25 août 2009

Le générique de nos vacances

 

 

"Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !"
(Charles Baudelaire)
..
Je ne sais pas pour vous, mais notre petite tribu, chaque été, se trouve un "jingle", une musique qui tinte particulièrement à nos oreilles et devient vite, naturellement, l'hymne de nos vacances. Que ce soit à Venise, Arcachon, ou dans le Cotentin, il y a chaque année un air qui accompagne nos journées, cimente nos plaisirs et atténue nos querelles. C'est le plus souvent par la radio anglaise, notre chère BBC, que nous vient cette petite musique que tout le monde s'approprie et qu'on retrouve avec un peu de nostalgie et beaucoup de bonheur, par hasard, quand l'hiver est revenu et avec lui, la routine et les contraintes de la vie courante. Pourquoi la radio anglaise vous demandez-vous ? Simplement parce que c'est la radio que l'on capte de chez nous, sur les bords de l'Atlantique, dans ce village où nous sommes à quelques encablures de Jersey. Et puis cette radio a le mérite de conserver pratiquement toujours les mêmes émissions, année après année aux mêmes horaires. Un agréable repère pour les gens casaniers ! Depuis, l'habitude a été prise, et par le biais d'internet, nous écoutons Radio 2 partout où nous sommes. Notre fournisseur officiel et attitré de générique en quelque sorte. Cette année le jingle, c'est la jolie voix de la sublime Sharon Corr, avec «It's not a dream». Les Corrs sont un groupe que j'ai toujours beaucoup aimé, mais cette chanson a quelque chose en plus... Chanson douce, déclaration d'amour, elle est faite de vraies paroles et de vraie musique, avec toujours ce petit supplément traditionnel de folk que nous apprécions tant.
...
Ce matin en allumant la radio (BBC Radio 2, of course), je l'ai entendue pour la première fois depuis mon retour. Et j'ai vu aussitôt, revenant à moi comme une joyeuse bouffée de bonheur, nos promenades dans les bois, les chevaux, les virées à Agon ou à Coutances, le petit cirque au milieu des dunes à Gouville, les pique-niques, les grandes poses-farniente dans le jardin, les hortensias, Sam le chien courant après les papillons, les bonnes odeurs de cuisine, les énormes tourteaux pêchés par le voisin. Tous nos fous-rires. Je sais bien qu'il y en aura qui hausseront les épaules et diront «qu'est ce qu'on s'en fiche», se moquant de mon côté fleur-bleue... Peu importe, cette musique, comme toutes celles dont mon esprit conserve le souvenir depuis la naissance en 1988 de notre premier enfant, nourrira ma pensée et accompagnera mes pas comme un soutien. Une grande joie. 
 
Pourquoi ne pas essayer de partager cela ? Pourquoi ces petits riens très personnels ne pourraient-ils pas quelque part, même une fois, une seule fois, aider quelqu'un à retrouver le sourire, à se sentir apaisé ? Ce monde tellement dur et fermé, où tout sentiment est le plus souvent perçu comme une mièvre et écœurante guimauve pour cœurs trop tendres et concierges abonnées à Confidences, ne laisserait-il aucune place aux choses simples et aux bons sentiments, sans arrière-pensée ? 
 
Bonnes fins de vacances à tous et remplissez vos yeux et votre esprit de tous les petits moments de bonheur qu'il vous est donné d'y vivre ! «Ces petits riens qui font du bien et ne coûtent rien»....

5 commentaires:

Les Idées Heureuses a dit…

Ah! tendre Lorenzo, ne soyez pas chagriné par les reproches que les nuls pourraient imaginer. Notre vraie sensibilité c'est cela, faite d'une multitude d'impressions, soleil levant , soleil couchant , recueillies au fil des saisons, des années, de la vie.
Ce petit pincement un peu mélancolique, peut-être un peu larmoyant montre que l'on oublie pas. Il y a la musique, il y a les odeurs, il y a les images.
N'avez vous pas des "réminiscences" de souvenirs à la rencontre hasardeuse d'un halo parfumé?
Je me retrouve par exemple sur le Nil à chaque fois que je me parfume avec "un jardin sur le Nil" qu'Alain avait eu l'élégance de m'offrir avant mon départ.
La fragrance de certains arbres peut rappeler l'enfance (pittosporum), une musique un premier amour de jeunesse (My Lady d'Arbanville!!!),une certaine ancienne série de tv (le biberon que je donnais à Marine à ce moment-là) et j'en passe...
N'ayons pas la honte, jamais, du romanesque, c'est ce qui nous fait sourire,c'est ce qui nous fait grandir, c'est ce qui nous sauvera.

