03 mars 2007

Et pourtant le printemps arrive...


 
"L'ano nóvo more veneto
el taca l' 1 de marzso 
e'l finise el febraro che vien."
 
Saviez-vous que jusqu'à l'iconoclaste invasion de Bonaparte le génois et des troupes françaises qu'il commandait, Venise avait un calendrier différent du nôtre ? 
En effet, jusqu'à la fin de la Sérénissime, l'année commençait à Venise le 1er mars. Ce "capodanno" unique donnait lieu à de grandes festivités, rappelant la fondation de la ville. La traditionnelle fête appelée ici "xe brucia la vecia" ("on brûle la vieille") ne fait pas allusion, contrairement à ce l'idée répandue, à une vieille sorcière mise au bûcher, mais bien la vieille année qu'on brûle pour effacer tout ce qu'elle a pu amener de malheurs et de difficultés, faisant place nette pour l'an neuf et son cortège d'espérances et de promesses.
Rien ne différait pour le reste du calendrier, respecté dans toute la chrétienté, Noël se fêtait le 25 décembre, Pâques avait lieu le même jour que partout en Europe, contrairement au calendrier Julien qu'utilisait les byzantins puis les russes jusqu'à la révolution de 1918. Les dates qui figuraient sur les documents officiels portaient la mention "M.V." ou "more veneto"(ce qui signifie "selon l'usage vénitien") et ce jusqu'en 1797.
Ce premier de l'an était l'occasion de réjouissances officielles et tous les représentants des États auprès du Sénat venaient rendre hommage au Doge ce jour-là, sorte de cérémonie des vœux du corps diplomatique comme cela se pratique encore de nos jours auprès de chaque souverain ou chef d’État. Le Sénat faisdait lire publiquement tous les messages et les messages des chefs d’État reçus des quatre coins du monde civilisé à l'occasion du nouvel an de la Sérénissime !
Pour vous donner un exemple, le 14 février 1702 more veneto correspondait à la date du 14 février 1703 partout ailleurs en Europe, puisque l'année nouvelle ne démarrait à Venise que le mois suivant, février étant ainsi à Venise et dans ses territoires le dernier mois de l'année. Là encore, on perçoit combien Venise ne pouvait être semblable au reste du monde et savait se singulariser dans tous les domaines. Au moment où je vous écris, nous sommes donc le 3e jour de 2007. 

Avec deux jours de retard, Bonne année (More Veneto) à tous !

02 mars 2007

Nouvelles printanières

Je viens de découvrir "Food Box", le blog sympathique et gourmand de Lili qui a décrit avec finesse et sensibilité un séjour (gourmand) à Venise. Allez voir, c'est bien. Cette visite m'amène à parler de la nouveauté du mois et quelle nouveauté ! 

Les bordelais (et tous les aquitains) amoureux de Venise, ceux qui rêvent d'y retourner comme qui n'y sont encore jamais allés et en rêvent depuis longtemps, peuvent sauter de joie : Ça y est, elle a été inaugurée la ligne directe Bordeaux-Venise que nous attendions tous ! Et à un prix défiant toute concurrence ! Tout le monde peut désormais partir vers la Sérénissime sans devoir ensuite se serrer la ceinture pendant plusieurs mois (plus de 300 euros l'aller simple avec Air France et 260 euros en train de nuit), sans avoir besoin de pleurer devant son banquier ni de risquer le surendettement. Voyez plutôt cet exemple tapé au hasard sur le site de réservation en ligne de la compagnie : Aller & Retour direct pour une personne le 21/03/07 (histoire de fêter le printemps sur les Zattere) pour la modique somme de 112,34 €. Ce qui est cher en fait, ce sont les taxes et autres impositions qui grèvent le billet qui lui n'est qu'à 0,01 centime pour l'aller et à 9,99 € le retour : Pour 10 euros Hors Taxes, vous pouvez vous retrouver ce soir ou samedi prochain avec la personne de votre vie dans une voluptueuse gondole, grâce à la compagnie italienne My Air.


 
Compagnie spécialisée dans le bas-prix, elle offre cependant ce que de moins en moins de grandes compagnies aériennes savent réserver à leurs clients : accueil sympathique, ponctualité, sécurité, efficacité. Vous éditez votre billet par internet, 40 minutes avant le départ, on vous l'échange contre le billet définitif et à ce jour, aucun retard constaté. Il arrive même que l'avion arrive en avance ! Rien à voir avec Alitalia où les hôtesses et les stewards vous regardent de travers et question tarif... Vous pourrez voyager à cinq pour le prix d'un aller simple pour deux personnes sur Air France... Ne vous en privez pas.

Dernière chose, bien que vous ayez hâte de monter dans un bateau dès que vous arrivez face à la lagune, ne vous faites pas avoir par le motoscafo qui assure la navette entre l'aéroport et le centre historique. Il est lent, fort cher et passe par toutes les îles. Si vous n'avez pas les moyens de prendre un bateau-taxi, prenez le bus. Il est rapide, confortable et pas cher du tout. Quelques vingt minutes plus tard, vous serez piazzale Roma.

Bon, ceux qui me connaissent me rappelleront que j'ai beaucoup écrit sur les délices du voyage en train de nuit, sleeping et (véritable) wagon-restaurant. C'est vrai, je maintiens que le train demeure un des plus agréables modes de transport. Un vrai voyage. Mais il faut avoir du temps et finalement si on peut réduire au maximum toutes les dépenses qui permettront de profiter davantage des restaurants et des boutiques une fois arrivé sur place, perché no ?
 

Le bateau est aussi un des plus beaux modes d'approche pour découvrir Venise. Quand, par un matin chaud et ensoleillé le navire entre dans la lagune par les passes du Lido, quand il est salué par toutes la barques et les bateaux qu'ils croise, et quand soudain, vous découvrez la plus belle façade du monde qui scintille au soleil devant vous... Le spectacle est véritablement magique et inoubliable. Mais réservez cette joie pour une autre fois. par exemple lorsque vous irez en croisière jusqu'à Corfou ou Alexandrie. Le départ au petit matin ou à la tombée de la nuit n'est pas mal non plus, à condition d'être sur un vrai bateau, j'entends pas là un voilier ou un navire à taille humaine...