VENISE,UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION MAIS CELLE DES NATIONS DES PEUPLES DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE REINE DU MONDE
31 décembre 2011
28 décembre 2011
Luigi Nono au conservatoire de Venise
Fascinante oeuvre pour flûte, petit chœur et live electronics, du compositeur vénitien, sur des textes de Rainer Maria Rilke et des hymnes orphiques réunis par Massimo Cacciari créée à Florence le 30 mai 1981. En exergue de cette composition, Luigi Nono cite ce passage de L'Homme sans Qualité de Robert Musil : « S'il y a un sens du réel, il doit y avoir aussi un sens du possible. C'est la réalité qui éveille les possibilités... Néanmoins, dans l'ensemble et en moyenne, ce seront toujours les mêmes possibilités qui se répéteront, jusqu'à ce que vienne un homme pour qui une chose réelle n'a pas plus d'importance qu'une chose pensée. C'est celui-là qui, pour la première fois, donne aux possibilités nouvelles leur sens et leur destination, c'est celui-là qui les éveille. »
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Les Brèves
Bonne nouvelle pour nos amis belges :
Vol quotidien low-cost Bruxelles-Venise
La compagnie aérienne Air One a annoncé la prochaine ouverture (prévue le 4 mai prochain) d'une base à Venise, sa troisième en Italie après Milan et Pise. A la clé le lancement de onze nouvelles liaisons. La filiale low cost d’Alitalia va ainsi baser deux Airbus A320 sur l’aéroport de Venise -Marco Polo, et y lancera ses quatre premières routes. Bruxelles sera desservie quotidiennement avec un départ de Venise à 7h50 et un retour de Belgique à 10h25. ligne créée pour concurrencer la compagnie Brussels Airlines. Air One desservira aussi Barcelone chaque jour. Venise sera également reliée à Prague et à Tirana. Enfin, dès le 15 juin 2012, la low cost lancera d'autres lignes : Athènes, Bucarest, Istanbul, Sofia et Varsovie. Venise sera ensuite reliée à Mahon dans l’île de Minorque et Palma de Majorque, faisant de l'aéroport de Venise une véritable plate-forme européenne. Cela voudra dire encore plus de visiteurs sur la lagune, mais permettra aussi à l'aéroport Marco Polo de devenir une place de transit ce qui présente de nombreux avantages. A noter que la France n'est pas desservie par cette compagnie.
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La saint Sylvestre 2012
sous haute surveillance à Venise
La mode est au sécuritaire même à Venise. Cette année, prévoyant que le traditionnel Love kiss de minuit au pîed du campanile de San Marco animé par la charmante Betty Senatore, attirera du monde, le Commandant Marini, chef de la police municipale a pris des mesures draconiennes. Les habitants sont prévenus que la circulation pédestre pourra être déviée si besoin et que certains axes seront à sens unique. En cas d'une affluence trop massive de véhicules, le stationnement sera interdit Piazzale Roma et les automobilistes déviés vers le Tronchetto. Cela ne devrait pas décourager les 100.000 personnes attendues sur la piazza où sont prévues cette année encore de nombreuses attractions : concerts, théâtre, bal avec le célèbre DJ vénitien Maci, et brindisi avec le Bellini dans sa fameuse bouteille rose et argent de la société Canella, en attendant le compte à rebours et le feu d'artifice sur le Bacino di san Marco. Bonne soirée à tous ceux qui se rendront sur la piazza le 31 décembre !
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27 décembre 2011
Concert de Noël : le Gloria de Vivaldi
Ceux qui ont lu mon livre où sont fidèles à mon blog savent combien le Gloria de Vivaldi est une de mes musiques favorites liées depuis plus de trente ans maintenant à ma vie vénitienne. C'est avec le Magnificat, le morceau qui m'accompagnait le plus souvent dans mes promenades nocturnes à travers la ville, c'est aussi ce que j'écoutais quand je travaillais à la bibliothèque de la Querini-Stampalia. Les trompettes du Gloria ont souvent résonné sous les voûtes de la galerie de Bobbo ferruzzi à San Vio... Voici une vidéo d'un concert de Noël donné en 2008 à Pescara, par le choeur et l'orchestre de l'Université Gabriele D'Annunzio de Chieti. Joyeuses Fêtes de Noël a tutti !
