24 août 2016

Venise se révolte (enfin) contre les touristes


France Inter, dans l'émission Les Histoires du monde de ce jour décline une vision de la Sérénissime tout à fait en accord avec la vision que TraMezziniMag développe depuis sa création en 2005 et qui a longtemps fait grincer des dents au point que le longtemps dynamique Ufficio Stampa de la municipalité (que le maire Brugnaro vient de supprimer pour faire de la communication son domaine réservé) n'avait pas votre serviteur en odeur de sainteté (N'ai-je pas imaginé quelques minutes le soir de la suppression du blog par Google et de la mise aux fers de l'ensemble de mes comptes Google, une punition suscitée par la mairie ? C'était bien prétentieux de ma part. 


Cependant, depuis ma première interview en 2006 ou 2008 pour une radio suisse romande jusqu'aux deux reportages de Détours, je me suis toujours attaché à dénoncer tout ce qui peu à peu minait Venise durablement. Les différents reportages télé ou radio pour lesquels j'ai été sollicité au fil des années cherchaient un angle nouveau... Longtemps j'ai cherché à montrer le problème du logement, la désertion du centre historique, le danger de la libéralisation de  l'immobilier risquant de transformer la ville en dortoir, le départ des grandes entreprises de service, On m'a traité de snob lorsque je dénonçais les hordes de barbares - "Mamma li turchi" pour reprendre le titre d'un ouvrage de Gabriel Matzneff - le danger du tourisme low-cost mal géré... J'insistais sur les dangers de la pollution atmosphérique, les gabegies des équipes en charge de la plus fragile cité du monde, la diminution exponentielle des habitants, leur propre inertie et la part de responsabilité que nous avons tous, touristes, fous de Venise ou simplement de passage. La responsabilité des vénitiens aussi. Les journalistes préféraient montre ce carnaval de pacotille qui attire les gogos et n'a plus rien à voir avec le vrai, celui du temps de la république bien sûr, mais aussi celui, spontané, joyeux, improvisé et authentique des premières années (entre 1980 et 85).



Aujourd'hui, le chaos n'est plus une fiction. L'été ou pendant le carnaval, on n'est pas loin de l'implosion. Fin juillet cette année, le chiffre présumé de la population est descendu en-dessous du seuil des 55.000 habitants... Même après la grande peste, Venise comptait davantage d'habitants. La menace proférée par l'Unesco n'a guère trouvé d'écho chez les édiles qui continuent de se remplir les poches (c'est une image)... Heureusement, des associations se constituent, des groupes agissent là où l'administration hésite ou fait l'autruche. Les jeunes sont déterminés à rester, à revenir, à maintenir les usages et les traditions tout en refusant de devenir les figurants dans une réserve à la Disneyland. Il y a de belles éclaircies et de jolies promesses malgré tout. 

Pour écouter l'émission : ICI 

Grossière erreur ou clin d'oeil dans la Pléiade ?


"Conçu et réalisé spécialement à l'occasion de la Quinzaine de la Pléiade 2015" comme l'indique le dos de son étui, ce joli petit album consacré à Casanova rédigé par Michel Delon à qui l'on doit aussi le bel album Diderot paru en 2004, contient une grossière erreur. Elle l'est tellement que de deux choses l'une, soit la personne chargée des recherches iconographiques a été pressée par le temps lorsqu'il a fallu rédiger les légendes des illustrations ou procéder à la relecture ou les auteurs se sont amusés à faire un pied de nez aux lecteurs comme à Giacomo Casanova, sur le même ton, disons de la même manière que lui-même aurait aimé le faire.

