30 octobre 2005

Le tiramisù fait couler bien de l'encre...

Personne n'ignore le délicieux dessert appelé Tiramisu. Peu savent son origine véritable. Présent sur toutes les tables du monde, on en perd sa trace originelle et la recette possède aujourd'hui des milliers de variantes. Comme une musique célèbre, il y a presque autant de variations sur ce dessert vénitien qu'il y a de cuisiniers de par le monde de la gastronomie. Comme en musique, il y a ses gourous, ses experts qualifiés et reconnus et se détracteurs haineux et virulents. Pour ma part, je connais deux ou trois lieux à Venise ( restaurants et maisons particulières) où il est interprété stricto sensu, selon la partition d'origine. Comment savoir en fait ? Je vous livre mon critère : en prendre et en reprendre sans sentir cet écœurement qui nous vient avec les desserts mal faits ou faits avec de médiocres ingrédients. Un kilo de tiramisu bien fait ne vous rendra jamais malade. Une cuillère de ce qui vous est servi dans certaines gargotes de Bordeaux, de Venise ou d'ailleurs, suffit à rendre malade un foie sérieusement entraîné au pire !

Bon, mais si je vous donnais ma recette (dérobée après maintes et maintes discussions à une charmante cuisinière vénitienne native de Sardaigne servit dans les plus grandes maisons du Grand Canal dans les années 50, la Signora Enrietta, qui s'occupait de mon linge et me faisait la cuisine quand j'habitais calle delle Spezier, à Cannaregio) :

Pour le réussir selon l'authentique recette, voici les ingrédients : 200 g de mascarpone / 100 g de sucre glace / 5 jaunes et 3 blancs / 100 g de sucre semoule / un pan di spagna (remplacé en France par des biscuits à la cuillère)/100 ml de crème, du café expresso / du cacao amer. Comme vous le voyez, il n'y a pas d'alcool.

Travailler ensemble le mascarpone et le sucre glace. Ajouter un à un les jaunes et battre jusqu'à obtenir une émulsion lisse. Monter la crème, puis monter les blancs en neige ferme, en ajoutant peu à peu le sucre. Mélanger le tout délicatement jusqu'à obtenir un appareil bien ferme et monté. Garnir un plat à gratin avec les tranches de pan di spagna, les imbiber de café froid, recouvrir de la préparation. Laisser reposer au frigo au moins 24 heures et saupoudrer de cacao amer avant de servir.

Une variante, ma foi assez bonne, consiste à alterner des tranches de biscuits imbibés d'un mélange de café et d'amaretto (ou de grappa), pour finir par le reste d'émulsion. Version plus adulte et plus au goût des français quand ils croient manger italien et ne pensent pizza qu'avec de la sauce piquante et donc Tiramisù avec plein d'alcool dedans ! ne faut-il pas de tout pour faire un monde ?




Les photos illustrant cet article proviennent du net. Un grand merci à leurs auteurs.



posted by lorenzo at 00:24

29 octobre 2005

C'est le blog de Martine & Olivier, les correcteurs du Monde !

Je viens de découvrir ce blog de qualité. C'est celui de Martine Rousseau et Olivier Houdart qui sont les correcteurs du site du Monde. Ils nous parlent des mots et de tout plein de choses qui tournent autour, avec humour et rigueur. C'est le blog des correcteurs :

http://correcteurs.blog.lemonde.fr/correcteurs/

Je vais bien me relire, je ne voudrais pas qu'ils trouvent à redire et se hérissent en dénichant dans mes articles des erreurs et des fautes !

Allez donc visiter mon voisin...

Philippe X..., un mien concitoyen, fort disert, érudit, pensant juste au milieu des bien-pensants, commet depuis un certain temps un blog des plus agréables. Où il est question de musique, d'art et de principes. Bordeaux y a la part belle, en bleu comme en rouge mais Venise s'y fait depuis le voyage de ce monsieur, une place confortable. Voilà qui devrait ravir plus d'un lecteur. Allez donc sur ce site et vous m'en direz des nouvelles :

Bellini - Pietà. Musée de l'Accademia, Venise

posted by lorenzo at 01:04

Citation du jour

"Dans Venise la rouge, pas un bateau ne bouge"...

Alfred de Musset

posted by lorenzo at 00:41

28 octobre 2005

Du jamais vu depuis deux-cents ans : la délinquance serait en augmentation à Venise

Parcourant comme chaque matin le Gazzettino, je découvre des informations surprenantes. La société impitoyable qu'on tente de nous imposer fabrique de la violence et induit la délinquance. quand l'Etat, en Italie comme partout ailleurs ne joue plus son rôle d'éducateur, de fédérateur et se soutien social pour les plus démunis tout en vantant les mérites de l'argent et forçant la croissance pour n'enrichir au final que les actionnaires et pas les citoyens...

