03 janvier 2008

La Venise que j'aime

La Venise que j'aime ne se trouve pas toujours dans les guides. Il faut la chercher au détour d'une rue, sur un campo improbable. C'est l'hiver, quand la furie touristique se ralentit un peu, quand le temps se fait à peine moins clément, qu'on la rencontre soudain. Cette Venise pittoresque et paisible, cette Venise bon enfant où il fait encore si bon vivre. Quelques clichés récents qui transpirent de cette atmosphère unique qu'on ne ressent qu'ici...
 
© Christine et Pierre. Décembre 2007. Tous droits réservés.

___________

3 commentaires:

Marianne a dit…
ça donne envie d'y aller ces photos !
Anonyme a dit…
celle que j'aime aussi
bonne année cher Lorenzo (si vous permettez)
Lorenzo a dit…
bonne année à vous !

02 janvier 2008

Enquête : où en sont les prix à Venise ?

Une enquête réalisée récemment à la demande de la municipalité compare les prix pratiqués aujourd'hui dans les bars à ceux en vigueur lors du passage à l'Euro. Le billet où je citais la brûlerie de Cannaregio - qui sert un excellent expresso pour 80 centimes sans que le patron (la patronne en l'occurrence) soit particulièrement militant ou l'entreprise perpétuellement en déficit -, ce billet donc a suscité la réaction d'un lecteur qui m'a dit n'avoir jamais payé son café moins de 1,50€ lorsqu'il était en Italie et me demande de parler du prix des denrées courantes.

J'ai donc interrogé les statistiques municipales récentes. C'est édifiant. Un peu comme partout en Europe dans la zone Euro. Mais le propos n'est pas de faire de politique bien qu'il serait tant de se pencher sur les "bienfaits" (les méfaits) de cette Europe qu'on nous impose malgré nous et qui ne ressemble en rien à ce qu'on aurait aimé ou espéré... A un moment où en France on piétine la volonté populaire qui a majoritairement - et en toute connaissance de cause quoiqu'en disent journalistes et politiciens de tous bords - rejeté le projet constitutionnel, en cherchant à imposer un nouveau traité qui reprend mot pour mot le texte refusé par les français, je trouve intéressant de se pencher sur le panier de la ménagère vénitienne. A Venise, on a souvent envie de crier "cher petit déjeuner" et cela n'a rien à voir la plupart du temps du moins avec le plaisir qu'on prend à ce premier repas du jour... Une étude portant sur l'évolution des prix dans les bars de la ville montre une augmentation des prix de 10 à 20% en deux ans, entre octobre 2005 et octobre 2007 ! Entre ces deux périodes, les bars du centre historique ont augmenté leurs prix d'une manière assez significative : le café est passé en moyenne de 75 à 82 centimes, soit près de 10%, le cappuccino de 1,03 euro à 1,12 euro (12%), le croissant (appelé ici "brioche") a fait un bon de 20% en passant de 69 centimes à 82 centimes ! La traditionnelle colazione du matin, café-croissant, passe ainsi de 1,44 euro à 1,64 euro... 