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2 Commentaires : non archivés par Google
15 novembre 2011
L'abat-jour était rose. Récit. (Work in Progress)
,,Elle était revenue. Son rire à l'autre bout du fil avait ranimé en un instant mille sensations qu'il croyait oubliées : - 19 heures 30, au Vapore. Les abats-jours sont-ils toujours aussi délicieusement roses ? Sois-bien à l'heure. Je t'embrasse. Le petit accent traînant, les roulades qu'il ne pouvait plus entendre depuis sa rencontre avec Luisa, sans voir sa chevelure brune, ses yeux verts, sa peau délicate et tremblante, tout resurgit et le troubla comme avant. Quel était ce mystère qui le renvoyait en quelques secondes à une vie qu'il croyait disparue, comme un rêve envolé ?
Deux jours étaient passés. Maintenant, il fallait se décider. Luisa serait au restaurant, dans la petite salle du fond, près des grands miroirs. Sur la table damassée, la lampe avec l'abat-jour un peu mièvre répandrait sur son visage une douce lumière.
,,Quelques années plus tôt, au même endroit, ils avaient prononcé la même phrase, avec la même intensité et le même désir. Son "que tu es belle" avait résonné en même temps que son joli "qué tou es beau". Il avaient ri tellement fort que tout le monde un court instant avait cessé de parler. La soirée fut merveilleuse. Elle le suivit chez lui. Quand elle s'étendit sur le lit étroit, il pensa à l'autre, l'élue, celle qui l'attendait dans sa vie d'avant. Il prit la main de Luisa, l'embrassa avec fougue puis, hésitant, les yeux dans le vague, il se détacha d'elle et lui proposa de la raccompagner à son hôtel. Elle eut un sourire incroyablement bon. Elle se leva. Il crut apercevoir dans l'ombre de la chambre mal éclairée, une larme sur son visage qu'elle essuya du revers de la main. Discrètement... Ils marchèrent main dans la main jusqu'au petit hôtel, près du traghetto. Elle devait partir pour Malaga le lendemain... Il ne la revit plus. Les années passèrent. Leurs vies...
,,Et ce soir, elle était revenue. Enfin. Hélas. Qu'allaient-ils se dire ? Qu'avaient-ils à se dire ?
Il ne voulait pas être là. Le quartier lui semblait laid. La ville, le ciel bas, le froid, il avait tout en horreur. Pourtant, il poussa la porte du restaurant, accueilli par Carlo, le serveur, qui ne semblait pas surpris de le voir surgir là après tant d'années : - La signorina vous attend, Monsieur, la table sous le miroir. Celle qui a l'abat-jour rose...
Work in Progress :
Inédit extrait d'un récit à paraître,
déjà initié sur Tramezzinimag en 2009.
01 octobre 2011
Le Spanglish sandwich (Keller sandwich)
Les
pauvres malheureux pour qui le sandwich s'arrête au simple
jambon-beurre ou au pâté-cornichon n'ont pas idée des merveilles
gastronomiques, époustouflantes trouvailles pour les papilles qu'on trouve autour de la planète ! Il y a
tout d'abord les tramezzini - Tramezzinimag, vous le savez, se veut depuis 2005 l'infatigable zélateur de cette merveilleuse invention ; Il y a le Club Sandwich dont la version la plus aboutie est celle d'Arrigo Cipriani, toujours servi au Harry's bar et au Harry's Dolce...
Et puis, il y a tous ceux que d'émérites chefs inventent. Le spanglish sandwich est un des plus grands. On lui donne le plus souvent ce nom car sa préparation figure dans une scène mémorable du film de James L. Brooks, Spanglish, sorti en 2005 avec Adam Sandler, la ravissante Tea Leoni et la non moins superbe Paz Vega.
Et puis, il y a tous ceux que d'émérites chefs inventent. Le spanglish sandwich est un des plus grands. On lui donne le plus souvent ce nom car sa préparation figure dans une scène mémorable du film de James L. Brooks, Spanglish, sorti en 2005 avec Adam Sandler, la ravissante Tea Leoni et la non moins superbe Paz Vega.
Peut-être certains d'entre vous s'en souviennent. cette comédie
typiquement américaine raconte l'histoire d'une jeune femme mexicaine
qui s'installe à Los Angeles avec sa fille et qui rentre au service
d'une famille américaine dont le mari est un célèbre restaurateur. Dans une scène mémorable du film, le
personnage principal revenant de son service au restaurant, se prépare
avec amour ce fameux sandwich. Rien que de le voir à l'écran donne faim ! Il
a en fait été créé par un célèbre Chef californien (mais oui, il y en
a), un certain Thomas Keller, ancien de chez Taillevent. Reconnu aujourd'hui comme un des meilleurs cuisiniers du monde, il officie depuis 1994 au French Laundry, l'un des plus fameux restaurants de la Napa valley,
Les ingrédients (pour une personne) : 3 ou 4 tranches de bacon / 2 tranches de Monterey Jack (fromage californien créé par les franciscains au début du XVIIIe et qui ressemble un peu au cheddar blanc très frais) / 2 tranches de pain de campagne ou 2 tranches de pain de mie anglais complet / 1 cuillère à soupe de mayonnaise / 4 tranches de tomates bien mûres / 2 feuilles de laitue / beurre / 1 œuf frais.
