22 octobre 2006

L'automne est là avec ses gourmandises

 

Lorsque la saison avance, après les poires juteuses et très sucrées qui viennent de l'arrière pays mais qu'on trouve aussi sur l'île de Sant'Erasmo, les raisins blancs ou les noirs des vignes du Veneto, les coings parfumés à souhait et les châtaignes, arrivent aussi les champignons.  

Funghi porcini (cèpes) en tête, girolles, morilles, trompettes de la mort, costozza typiques des environs de Trévise et autres délices dont la cuisine vénitienne raffole. Quel parfum alors sur les étals du marché, au Rialto comme sur la Lista di Spagna ou chez ce petit marchand de Castello qui ne vend que la production d'une ferme amie, derrière Castelfranco Veneto et qui part chaque dimanche à la recherche des cèpes sur les collines d'Asolo, dans les bois touffus qui appartenaient autrefois à Catherine Cornaro, la divine Reine de Chypre.Ce qui était à Rome "il cibo degli Dei" (le Plat des Dieux) et en Egypte uniquement consommé par Pharaon, est très prisé dans toute la Vénétie. Avez vous déjà goûté le risotto ai Funghi que toute bonne trattoria inscrit à sa carte dès le mois de septembre ? Si vous insistez, je vous en donnerai une des recettes. Comme pour le foie de veau ou les fritelle, chaque famille a la sienne...
 
photo Pierre - Tous Droits Réservés.

19 octobre 2006

Gaspard à Venise

Gaspard est un drôle de petit animal (je n'arrive pas à me décider - ni à bien me documenter d'ailleurs - est-ce un lapin, un loup, un chien ?) qui ressemble à une peluche. Il raconte, grâce à ses auteurs Anne Gutman et Georg Hallensleben, ses aventures dans de délicieux petits ouvrages plein de couleurs édités au Crocodile Bleu jolie collection de Hachette Jeunesse. Ainsi sont parues à la fin des années 90 une sympathique série, "Les Catastrophes de Gaspard et Lisa"

"Gaspard à Venise" n'est pas spécialement récent : l'album est sorti en 1999. Belle aventure du petit personnage qui y raconte ses vacances en famille à Venise (il a un grand frère et une petite sœur). Il visite des musées encore et encore. Visiblement il en avait assez et un matin, découvrant un petit kayak rouge, il part se ballader au gré des canaux... Après de nombreuses péripéties ses parents vont le retrouver et tout finira à la vénitienne : dans un bon restaurant !
Un régal pour les yeux que je vous recommande. Mes enfants l'ont adoré et j'avoue que j'aime aussi beaucoup le feuilleter. Venise y est particulièrement bien représentée. En voici quelques images. Dans toutes les bonnes librairies, sinon fâchez-vous !









posted by lorenzo at 19:03

18 octobre 2006

Lu sur le Gazzettino du jour



Lorsque j’arrive à mon cabinet le matin après avoir conduit ma petite dernière à l’école, je m’adonne chaque jour aux même rites : je fais rentrer le chat qui a déjà fait sa promenade matutinale, je mets l’eau à bouillir, j’ouvre en grand les fenêtres et j’allume mon ordinateur. La page d’accueil s’ouvre sur le Gazzettino on line. Un abonnement me permet d’avoir accès dès 7 heures au détail des articles et à la copie de la première page. J’ai pensé que quelques brèves chaque matin - du moins quand j’aurai le temps de les choisir et de les traduire – pourraient intéresser les lecteurs de TraMeZziniMag. Appelons cette rubrique "Les brèves du Gazzettino".
  .On pourra arriver sur la Lagune en hydravion. 
Un hydravion à Venise. L’idée est de l’agence Radonicich qui gère déjà la liaison entre Rome et Naples et les îles tyrréniennes. "Ce marché est en expansion et nous pensons à Venise d’autant plus qu’il y aurait la possibilité d’utiliser la piste du Nicelli sans avoir besoin d’amerrir" explique le directeur de la société, Michele Cossa…
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Escroquerie au clonage de codes barre. 
Blitz des vigiles urbains au supermarché Auchan de la Via Don Tosatto après la découverte d’une escroquerie mise au point par deux jeunes gens qui avaient mis au point un système rocambolesque pour voler des objets du magasins. Les deux jeunes gens clonaient et substituaient des codes-barres de produits bon marché et les collaient sur de la marchandise de prix. Ils se sont fait prendre avec des étiquettes non utilisées dans leur voiture et 600 euros de marchandises payées bien moins cher. Beaucoup de bruit pour rien, non ?…

Une mongolfière pour survoler Venise. 

