25 janvier 2007

La polenta Goldoni

Les enfants me réclament souvent ce plat dont ils raffolent. Facile à réaliser, il est cependant un peu long si on veut faire de la vraie polenta au lieu de cette préparation précuite bien pratique certes mais dont le goût est à la polenta ce que la purée Mousline est à la vraie purée… Il vous faut : de la polenta, de l’ail, du jambon de San Daniele très finement coupé, du parmesan, du beurre, du vinaigre balsamique, un œuf par personne, de la ciboulette, du gingembre, du radis noir et une carotte. On peut remplacer le jambon par de la pancetta.

Etaler la polenta dans un plat creux pour lui donner une forme de grosse galette. Réservez au chaud. Dans une assiette, disposer les tranches de jambon chiffonnées, des lamelles de radis noir et de carottes. Faire pocher un œuf par assiette. Mettre l’œuf au milieu de la chiffonnade de jambon, y mettre un peu de hachis ail et ciboulette pour décorer, un peu de gingembre râpé et napper d’un filet de vinaigre balsamique. Disposer la polenta brûlante dans les assiettes, étaler dessus une bonne épaisseur de beurre frais puis le parmesan fraîchement râpé. J'ajoute parfois des jeunes pousses d'épinard ou de chicorée de Vérone coupées en lanières. C'est d'un très bel effet et agréable au goût. Servir aussitôt et régalez-vous.
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A propos de plaisirs gourmands, connaissez-vous la charmante comtesse Fulvia sesani ? Elle abrite depuis quelques années dans son joli petit palais Morosini (datant du XIIe siècle) une école de cuisine des plus confidentielles où moult anglaises et américaines bien nées (ou très argentées) viennent apprendre à prix d'or les délices de la gastronomie vénitienne. Fulvia est le mélange à part égale de Maïté la bonne gasconne et la très aristocratique et bordelaise Micheline Lawton qui se sont rendues célèbres en France avec leur émission télévisée. Mais je vais vous reparler d'elle.

24 janvier 2007

Il neige !



Joie enfantine quand les flocons se mettent à tomber et que peu à peu le sol, le rebord des fenêtres, les toits des maisons se recouvrent de cette pellicule magique. Il neige depuis quelques heures maintenant et la nuit s'est faite plus silencieuse, tout ce que je vois depuis mes fenêtres a pris un aspect mystérieux, splendide et pur. D'abord timides, les flocons ont grossi. Le ciel est rose comme un rêve et peu à peu tout est recouvert d'une couche immaculée. Le chat regarde par la fenêtre, ahuri par la métamorphose de son paysage familier. L'air s'est fait plus froid et plus pur. On a la même sensation qu'en montagne, quand les poumons semblent s'ouvrir à la pureté de l'air. Silence absolu. Enfin, il neige !

Radio Birikina

Luc, fidèle de TraMeZziniMag depuis le début me demande les références d’une radio vénitienne en ligne. Voici le lien vers Radio Birikina, qui peut s’écouter en Mp3 ou simplement avec Window Media Player. Bonne musique, émissions sympathiques, et cette ambiance unique des radios italiennes où même la publicité est musique. Certains journalistes ont vraiment l’accent vénitien, c'est normal puisque la plupart sont vénitiens ! Pour les amateurs de couleur locale de tous âges. Sur votre page d’accueil WMP noter le lien et écoutez : http://212.103.197.216:8000/birikina_live

20.000 visiteurs !


TraMeZziniMag est assez fier de constater que le seuil des 20.000 visiteurs est passé. Personne ne saura jamais qui a été ce vingt-millième curieux venu se perdre dans les méandres de la Venise que j'aime. Non ne croyez pas que je tire une quelconque gloire de ce chiffre. Mais il me prouve que ce travail quotidien - qui est avant tout un plaisir - continue de trouver parmi vous un écho bienveillant et les commentaires laissés sur mon livre d'or le prouvent bien. Ne voyez donc aucune vanité ni aucune prétention dans mes propos. Une grande fierté plutôt. Il existe des milliers de sites sur Venise dont certains bien mieux faits et bien plus documentés. J'ai seulement la faiblesse d'aimer faire aimer ce que j'aime. Viva Venezia!