Préparation :
Faire griller le bacon, le dégraisser sur un papier absorbant.
Disposer des tranches de fromage sur une tartine de pain moyennement grillé. Mettre au four ou dans un toaster jusqu'à ce que le fromage ait fondu.
Étaler la mayonnaise sur une autre tranche de pain, y dresser le bacon, la tomate qu'on aura choisie bien mûre et parfumée et coupée en tranche fine, puis terminer avec une belle feuille de laitue bien fraîche.
Faire frire un œuf en veillant à ce que le jaune ne soit pas trop cuit. Le déposer délicatement sur la feuille de laitue.
Recouvrir avec la tranche de pain couverte de fromage qui, c'est important doit être assez grillée pour avoir un certain croquant mais pas trop pour ne pas écraser le jaune qu'elle recouvrira.
Dresser dans le plat de service et couper en deux morceaux avec un couteau bien aiguisé, laissant le jaune se répandre. Servir aussitôt. Le jaune ne doit se rompre qu'au moment de couper le sandwich en deux. Goûtez-y-vite, c'est à se rouler par terre !
Plein de variantes sont possibles : avec du blanc de poulet, du foie gras, etc.
3 commentaires: (Archives Google)
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Ho fame!
Yvonne - 02 octobre, 2011
- Michelaise a dit…
- Thierry Marx, du temps où il était encore "par chez nous" avait accepté de parrainer une formation avec pôle emploi (qui ne s'appelait pas encore ainsi !) pour de la cuisine rapide de qualité !! De jeunes bordelais avaient ainsi acquis une qualification en suivant un cursus de 6 mois je crois et avaient appris à faire du "à consommer rapide" mais original, attrayant etc... j'avais trouvé l'idée sympa
- 02 octobre, 2011
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- Effectivement. Il serait intéressant de savoir ce qu'ils sont devenus et ce qu'ils en ont retiré. Quant à la cuisine moléculaire... je trouve l'idée moins sympa, mais je dois tourner au vieux machin réactionnaire...
- 02 octobre, 2011
24 septembre 2011
L'union entre l'eau et l'écriture
Souvent
celui qui écrit sur Venise et qui en a fait sa patrie d'élection - ils
sont nombreux - n'est lié à cette ville que par la nécessité vitale et
littéraire de se "réfléchir" en elle. Cette analogie, si gratuite
puisse-t-elle paraître, n'en est pas moins fondatrice : elle est
l'anneau qui scelle l'union entre l'eau et l'écriture, et qui relie
Venise à la quête biographique et artistique. (Noté d'après un texte de Nicoletta Salomon à propos d'Ezra Pound).
2 commentaires:
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Il est magnifique ce coucher de soleil entre le squero san trovaso et les Zattere !
Avez-vous déjà envoyé votre recueil de textes aux souscripteurs ?
- 25 septembre, 2011
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Nous avons quitté la petite terrasse sur le toit de la maison à droite
le 23 septembre ! cette photo est magnifique et je viens de réserver un
séjour en février dans cette même maison avant de venir "visiter"
TraMeZziniMag, quel bel hasard.
- 26 septembre, 2011
23 septembre 2011
Echauffourée entre les manifestants anti fascistes et la police à Venise
La manifestation organisée par les élus municipaux du groupe des Centri sociali (regroupant divers mouvements de gauche) pour dénoncer les dérives fascisantes, racistes et sinistres de la Ligue du Nord de Bosi, s'est transformée en une véritable rixe avec plusieurs blessés, dont le conseiller municipal Bepe Caccia,
et des policiers. Les manifestants, après avoir bloqué les arrivées des
trains à Santa Lucia, se sont heurtés aux force de l'ordre qui
barraient les marches du pont des Scalzi,
près de la gare, Très vite il y a eu des échanges de coups, des
grenades lacrymogènes ont explosé au milieu du cortège formé de près de
500 personnes, essentiellement des jeunes, étudiants, militants
écologistes ou contre le racisme. Tout avait pourtant commencé padaniens. Puis tout a basculé.
