25 octobre 2005

Le XIXeme marathon de Venise


Depuis 1986, le marathon annuel de Venise attire des milliers de concurrents venus du monde entier. Un lieu magique pour une compétition très à la mode. Cela se passe à Venise, c'est pourquoi j'en parle, bien que personnellement je trouve un peu bizarre ce besoin de courir qui s'est emparé des gens.
Cette année, c'était le 23 octobre. Partis de la Piazza Marconi à Strà - une petite ville sur la Brenta à quelques encablures de Venise - les 6000 participants enthousiastes ont créé l'évènement en courant à travers les ruelles étroites de Venise, après avoir traversé la Grand Canal sur un pont de barques long de 160 mètres aménagé pour l’occasion pour finir Riva dei Sette Martiri, non loin de la place Saint Marc, noire de monde. Le Marathon organisé pour la première fois en 1986, est la seule manifestation du genre à attirer autant de monde, participants et spectateurs. Les coureurs viennent des cinq continents, faisant de cette course un spectacle très populaire. Le parcours cette année empruntait une quinzaine de ponts et de nombreuses ruelles inconnues de la Venise secrète. 

Voilà bien une manifestation que les vénitiens de l'époque des doges, toujours disposés à essayer de nouvelles activités sportives et ludiques, n'auraient pas désavouée. A défaut de tableaux de Bella ou de Longhi, voici quelques unes des photos reçues.



posted by lorenzo at 13:44

Venise de sons et de bois

En octobre 1985, il y a tout juste vingt cinq ans, lorsque j'organisais la Première semaine de Venise à Bordeaux, le concert inaugural de la manifestation réunissait dans la salle Jacques Thibaud du Conservatoire de Région, une petite centaine de spectateurs. 

Devant cette salle presque vide, deux jeunes musiciens donnaient un concert d'une qualité incroyable : Ronco et Ambrosini. La soirée s'intitulait Une soirée à Heilingenstadt, et, comme l'indique le titre, qui tournait autour de Beethoven. Le lendemain, dans les foyers du Grand-Théâtre de Bordeaux, avec l'aide d'une spectatrice ravie, belle-soeur de Jacques Merlet le célèbre animateur de France Musique, qui rameuta tous ses amis, le deuxième concert de ce duo violoncelle et piano faisait salle pleine.
Ces jours derniers, par hasard, je tombais sur un site de Suisse romande qui proposent des extraits d'émission radio. Il donnait à écouter des extraits d'un récital de cet excellent jeune musicien, âgé aujourd'hui de près de 40 ans. Nostalgie. Claudio Ronco et Brenno Ambrosini étaient à Bordeaux, ce 25 octobre 1985, quand je fêtais mon anniversaire, au milieu des musiciens, des artistes et de tous nos amis qui avaient contribué à la réussite de cette manifestation dont je vous reparlerai.
Pendant une semaine, la radio suisse romande a donc proposé une série exceptionnelle de reportages sonores sur le bois et Venise avec le violoncelliste Claudio Ronco. Cerise sur le gâteau, on peut écouter (à vos cassettes ou à vos mp3), les émissions sur le web avec une très bonne qualité. Pour vous donner un aperçu sur la qualité de cette série, voici un extrait du menu de lundi : Venise, les noces de la terre et de la mer, de l'eau et de la pierre. Au-delà des clichés, le violoncelliste Claudio Ronco nous emmène cette semaine dans la Venise des mythes et des sons. Ce reportage hors des canaux battus entraîne les auditeurs dans une histoire vénitienne du bois, celui des gondoles et de la lutherie, mais aussi celui des fondations invisibles de la Sérénissime, des plafonds des églises, des tableaux du Tintoret, des caractères d'imprimerie qui ont révolutionné la République au XVIe siècle. 
Compositeur, amoureux du baroque, défricheur de répertoire par ses premiers enregistrements de pages de violoncelle de Salvatore Lanzetti (v.1701-1780), Alessandro Rolla (1757-1840) ou Alfredo Piatti (1822-1901), j'ai appris sur ce site que Claudio Ronco est aussi devenu un érudit dans la grande tradition juive. Une tradition qui, à Venise mieux qu'ailleurs, dans les maisons du premier ghetto - le mot est vénitien - a pu s'épanouir et favoriser ainsi l'essor de l'Art et d'une culture universelle. Déjà, il ne se contentait pas de bien jouer, mais aussi il savait parler et ce qu'il disait était toujours passionnant et très intelligent. J'espère un jour pouvoir le recevoir de nouveau à Bordeaux pour un concert triomphal avec ses magnifiques violoncelles.
posted by lorenzo at 12:47

Propos de saison

Grisaille sur Venise ce matin. le soleil semble hésiter à pointer son nez. Pourtant l'air est frais, très pur et un petit vent secoue les branches qui n'en finissent pas de jaunir. L'été parait encore si proche. Étonnant cet automne qui n'en est pas un. L'hiver risque de tomber d'un coup sur nous avec dureté cette année !

posted by lorenzo at 11:16

San Marco, I Leoncini a mezzanotte


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Faits divers

Extrait de mon journal.

13 novembre 2002.
Un mercredi matin de novembre. Le soleil à travers les rideaux de coton blanc. Mon petit garçon qui chante en prenant son petit-déjeuner. Des oiseaux sur le grand marronnier dans le jardin en face... Un instant, un bref instant, de sérénité retrouvée, tellement désirée, tellement recherchée et vitale dans notre univers qui se délite inexorablement. Cette image radieuse vaut tous les paradis artificiels que l'homme peut se fabriquer: le soleil à travers les rideaux, l'enfant qui chantonne.