Les Idées Heureuses a dit…

J'ai oublié la négation... "l'on n'oublie pas".

Lorenzo a dit…

Ne craignez-rien, peu de choses me chagrinent hormis la bêtise, la vulgarité ou l'indifférence. "Tout m'est bonheur" disait une personne qui a beaucoup compté pour moi. C'est une manière d'appréhender la vie. Simplement savoir regarder et "prendre le train d'après, si le ciel est trop beau à contempler". On est simplement, parfois, rarement certes, mais encore trop souvent, bousculé par ces hordes barbares qui se refusent à prendre le temps de l'introspection, de la détente, de la réflexion. En vieillissant c'est cela que je supporte moins. Très belle senteur "jardin sur le Nil".

VenetiaMicio a dit…

Mais au contraire, Merci, pour tous ces petits riens très personnels, que vous partagez avec nous, qui pour ma part me font rêver, me font sourire et me font passer toujours un bon moment.Tous ces instants que j'adore lire lorsque votre plume devient poétique et que vous ouvrez votre malle à souvenirs. Ceux qui n'aiment pas ou trouvent cela "fleur bleue", restent avec leur quotidien dur et fermé, voilà tout!

Enitram a dit…

Très jolie chanson et que son interprète est belle! Bon choix Lorenzo!
C'est un vrai plaisir pour nous de parcourir tous ces billets car tu es doué pour le bonheur!!!!!!!

24 août 2009

Une vue inhabituelle du Lido


2 commentaires:

Tietie007 a dit…

J'ai un couple d'amis qui y ont passé une semaine, en août. Moi je ne connais pas le Lido.

Lorenzo a dit…

Il y règne une atmosphère totalement différente bien sûr mais ce n'est pas désagréable. Imaginez un mélange d'ambiance de station balnéaire avec les cafés, les glaciers, les groupes de jeunes en scooter, en skate, les familles avec les ustensiles de plage, et de la Venise que l'on aime, avec des immeubles à l'architecture traditionnelle longeant des canaux. On y trouve quelques constructions intéressantes et ce merveilleux petit cimetière juif datant du XVIe siècle que Byron aimait tant. La vie sur Venise y est belle et l'adriatique bien agréable ! Seulement,  il y a la circulation automobile...

États d'âme et soleil couchant

 


  d'âme et soleil couchant

Crépuscule... Les vacances touchent à leur fin. Encore un peu plus d'une semaine, et ce sera la rentrée des classes. Autant la rupture du début de l'été, quand tout se délite et qu'il faut inventer de nouveaux rythmes, paraît comme une simple contrainte nouvelle venant perturber l'ordre de nos jours, autant cette fin de vacances est difficile. On a pris de nouvelles habitudes. Plus besoin de se raser chaque jour, on s'habille moins et avec moins de recherche. On prend davantage de temps. Pour se lever, déjeuner, regarder le ciel ou la mer. 
 
Tout a une dimension différente, plus humaine, plus douce. La promenade en vélo avec les petits, la pêche aux coquillages, la lecture à l'ombre du mûrier... Et, lorsqu'on s'est bien habitué à cette vie paisible, heureuse, où la lenteur est érigée en principe fondamental, il faut déjà «resserrer les boulons», remettre des pantalons longs et bientôt chaussettes et cravate. Réapprendre à être à l'heure, moins regarder le ciel et surtout ne pas trop se retourner sur les belles étendues de sable qu'on vient de quitter, ou le jardin fleuri qui sentait si bon. Redevenir sérieux, occupé, efficace, rentable... Je pense toujours à tout les adultes que rencontre le Petit Prince de Saint-Exupéry dans son voyage à travers les planètes. Nous devenons un peu de cela quand la vie nous reprend. 
 
Vous l'aurez deviné, ma nostalgie prouve combien j'ai peu envie de repartir dans ce quotidien sans couleur. Combien j'aimerai pouvoir dételer enfin et vivre toujours comme en été. Ne sommes-nous pas nombreux à situer ainsi la vraie vie ailleurs que dans le stress, la compétition, le conflit, l'avidité, la course à l'argent ou au pouvoir ? 
 
Combien l'enfant a raison qui préfère continuer de tremper ses pieds dans la petite flaque laissée par la mer qui s'est retirée, et regarder le soleil se coucher, plutôt que de rentrer se laver et se changer pour dîner : « Mais papa, restons encore un peu ! regarde on se nourrit aussi bien avec l'air, le ciel et le soleil» me disait cet après-midi Jean, mon poète de fils... Mais il faut bien après tout, que le bateau rentre au port...

