19 octobre 2007

Venise en octobre

Ah quel joli moment que cette journée vénitienne. Le ciel est sans nuage, le soleil luit et une douce fraîcheur depuis ce matin transforme la lumière et l'air qu'on respire ici. Les gens ont l'air heureux. Rien à voir avec cette apparence maussade qu'ont tous les passants dans les rues de Venise quand la pluie s'installe. Pierres et corps sont alors comme imbibés de cette humidité qui semble ne vouloir jamais disparaître. Sous le soleil d'aujourd'hui, si rien ne ressemble plus aux paysages de l'été, voire des débuts timides de l'automne, il règne une atmosphère difficilement descriptible. Une sensation de bien-être, mais comme passagère, temporaire. 
 
Le vent frais se faufile dans les ruelles sombres et il a fallu attendre midi et le tintement joyeux des cloches de Zanipolo pour que frère soleil réchauffe les pierres. Les chats qui avaient disparu retrouvent la margelle des puits, les rebords de fenêtre mais on les sent attentifs, ils savent bien eux que tout ce bien-être n'est qu'éphémère. Demain, la Bora soufflera et le froid s'immiscera partout. Le silence se fera plus lourd et la joie d'entrer dans les derniers lieux qui semblent habités dans cette ville endormie, ces bacari chaleureux, sera la même que celle que doivent ressentir les explorateurs du grand nord quand ils retrouvent leurs abris après une longue expédition.

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