Une montgolfière à l’arsenal, pour pouvoir admirer Venise d’en haut. Elle sera installée entre les fêtes de fin d’année et Carnaval à l’initiative de "Volare a Venezia" (voler à Venise). Monter dans la nacelle coûtera 16 euros, avec un tarif préférentiel pour le vénitiens. "Nous comptons sur 80.000 passagers par an qui pourront atteindre 150, voire 160.000. Elle fonctionnera aux heures du jour" explique Lapo Sagramoso, qui a déjà à son actif les montgolfières de Rome et de Bologne. "Le contexte météorologique est très favorable. Après diverses analyses, nous sommes optimistes : le besoin de voir cette ville d’en haut est très fort, ce que confirme les queues devant le campanile de San Marco".

Chers touristes, allez visiter le ponte qui n’existe pas, chef-d’œuvre virtuel du grand architecte Calavatra
Dans le guide "Guidafacile – Venezia e Isole", vendu dans les billetteries de la société Vela en même temps qu’un plan de Venise, le pont projeté par l’architecte Santiago Calatrava existe déjà. Pietro Bortoluzzi, chef de groupe de l’Alleanza Nazionale vient de le signaler à la Municipalité de Venise dans une note. Le quatrième pont sur le grand canal est l’objet de fortes polémiques car, selon les projets, il aurait dû être terminé en septembre il y a deux ans et on parle maintenant de février 2007. Repéré sur le plan avec le numéro33 en bleu, comme “lieu particulièrement intéressant” et baptisé rien de moins que le “pont de Calatrava”. Il faut le voir pour le croire : les touristes sont invités depuis la première édition du guide à se rendre sur place pour le visiter “conçu par l’architecte espagnol Calatrava, [le pont] a une structure moderne en arc avec un rayon de 180 mètres. Fait de ciment armé, acier, verre trempé et pierre d’Istrie" (page 16 du guide). Une pieuse main a ensuite ajouté en italique : "apertura prevista entro il 2005" (ouverture prévue avant 2005)...

posted by lorenzo at 07:48

Venise, Chambre d'Amour

"Venise, voilà son secret, est un amplificateur. Si vous êtes heureux, vous le serez dix fois plus, malheureux, cent fois davantage. Tout dépend de votre disposition intérieure et de votre rapport à l’amour. L’amour ? Oui, et dans tous les sens : anges et libertinage." 
Philippe Sollers
posted by lorenzo at 01:08

Emily Loizeau chante pour vous

Un de mes plus fidèles lecteurs, Jean Claude Courbon qui partage avec moi cet amour pour Venise, diffuse sur son site une très belle vidéo de la chanteuse Emily Loizeau "I am leaving you".
 
Je vous la recommande comme je vous recommande son site. Si je savais comment sonoriser ce blog (je n'entend décidément rien encore à ce fichu langage HTML pas plus qu'à la programmation !), cette chanson figurerait en tête des sons que j'aimerai diffuser sur TraMeZziniMag. Histoire de souligner ma tristesse et ma hargne chaque fois que je dois quitter Venise ! 
En tout cas Michel Pampelune, le directeur des Disques Fargo ne s'est pas trompé en éditant son premier disque intitulé "L'autre bout du Monde". Emily Loizeau est franco-anglaise.  Sa musique aussi. Une voix et dans sa voix une présence. Un délice.
posted by lorenzo at 01:01

17 octobre 2006

Pour Hermès à Venise, pas un cheval ne bouge...

