvenir personnifié dans les vestiges (qui ont pu échapper à l'iconoclaste général corse qui s'acharna à la détruire, davantage pour en récupérer l'or dont il était paré que pour détruire un outil d'une puissance anéantie). 

Le Belem lui existe toujours et son entrée dans les eaux de la lagune fut accompagnée par une multitude de cris de joie et de bienvenue. Les anciens marins qui apprirent avec lui la navigation étaient là, le petit-fils de Vittorio Cini fondateur de l'Institut, les corps constitués, le Patriarche et tout Venise était rassemblé, beaucoup sur l'eau dans le magnifique cortège marin que la ville avait organisé, les autres massés sur les berges, de San Elena à San Marco. Un grand moment qu'il est impossible d'oublier vraiment.
Quatre ans plus tard, retrouvant le dossier de presse et les clichés pris à l'époque, j'ai retrouvé la même émotion. Elle demeure en moi parce qu'elle fait écho à un vieux rêve d'enfant, certainement né de ceux de mon père qui, toute sa vie voulut acquérir un bateau et parcourir les mers avec nous, ce qu'il ne fit jamais pour de multiples raisons, à commencer par l'opposition radicale de notre mère qui avait une peur panique de la mer. Elle avait pourtant vécu chacun des étés de son enfance et de sa jeunesse sur le Bassin d'Arcachon et à Saint Jean de Luz... 

Mais revenons au splendide navire-école du Comte Cini. Il était récemment à Bordeaux et mes lecteurs les plus fidèles savent mon attachement à tout ce qui de près ou de loin tisse des liens entre ces deux villes, mes deux mondes qui se partagent mes jours.

Le Belem est né français et son nom de baptême lié à sa première vocation de navire de transport de cacao, il le porte de nouveau depuis la fin des années 80. Fierté de la marine française, il est le dernier des grands voiliers-marchands du pays. Mais, il reste aussi la fierté de bon nombre de vénitiens et en particulier de tous ceux qui apprirent à naviguer à son bord. Ceux aussi qui dans les dernières années y habitèrent car avant d'être vendu et rénové, il a servi de dortoir et de réfectoire aux cadets vénitiens.
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