22 février 2012

Ce qu'il y a de bon dans le Carnaval

Fritole e galani... Les gourmandises du carnaval. Faciles à faire et délicieuses pour ce temps d'entre-deux. Le soleil est là qui nous rappelle que bientôt tout va renaître. Régalons-nous de merveilles et de bugnes, Carnaval est mort, Mardi-gras laisse la place aux Cendres. Nous entrons en Carême. Dans quarante jours le monde chrétien fêtera la résurrection du Christ
 
Les journaux n'en parleront guère - réputé moins vendeur que le ramadan des infidèles - mais dans nos cœurs autant que dans nos maisons la magie de la fête se liera aux doux caprices du printemps, l'air au dehors bientôt se fera plus chaud, les fleurs dans les champs, les feuilles dans les arbres et le chant joyeux des oiseaux... C'est tout cela qu'évoque pour moi les fritelle et les galani qu'on déguste partout à Venise, en attendant Pâques.

Pour les amateurs, la recette des Galani est sur TraMezziniMag (ICI), celle des Fritelle (ICI)

18 février 2012

No Grandi Navi !

TraMeZziniMag s'est souvent fait l'écho de la grogne des vénitiens devant l'ampleur prise par les rotations des navires de croisière géants depuis quelques années. C'était à l'origine davantage une réaction contre le débarquement quotidien d'une foule supplémentaire de touristes, de cette catégorie peu appréciée, les "pendulaires". Le naufrage du Concordia a amplifié le combat. 

Non seulement les milliers de visiteurs qui débarquent chaque jour en plus des autres arrivés par autobus, train ou avion posent un problème, mais c'est de sécurité dont il s'agit. Nous en avons parlé dans ces pages à maintes reprises et à Venise, de nombreuses associations travaillent pour éviter qu'une catastrophe se produise. Comme nous l'a signalé un lecteur, un très bon article sur le sujet vient de paraître dans le Monde Magazine (ICI) aussitôt relayé partout sur le net et qui donne à ce combat la publicité qu'il lui fallait parmi les francophones. Les français sont nombreux à vouloir participer à tout ce qui peut défendre et préserver Venise, comme les belges, les canadiens, les suisses... 

Nous sommes heureux qu'un public de plus nombreux prenne faits et gestes pour les bonnes causes vénitiennes : la sauvegarde de la ville elle-même, la lutte contre la désertification du centre historique, contre la disneylandisation, la pollution et maintenant les grands bateaux. L'article du Monde Magazine est un bon résumé de la situation. ceux qui sont à Venise en ce moment pour participer au Carnaval s'en seront rendus compte : la mobilisation est grande d'autant plus que l'accident du Concordia a été montré en boucle par toutes les télévisions du monde. Et si cela arrivait à Venise ? Si une mauvaise manœuvre faisait percuter un navire avec les quais, du côté des Zattere, des Esclavons ou même sur la Piazzetta ? Si un paquebot sombrait et que le fuel qu'il contient se répandait dans les eaux fragiles de la lagune ? Et si une explosion, un incendie se déclaraient et que l'on ne parvenait pas à le maîtriser avant que le feu ne se propage vers les maisons voisines ? 

Autant de scénarios catastrophes dont personne ne veut imaginer qu'il puisse un jour devenir réalité. Venise est une cité maritime. Son empire s'est bâti avec la marine. Mais comme le souligne l'article, il s'agissait de navires bien moins gros que ces horribles mastodontes qui ressemblent davantage à des HLM qu'à des bateaux. 100.000 tonnes et plus face à un écosystème fragilisé, face à des palais et des églises uniques au monde et à la hausse inexorable du niveau des océans...

