S'il est vrai que pour la plupart des français on ne mange des glaces que l'été, en Italie et particulièrement à Venise, c'est une douceur qui fait fureur tout au long de l'année. Bêtement en France les glaciers baissent leur rideau presque partout dès les premiers frimas.
C'est le cas à Bordeaux où les enseignes de glaciers à l'italienne ou traditionnels sont apparues depuis quelques années. Presque tous sont fermés jusqu'au printemps maintenant. A Paris, Berthillon reste fidèle au poste et c'est avec raison. La glace est un dessert qui convient à toutes les saisons. Tout cela pour en arriver à un scoop dont peu ont entendu parler ces derniers jours : Nico est fermé !
Rassurez-vous, les amateurs de gianduiotto et autres crèmes glacées avec ou sans panna montata ne seront pas longtemps frustrés : C'est d'une fermeture provisoire (trois longs jours)dont il s'agit et c'est déjà passé. Le marchand de glaces des Zattere est maintenant ouvert et tout est oublié. Il s'agissait d'une décision de justice. L'explication : depuis un certain temps, suite à des plaintes de clients (étrangers évidemment) la brigade financière a dressé à plusieurs reprises des procès-verbaux. Rien à voir avec l'hygiène, la qualité des produits n'est pas en cause en dépit des règles byzantines que la bureaucratie bruxelloise essaie d'imposer à toute l'Europe - c'est un autre sujet que je préfère ne pas aborder, je deviendrais agressif voire grossier -. Les gens se sont plaint de ne pas recevoir de ticket et comme cela est obligatoire même pour une glace à 1 €, la punition est tombée : une forte amende (500 € par ticket non émis) assortie d'une fermeture obligée de trois jours car il y a récidive. Les faits remntent au printemps dernier, puis pendant l'été. Le temps que l'administration arrive à monter le dossier, de nombreux mois ont passé jusqu'au retrait temporaire de la licence de Nico.
La loi de 1997 revue en 2006, n'avait jamais été mise en application jusque là. Elle prévoit même la pose de scellés et tout et tout s'il y a récidive... On ne badine pas avec la réglementation européenne. C'est drôlement important un ticket de caisse... Les gens qui viennent en Italie (élargissons et disons les américains qui viennent en Europe avec leur dollar trop faible) ont toujours pour principe que l'italien, ici le glacier vénitien, est un voleur et que tout est toujours trop cher. Pas de ticket, le compte n'est pas bon, on s'est fait avoir. Cela donne des dialogues de sourd du genre : "Cameriere, vous vous êtes trompés" ..."no compris monsieur"... "Quels voleurs ces italiens"... Allez je plaisante, tout le monde n'est pas aussi soupçonneux, mesquin et désespérément étroit d'esprit.
Une pensée plutôt pour ceux qui étaient à Venise ces jours de fermeture et qui ont dû se passer des délicieux gelati de chez Nico ! Vous vous rendez compte : trois longs jours sans glace à la crème après déjeuner ni de cappuccino au soleil sur la terrasse. Le point de ralliement des nombreux lycéens et étudiants du quartier, des enfants et de leurs parents et des touristes avisés abaissé son rideau. Pas de vraie surprise ni d'émeute, la clientèle était prévenue et le Gazzettino l'avait annoncé dans ses colonnes.
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