5 commentaires:

Enitram a dit…

Oui, partir c'est pour mieux revenir!!!!!!!

anita a dit…

.....ou rentrer pour mieux repartir !!!!!!!!
( c'est ma formule plus ou moins magique pour supporter d'être séparée de Venise .... )
anita

Les Idées Heureuses a dit…

Et oui toujours difficile de retrouver les Autres avec leurs convictions...
Nos rythmes de vie, on se les est fabriqué soit par choix, soit par hasard, il le fallait.
On avance pas à pas, toujours de l'avant,toujours bien droit, toujours attentif, avec complaisance et patience.
"c'est pour mieux regretter"
"c'est pour mieux espérer"
"c'est pour mieux apprécier".
Et puis pensez à nos aïeux avec les cols amidonnées,les chapeaux, gantés jusqu'au bouts des orteils et nos aïeules avec corsets lassées, jupons superposées, chignons relevées. Pas un mot plus haut que l'autre, une éducation si stricte, pour les uns comme pour les autres! Avait-on beaucoup de choix ?
N'oublions pas de nous tendre la main, en ce temps de reprise, car nous en sommes tous là!

Anne a dit…

Bonne fin de vacances, Lorenzo, à vous et à ceux que vous aimez ! Vous avez raison de profiter de chacun de ces instants auxquels vous pourrez vous référer avec bonheur afin de mieux affronter les vicissitudes du quotidien. Penser à Venise ou à un autre lieu qui vous est cher, c'est déjà y être.
Martine, c'est vrai, nos aïeux avaient moins de choix que nous, mais qu'est-ce que c'était joli!
Anne

Lorenzo a dit…

Bonne rentrée aussi à tous !

23 août 2009

Sapienza popolare*


Un peu d'humour, même gras. mes lecteurs me pardonneront, mais l'humour vénitien n'est pas toujours relevé. Il faut tout de même en rire, il demeure dans la pure lignée des personnages de Goldoni et de Gozzi ! Voici la traduction (insuffisante) d'un panneau affiché sur la vitrine d'un des nombreux bars de Venise : «Tableau du degré d'alcoolémie à Venise : un spritz : pas de problème ! Deux : fais gaffe ! Trois : t'es bourré !»(en vérité, pour être plus vulgaire, ce serait plutôt quelque chose du genre :"«t'es baisé»).
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Ecrit en écoutant ce merveilleux aria de Vivaldi, extrait de la Senna Festeggiante, "All' Amene Franche Arene, O Gran Re viene la tua Sposa".
 
* Sagesse populaire

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'écoute Venise, Vivaldi et les sonates op.1/Glossa pour m'endormir... C'est grâce à vous.
Douce nuit Vénitienne.
M.17

maite a dit…

A consommer avec un "spriss" -Pomodoro di amore :Embrocher" sur un pic trois tomates cerise, préparer un caramel. Faire couler sur les tomates du caramel, laisser refroidir et déguster. Pour ma part, je trouve qu'il vaut mieux entreposer les pics de tomates caramélisées au réfrigérateur jusqu'au moment de consommer, le froid des tomates se mariant mieux avec le croquant du caramel. Buon appetito !