4 commentaires:


Anne a dit…
L'article du "Monde" donne en effet un bon aperçu de la situation. J'espère que les solutions proposées pourront être mises en œuvre rapidement et que Venise trouvera le financement nécessaire aux travaux qui lui assureront une première protection, bien que la question nécessite une réflexion approfondie. Mais on peut déjà tenter de parer au pire.
Anne
Anonyme a dit…
Pourquoi employer le mot "grogne" peu approprié, pour qualifier un mouvement populaire de protestation. Je trouve que c'est désobligeant voire méprisant pour les acteurs de ces manifestations.
Cordialement.
Corso
Lorenzo a dit…
Grogner : émettre des grondements menaçants. Le mot grogne convient bien me semble-t-il pour exprimer le ras-le-bol actuel qui s'exprime certes par de la colère mais une colère encore rentrée. La grogne exprime bien cette situation d'entre deux où tout peut basculer. Je ne vois personnellement aucun mépris dans cette manière de qualifier les protestataires, mais, diplomate, peut-être suis-je trop conciliant.
Cordialement à vous Corso.
Anonyme a dit…
http://www.guanweixing.com/ylandscapegal/ymvnsport.htm
Je viens de découvrir.....

16 février 2012

Le carnaval démasqué par France 2


A TraMeZziniMag, on peste souvent contre la superficialité des émissions consacrées à Venise, de la manière dont les journalistes répandent et entretiennent les clichés, voilant le plus souvent les réalités profondes de la ville et des maux dont elle souffre. Parmi de trop nombreuses caricatures, surgit il est vrai parfois quelques perles rares qui réconcilient avec une certaine presse. N'est pas Éric Valmir qui veut. 

Le premier volet du feuilleton que France 2 consacre au carnaval de Venise me semblait bien mal commencer : la charmante présentatrice du journal qui s'était mélangée dans ses papiers et confondait le campanile et la Fenice, les images d'une pauvre reine de beauté lâchée à 25 mètres au-dessus de la foule, des commentaires sans originalité. Le deuxième épisode montrait des images dont on pouvait deviner qu'une certaine vision de Venise présidait aux choix des journalistes. On rentrait dans un vrai documentaire. Le cahier des charges imposé par le cadre du journal et ce que sa direction imagine être l'attente du spectateur, obligeant à rester dans le cliché, il s'avère difficile en quelques minutes de sortir des sentiers battus. 

Pourtant le troisième épisode programmé hier je crois (je l'ai visionné en podcast) donnait à voir une partie de la réalité que l'on peut dénoncer voire refuser, mais France 2 a su sortir de la carte postale, comme d'autres chaînes avant elle qui ont su nous présenter des documentaires réalistes, certes toujours imparfaits parce que toujours trop pressés et donc forcément tronqués et superficiels. Il faut attendre la fin du travail de Renaud Bernard pour porter un jugement. En attendant, voir la Sérénissime en hiver est un délice pour les Fous de Venise qui ne peuvent y être et attendent avec impatience de s'y rendre de nouveau. Quand le carnaval aura jeté ses dernières flammes et que la folie sera retombée. 

Pour voir les images présentées par France 2, c'est ici .

8 commentaires:

Nathalie a dit…
Impossible d'y accéder !

Lorenzo a dit…
En effet, le lien a été désactivé. Nous avons questionné France 2 sans avoir encore obtenu de réponse.

Lorenzo a dit…
En attendant, La Panse de l'Ours présente la première des cinq vidéos : http://www.lapanse.com/venise/actu/2012_02_le-carnaval-2012-demasque-sur-france2-colombine-prend-son-envol/
ladivinecomédie a dit…
Pour changer des clichés de France 2, un réflexion bien plus intéressante dans Le Monde magazine !
http://www.lemonde.fr/m/article/2012/02/17/venise-en-guerre-contre-les-croisieres_1644026_1575563.html
"No Grandi Navi !"
Anonyme a dit…
Le JT de 13H de France 2 ici
http://jt.france2.fr/player/13h/
Fregerno
Anonyme a dit…
Je fulmine aussi contre la superficialité de tout ce que les médias publient sur Venise. Ce qui est vrai pour Venise l'est aussi pour d'autres villes.
Fregerno
Veneziamia a dit…
Anonyme : C'est vrai que les médias ne reflètent pas Venise mais est-ce vraiment important ? Ceux qui connaissent et aiment cette ville ne s'y laissent pas prendre. La superficialité du carnaval,de Venise ou d'ailleurs,n'est-il pas un exutoire nécessaire à l'équilibre des peuples ? Après tout, personne n'est obligé d'y participer !!!

