12 mars 2012

Un comportement stalinien avéré : la Chine impose ses vues sur le Tibet jusqu'à Venise !

Tout le monde sait que les chinois n'ont jamais fait dans la dentelle, même s'ils savent copier celle de Burano pour en inonder le marché local, mais l'évènement que Tramezzinimag tient à porter à votre connaissance que la scène s'est déroulée laisse pantois. D'autant que les protagonistes sont tous vénitiens et que cela se déroulait au Palazzo Franchetti devant des centaines de personnes médusées.
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Samedi dernier, le 10 mars a été une journée mouvementée pour l'honorable Zhang Jianting, maire-adjoint de la ville de Hangzhou. Savait-il, en se rendant aux manifestations organisées par la Municipalité de Venise que ce jour était aussi la Journée Internationale du Tibet, un jour important pour les tibétains et pour ceux qui les soutiennent. En effet, c'est le 10 mars 1959 qu'eut lieu à Lhassa un soulèvement populaire qui fut violemment réprimé par les occupants chinois. Des dizaines de milliers d’hommes et de femmes descendirent dans les rues de Lhassa pour réclamer l’indépendance du Tibet. 

Ce mouvement de protestation, porté par une population déjà exaspérée par huit années d'occupation faite de vexations et d'atroces exactions, se termina dans un bain de sang. Selon une estimation chinoise, près de 90.000 Tibétains furent massacrés. Il fallut un peu plus de trois jours à l’Armée Populaire de Libération pour venir à bout du soulèvement, mais elle ne réussit pas à étouffer le mouvement de résistance qui se répandait dans tout le Tibet. C'est à la suite de cet évènement que le Dalaï Lama quitta le pays.

Toujours est-il que la délégation chinoise venue visiter la ville de Marco Polo était là pour fêter le "Hangzhou Day" avec le faste dont les vénitiens savent entourer les opérations commerciales qui doivent se transformer en opérations juteuses pour les organisations locales. Le partenariat mis en place concerne en effet des échanges économiques mais aussi culturels. Jusque là pas grand chose à redire, si ce n'est la perspective d'un accroissement du nombre de visiteurs sur la piazza dans les mois et les années à venir. On n'est plus à Venise à une horde près... 

Ce 10 mars donc, sous un ciel printanier, Venise accueillait une série d'expositions et de performances dans l'ex-église San Vidal, ce joli petit espace dévolu à la culture depuis de nombreuses années, au pied du pont de l'Accademia. Le matin, il y eut la signature de l'accord de partenariat déjà initié lors de l'exposition de Shanghai où Venise avait un pavillon. Après une journée d'interventions, de spectacles, on inaugurait à 18heures l'exposition d'art contemporain baptisée "Modern Art Show of west Lake" constituée de créations de plasticiens chinois et vénitiens. Il y avait foule pour ce vernissage où un cocktail devait réunir le ban et l'arrière-ban, de la société vénitienne.
  
Et c'est là qu'intervient mon ami Manfred Manera. Journaliste connu et respecté à Venise, il est le fils de la célèbre artiste véneto-autrichienne, Liselotte Höhs. Accompagné de son épouse et d'un ami tibétain, Manfred se présenta à l'entrée du palais pour rappeler que ce jour était dévolu à la mémoire des massacres de 1959. D'abord courtoisement prié de ne pas manifester dans les jardins du palais, il a cependant voulu accéder à la réception. Le brouhaha qui s'ensuivit attira les journalistes présents : Manfred s'est fait rabrouer violemment par les factotums qui contrôlaient l'accès auxquels trois serveurs vinrent prêter main forte. Le motif ? Voulant montrer son soutien à la cause tibétaine à nos amis chinois, il avait endossé un drapeau tibétain en guise de châle... ..

Provocation de potache certes mais qui ne méritait pas une réaction aussi violente et tapageuse de chiens de garde. Dans son communiqué, le journaliste outré rappelle que non seulement il a été violemment refoulé d'une manifestation publique à laquelle il avait été convié, mais que le sachant décidé à se présenter devant les chinois avec le drapeau tibétain sur les épaules, l'étage où étaient réunis les autorités chinoises a été sciemment fermé, obligeant de nombreux invités à sortir par les portes de service et forçant ceux qui voulaient entrer à patienter sur le palier.

Ce type d'incident devient hélas banal, mais il montre que là où le profit est en jeu, il n'est plus question de tolérance ni de démocratie. La Chine populaire, vieille amie de Venise depuis Marco Polo, a beau s'être modernisée, elle reste une dictature, e
t l'une des dernières démocraties (populaires) qui collectionnèrent massacres et mensonges. Mais elle représente désormais trop d'intérêt aux yeux des pays occidentaux, ses partenaires du monde libéral, pour ne pas être disculpée par avance de toutes ses exactions. 


Ennemie de la liberté, ennemie du libre arbitre, ennemie de la presse libre, elle n'est que l'amie de la force, de l'argent et de l'intransigeance. Tramezzinimag soutient solennellement l'action des amis du Tibet libre et indépendant, comme nous soutenons ce Blitz tenté par Manfred Manera qui rappelait à juste titre, que S.S. le Dalaï Lama a été faite citoyen d'honneur de Venise il y a quelques années, en dépit des protestations du gouvernement chinois. Souvenez-vous : ils n'étaient pas contents du tout à Pékin et ils l'avaient fait savoir officiellement ! Pas plus alors que ne l'étaient les très libéraux membres de la Chambre de Commerce de la Sérénissime, peu regardants sur les questions des droits de l'homme au Tibet. Curieusement dès que beaucoup d'argent est en jeu...
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11 mars 2012