Venise n'avait pas vu cela depuis de nombreuses années. La tension qui s'est mise soudain à régner, montre bien le degré d'exaspération de la population face à la montée de la xénophobie et du racisme de la ligue, devant la gabegie ultra-libérale de l'arrogant Berlusconi et de l'absence d'une alternative solide et d'homme d'état courageux et probes. Décidément, comment ne pas penser que nos sociétés arrivent à un point de non retour et qu'il va bien falloir avoir le courage de tourner la page, quant on voit que même dans la paisible Venise, le peuple gronde de plus en plus fort...
Venise n'avait pas vu cela depuis de nombreuses années. La tension qui s'est mise soudain à régner, montre bien le degré d'exaspération de la population face à la montée de la xénophobie et du racisme de la ligue, devant la gabegie ultra-libérale de l'arrogant Berlusconi et de l'absence d'une alternative solide et d'homme d'état courageux et probes. Décidément, comment ne pas penser que nos sociétés arrivent à un point de non retour et qu'il va bien falloir avoir le courage de tourner la page, quant on voit que même dans la paisible Venise, le peuple gronde de plus en plus fort...
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3 commentaires :
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- That is not a scene I expected to see enacted in Venice!
- 20 septembre, 2011
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- it's unfortunately the same everywhere in the world.
- 20 septembre, 2011
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- C'est au moins la preuve que tout n'est pas perdu pour Venise...
- 25 septembre, 2011
Les hordes ne sont pas responsables
Mon
amie Claire, qui séjourne à Venise comme elle le fait plusieurs fois
dans l'année pour ses affaires, vient de m'adresser un texto pour le
moins inhabituel. D'ordinaire mesurée, elle a rarement un mot plus haut
que l'autre et le respect qu'elle manifeste en toutes circonstances pour les autres, est bien connu de son entourage.
Pourtant, cette fois, ses mots expriment un désarroi qu'hélas nous
sommes nombreux aujourd'hui à partager :
"Je suis écœurée par cette marée de touristes déversée chaque jour par
d'énormes navires. Impossible de reconnaître la Venise des années 70-80
que nous avons connu et où il faisait si bon vivre." Inquiète de
virer à la vieille ronchon, elle me dit son bonheur de se réfugier à
Murano où ses activités l'appellent. La foule y est moins dense et moins
longtemps.
Bien sur ces
hordes de touristes sont faites d'individus qui ont comme nous tous le
droit de venir admirer les beautés incroyables de la Sérénissime ; et il
faut se réjouir bien sur de la démocratisation des voyages. Nous ne
pouvons qu'apprécier les facilités d'aujourd'hui qui permettent de
visiter le monde à peu de frais. Mais Venise est en train de sombrer
sous ce flot ininterrompu de visiteurs. 21 millions de personnes qui
envahissent chaque année des lieux rendus fragiles par le temps, la
pollution et où ne vivent plus qu'un peu plus de 50.000 habitants... Le
mal est sans issue. On ne peut interdire le tourisme, il est impossible
de réguler ces flux à la croissance exponentielle et les pires
conclusions apparaissent ça et là dans les rapports officiels. La
récente initiative de Venessia.com qui organisa avec un humour grinçant l'inauguration de Veniceland,
vaste parc d'attractions sur le modèle de Dysneyland. On n'avait jamais
été aussi près de la réalité qui semble attendre Venise et les
vénitiens et le cauchemar revient souvent qui montre un vénitien - le
dernier - ouvrir le matin et fermer le soir les portes de la
cité-lunapark...
Les élus planchent depuis trente ans maintenant sur les
moyens de sauver la ville et ses habitants. Toutes tendances politiques
confondues, personne à ce jour n'a trouvé la solution : taxe de séjour,
numerus clausus quotidien, nouveaux itinéraires, blocage des
autorisations d'ouverture de commerces touristiques et de création de
nouveaux hébergements... Rien n'y fait. Les vénitiens continuent de fuir
le centre historique pour les banlieues modernes et équipées, les
commerces de proximité disparaissent les uns après les autres, les
écoles et les dispensaires ferment leurs portes. A chacun de nos
séjours, nous constatons la disparition d'un commerce, l'ouverture d'une
boutique ou d'un bar à touristes, des immeubles entiers sont vides et
il y a moins de linge aux fenêtres, moins d'enfants sur les campi
à la sortie des écoles et dans les églises, les rares paroissiens
s'excusent presque d'occuper les lieux pour rendre grâce au Seigneur
empêchant ainsi les visites...