Lorenzo a dit…
Veneziamia, je suis tout à fait en accord avec vous. Bon carnaval à ceux qui se réjouissent d'en être et bon week-end à tous les autres. Moi ce qui me manque ce sont les fritelle. Je vais d'ailleurs en préparer demain !

15 février 2012

Attention : piratage !

L'adresse du courriel de TrameZziniMag vient d'être piratée par des hackers imbéciles qui s'en sont servis pour diffuser des spams, ces fameux messages publicitaires qui n'ont pour but que de collationner des milliers d'adresses afin de les vendre à des compagnies avides. Impossible désormais de lire notre messagerie. Plus grave, impossible de récupérer les centaines d'adresses et les archives des courriels reçus et expédiés. Mais Hotmail s'emploie à récupérer les données.
 
Ce n'est pas la première fois qu'une telle attaque se produit. Plus ça ira, moins le net sera sûr et moins il sera libre... C'est ainsi que peu à peu, si nous n'y prenons garde, nous nous enfonçons dans un monde où les libertés s'étiolent peu à peu sous les attaques conjointes des gangsters du Net et des gouvernements, qui en profiteront pour réduire nos mouvements nous éloigneront d'une manière trop flagrante de la pensée unique... L'eurofascisme est en route. la mondialisation de l'atteinte à nos libertés. Les casseurs qui s'attaquent à nos sites font le jeu de ceux qui veulent nous rendre passifs et rentables !.
 
Jusqu'à nouvel ordre, il est donc plus prudent d'envoyer vos mails à l'adresse suivante : tramezzinimag@yahoo.it
 

13 février 2012

Carnaval : Le vol de l'ange



Le ridicule du commentaire d'un petit reportage du journal de France 2 - certainement (enfin je l'espère - du second degré) : "Julia monte vers son destin"... C'est en effet avec ses mots que le commentateur présentait l'ascension - à pied - du campanile de San Marco, de la belle Giulia Selero qui jouait ce week-end le rôle très envié de l'Ange, appelé Colombine dans le reportage, qui traditionnellement descendait du Paron di casà vers le balcon du palais des doges où il venait offrir des fleurs à la dogaresse. Plus de saltimbanque aujourd’hui, mais une jeune vénitienne, l'une des Maries de l'an passé devenue "Miss Carnaval 2011", solidement harnachée qu'on descend doucement à l'aide de solides filins vers le centre de la piazza où a été dressé le palcoscenico. Le doge est là au milieu de la foule.
 

Pour la première fois, une caméra était fixée au-dessus de la belle permettant de voir ce qu'elle voyait en descendant les 25 mètres qui la séparait du sol. Hormis l'erreur - ou la distraction - de la présentatrice du journal qui a fait partir la pauvre Colombine de la Fenice - à 800 mètres de là ! - pour atterrir sur la piazza, le reportage, premier d'une série sur le carnaval 2012, a le mérite de vouloir montrer la manifestation de l'intérieur, en suivant des français qui vont déambuler durant toute la semaine avec leurs magnifiques costumes et leur bel enthousiasme. Attendons la suite pour savoir comment Venise et son carnaval vont être montrés par France 2. Avec lucidité et vérité ou, comme c'est trop souvent le cas, à base de clichés éventés et rassis  sur la Sérénissime ?

A suivre donc. En attendant le prochain journal de la mi-journée, sachez seulement que le vol n'a pas été de tout repos. Avec la température très basse et le vent glacé, le vol a eu quelques soucis. Le treuil électrique s'est bloqué, il a fallu s'y reprendre à deux fois pour faire glisser la donzelle. Mais cela n'a pas entamé l'enthousiasme de la foule, bien au contraire. Du temps de la République, le fil était tendu sur la piazzetta, à l'abri du vent.