Cela n'a l'air de rien, mais c'est une augmentation conséquente qui n'a pas vraiment d'explication logique d'après les services concernés.Mais ce n'est pas tout. Nous revoilà dans notre bar favori à l'heure du déjeuner. Les toasts (croque-monsieurs) et les panini (sandwiches), de plus en plus choisis à la place du repas familial ou du restaurant classique, par manque de temps ou d'argent, ont pris une majoration de 25% et les tramezzini 22% ! Il est vrai que les produits de base qui rentrent dans leur fabrication, comme le pain par exemple, coûtent plus cher et les patrons des bars doivent suivre pour tenir le coup. Mais les boissons aussi augmentent : les apéritifs prennent 21,89%, les boissons non alcoolisées 17,06%, la bière 16,02%, les sirops 13,48%, les jus de fruits 8,87% et le thé 8,33%...Mais d'où viennent ces augmentations. Les matières premières ont considérablement grimpé bien sur, comme le café, la farine, les œufs, le beurre, provoquant une réaction en chaîne qui pénalise le consommateur. Mais il n'y a pas que ça, les contraintes administratives et les nouvelles réglementations venues de Bruxelles sont aussi responsables de cet "alignement" vers le haut. L'électricité, le gaz, l'eau aussi y sont pour quelque chose. Les taxes grimpent à leur tour. Dans le prix de la tasse de café, en plus du café et de l'eau, il y a le coût de la machine, le courant pour la faire fonctionner, le salaire du serveur. C'est la loi du marché dit-on au consommateur effaré de voir son porte-monnaie se vider aussi vite alors qu'il n'a rien changé à ses habitudes. En fait, tous les prétextes sont bons, surtout dans le centre historique, pour arrondir les prix à la hausse. Au moment du passage à l'euro, le café à Venise coûtait 70 centimes. 15 centimes en aussi peu de temps ne vous paraît-il pas excessif ? D'autant que la tradition et les usages font du café un produit de haute consommation en Italie. La montée des prix se fait sentir en fin d'année sur le porte-monnaie du consommateur. On ne peut envisager d'en réduire l'usage et la consommation. Alors le service des statistiques et de la recherche (équivalent de notre observatoire des prix) a lancé ce conseil : "goûtez-le bien votre cher café, buvez-le lentement et n'en laissez pas une goutte".
Au marché souvent les prix ont changé parce que, normes européennes obligent, de plus en plus de produits ne viennent plus des environs immédiats mais de tous les coins d'Europe. Ainsi, avec la baisse de qualité des fruits et des légumes on observe une augmentation des prix. A titre d'exemples, voici quelques prix relevés en décembre à Venise, sur un étal normal (je veux dire non réservé aux touristes) : tomates : 3,50 euros le kilo (contre 2,49 à Chioggia, à titre d'information), courgettes, 2,60 euros, brocolis 2 euros, salade 1,60 euro, chou-fleur 2 euros, oranges 2,40 euros et mandarines 2 euros. A Murano, un paysan de Mazzorbo vend sur sa barque de belles salades à 80 centimes, des carottes à 60 centimes le kilo et de splendides courgettes à 1 euro... Mais là-encore ne polémiquons pas. Nous vivons une époque moderne comme disait Philippe Meyer à la radio !Mais libre aux peuples de s'interroger sur la viabilité de cette Europe ultra-libérale que les technocrates européens sont en train de nous imposer... Le réveil sera douloureux. C'est à craindre !

La partie de cartes

Quand il fait froid dehors, rien de tel qu'une bonne partie de cartes entre amis, à Venise comme ailleurs. Après viendra l'heure de l'apéritif. Blanc ou rouge, ce sera le verre de l'amitié.  Le tout en dialecte bien entendu. 
Ah, ne jamais perdre cette richesse !

______

2 commentaires:

Florence a dit…
Le dimanche matin au bar Diana à Murano de mon oncle et tante la salle était remplis d'hommes qui jouaient aux cartes. Pas une femme!!
Pour faciliter la partie, les tables avaient un double plateau pour pouvoir poser les verres.
Quelle ambiance, parfois le ton montait......
A la fermeture du bar, j'ai pris un de ces jeux de cartes "Dal Negro" témoin de ces moments chaleureux et bruyants.
Lorenzo a dit…
Qu'est devenu le bar de votre oncle ? Avez vous des photos ? Ce serait intéressant d'en parler. Ecrivez-moi à : buderi@hotmail.com

01 janvier 2008

Love 2008, la grande idée de la municipalité pour fêter Venise, ville des amoureux...


Vous en penserez ce que vous voudrez. Ils étaient plus de 90.000 sur la piazza hier soir à minuit. Chaude ambiance en dépit du froid donc. Des milliers de couples se sont embrassés au son de bluettes italiennes dans une ambiance psychédéliques qui me fait penser à l'épouvantable et délirant "Casanova" de Fellini ou son (magnifique) "Satyricon"... Mais tout cela est tellement dans le délire de notre époque. Les amoureux (essentiellement vénitiens et italiens) ont certainement aimé. Les bisous gays étaient interdits et la police sur le qui-vive. Les petits cœurs roses sur le campanile faisaient pourtant très gay-pride... La manifestation a quand même coûté 300.000 euros.