22 août 2009

Avis aux touristes : Chaleur écrasante n'autorise pas toutes les conduites

La canicule n'autorise en rien les excès. Venise est une ville où le respect des autres doit aller de pair avec une certaine tenue. Ce n'est ni un bord de mer, ni un camping, ni une aire de pique-nique. En gros, voilà le rappel qu'il faudrait asséner par haut-parleurs toutes les minutes dans toutes les langues - surtout hélas en français - pour éviter que se renouvellent ces tristes visions de foules anéanties par la chaleur, dénudées, complètement étalées, affaissées, liquéfiées. Les plus intelligents des touristes vont passer la journée au bord de l'Adriatique et se baignent. D'autres choisissent une excursion dans les îles où il y a toujours davantage d'air que dans le centre. D'autres encore préfèrent rester à l'ombre des treilles et des jardins de leurs hôtels, voire dans les salons où règne un air conditionné des plus bien venus. Mais une masse informe continue, en dépit des pics de température, du soleil de plomb, du ciel sans nuage, des pierres et des pavés brûlants comme des fours à pizza, et déambulent dans les rues comme des forçats en procession enchaînés à leur désir de tout voir en un minimum de temps. Ils vont le long des mêmes itinéraires, sans jamais s'arrêter, sinon autour des fontaines ou dans les coins ombragés près des canaux. Rares sont ceux qui rentrent dans les magasins. Seuls les vendeurs de noix de coco, de glace et de bouteilles d'eau les attirent. Ils sont rouges, ils sentent fort et, hagards, semblent toujours épuisés. Pourtant personne ne les contraint à déambuler ainsi au risque d'un malaise. Chaque année, des gens s'affaissent tout d'un coup qu'il faut ranimer ou transporter d'urgence à l'hôpital. De plus en plus, les touristes se dénudent, vont sans vergogne torse et pieds nus dans les rues. On rencontre même parfois des femmes n'ayant pour tout vêtement sur le torse qu'un haut de maillot de bain, voire même seulement leur soutien-gorge. Beaucoup n'ont pas de chapeau et continuent d'aller à travers la ville en marchant dans des rues écrasées de soleil... Insupportable et stupide foule qui n'a rien compris.
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Voilà la première chose que l'on devrait enseigner aux visiteurs, en l'inscrivant sur les plans, sur les guides et un peu partout sur leur route : Venise ne se découvre pas comme une galerie marchande un jour de braderie. Il faut flâner, se remplir les sens de cette atmosphère unique, prendre le temps de regarder au lieu de se contenter de voir. Venise se déguste comme une spécialité gastronomique inimitable. Ne pas se précipiter sur la piazza, ni au Rialto, mais s'approprier l'esprit de la ville même quand on n'y reste que deux heures (ce qui est déjà presque sacrilège). "Voir en vitesse" c'est bon pour les halls d'aéroport où les villes sans âme où rien de beau n'existe vraiment (mais ces villes-là existent-elles vraiment tant il y a toujours partout quelque chose à voir ou à admirer). mais c'est le mal de notre époque après tout : ne plus savoir prendre son temps.
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Torse nu et les pieds dans l'eau, 
en avant les amendes.
 
C'est d'ailleurs dans ce sens que la municipalité, sous l'égide d'Augusto Salvadori, l'adjoint au titre poétique d'Assessore al Decoro, a lancé une opération de lutte contre les comportements anormaux des touristes qui se rafraîchissent sur le bord des canaux et vont dans les rues en se tenant d'une manière choquante. L'élu a demandé à la police municipale d'intensifier sa vigilance. « C'est devenu une situation intolérable ». Comme le disait un ami commerçant «les touristes se trompent, se promener en bikini et torse nu, c'est bien à Venise, mais celle de Californie !» (NDR : Venice Beach)

En y réfléchissant bien, on a l'impression d'être revenu quelques années en arrière, quand des groupes de jeunes erraient sac à dos géants sur leur dos nu, se déshabillaient sur les places et lavaient leurs vêtements aux fontaines, trempant leurs pieds endoloris par leurs lourdes chaussures de randonnées dans l'eau sale des canaux et s'étendant sur le sol pour bronzer un casque sur les oreilles... Mais ils étaient moins nombreux.
 
Chaque été, jour après jour, quand arrive l'époque de l'invasion estivale des gogos, le phénomène se reproduit. Toujours localisé autour du Rialto et de San Marco bien entendu, les seuls lieux qu'ils fréquentent. Ces touristes-là prennent Venise pour une plage. A l'unanimité, tous les vénitiens réagissent contre ce relâchement inapproprié. On pourrait même poser des panneaux de signalisation avec la mention «turisti in moja»(touristes se ramollissant)... Après tout est-ce qu'on trempe ses pieds dans la fontaine de Trevi ou se baigne-t-on dans l'Arno ? Personne.  La plage, c'est au Lido !

C'est pourquoi la municipalité vient de remettre en usage l'interdiction des bains dans les canaux du centre historique, maintenant une certaine tolérance à la périphérie du périmètre fréquenté par les touristes, où les jeunes vénitiens continuent de temps à autre de se lancer du haut des ponts pour épater les filles et mesurer leur force ( le cinéaste vénitien Enzo Luparelli en a fait un merveilleux petit film, "Nuota", dont nous reparlerons).
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C'est seulement une question de respect. Pour la ville et pour ses habitants. J'expliquais un jour à deux jeunes adolescents belges venus avec leur classe découvrir la Cité des Doges, qu'on ne rentrait pas dans un magasin, torse nu et pieds nus. Question de courtoisie. Ils étaient certes très beaux, avec cette jeune vigueur qui aime à se montrer. Mais le marchand de lunettes de soleil et son voisin le fabricant de masques ne semblaient vraiment pas apprécier l'invasion de ces jeunes éphèbes étourdis. Ceux-ci s'étonnaient du peu d'empressement des commerçants qu'ils croisaient, et s'initiait ainsi dans le groupe l'idée que les vénitiens sont peu accueillants. C.Q.F.D. !