12 commentaires:
Anonyme a dit…
Bien, alors ouvrons les paris pour France 2 : je pense qu'ils vont faire façon clichés pourris, comme vous dites... De toute façon le carnaval de Venise c'est bien un peu comme un parc d'attraction sans âme non ? Tout juste relancé pour faire de bonnes affaires, non ? Je me trompe ? Allez courage et cordialement à tous. 
Isabelle
Anonyme a dit…
Laissons le Carnaval, tel qu'il est devenu, aux touristes, et savoureux les précieux moments que nous offre Venise, le reste du temps. Viva Venezia Gabriella
Anonyme a dit…
Pour avoir été présente à Venise en ce premier week-end de carnaval, mais bien emmitouflée dans une doudoune, je confirme que cette manifestation n'a aucune âme, et tombe petit à petit dans le ridicule : peu de touristes, la plupart chinois ou russes, avec un loup sur le visage et leurs moon-boots aux pieds pour faire couleur locale! A côté de cela, des concerts gratuits à la Fenice (Jordi Saval et Hyspérion XX vendredi soir dans la grande salle!) et une journée entière consacrée à Venise (mais pas à son carnaval) sur Radio classique hier ! Et dire que Benetton est sur le point d'ouvrir un méga-store au bord du Grand Canal avec une méga terrasse dominant le Rialto, conçu par le grand architecte Rem Koolhas donnant son sérieux au projet, terrasse qui comme le Concordia permettra de s'approcher au plus près du cœur de Venise!
Anonyme a dit…
J'avais bien raison de jurer de ne jamais mettre les pieds à Venise lors du carnaval ! où es tu Venise secrète dont les fantômes rôdent dans les ruelles ? On est pas loin , du parc d 'attractions ! Lamentable ! 
Estelle

oliaiklod a dit…
Bonjour Lorenzo, Je trouve que ce commentaire "Julia monte vers son destin" résume bien ce qu'est devenu le Carnaval, pardon, la parodie de Carnaval façon VeniceLand. Malgré une température sibérienne, le vent, on a risqué la vie et attenté à la santé de la belle (malade depuis), simplement parce que quelques bobos ont payé 100 €uros pour "assister au spectacle dans l'espace VIP". C'est scandaleux, tout comme sont scandaleuses les fontaines de vins placées au bas des deux colonnes roses du palais ducal. San Marco étant désormais privatisé, les costumés européens ont décidé de ne plus y aller, c'est pourquoi, hier, la Nuova titrait "Tanto turisti, poco maschere". Nous aussi, costumés, souhaitons le retour à un Carnaval humain. RdV vendredi sur les Zattere pour cela...
Lorenzo a dit…
Ravi de vos commentaires. Nous pensons tous la même chose sans être élitistes et snobs. Venise en février, je n'y vais plus parce que je veux garder intact le souvenir des carnavals de 1979, 80, 81 et suivants jusqu'en 1985. Spontanés, drôles, magnifiques, imaginatifs, plein de surprises, ces carnavals-là attiraient déjà de plus en plus de touristes (français pour la plupart déjà) mais on sentait une authenticité et une joie qui ont disparu depuis. Qu'y faire ? Rosa Salva doit être bien dépassé et les tentatives de Bruno Tosi ou d'autres authentiques passionnés de la tradition vénitienne semblent ne pas pouvoir inverser le cours des choses... Vous avez bien raison de fêter ce temps de mascarade avec les autres masques loin de la piazza et des fontaines. L'idéal demeurant les quelques vraies fêtes et concerts "privés" mais on retombe dans une sorte d'élitisme qui ne devrait plus être de mise avec tout ce qui se passe et se trame dans notre pauvre monde exsangue. La moralité aurait été d'annuler le carnaval par solidarité avec les grecs, mais aussi les syriens, les libyens, les égyptiens...
Anonyme a dit…
L'argent n'a pas d'odeur, comment peut-on lui demander d'avoir de la morale ? Venise, pareille à Ibiza, devient un lieu de fêtes absurdes et vulgaires... Ainsi va le monde... Bien cordialement. 
Régis
Anonyme a dit…
Ceux qui se rendent à Venise en ces circonstances sont ceux qui sont à la recherche d'une identité et d'un illusoire ailleurs. Le roman "Sombre Lagune" exprime bien cette recherche, cette quête et l'inquiétude devant la mort. Entretemps l'évènement fait fonctionner le tiroir caisse de la cité pour le plus grand bienfait des journaliers de Mestre et des alentours qui viennent y chercher leur pain quotidien. Venise a toujours été une machine à fabriquer de l'argent. N'est-ce pas elle qui a inventé la banque, la bourse, le crédit et les lettres de change. Pour visiter cette ville emblématique il ne nous reste qu'à éviter les grandes concentrations touristiques car Venise restera toujours un ailleurs. 
Fred
Douille a dit…
Quand je lis certains commentaires ou je vois des carnavaleux étrangers se plaindre d'autre carnavaleux étrangers, ne frise-ton pas le ridicule???
Anonyme a dit…
Douille, chacun a le droit de vivre Venise à sa guise tout de même.
Douille a dit…
Oui et non!!! Les libertés des uns s'arrêtent ou commencent celles des autres... C'est comme si quelqu'un qui fume une cigarette dans un lieu public allait dénoncer son voisin qui fume la pipe...
dominique a dit…
reconnaissons la grâce de l'ange 2012 ...

