25 novembre 2010

Joie à Venise : Il revient notre lampadaire, c'est le maire qui l'a dit !

Le maire Orsoni l'a confirmé dans un entretien paru le 23 novembre, dans le Gazzettino : non seulement la sculpture la plus photographiée de Venise restera le temps de l'exposition des collections Pinault, mais après son retrait, le lampadaire dont nous sommes des milliers à réclamer le retour, reprendra effectivement sa place.

C'est une bonne nouvelle qui a été accueillie avec satisfaction par les vénitiens et tous ceux qui regrettaient de ne plus pouvoir s'installer à la pointe de la douane, la nuit, pour contempler l'un des plus beaux paysages urbains du monde, les amoureux qui aimaient s'asseoir au pied du lampione, les rêveurs, les musiciens qui parfois, loin de toute habitation, venaient gratter leur guitare ou souffler dans leur flute. Il va donc être remis en place et Tramezzinimag s'en félicite.

Combien de fois, la nuit, après un dîner, une soirée, ou simplement en revenant de la bibliothèque Querini-Stampalia, avec des amis, ou le plus souvent seul, suis-je venu m'asseoir au pied de ce lampadaire. A droite la longue façade de la Giudecca avec le Redentore éclatant de blancheur, en face, San Giorgio et son campanile, le petit port de plaisance d'où parvenaient le cliquetis des drisses et le grincement des coques contre les pontons, et à gauche, la Piazza, illuminée, avec le palais des doges , les coupoles byzantines de la basilique, le campanile, "Il paron di casa"... L'eau noire du bassin, du Grand Canal et du Canal de la Giudecca, comme un appel du large. Les quelques bateaux qui passaient, le dernier vaporetto, une vedette de la police, plus rarement une ambulance. Puis, plus rien que le silence et le clapotis de l'eau. 

 
Le plaisir de tirer une longue bouffée odorante de la pipe qui ne me quittait jamais alors. Le ciel étoilé. Le silence. La paix. La beauté du décor. Et le lampadaire contre lequel j'appuyais mon dos, qui éclairait cette pointe de la douane et répandait l'ombre de mon corps en de multiples directions, symbole de mon désir d'être partout à la fois dans cette ville tant aimée, de tout voir, de tout posséder. Chaque fois, en me relevant, j'avais l'impression d'être le capitaine à la proue de son navire, scrutant l'horizon de ses jours. Les rares fois où un chagrin, une angoisse, un problème m'empêchaient de dormir, une promenade jusqu'au lampione suffisait pour tout apaiser en moi...


23 novembre 2010

La pluie n'arrête pas le pêcheur

©Enzo Pedrocco

2 commentaires:

Les Idées Heureuses a dit…

On pourrait aussi inverser: le pêcheur n'arrête pas la pluie!

Lorenzo a dit…

cela ressemblerait alors à un proverbe oriental.

22 novembre 2010

Ce quotidien que nous aimons

Comme le décrivait si bien Julien Gracq, aller faire le marché à Venise... Passer par des ruelles et des campi calmes que la pluie a lavé.. Prendre son temps, discuter avec le marchand. parler de la pluie et du beau temps... Humer tous les parfums de la vie quotidienne, l'odeur marine que le grand canal amène au pied du marché, le parfums des fruits et des légumes... Puis les cloches qui sonnent, le cri des vendeurs appelant le chaland, le musicien des rues avec le cliquetis de la pièce qui tombe dans sa coupelle... Rien que de très humble, de très ordinaire. Mais quel bonheur.

Photographie © Dorli

3 commentaires:

Enitram a dit…

Oui, quel bonheur!

Martin a dit…

Salut, on manque tout cela en Allemagne, malheureusement!

Marie G a dit…

la dernière fois que j'ai fait mon marché à Venise, j'avais acheté entre autres du poisson pour le rapporter l'après-midi même en Belgique.... notre avion a été supprimé à cause de grèves à Bruxelles... Nous avons miraculeusement récupéré la valise de soute et transité par Amsterdam, ensuite le train etc.... heureusement les queues de lotte étaient encore fraîches à minuit!