«Mort au torse-nudisme en ville !» disait avec humour un pochoir sur un mur de l'Erbaria l'autre jour. «Mais ce tour de vis n'est pas la manifestation d'un quelconque autoritarisme», précise un proche de l'assesseur Salvadori, «les ouvriers qui travaillent en pleine chaleur, chargent et déchargent des marchandises ou refont des maisons ont le droit de travailler torse nu, mais le touriste qui circule en ville, dans les églises, les musées, les boutiques et les restaurants, doit être vêtu décemment. Essayez de visiter le Louvre ou le British Museum en caleçon et sans chemise ! »

20 commentaires:

maite a dit…

Ce que vous écrivez est très juste, mais ne s'applique malheureusement pas qu'à Venise ; ici aussi sur la côte basque, nous sommes choqués de la tenue de certains touristes qui ne penseraient même pas à se dénuder ainsi dans leur propre ville. Par contre, je préfère pour ma part qu'ils ne déambulent qu'entre la Piazza et le Rialto et qui'ils n'envahissent pas tous les coins tranquilles que nous chérissons...(et pour la tranquillité aussi des pauvres vénitiens). Bonne journée

Anonyme a dit…

Existerait-il des toucans à bec rouge et des toucans à bec jaune, nous serions les toucans à bec jaune. Les becs rouges ! Seraient-ils vulgaires !
Diodato

Michelaise a dit…

Il y a, de toute évidence, un ras le bol général dans les lieux touristiques devant ces "impudeurs" envahissantes qui finissent par être agressives... si j'en juge par les réactions reçues à mon billet sur la pudeur, nous sommes un peu à cran en cette fin écrasante de mois d'août. Courage plus que quelques jours et cela va se calmer. Pas vraiment à venise qui est touristique 12 mois sur 12, mais la fréquentation change. Et on se sent moins misanthrope ! On finit par se sentir mal !

bb84 a dit…

vous me faites peur! je pars lundi pour Venise, et ,pour la première fois depuis mes six ans(je ne vous dirai pas quand) en été...
comme j'y emmène mon fils qui découvre,j'ai quand même prévu quelques fondamentaux le premier jour, avant de nous balader dans l'autre Venise que nous aimons tant. Je compte profiter de la couverture wi-fi pour continuer à vous lire.
Hors sujet ( si, quand même, Venise) j'ai recueilli toutes vos recettes, et les expérimente peu à peu, (le flan d'asperges est un triomphe!)

autourdupuits a dit…

Le sud ouest n'y coupe pas,hier je déambulais dans les rues de Rocamadour et de mon village mêmes images,peut-être un brin plus couverts et encore,et cela ne les choque pas d'entrer dans le sanctuaire de Rocamadour ainsi vêtus avec en plus la casquette à l'envers vissée sur la tête, et si on les déshabille du regard ce qui est mon cas, on passe pour une vieille ringarde

Lorenzo a dit…

La couverture WiFi n'est encore disponible librement que pour les personnes inscrites résidentes à Venise. il n'est pas certain que vous puissiez  vous connecter partout. Cela étant, de plus en plus de lieux le permettent, dehors comme dedans. Bon séjour !
Pour répondre à Diodato, il n'est pas question dans ce billet d'une quelconque discrimination. Je pense simplement que ce qu'on ne tolère pas chez soi (qui aimerait recevoir des gens à moitié nus dans sa maison ?), on ne doit pas l'imposer aux autres. Il s'agit simplement de respect et d'éducation. On ne visite ni le Louvre ni Notre Dame torse nu et en soutien-gorge ce me semble ! Point de racisme anti-jeunes non plus. Simplement savoir conserver éducation et tenue. Quand on n'en peut plus de la chaleur, le motoscafo nous conduit en 10 minutes vers les plages du Lido où on peut se rafraîchir et là, se dénuder sans choquer ni agacer ! Sur les pelouses des Giardini aussi, une tenue légère est tolérée.