Entre les dizaines de mouettes qui rendent l'âme du côté de San Felice, après les canards de Torcello - ce qui fait bien sûr penser aussitôt tout le monde à la fameuse grippe aviaire (on attend les résultats de l'institut d'ornithologie) -, les règlements de compte de maris jaloux avec la complicité de la famille, et les frasques de la clique berlusconienne, il y a de quoi déprimer.

J'ai relevé cette information que je vous livre en italien (traduction abrégée à la fin). Elle me fait dire que décidément, à Venise aussi, les choses changent et pas en bien : Les vols augmentent ici comme partout ailleurs dans la péninsule. Pourtant Venise a toujours été une ville réputée pour sa tranquillité et sa sécurité, un lieu  où  tout le monde était habitué à laisser portes et fenêtres ouvertes, sans souci, il y a encore quelques années... A part l'invasion pendant la Haute Saison de groupes de pickpockets et les exactions de quelques petits escrocs, pas grand chose à citer dans les journaux !  C'était en attendant les barbares, la paix qui précède les tempêtes ...

Aumentano le truffe, soprattutto quelle su Internet. Crescono anche gli italiani arrestati.

Sono solo alcuni dati collegati al bilancio sull'ordine e sulla sicurezza redatto dalla Questura di Venezia. L'elenco dei numeri raccolti negli uffici di Santa Chiara, mette in luce un aspetto molto interessante di quello che avviene sul territorio della provincia di Venezia. Ma andiamo con ordine.
I reati contro il patrimonio sono in calo, con meno 4 per cento, con punte di meno 13 per cento dei furti in casa e meno 21 per cento dei furti d'auto. A complicare le cose sono soprattutto i borseggi che risultano in consistente aumento, forse anche i virtù della facilità con cui vengono compiuti.
Sul fronte delle lesioni dolose va segnalato un calo generale del 38 per cento, con 22 episodi contro i 36 dello stesso periodo dell'anno scorso. La Polizia ricorda di aver risolto 17 casi, con una percentuale di responsabili identificati pari al 77 per cento.
Poche le novità di rilievo sul versante delle rapine, con 42 segnalate e 16 scoperte a fronte della 40 realizzate e 14 scoperte dell'anno precedente. Due le rapine che sono state realizzate in banca, mentre le restanti 33 sono avvenute in abitazioni e all'interno di negozi. Dati tutto sommato positivi arrivano anche sul versante delle estorsioni, con una marcata flessione pari al 60 per cento e con due soli casi registrati.Altro fenomeno che segna una sorta di tendenza negativa è quello degli incendi dolosi, soprattutto ai danni dei cassonetti per la raccolta dei rifiuti urbani. Su questo versante si nota una preoccupante impennata del 50 per cento. In flessione anche i reati collegati alla droga.
Nell'ambito delle truffe si è passati dalle 32 denunce del 2004 alle 55 del 2005, con un evidente incremento dovuto alla costante diffusione di Internet.
L'ultimo capitolo è quello che riguarda gli arresti. Su questo argomento si segnala una flessione del 5,11 per cento (167 contro 176), mentre le denunce restano pressoché invariate.
«Aumenta la percentuale degli italiani arrestati e di conseguenza diminuiscono gli stranieri - afferma una nota della Questura lagunare - mentre l'esatto opposto avviene per le denunce: più stranieri e meno italiani rispetto al passato. I numeri parlano chiaro: ci sono stati 88 italiani arrestati contro 79 stranieri (86/90 nel 2004) e 368 gli italiani denunciati contro 302 stranieri (389/289 anno 2004)».
G.P.B.

[Augmentation des vols, surtout sur internet. Davantage d’italiens parmi les responsables de ces rapines... Les cambriolages et les vols de voiture diminuent de 4%. Au contraire, le vol à la tire est en augmentation. 38% des vols se font avec agression physique. 77% des auteurs ont pu être identifiés. 42 vols signalés contre 40 l’an passé pour la cité de Venise, dont deux réalisés contre des établissements bancaires de la place, le reste dans des maisons et des commerces. Les violences diminueraient un peu mais les incendies criminels sont en augmentation, particulièrement ceux concernant les poubelles et les corbeilles répandues dans les rues, avec 50% de plus que l’an passé. En croissance aussi les méfaits liés à la drogue. On est ainsi passé de 22 plaintes en 2004 à 55 cette année, notamment pour ce qui concerne internet. Moins d’arrestations cependant. 88 italiens arrêtés, 79 étrangers et 368 italiens dénoncés contre 302 étrangers… ]

posted by lorenzo at 19:14

26 octobre 2005

Lieux méconnus...

La Madonna dell'Orto, belle petite église un peu retirée du sentier des touristes. C'est là que repose le Tintoretto, le magicien des couleurs. Il y a là l'une de ses plus belles toiles, Marie enfant allant au Temple. 