Avec ou sans baisers, vous verrez que sur la piazza San Marco, le plus beau salon d'Europe, c'est pareil que partout ailleurs, cette sensation de débordement d'une joie artificielle, bruyante et vulgaire qui s'empare d'une foule électrisée à un moment précis et sur commande. Comme un délire obligé. Ne pas s'y joindre revient à être réactionnaire, asocial, bizarre et suspect... Pour ma part, être réactionnaire, asocial, bizarre et donc suspect, je préfère la piazza au petit matin, vide et silencieuse, la joie de croiser au printemps, des amoureux qui s'embrassent sur un pont ou sous un sottoportego retiré ou le bonheur de me promener en barque sur la lagune avec ma petite famille, sans vapeur d'alcool ni substances interdites. Mais j'avais dit que je ne ferai aucun commentaire. Bonne année à tous !


______

9 commentaires:


François a dit…
BONNE ANNÉE 2008 à celui qui nous fait vivre le vrai VENISE au quotidien. Merci de nous enchanter tout 2008
Lorenzo a dit…
Et bien je vais m'y employer. merci de vos encouragements. Mais ceux qui font vivre la vraie Venise ce sont avant tout les vénitiens. Je ne suis qu'un intermédiaire qui essaie de ne pas laisser dire (ni dire lui-même) trop de bêtises... Longue vie à Venise et à son peuple !
Florence a dit…
Buon anno a tutti!!!!!!!! Que la Venise authentique que j'aime et que Tramezzini met à l'honneur soit préservée. Lorenzo, quels sont projets à l'Arsenal dont parle M. Cacciari?? Mon père y a été comptable. Buon compleanno à Margot. A presto. FLO
the o'connors a dit…
That is a Romanian brass group...Strange to have them invited for NYE celebration in...Venice. :-)
celeste a dit…
beau billet Lorenzo! en le lisant j'ai compris pourquoi le mien vous a plu, et j'en suis heureuse. merci pour le lien, le vôtre est désormais parmi ma sélection. bonne année à vous aussi, même si on en sait le côté artificiel, souhaiter du bonheur fait toujours plaisir
Christophe DOLEAC a dit…
Bonne Année à celui qui nous transporte quotidiennement sur les flots de la Sérénissime... Que 2008 le comble de bonheur et de chaleur ! Bien Cordialement, Christophe
venise86 a dit…
Sourire... c'est aussi cela..
douille a dit…
C'est vrai de vrai que les bisous gay étaient interdits???
J@M a dit…
... Comme je vous comprends,cher Lorenzo, moi qui ne suis ni "foule" ni beaucoup "bonne année". Merci de nous faire vivre la Venise que j'aime au quotidien et, malgré ce que je viens d'exprimer, très bonne année 2008 !

En attendant les images de 2008, celles de 2007...


Ces images du capodanno 2007 quand à san Marco les cloches se sont mises à sonner à toute volée et que le feu d'artifice a éclairé le ciel de la Sérénissime. 
Buon Anno a tutti. Tanti Auguri ragazzi !!!

 

________

2 commentaires:

AG a dit…

Bonjour Lorenzo,
Que l'année 2008 soit belle et douce à vivre pour vous et ceux que vous aimez.
Agnès

Lorenzo a dit…

Merci Agnès,
Que l'année 2008 soit belle et douce à vivre pour vous et ceux que vous aimez.A presto

Bonne Année 2008 à tous les lecteurs de TraMezziniMag !

_____

8 commentaires:

the o'connors a dit…
Bonne Annee, Happy New Year Lorenzo! We have been planning a trip to Venezia for over one year and your blog has been of great help and inspiration. We will finally get to see Venezia (and surroundings) on the 5th of January (for two weeks) and I am sure that when we will come back will return to your blog with melancholy.
mhaleph a dit…
Bonne Année 2008, pour que ce blog sur Venise poursuive sa route et nous apporte à tous: intérêt à le feuilleter, beauté, dépaysement et autre regard sur cette ville...
Lorenzo a dit…
Have a good stay then ! The 5th of January is a special day for me : it is my elder daughter's birthday. Margot will be 20 on that day. Bon voyage à vous et thank you for your fidelity !
the o'connors a dit…
Alors bonne anniversaire!
venise86 a dit…
Bonne année 2008 Lorenzo, et merci, merci encore de nous inviter "in live" à Venise.. Elle n'est pas parfaite... et alors... nous savons la trouver, et tu sais la montrer dans son intimité... Que 2008 soit une année de joie et de sérénité pour toi, ta famille et ceux que tu aimes... Avec toute mon amitié...
Choubine a dit…
Bonne année, Lorenzo! Merci de nous faire partager le bonheur d'être à Venise.
Gérard a dit…
Longue vie à 2008 , et à ce blog étonnant et merveilleux .
Les cités antiques m'ont , comme on dit , donné et leur ciel , et leurs pierres , et leur lait .
Que puis-je demander de mieux ?
Rien , puisque qu'en ce lieu ,
Tout y est .
Marraine a dit…
Très belle nouvelle année à vous, Lorenzo! et continuez de nous donner des nouvelles de Venise, ça fait tellement plaisir... En attendant de pouvoir y aller bientôt.