Anonyme a dit…

Et, si au lieu de fustiger les foresti, on regardait aussi les cigarettes lancées dans les canaux, le moto ondoso en recrudescence ?
Quand on vient à Venise en plein Ferragosto, dans une Venise globalement désertée par les Vénitiens, faut-il s'étonner :
1/ De voir des touristes d'un jour voire d'heure ?
2/ De les voir se rafraîchir par tous les moyens à leur disposition ?
3/ D'afficher un culte du corps valorisé par notre société.
Dans un souci d'hygiène, je m'inquiéterai plutôt de la pingrerie de la mairie qui n'offre pas des toilettes publiques à tarif acceptable (10 ou 20 c par personne) voire gratuites (on ose rêver dans une époque où rien n'est gratuit).
Alors, qu'est-ce qui est le plus dangereux pour Venise : l'apparence débrayée de certains, le jet d'ordures d'autres, la fuite en avant mercantile ?
De l'art de mépriser ce dont on vit.
Condorcet.

Venise86 a dit…

Je retrouve le net après 8 mois de coupure, alors je suis un peu maladroite... mais vous êtes parmi mes premières visites... Que ceux qui n'aiment et ne comprennent pas Venise n'y viennent pas !! Ils contribuent à en faire une ville sale, désagréable, ordinaire, médiocre, et ils diffusent cette image auprès de leurs relations, famille et amis... Ah les avis sur la saleté de Venise, répandus sur le net par des "touristes" et là je suis péjorative, qui y ont passé 4h et se sont limité à la place St Marc !!!
Venise me manque comme un être aimé éloigné dont on chérit tous les aspects... Vous lire me fait penser à la chanson "Parlez moi de lui"... J'y pense comme cela !

douille a dit…

mon dieu des gens torses nus, comment osent-ils...

Alors qu'il est bien connu qu'on vient au monde en costumes 3 pièces et avec des chaussures (le plus dur lors de l'accouchement)...

Venise est la la base une ville de pécheurs à la base (ils devaient être torse nu)... Puis, des siècles de pudeur catholique ont fait qu'il est inconcevable de se mettre à l'aise pour supporter la chaleur...

douille a dit…

D'ailleurs il est bien triste que sur ce blog aux articles souvent très intéressants, les plus longs soient basés sur de telles peccadilles...

Il est de bon ton de se demander de qui ces touristes sont les plus proches: des pécheurs d'il y a des siècles ou de l'aristocratie du déclin de la ville???

Personnellement, il ne me viendrait pas à l'idée de me promener torse nu... Mais Venise a tout fait pour devenir un centre touristique...

Anne a dit…

On peut être jeune, beau et se sentir à l'aise même vêtu correctement. Pourquoi en effet se dénuder dans des endroits inappropriés ? Si l'argument du respect ennuie, transformons-le en jeu de séduction et faisons retrouver aux gens les plaisirs de la parure.
Anne

Lorenzo a dit…

Des peccadilles certes mais qui font apparemment couler beaucoup d'encre. Sans revendiquer une tenue habillée, stricte, le torsenudisme n'est qu'un prétexte pour fustiger un laisser aller certain qui n'est pas propre aux touristes en vacances à Venise. C'est, du même acabit que les mégots et les sacs d'ordure dans les canaux, l'irrespect des lieux et des gens. Je regrette, peccadille ou pas, mais on ne pénètre pas dans un monument à poil, même au XXIe siècle, même quand on est moderne, ouvert, etc... Venise n'est pas un sanctuaire, mais c'est Venise et mon blog parlerait de Bordeaux ou de Valparaiso, j'écrirai de même pour fustiger cette mentalité de barbares qui fait les gens vautrés, repus, iconoclastes et vulgaires. Cela n'engage que moi et je l'assume comme j'assume chacun des articles et des opinions qui y sont développées. Mon objectif en écrivant ces "longs" articles qui plaisent moins que les extraits de mon journal de jeunesse ou les photos des matous vénitiens,est de montrer toutes les plaies de Venise, notamment celles qui naissent de l'invasion permanente des 21 millions de touristes annuels dont combien savent, en une heure ou en huit jours, apprécier la beauté de la ville, se l'approprier et la respectent. Se vautrer pour pique-niquer sur la piazzetta des Leoncini au point que le marbre en est souillé (quand des barrières et des panneaux pourtant l'interdisent), compisser les murs des maisons (dont le palais des doges et la basilique - et qu'on ne la ramène pas avec l'argument du manque de toilettes publiques, les centaines de bars et de restaurants n'ont jamais interdit leurs toilettes aux touristes qui demandent poliment à les utiliser) parce que les toilettes publiques sont rares et chères... C'est de cela que je voulais parler en développant un billet sur la polémique actuelle des gens trop dénudés pour la ville...