22 janvier 2007

Avez-vous des nouvelles du Signor Casanova ?

Les Studios Disney l'avaient annoncé à grand renfort médiatique dès 2004 ce "Casanova". Une méga production Touchstone confiée à Lasse Hallström, avec un casting brillant et bien choisi. Mais la montagne a accouché d'une souris et le DVD est dans les bacs depuis moins de temps qu'il n'en faut pour réserver un billet au cinéma du coin. Qu'en est-il vraiment ?

Bon vous l'aurez compris, j'ai enfin visionné ce film et je peux maintenant en parler. Non ce n'est pas un flop, certainement pas non plus un titre qui restera dans les mémoires. En fait c'est un bon petit film très divertissant, une gentille histoire d'amour avec des moments très drôles et des scènes remuantes, tout ce qu'il faut pour un moment de plaisir en famille. Les acteurs ne sont pas mauvais, l'histoire assez bien trouvée bien qu'invraisemblable.

Mais ce qui me fait vous parler aujourd'hui de ce film, c'est bien sur parce que Venise y a une place prépondérante. En fait, à bien y penser, c'est Venise qui emporte le meilleur morceau dans ce méli-mélo hollywoodien. Car le réalisateur a insisté pour que tout soit tourné sur place, en décor naturel pour les extérieurs comme pour les scènes se déroulant dans les palais. C'est ainsi que Casanova fuit les gardes de l'inquisition à travers les couloirs du vrai couvent de la Pietà où il fut, disons, assez souvent aperçu. L'interrogatoire et le procès du séducteur numéro 1 se déroulent dans la salle même ou quelques siècles plus tôt Giacomo Casanova le vrai comparut devant le Tribunal...

Rien à redire non plus sur les costumes, les perruques, les coiffures et les parures des dames, les barques, les chalands et les gondoles, rien non plus à redire sur la décoration des appartements sinon quelques libertés prises avec les siècles (on voit à un moment dans un salon totalement XVIIIe une table à thé totalement XIXe).

Il y a toujours des erreurs grossières dans ce genre de film, mais cette fois-ci, elles sont rares et passent car l'authenticité du décor étouffe les quelques oublis. Je pense à une scène ou Casanova suit la belle Francesca croyant qu'elle se rend chez un amant secret. Elle passe au-dessus d'un passage (situé près de S.Giovanni e Paolo en vérité - à deux pas du palais où logeait sa mère, sur le Fondamente Nuove - est-ce un clin d'oeil voulu ou le hasard des repérages ?), la fenêtre de la galerie où la belle jeune femme passe est certes habillée de vitraux en cul de bouteille mais elle est aussi hélas encadrée par deux magnifiques volets métalliques, peints en vert bouteille, comme il y en partout à Venise depuis les années 60. C'est absurde mais ça passe.

Les vues du Grand Canal aussi passent très bien. Pourtant on y voit des bâtiments qui n'existaient pas à l'époque de Casanova... Cela n'a guère d'importance. Les scènes du bal, de la foule dans les rues ou sur la Piazzetta pour le carnaval, tout est parfaitement plausible. Ce n'est pas un hasard quand on lit au générique le nom de Danilo Reato, qui a été le conseiller historique du film.

Le DVD dans sa partie bonus présente d'ailleurs le making-off du film à Venise expliquant la part fondamentale de la ville dans l'esprit du metteur en scène. C'est ce qui restera avec l'excellente illustration musicale. Musique ancienne et baroque pour l'essentiel, revue mais toujours traitée avec beaucoup de fidélité. C'est tout neuf, mais ça passe. Regardez-le, c'est un agréable petit film. Et puis, dernière chose, en dépit de quelques détails presque scabreux, de dialogues parfois assez "pointus" oserai-je dire, les enfants peuvent le voir sans les faire ricaner de gêne ni faire rougir leurs parents.