L'année nouvelle comme un joyeux départ

Le quotidien est fait de petits riens qui, mis bout à bout, forment la lumière des jours. Cet indicible murmure de pas grand chose sans lequel la vie ne serait pas possible. Une musique inaudible pour les autres et qui pourtant nous casse parfois les oreilles, nous rappelant sans cesse qu'il faut vivre et avancer... L'année nouvelle prend son envol. Tout ce que nous avons vécu de joyeux ou de triste pendant ces derniers mois n'est plus que souvenir. Un passé envolé dont quelques bribes demeurent. Des notes dans un journal, une carte entre les pages d'un livre, une photo laissée sur une table. L'avenir semble à portée de nos vies. Tout est neuf à nouveau. La disponibilité d'une page blanche. Comment se remplira-t-elle au fil des jours ? Cortège turbulent de joies et de peines, de réussites et d'échecs, d'abandons et de conquêtes, on dira un jour de ce temps nouveau qu'il est passé. Et à son tour, il rejoindra dans l'oubli ces moments de la vie qu'on ne vit plus. Ainsi passent les choses. Ainsi naissent les jours.


______

3 commentaires:

Anonyme a dit…
Je vous souhaite une année douce et délicieuse. Vos billets ne sont que bonheur ! M.17
Lorenzo a dit…
Mille bonnes choses à vous aussi et à tous mes lecteurs !
Anonyme a dit…
Je vous souhaite pleins de petits bonheurs pour 2008 et vous remercie de continuer votre merveilleux blog qui me donne envie de retourner encore et encore à Venise... Merci Marise

31 décembre 2007

Les vœux du maire de Venise



Le sindaco di Venezia, Massimo Cacciari, a choisi cette année YouTube pour présenter à ses concitoyens les vœux de la Municipalité. Énonçant le bilan de l'année écoulée, le maire rappelle la complémentarité de Mestre et du Centre historique mais souligne la prépondérance de l'activité culturelle comme alternative à un tourisme idiot et polluant (20 millions de visiteurs par an). Venise est une ville unique tout le monde le sait et les conséquences de cette particularité sont la difficulté qu'il y a à agir tant dans le domaine de la restauration que de l'innovation, et le coût toujours croissant de tout ce qui est entrepris. Le maire a rappelé le problème du vieillissement de la population et la nécessité d'adapter les services publics à cette évolution comme à la diminution globale des résidents. Grande et prestigieuse cité, Cacciari annonce sa volonté avec l'aide de tous les vénitiens, d'aller encore plus loin et s'assumer dans l'avenir un rôle international au-delà de l'impact touristique mondial. Souhaitons avec le maire, que 2008 soit une bonne et une grande année pour Venise. Evviva Venezia !

_____

3 commentaires:

Venezia a dit…
Bonjour, c'est un vrai bonheur pour moi, que de finir l'année en découvrant un nouveau blog, qui traite d'une ville et d'un pays qui me fascine. A bientôt et merci pour la qualité de votre blog
Marie a dit…
Une petite grimace : http://www.europe1.fr/informations/ar ticles/779074/venise-un-baiser-geant-pour-le-nouvel-an.html Une belle année à venir pour vous et ceux que vous aimez Marie
Jaio a dit…
Juste une erreur de frappe pour dire Evviva au lieu de Evivva, et puis tout est beau et gentil comme toujours:-) Cordialement

30 décembre 2007

Quand reviendra la belle saison...

Le bonheur est un ange au visage grave*


"C'était un beau jeune homme à l'air serein, ni grand ni petit, mais très élancé, vêtu avec beaucoup d'élégance". 