Mais de quoi s'agit-il pour que TraMeZziniMag en fasse ainsi tout un foin ? Non, il ne s'agit pas du récit, alerte, joliment troussé. Tout à fait dans l'esprit du personnage dont il narre et commente la vie. L'iconographie est bien choisie. le volume est élégant comme toujours chez la Pléiade. Et puis soudain, patatras. La page 176 s'ouvre sur la photographie d'une statue de bronze que les vénitiens aiment beaucoup - et les amoureux de Venise. Celle de Carlo Goldoni, réalisée en 1883 par Antonio dal Zotto

Mais que lit-on en légende de cette 156e illustration de l'album ? Vous l'avez deviné : Statue de Casanova, Venise. Rien de plus... Abasourdi devant l'énormité de la méprise, j'ai jeté un coup d’œil sur la Table des illustrations. A la page 211, le numéro 156 reproduit l'erreur : "Statue de Casanova, Venise. © Photo12/Alamy.

Photo12 est une agence française d'archives et d'illustration de dimension européenne qui a pignon sur rue, au propre comme au figuré dont les collections rassemblent plus de 10 millions d'images... Des gens sérieux, une banque de données très complète.  Si on cherche statue de Casanova sur leur catalogue, on ne trouve qu'une vieille photo d'archive représentant un général Casanova qui trônait à Corte. En cherchant des images de Goldoni, on retrouve bien l'illustration de l'album, sous la référence B67G45 provenant du fonds Alamy que l'agence représente. Prise par Peter Forsberg, photographe britannique qui travaille aussi pour le Fonds Getty

Le cliché a coûté un peu moins de 50$ euros à la maison Gallimard et l'envoi des données nécessaires à sa publication comportaient obligatoirement les mentions détaillées de la prise de vue et donc l'appellation exacte du sujet photographié... Un enfant de 10 ans n'aurait pas fait l'erreur. Gageons que Anne Lemaire, responsable éditoriale chez Gallimard (elle participe aussi à la magnifique collection Découvertes) et Claire Balladur celle-la même qui était chargée de la recherche iconographique, étaient troublées par le charme du chevalier de Seingalt et le délice et la qualité du texte de Michel Delon ! Mais quel dommage que l'excellence de cette collection soit ainsi entachée d'une erreur aussi grossière. Mais Casanova comme Goldoni auront déjà pardonné à ces dames ! Nous aussi n'est-ce pas ? Et puis cette erreur fut l'occasion d'un billet estival sur le nouveau blog encore en gestation...

Une pensée pour Baptiste, vénitien de coeur

Mes pensée accompagnent aujourd'hui le jeune Baptiste M. que certains lecteurs de TraMeZziniMag connaissent. Il doit subir une intervention chirurgicale particulièrement lourde. Plein de pensée positives pour vous ami Baptiste et bon rétablissement !

10 août 2016

Récupération du Livre d'Or de Tramezzinimag


C'est un travail de Titan, mais Tramezzinimag 2 va reprendre chacun des articles parus depuis 2005 et l'ensemble du contenu (liens, commentaires, pages et autres documents) que réclament de nombreux lecteurs. Pour commencer, nous avons le plaisir de vous annoncer le retour du Livre d'Or d'origine. Il est accessible en cliquant ICI mais aussi sur la colonne de gauche du blog. N'hésitez-pas à laisser un mot de soutien. Nous nous ferons une joie de twitter chaque message à Google. Pour le moment, le lien qui permet le retour sur ce site est impossible, mais tout sera opérationnel d'ici quelques jours. Work in progress ! Merci pour votre fidélité, votre soutien et votre patience.

02 août 2016

Clin d'oeil vénitien


Un ami vénitien connu quand il etait étudiant Erasmus, à Bordeaux - c'était du temps des débuts de la mode du  spritz en France - a une sœur restée en Italie. Récemment, elle lui a envoyé depuis Venise un colis via un de ces courriers privés qui arpentent le monde en des temps records pour livrer les colis, retour à la vraie tradition inventée il y a plusieurs siècles par un noble allemand devenu un prince puissant grâce à ses postes, le prince  de la Tour et Taxis. Mais Tramezzinimag ne  va pas vous conter l'histoire des postes modernes aujourd'hui.

L'anecdote est amusante. Voilà le camion qui livra le paquet vénitien... Vraiment DHL fait bien les choses ! Comme ile dt la jeune vénitienne dans son commentaire : DHL n°1 ! Et pourquoi pas une livraison en gondole la prochaine fois, cela ferait de l'effet non ?