Une perspective époustouflante débordant de couleurs aujourd'hui malheureusement étouffées par le temps, la pollution, l'humidité. Jamais plus on ne retrouvera la force des couleurs, du vert notamment. 
Quand on regarde cette toile, on est projeté dans un monde mystique, très parlant. Quelque chose se passe, comme sur une scène de théatre. Le baroque n'est pas loin. Regardez le ciel au-dessus de la l'église, le vert des volets et le rouge de la barque, sur la photo, ce sont des couleurs comme celles-ci qui devaient jaillir des toiles du maître, sous le regard médusé des fidèles. Hélas, faites de matière organique sans préservatif ni conservateurs, elles se sont atténuées et forment souvent hélas un mélange presque informe difficile à discerner surtout au fond des églises sombres. Si vous passez dans ce quartier, promenez-vous autour de l'église, voyez la maison du Tintoret, les canaux tranquilles. Non loin de là, allez boire un verre ou dîner au Paradiso Perduto. L'hiver, un feu dans la grande cheminée éclaire la salle et parfois on y entend de la bonne musique.














posted by lorenzo at 23:22

San Geremia et le palais Labia peints par Sargent


Une peinture que j'associe depuis mon enfance au mouvement lent d'un concerto pour Violoncelle de Vivaldi entendu chez ma grand-mère. Me parlait-elle de ce peintre en écoutant cet air ou feuilletais-je un album du peintre tandis que le disque passait et repassait sur le vieux phonographe de son salon ?

posted by lorenzo at 23:08

Journal 1982. Extraits

Dimanche 6 juin 1982.
[...]Concert sur l'herbe dans le petit jardin secret de San Alvise. 
De jeunes musiciens du conservatoire proposent à un parterre de vieilles dames ravies et de gamins piailleurs, un bel échantillon de musique populaire vénitienne du XVème à nos jours. Trois bonnes heures de musique au son du luth et du hautbois. Ciel très bleu et magnifique soleil toute la journée.
 
Poésie des ruines dans ce jardin à la Hubert Robert. 
 
Dernière promenade. Halte au Florian, puis au Harry's bar et ce sera le départ. Demain soir, je serai bordelais à nouveau pour quelques semaines [...]
 
[...] Je n'ai pas vu ce matin Paolino, le petit boulanger qui porte avec tant de grâce son plateau de croissants sur la tête, pareil aux figures peintes dans les tableaux de Carpaccio. La boutique reste fermée depuis mardi. Congés annuels.
 
Heureux moments passés ce soir en compagnie de quelques danseurs de la compagnie de Ballet de Marseille. Maurice Béjart, sympathique, est un spirite très tendre, un maître joyeux. Ses élèves sont parfaits d'équilibre et de joie. "La danse... ce n'est pas une technique, c'est de la philosophie, une école du bonheur et de la sérénité" me disait-il lorsque nous revenions tous de la place Saint Marc où ils ont dansé hier. [...]
 
[...] 
 
J'ai dix ou douze cahiers et carnets écrits à Venise ou qui parlent d'elle. Ils disent tous la même chose : Mon désir d'y retourner sans cesse et mon plaisir d'y vivre maintenant depuis prés d'un an. Le décor de ma vie est posé maintenant. Mais quelle pièce vais-je y jouer ? Drame ou comédie ? Aujourd'hui tout est simple. Mais demain ?... (noté dans le train entre Vintimille et Nice)[...]
 
[...] Henry de Régnier disait dans L'Altana ou la vie vénitienne : "Venise est un repos, un détachement momentané de tout ce qui nous occupe d'ordinaire. elle est propre à certaines heures de rêverie tendre ou mélancolique. Accueillez-les si elles se présentent à vous. Elle vous permet d'oublier que vous vivez à l'époque des chemins de fer et des tramways mais elle n'est pas seulement une ville d'art et du passé, elle a aussi sa vie actuelle et quotidienne où se superposent de l'hier et de l'aujourd'hui, et ce mélange est un de ses charmes. Elle continue humblement sa glorieuse destinée. elle n'est pas toute aux touristes, et sa vie populaire est charmante à observer..."

posted by lorenzo at 22:06

Citation du jour

"Quand le pouvoir pousse l'homme à l'arrogance, la poésie lui rappelle la richesse de l'existence. Quand le pouvoir corrompt, la poésie purifie."
John Fitzgerald Kennnedy


posted by lorenzo at 21:38

Anni fa...

Venise éternelle, aujourd'hui comme hier, le plus bel écrin des histoires d'amour... Tant pis pour la rengaine. C'est ce que m'inspire cette photo des années 50 prises sur la Riva dei sette Martiri, entre les jardins de la Biennale et les Esclavons. 
posted by lorenzo at 21:20