Une douce paix pendant un court instant. L'envie de rendre grâce et de crier ma foi!... Me reviennent en mémoire les doux moments passés il y a quelques mois à Venise. C'était la première fois pour l'enfant. Quelle récompense que ce regard émerveillé dès le premier contact avec la ville, cette joie profonde qui émanait de lui à chaque avancée du bateau sur la lagune et le long des canaux... Comme ses sœurs, il s'est senti instantanément vénitien... Son premier commentaire, lancé à hauteur de la Dogana : "Mais papa, pourquoi n'habitons-nous pas ici ?"... Bien plus qu'une tentation, vraiment...





posted by lorenzo at 01:17

citation du jour

"Imposible de vous dire mon âge, il change tout le temps"...

Alphonse Allais

posted by lorenzo at 01:07

24 octobre 2005

Quest’anno il Carnevale di Venezia si svolge dal 17 al 28 Febbraio

Le prochain carnaval aura lieu du 17 au 28 février 2006.

je ne suis pas un amateur de ce délire de travestissement, terriblement éloigné des fêtes spontanées des années 80, mais c'est un évènement de portée universelle aujourd'hui au même titre que le carnaval de Rio ou celui l'Oktoberfest de Munich. aussi vous en parlerai-je dans un prochain article, photos à l'appui.
Je vous dirai les merveilleux bals nés sur les campi et dans les palais décatis ou somptueux, à l'initiative de mes amis de la Compagnie de la Calza, dernière confrérie vénitienne authentique. Je vous parlerai des soirées incroyables organisées en quelques minutes, autour de quelques musiciens dans les rues, sur les places. Une année mémorable où nous avons débarqué en pleine nuit sur un ilot désert pour improviser un bal macabre sous les lampions, joyeuse bacchanale, effrayant les lapins et les mulots qui occupaient l'endroit, jusqu'à l'arrivée d'une vedette de la guarda di Finanza...
posted by lorenzo at 23:54

23 octobre 2005

Citation du jour

 
"Qu’est-ce que le patriotisme si ce n’est l’amour de la nourriture de notre enfance".
Lin Yutan, moine bouddhiste

Flâneries...



Sur la lagune, l'été, de surprenants paysages se révèlent au promeneur. La barque glisse lentement sur l'eau immobile. La lumière change au gré des heures. Voici quelques images qui donneront au lecteur une idée des excursions sur la Lagune, aux alentours de Venise. Loin, bien loin, des touristes et du vacarme de la vie moderne.





17 octobre 2005

A ceux qui honorent le vieillard.

A la mémoire de Jessie Laffitte.

Mademoiselle Laffitte était ma voisine. Elle a vécu 53 ans dans l'immeuble où j'ai mon cabinet. Jamais mariée, elle s'est consacrée à ses frères et sœurs après la mort de leurs parents et développa une maison de haute-couture que tous les bordelais connaissent. A 87 ans, usée mais parfaitement consciente de ses actes, elle décida de s'installer dans une maison de retraite, ne pouvant plus demeurer seule dans son appartement du dernier étage. Trop grand. Trop compliqué. En quelques semaines, elle a tout trié, partagé, vendu et s'est préparée courageusement à changer de vie. Ce fut en réalité un déchirement pour elle. 

Malheureusement, ayant mal présagé de ses forces, pressée par une propriétaire insistante, "bête comme ses pieds et hystérique" (comme avec malice elle parlait d'elle), âpre au gain comme trop souvent et qui lorgnait depuis longtemps sur l'appartement et son départ trop prompt, la fatigue et l'énervement des dernières semaines, tout cela a eu raison de son cœur. 

Avant de quitter l'immeuble, elle avait tenu à me faire un petit cadeau, un petit pot à crème, jolie pièce de forme en chantilly  pour ajouter à ma collection de porcelaines du XVIIIe siècle. Un geste inattendu et charmant. Le paquet était lui-même ravissant. Mademoiselle Laffitte était un être raffiné à la conversation délicieuse.

Elle s'est éteinte dans les bras de sa sœur, vendredi soir, à peine arrivée dans sa nouvelle maison. Paix à son âme. 

Ces quelques lignes, qui trônent dans le bureau du directeur d'une maison de retraite dont je suis l'un des administrateurs, sont présents ici comme un hommage à cette vieille dame très digne.
Heureux ceux qui comprennent mon pas hésitant et ma main tremblante.
Heureux ceux qui savent qu'aujourd'hui, mes oreilles vont peiner pour les entendre.
Heureux ceux qui paraissent accepter ma vue basse et mon esprit ralenti.
Heureux ceux qui détournent les yeux quand à table, j'ai renversé mon café.
Heureux ceux qui, en souriant gaiement, s'arrêtent pour bavarder un peu avec moi.
Heureux ceux qui ne disent jamais : "c'est la seconde fois de la journée que vous
me racontez cette histoire".
Heureux ceux qui ont le don de me faire évoquer les jours d'autrefois.
Heureux ceux qui font de moi un être aimé, respecté et non abandonné.
Heureux ceux qui devinent que je ne trouve plus la force de porter ma croix.
Heureux ceux qui adoucissent, par leur amour, les jours qui me restent à vivre, en ce dernier voyage vers la Maison du Père.


posted by lorenzo at 19:41