C'est ainsi que le peintre Ardengo Soffici décrit le jeune homme de dix-neuf ans qu'il rencontra à Venise et qui devait devenir l'un des plus grands artistes de son temps : Amedeo Modigliani. La rencontre eut lieu en 1903. Le jeune Modigliani connaissait à merveille les ruelles de Venise et il entraîna son nouvel ami dans de longues promenades où il lui décrivait chaque monument, contant l'histoire de chaque bâtiment croisé sur le chemin. Passionné par la peinture de Carpaccio, Modigliani se consacra à l'étude de l'histoire de l'art italien. D'abord à Florence, puis à Rome et enfin à Venise où il s'installa avec son ami Oscar Ghiglia avec qui il partagea le même atelier. On est encore loin du Modi, archétype du bohémien de Paris qu'il deviendra quelques années plus tard. "Incroyablement passionné de Carpaccio qu'il semblait vénérer particulièrement", Modigliani va énormément travailler et apprendre lors de son séjour vénitien. 

Les cours de l'École libre du Nu de Venise, à l'Accademia, la découverte de "formes pleines de beauté et d'harmonie" comme il l'écrira plus tard, les maîtres coloristes vénitiens mais aussi les cafés où se réunissait alors le monde artistique et littéraire dans lequel il tentait de s'introduire, tout concourt à marquer le jeune artiste et on sait aujourd'hui que les deux années passées sur la lagune influencèrent énormément l'art et la pensée de Modigliani. Il parvint à exposer une toile à la Biennale de 1903 (Un portrait de dame) alors que l'impressionnisme français dominait les esprits. C'est cette année-là que Venise rendit un hommage à Auguste Rodin. C'est à Venise aussi que le jeune Dedo découvrit les plaisirs de la bohème, le sexe et les secrets de la vie nocturne. Il commença de mêler dans sa vie sentimentale grandes dames et filles des rues, maîtresses et amants, prostituées, modèles et compagnes de lit, tout ce qui fera plus tard la matière de son art. Il fréquente alors les lieux de débauche qui sont nombreux à l'époque dans la Sérénissime. De santé fragile, ce séjour vénitien, s'il remplit de joie et de connaissance l'âme de l'artiste, contribua apparemment à détruire sa santé. Il laissa quelques travaux aujourd'hui conservés dans des collections particulières vénitiennes. Quand on sait qu'il vendait ses portraits 18 ou 20 francs de l'époque, l'équivalent de 15 euros d'aujourd'hui... 


 
Il habita au confins de Dorsoduro, sur la Fondamenta San Sebastiano, juste avant la Fondamenta San Basilio. La plaque ci-dessus, rappelle son séjour dans la maison (photographie de Christine). Vlaminck disait de lui :  "Je l'ai vu ayant faim, je l'ai vu ivre, je l'ai vu riche de quelque argent, jamais je n'ai vu Modigliani manquer de grandeur et de générosité. Jamais je n'ai surpris chez lui le moindre sentiment bas. Je l'ai vu irascible, irrité d'être obligé de constater que la puissance de l'argent, qu'il méprisait tant, dominait parfois sa volonté et sa fierté. Je revois Modigliani assis à une table de café de la Rotonde. Je revois son pur profil de Romain, son regard autoritaire ; je revois aussi ses mains fines, des mains racées aux doigts nerveux, ces mains intelligentes, tracer d'un seul trait un dessin sans hésitation. "

Une exposition, sous la direction de Christian Parisot, président de l'Institut Modigliani, fut consacrée au centième anniversaire de son séjour vénitien, à la Bibliothèque Marciana en 2005. Un excellent catalogue a été édité pour l'occasion (Editions Carlo Delfino).

Si vous vous intéressez au personnage, je vous recommande un ouvrage très rude mais qui présente le peintre d'une manière assez originale, comme un Jim Morrison des années folles : "La Vie fantasmagoriquement brève et étrange d'Amadeo Modigliani" par Velibor Colic, traduit du serbo-croate par Mireille Robin (Éditions Le Serpent à plumes).
.

(* : citation de Modigliani qu'il signa "le ressuscité" quelques semaines avant sa mort.)