Anonyme a dit…

Lorenzo, je suis absolument d'accord avec vous. Les hordes barbares qui déferlent sur nos villes, de Versailles à Athènes, en passant par Amsterdam et Paris, semblent totalement dénuées de sens des convenances et sont "vautrées" en permanence, ignares et vulgaires. Les municipalités ont raison d'agir. Hélas, les commentaires négatifs à votre article montrent bien dans quel état de déliquescence mentale morale et intellectuelle nous sommes tombés. Tout est permis, tout est normal, tout est naturel. Continuez vos longs articles, ce ne sont pas des billevesées !
Marc

douille a dit…

Les mégots et sacs poubelles présents 365 jours par an semblent faire couler moins d'encre que les torse-nus 3 mois par an... Peut-être parce que ces sacs poubelles sont d'origine vénitienne certifiée...

Pour ce qui est de pisser dans les coin, pareil (alors qu'il suffirait de le faire d'un un canal)... J'ai parfois l'impression d'autant de vénitiens le font que de touristes...

Anonyme a dit…

Cf Paul Morand, "Venises", Paris, Gallimard, 1970...
Les aisselles aux odeurs de poireau... la description amusée des hippies : de l'humour.

De la décence, dites-vous : pourquoi donc le Pont des Soupirs se couvre-t'il de publicités au goût discutable ? pourquoi donc le maire de Venise déclare-t'il dans le guide du Lonely Planet n'avoir aucune attache particulière avec la ville ?

Condorcet

Venise86 a dit…

Il y a longtemps que je n'entame plus ni n'alimente de polémique concernant Venise avec des personnes qui ne la connaissent qu'à travers des clichés ou des quelques heures passées dans le cadre d'un tour de l'Italie, quand ce n'est pas de l'Europe. J'invite seulement à y venir en avril ou en mai et à beaucoup y marcher à l'écart des foules...

Lorenzo a dit…

Voilà une saine conclusion à cette "polémique". Pour Condorcet, je voudrais seulement rappeler que la municipalité se bat régulièrement contre l'envahissement des panneaux publicitaires (souvenez-vous du projet CocaCola que Cacciari a bloqué manumilitari)qui sont souvent le produit de contrats entre les entreprises (privées) de restauration et les boites de publicité.
Quant aux propos tenus par le maire dans LonelyPlanet, il s'en est ce me semble expliqué depuis : il est le premier magistrat de Venise, il aime sa ville, il fait ce qu'il peut pour aller de l'avant avec le poids que représente le poids du passé de la cité (il ne doit pas oublier Mestre et Marghera, etc), mais il ne conçoit pas de se battre au niveau que voudraient lui imposer la junte régionale, tenue par un berlusconien libéral pur et dur, lié à des intérêts bien éloignés de ceux de la population. Cacciari, esprit libre, philosophe à la renommée internationale s'use depuis des années dans ce combat pour Venise.Il doit faire avec les pressions financières, le climat politique délétère du pays, les enjeux fondamentaux que Venise doit affronter. Alors, dans une sorte de crise d'humeur dont il est parfois sujet, il a "balancé" que son attachement pour la Sérénissime n'était pas fondamental, signifiant ainsi que sa vie était ailleurs pour le jour où il ne serait plus maire. Ce n'est pas un politicien attaché à ses prébendes qui s'accrochera au pouvoir pour conserver ses privilèges ! Pour la petite histoire, on dit à Venise que Cacciari (homme de gauche) sourit des mesures un peu réactionnaires de Salvadori (davantage à droite)!
Allez mieux vaut en rire. Les vénitiens savent ce qui est bon pour eux et tant que les urnes sont libres, laissons-les parler ! Quant à ce billet, si l'humour n'est pas assez présent, je prie mes lecteurs de m'en excuser. Je voulais simplement traduire l'opinion générale des commerçants et des vénitiens face au "torsenudisme" et au "Venise-plage" sur le grand canal.

douille a dit…

Les "commerçants" (pas tous entendons-nous bien) ont tout fait pour qu'un tel "envahissement" (je n'aime pas se mot) se produise...

Lorenzo a dit…

Tous les commentaires à ce billet disent vrai. Et puis tout est très compliqué mais il faut bien faire des choix quand on a en charge la gestion et la protection d'un ville.