La phrase du jour


"Les hommes voient surgir ce que parfois ils admirent et que, le plus souvent, ils redoutent ou qui est leur secret remords : une liberté. Et ce qui est pire, une liberté sans alibi. Une liberté sans doctrine. Une liberté qui n’a même pas besoin de raisonnement, de justification, de revendication. Une liberté nue, une liberté débraillée. Une liberté insolente."
Félicien Marceau

10 mars 2012

Jean Giraud, alias Moebius a rejoint la Venise céleste



..C'est un des plus grands dessinateurs contemporains qui vient de disparaître. Le créateur de "Venise céleste" a baissé la garde devant la terrible maladie qui l'a emporté. Il allait avoir 74 ans et dessinait depuis plus de 50 ans - Blueberry) est paru en 1961. Mondialement connu, il collabora avec le cinéma : Alien, le Cinquième élément, Abyss... mais aussi avec le brésilien Paulo Coelho dont il illustra le célèbre roman, l'Alchimiste

Je lui dois mon premier papier jaùmais publié sur un quotidien. Cette première parution dans le journal Sud-Ouest, où Pierre Veilletet, alors rédacteur en chef, me commanda en 1984 un article sur l'exposition que Venise présenta à l'occasion de la sortie de l'album Venise Céleste. Et ce fut le début d'une longue aventure (il y eut ensuit une interview d'Hugo Pratt, la couverture de la Mostra du Cinéma, ma rencontre, (dans l'ordre chronologique) avec Hervé Guibert, Ionesco, Jack et Monique Lang, Danièle Mitterrand, Marie Laforêt, Fabienne Babe, Guillaume Depardieu, Valeria Golino, Comencini, et tant d'autres dont beaucoup sont restés des amis...

Et si nous reparlions de voyage ?

Le temps s'y prête, vous ne trouvez-pas ? Derrière la fraîcheur du matin, un beau ciel dégagé comme Bonnard l'aimait avec le soleil qui réchauffe et fait briller nos cœurs, il nous prend des envies d'évasions,. Des rêves de départs. Les voyages TraMeZziniMag sont nés de cette atmosphère intérieure. Quoi de plus commun qu'un voyage à Venise de nos jours ?

C'est vrai si on se contente de mettre ses pas dans les pas des milliers de visiteurs qui arpentent la ville chaque jour. Saint-Marc, le Rialto, l'Arsenal, Burano, Murano... C'est sublime tout cela, mais ce n'est pas la Venise de TraMeZziniMag. Non, notre Venise à nous est un peu décalée. Nos parcours se veulent le plus éloignés possible du sentier piétiné par les hordes. Oh bien sur, nous n'avons pas la clé de la Venise mirifique et secrète que fréquentait Corto Maltese (quoique...) mais nous nous efforçons de montrer autre chose. Laisser se dégager pour les participants cette atmosphère unique qui nous pénètre et dépayse vraiment. Des Zattere à San Pietro, des îlots abandonnés de la lagune au Lazaret des Arméniens, notre promenade se fait au rythme de chacun, flânerie à travers les siècles, les arts et l'histoire. La musique et la gastronomie y ont leur part. Plusieurs thèmes ont ainsi vu le jour. Il y en a pour tous les goûts !
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Certains disent que nous devrions nous contenter de montrer en quelques jours l'essentiel de la Sérénissime dans l'esprit du blog et de ses fidèles lecteurs. Mais les voyages à Venise sont légion dans les catalogues des "voyagistes" et il y en a pour tous les prix, et pour tous les goûts. Nous ne prétendons pas être mieux que les autres. Simplement, les voyages TraMeZziniMag sont l'occasion de faire se rencontrer des Fous de Venise et des novices, et de vivre ensemble Venise telle que nous l'aimons, authentique, unique et souriante.

Prochain départ envisagé : du 19 au 26 octobre 2012. Nombre de places envisagé : 12. Nous en reparlerons très bientôt.

09 mars 2012

PuntoVe, le nouveau magazine vénitien

Une revue moderne pour informer les vénitiens, ceux du centro storico comme ceux de la terraferma. Et accessoirement pour tous ceux qui s'intéressent à la vie culturelle, à la création contemporaine, à la musique.
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Un élément supplémentaire pour prouver au monde que Venise n'est pas un univers figé en décrépitude dont le seul avenir serait sa transformation en un super parc d'attractions, un musée à ciel ouvert. Tramezzinimag le dit et le redit, en dépit de tous les problèmes que nous ne manquons pas de dénoncer, la cité des doges est un haut lieu de créativité et d'innovations. La Venise digitale est née bien avant les autres cités d'Europe, avec l'implantation sur toute la lagune du web en accès libre. 

Il y a plusieurs années déjà, les services de télécommunications ont initié un projet interdisciplinaire ouvert à tous qui utilise les techniques les plus modernes. Plusieurs laboratoires accueillant des scientifiques du monde entier sous l'égide notamment de l'UNESCO, y sont installés qui travaillent à la découverte de nouvelles méthodes de protection des monuments et de l'environnement. L'université est à la pointe, la technologie la plus aboutie sollicitée dans le communication, les transports... L'école d'architecture voit venir à elle des postulants du monde entier... C'est peut-être cela l'avenir de Venise : devenir un super laboratoire de recherches et d'idées en même temps qu'un sanctuaire de l'art, de la pensée. Les deux se complètent pour former ce dont l'humanité a besoin : des hauts lieux de spiritualité et de réflexion. L'environnement est propice à la réflexion sur la lagune.
..Mais revenons à la jeune revue. téléchargeable dès maintenant en ligne (ICI), elle liste et détaille, en noir et blanc et dans un graphisme très à la mode, les évènements à venir sur tout le territoire de la Sérénissime. Comme un agenda. C'est beau, sobre, simple, efficace.

..Ils sont sur Facebook : http://www.facebook.com/puntove.it