Paraphrasons Musset en exergue de ces quelques infos "People", dignes des magazine papier glacé qu'on feuillette chez le coiffeur ou le dentiste :
 
Pas de show équestre comme il était initialement prévu dans le programme des festivités organisées par Hermès pour célébrer l’ouverture de la nouvelle boutique de Venise et la restauration des chevaux de Saint Marc. Pas de pur-sang au galop, ni de ballets du Cadre Noir. Même 400 ans après la décision du Sénat de bannir les chevaux de la ville, l'interdiction se devait d'être respectée ! A la place, rien que des faisceaux de lumière mettant en valeur la copie des bronzes sur leur piédestal (tout le monde sait que les originaux sont à l’intérieur, ceux-là même qu’Hermès a fait restaurer, ceux de la façade sont en résine. Rien que la musique jouée simultanément par les orchestres de la Piazza. 

C’est ainsi que s’est déroulée la fête hier soir en l’honneur du Quadrige. Une fête très luxueuses pour les 700 invités de Patrick Thomas, entouré de toute la famille Hermès, qui s’est poursuivie dans le cortile du Palais des Doges où a été servi un repas terminé par un véritable festin de glaces : il n’a pas fallu moins de trente serveurs pour servir les convives…
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L’après-midi, le Président de la société Hermès avait rendu visite au Maire au Palais Farsetti, après avoir ouvert en avant-première la boutique à un public choisi parmi lequel Massimo Cacciari lui-même. A votre avis qu'est ce qu'il y a dans la boite qu'il tient à la main ? Un carré en twill de soie avec un nouveau motif inspiré de la Sérénissime ? En tout cas, au vu du format ce n'est pas une cravate ni un cendrier. Je vous en dirai davantage sur le modèle et si je peux sur le pourquoi de la moue du maire-philosophe dès que je saurai...
posted by lorenzo at 20:31

Un soir avant l'orage sur le Grand Canal



 Posted by Picasa posted by lorenzo at 18:47

Par un simple matin d'automne...

 

"[...] l'humaine chaleur de ces rues, qui ayant engendré la ville, paraissent encore, de leur réseau vivant, la sécréter. Étrangement, dans ces rues, on n'a jamais le sentiment d'être dehors : elles sont elles-mêmes l'intérieur vénitien."
Liliana Magrini
Carnet vénitien
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La Galère Royale

Il y a dans l'un des grands hangars de l'Arsenal, parmi un fouillis de bateaux, de gondoles d'apparat, à côté d'un sous-marin, une somptueuse barque d'apparat toute d'or et de brocard qui fut construite dans ces lieux pour le premier roi d'Italie, Victor Emmanuel Ier. La forme de cette galère d'apparat s'apparente davantage à celle qui fut construite pour la Reine Victoria au début de son règne et qui fut utilisé pour des parades royales sur la Tamise.

Sorte de modèle réduit du Bucentaure que Buonaparte, vainqueur barbare de la République honnie par ce génois, avait fait brûler et dont on peut voir au Musée Correr comme au Musée Naval quelques vestiges, le navire royal fut commandé au milieu du XIXe siècle. Il servit plusieurs fois pour des cortèges solennels qui permirent au peuple de Venise d'honorer le nouveau monarque. En voici une illustration. Il me semble qu'on l'a utilisé quelquefois pour certaines manifestations comme la cérémonie du mariage de Venise avec la mer ou la Regata Storica.

Il existe aussi à un petit bucentaure, appelée la Peota di Savoia qui fut fabriqué à l'Arsenal de Venise pour le roi de Savoie, Charles-Emmanuel III, en 1730  et servit à promener les hôtes du roi sur le Pô. C'est l'unique navire de parade construit dans les chantiers navals d'où sortirent les différents modèles du Bucentaure, mais aussi des galères d'apparat comme celles qu'on voit dans les tableaux de Canaletto, qui reste au monde. La cabine et le pont de la péotte fut montée et décorée non pas à l'Arsenal où ne se fabriquaient que des navires de guerre et autres bâtiments officiels de la République, mais aux Mendicanti, en face de la Scuola du même nom, dans le squero (qui existe toujours) du padron Zuane, atelier réputé qui fabriqua de nombreuses galères de parade pour les cardinaux et les ambassadeurs. Nous reviendrons sur ce squero et sur ce vestige de l'art naval d'avant les barbares.
posted by lorenzo at 00:32