Eurogen a dit…

Personnellement, le "torse-nudisme" (joli néologisme !) me dérange beaucoup moins (surtout quand les corps sont bien faits...) que les résidus de pique-nique laissés à même le sol, que les radios et leur pollution sonore, que les braillements le soir venu de quelques jeunes éméchés. Hélàs, Venise souffre de sa popularité auprès des foules plébéiennes... La municipalité a déjà fait des campagnes pour "civiliser" la masse; faut-il alors limiter sévèrement le tourisme (ce dont je rêve !) ? Mais alors, c'est tout le système économique de la ville qu'il faut revoir : réintroduire le tourisme d'élite, et tous les petits négoces du temps passé, réintroduire les Vénitiens partis sur la "terra firma", faire baisser les prix de l'immobilier pour garder les Vénitiens modestes...
Merci pour ce site que je visite quotidiennement avec délices.

21 août 2009

L'Image du jour

 



Près de San Marco, lboîtes aux Lettres des «Poste Italiane». 
Encore un service public mais pour combien de temps ?

7 commentaires :  

[perdus par Google en 2016]

A Venise au début du XXe siècle

Ce billet a paru dans Tramezzinimag en décembre 2006. Comme l'illustration représente un touriste l'été et que l'incroyable différence entre la tenue estivale de ce gentleman (laine et flanelle certes de couleur claire, mais laine et flanelle tout de même) et celle des gens que l'on rencontre sur la piazza de nos jours, j'ai eu envie de le rééditer. J'ai depuis essayé cette friandise dont il est question dans le billet. C'est délicieux. Sous un caramel très sucré qui craque comme du verre sous la dent, les papilles découvre vite la surprenante acidité du raisin frais et juteux.
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Au début du XXe siècle, on trouvait dans les rues de Venise des tas de petits métiers. Parmi les quémandeurs de toute sorte, il y avait les marchands de friandises.
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Biscuits secs, eaux parfumées, sorbets servis au verre... On pouvait ainsi se restaurer comme encore aujourd'hui avec les marchands de glaces ambulants, les stands où on vous propose des quartiers de noix de coco ou du melon. Une friandise particulièrement appréciée qui a malheureusement disparue se vendait partout autour de la piazza. C'était un délice fait de petites brochettes de grains de raisins cuits au sirop et plongés devant le chaland dans un sirop de sucre caramélisé à souhait. Un peu comme les pommes d'amour de nos fêtes foraines.  
 
J'ai retrouvé dans les papiers de ma grand mère, cette photo d'un certain Camille André Bourdery, dit Cab, tenant à la main cette confiserie. 
 
Voilà la légende de la photo où ce fameux Cab exprime son goût pour la friandise en question : « La vénitienne gourmandise de Cab, fixée mémorablement par une fantaisie amicale... Les bonnes graines de raisin, énormes, dorées, juteuses, cuites à point dans un sirop onctueux, les bonnes graines de raisin enfilées sur une mince baguette, que l'on achète sous les galeries de la piazza...»
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Nous sommes à la fin du XIXe siècle, devant la basilique San Marco. C'est l'automne ou la fin de l'été. Il ne fait plus assez chaud pour porter ces costumes de flanelle blanche qui donnaient l'illusion de la fraîcheur. Notez les gants de peau très clairs et, négligemment tenu sous le bras, le carnet de notes - ou de croquis - avec le guide. Certainement le Baedeker. Notez aussi les facchini qui se reposent au pied de la hampe de bronze en attendant le client. 
 
Notre Cab était un poète, dessinateur et humoriste dont je conserve quelques cartes et plusieurs lettres d'Italie. Je cherche en vain depuis des années à savoir qui il était vraiment et comment notre famille était en relation avec lui. Si un de mes lecteurs en sait plus sur lui...

6 commentaires:

maite a dit…

Encore un charmant billet...Même chose à faire avec des tomates cerise pour un apéritif estival, délicieux ! A presto

Lorenzo a dit…

ah oui cela doit être intéressant comme mélange de goûts.

Michelaise a dit…

Pourquoi ne pas aller sur geneanet (il y a d'autres sites de généalogie mais avec geneanet on a accès à pas mal d'arbre gratuitement) si vous connaissez l'origine géographique de ce CAB peut-être trouverez-vous quelques détails le concernant, si tant est bien sûr, qu'un autre quidam l'ait inclus dans son arbre !
Quant au raisin d'amour cela semble succulent... par contre maïté, je ne vois pas trop comment l'appliquer aux tomates cerises... avec un caramel aussi ?
Quand la tenue des estivants était élégante !!!

maite a dit…

Je vais mettre sur mon blog la recette de ces tomates ; je suis en train de faire cuire des biscotti au poivre et aux amandes, si c'est bon, je mettrai aussi la recette - A presto

Lorenzo a dit…

Tout cela est bien appétissant !

Venise86 a dit…

Vous me tentez ! Appétissant et bien plus séduisant que certains clients des tours operator...