13 février 2012

Fête des Maries 2012

Réinventée par Bruno Tosi, l'inénarrable proveditore des fêtes et réjouissances vénitiennes, la Festa delle Marie est chaque année un franc succès. Avec les rigueurs de l'hiver, l'antique cérémonie qui est devenue un des moments-phares du carnaval moderne, avait dû recouvrir les douze belles jeunes femmes sélectionnées de lourds manteaux de lainage. Mais le défilé se fit comme prévu, chaque jeune Marie portée par quatre gondoliers de blanc vêtu comme le veut la tradition. Le public aime cette introduction au carnaval, comme il aime le vol de l'ange (hélas assez dénaturé par rapport à ce qu'il était du temps des doges mais adapté aux temps modernes) et le Xe Brucia il Carnaval, qui sera cette année le taureau rampant tout de bois et de carton-pâte qui sera brûlé pour clôturer les réjouissances et laisser la Sérénissime nettoyer ses rues et ses campi, et entrer (enfin) en Carême.

1 commentaire:

oliaiklod a dit…
Nous avons fait des photos côte à côte sans se voir !
Se serait bien de se rencontrer enfin ici à Venezia

09 février 2012

Le taureau d'Aquilée, allégorie du carnaval 2012

Réalisé par le célèbre scénographe et sculpteur Guerrino Lovato, l'allégorie du carnaval 2012, ce gigantesque taureau de bois et de cartapesta mesure neuf mètres de haut. La sculpture qui sera brûlée jeudi gras pour marquer la fin du carnaval et l'entrée en Carême de la Sérénissime renoue avec le passé.

L'histoire remonte à longtemps. Au début du XIIe siècle pour être précis. Le patriarche d'Aquilée, Ulrich von Treffen s'allia avec des feudataires impériaux et envahit Grado dont les salines étaient exploitées par les vénitiens, obligeant le patriarche Enrico Dandolo à fuir. Le doge Michiel II furieux envahit Aquilée et fit prisonnier son patriarche, les feudataires et de nombreux clercs. Pour recouvrer la liberté, von Treffen offrit au doge un taureau, douze paons et douze porcs. Cette compensation se transforma en tribut annuel.

Les bêtes étaient utilisées le jeudi saint lors d'une corrida qui devint vite une grande attraction. Elle s'achevait par la mise à mort du taureau. Cet honneur revenait aux membres de la Confrérie des Menuisiers dont les membres s'étaient illustrés par leur bravoure et leur fougue lors de la libération de Grado. La coutume fut abolie en 1520 par Andrea Gritti puis reprise en 1550 jusqu'à la chute de la République. Peu à peu on abandonna les porcs et les paons pour ne garder que l'imposant taureau.

L'esprit (mauvais) d'Ulrich von Treffen a dû souffler en même temps que la bora puisque l'imposante icône qui était installée depuis dimanche devant la Pointe de la Douane a été renversée ! Heureusement l'incident n'a causé aucun dommage important. Le taureau sera remis en place dès que les conditions météorologiques le permettront.