_____

5 commentaires:

Anonyme a dit…
Cher Amédée !
M.17
françois a dit…
Qui peut me traduire la plaque apposée à la maison de Modigliani?
Lorenzo a dit…
Cela donne à peu près ceci : "J'ai reçu de Venise les enseignements les plus précieux de la vie. Grâce à Venise, ils m'ont pénétré comme l'expérience acquise après le labeur." (Modigliani)
Amedeo Modigliani a travaillé ici en 1905
Les Amis des Musées et des Monuments de Venise - 24/05/2002.
François a dit…
Merci
J'avais vu cette plaque en octobre. BONNE ANNÉE 2008
Gérard a dit…
C'est toujours une ville impitoyable !
Une ville très dure.
Une louve.
Elle ne lui laissa aucune chance.
Seuls, les provinciaux distants lui résistent, quand ils ne s'en gaussent pa .
Les vieilles canailles !
Insubmersibles, dans ce chaudron, dans cette barrique.
Ils en font leurs vendanges. Chez les non-ivrognes, on appelle ça le "vin d'Paris". Pour initiés.
La remarque de Vlaminck est très joli , classe ! Elle me fait penser à celle de George Sand à l'encontre d'Eugène Delacroix ou bien à celle de Charles de Gaulle envers Philippe de Hauteclocque entrant dans Panam .
Les Maîtres sont partout !
Pas besoin de les chercher bien loin ; ils sont là, arrivent.
Traversent la Sein, à pied.
Vlaminck, c'est très beau ; ses villages et chemins de Beauce, surtout après son orage, valent de l'or.
C'est notre or à nous !
On s'le garde.
Comme le sourire noir des filles à Van Dongen. Sourire très noir.
Derain aussi, et Matisse du Cateau.
Les heures chaudes de Montparnasse ne sont plus, aujourd'hui, qu'un profond silence.
Celui de la louve morte.

En fouillant dans mes tiroirs...

 Mon fils Jean, à l'époque où il daignait se laisser prendre en photo 
devant sa maison préférée. Le cliché date de 2005.
 
En classant les nombreuses photos de mes enfants ce soir, je me rends compte que je n'ai aucune photographie récente d'eux, que ce soit à Venise ou ailleurs. Le temps a passé si vite en fait. Je me revois les faire poser quand ils avaient six ou sept ans. On les voit devant San Marco, avec les pigeons de la place, sur le vaporetto, à la terrasse du Cucciolo, chez Nico, au Florian, au Harry's Dolci, à Torcello ou à Burano...  

Peggy Lee chante "Waitin' for the train to come in" un standard de 1953. La journée touche à sa fin avec cet imperceptible malaise des dimanches soirs. Le chat dort sur mes genoux, Constance joue dans sa chambre, Jean déguste l'humour un épisode de "Friends". Les deux grandes sont déjà parties chez leur mère. Il fait nuit dehors. La pendule vient de sonner six heures. J'écoute la BBC sur internet, cette chère Radio 2 qui diffuse le dimanche des programmes de "light music" anglaise des années 30 à 50. Ce son si particulier, un brin nostalgique mais toujours heureux, qui me rappelle mon enfance et nos journées vénitiennes que cette musique rythme à chacun de nos séjours. Sympathique alternative à la musique baroque dont je suis fou... 

Dans quelques heures 2007 passera le relais à 2008. Une année nouvelle. Que nous réserve-t-elle ? Beaucoup de séjours à Venise j'espère. Des tas de rencontres et de découvertes. Plus que tout la santé et la joie pour tous ceux que nous aimons.

____

2 commentaires:

Anonyme a dit…
Imperceptible malaise du dimanche soir !!!!!
M.17
Marie a dit…
Je viens tous les jours et je ne dis rien... Comme une sorte de pudeur vis à vis de ces impressions de la vie qui court, bien au-delà de Venise.
Mais ce soir, avec ma soixantaine si vite approchante et tous mes souvenirs qui commencent curieusement, à s'agglutiner comme s'il était temps qu'ils se rappellent à moi, je voulais vous dire que j'aime infiniment votre délicatesse.

Venise a planté sa graine magique dans mon cœur et même si je n'y retournerai qu'au printemps pour une nouvelle découverte, je vous suivrai fidèlement tout au long de cet hiver....
Lorenzo a dit…
Merci, mille mercis mes chères lectrices et bonne fin d'année à vous !