Pourtant la magie des lieux reste entière, fascinante qui suffoque à chaque fois comme à la première fois. Mais combien de temps encore pourrons-nous profiter tous autant que nous sommes, de ce trésor unique ? Pourtant la Venise vivante est toujours là, à quelques pas de la foule. En faisant l'effort de sortir des circuits touristiques, on se retrouve assez vite dans des lieux paisibles où le bruit de la foule n'est plus que lointaine rumeur. Mais si ces lieux sont tranquilles, ils sont aussi de plus en plus dénués de vie : tel marchand de fruits et légumes qui se dressait sur cette petite place, a disparu. Plus loin, la petite école maternelle a fermé ses portes, là le droguiste qui vendait aussi des bonbons est remplacé par un cyber-point... Le progrès, l'évolution des choses et des esprits me dira-t-on...
Certes, il faut aller avec son temps et aucune civilisation n'est immortelle. Les plus belles créations humaines meurent toutes un jour, mais l'agonie de Venise dont nous sommes les témoins est douloureuse pour ceux qui l'aiment avec passion. A ce point de notre raisonnement, tout est question d'état d'esprit et de mentalité. Il y a ceux qui ont décidé de serrer les poings et de ne voir que ce qu'ils aiment voir à Venise, les reflets, la lumière, les milliers de sollicitations esthétiques qui semblent échapper aux outrages du temps. Ils vont à travers la ville, le visage marqué d'un sourire béat et les yeux tout imbibés d'émotion. Ils vibrent au même rythme que l'histoire de la ville. La foule ne les encombre pas, ces bienheureux ne la voient pas. Ils passent (le plus souvent possible) quelques jours au milieu de l'histoire, de la beauté et du calme.
Venise
est pour eux comme une princesse assoupie qui bouge juste assez encore
pour les accueillir et ils en sont chaque fois très émus. Il y en a
d'autres qui évoluent aussi dans les méandres de la ville, fascinés eux
aussi mais indifférents à la foule qu'ils y ont toujours connu. Ils ont
souvent la chance d'être propriétaires et peu à peu, ils ont l'illusion
de devenir vénitiens, comme les vacanciers du Cap Ferret se sentent
arcachonnais ou ceux de l'ïle de Ré se pensent rétais... N'avoir que
quelques fournisseurs attitrés pour remplir leur frigo ne les surprend
pas, ils vont au restaurant. ils ignorent les centaines de boutiques qui
existaient là auparavant et la foule très dense de vénitiens qu'on
croisait avant les matins au marché, vaut pour eux celle qui joue les
figurants désormais... Leur béatitude masque les problèmes mais eux au
moins - dans leur grande majorité - respectent la ville et son art de
vivre. Ils seront peut-être un jour, et nous avec eux, les ultimes
habitants de Venise sans jamais avoir été réellement vénitiens...
4 commentaires:
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Ce que j'ai vu cette année de Venise m'inquiète beaucoup : la hausse
exponentielle des hébergements touristiques n'a d'égale que la
marchandisation sans cesse plus accrue des activités.
- 25 septembre, 2011
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Avec le temps, je trouve tes articles de plus en plus en phase avec les opinions... En effet la foule "n'en peut rien"...
- 25 septembre, 2011
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bonjour Lorenzo, tout d'abord bravo et merci pour ce blog (que je visite
régulièrement) j'aime particulièrement le ton de votre billet
d'aujourd'hui d'autant plus que j'ai eu le bonheur de visiter Venise en
plein hiver (janvier 2006).J'étais venue chercher les brumes des
aquarelles de Turner, donc je ne sais pas ce que sont les hordes de
touristes, j'ai de magnifiques photos de la pace San Marco vide. J'ai
même eu la chance d'avoir un peu de neige.
Mais ce qui me pousse à vous faire ce petit clin d'oeuil est votre remarque sur les touristes ferretcapiens qui se prennent pour des arcachonnais !!! rien à voir mon bon Monsieur! Temoin privilégiée puisque j'habite Andernos puis maintenant Cassy depuis 22 ans, je compte les points entre les 4 populations: le sud du Bassin, le fond du Bassin, la presqui'île du Ferret et les touristes. Et je peux vous dire que c'est du sport, les enjeux entre projets d'aménagements et protection du milieu naturel fagile donnent lieu à de vifs échanges parfois cocasses voire houleux lors de réunions publiques.Le Bassin d'Arcachon aussi est une lagune, où les modestes pignots se prennent pour des palines.
a binetôt
cordialement
Dominique
- 25 septembre, 2011
- Michelaise a dit…
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oui oui, belle analyse et ???? car comment sortir de l'impasse dont le
tourisme de masse n'a fait que révéler le manque définitif d'issue ???
- 28 septembre, 2011
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