30 mars 2006

Lucullus dînait chez Lucullus

Ceux qui me connaissent comme maintenant ceux qui me lisent depuis la naissance de TraMezZiniMag, savent combien cuisiner est pour moi un plaisir et recevoir un délice. Enfin presque. j'aime recevoir à dîner mes amis mais je suis toujours assez nerveux et excité tant je voudrais que le repas soit excellent et la soirée réussie. C'est pourquoi je m'affaire, je m'énerve un peu et je m'agite beaucoup. Le résultat est souvent convenable, le repas en général apprécié, la soirée fort conviviale mais j'en sors exténué. Ravi mais épuisé. 

En fait, ce n'est plus que de souvenirs dont je parle ici, car depuis cette séparation stupide qui a cassé notre vie d'avant, ma vie sociale est réduite à sa plus simple expression et, la grande maison vendue, les occasions de donner de grands dîners et de belles soirées ne se sont pas encore retrouvées. Sauf à Venise. En attendant, voici le menu du dernier grand repas vénitien que j'avais organisé dans notre chère vieille maison. Hommage à Casanova, il s'était prolongé par une petite soirée musicale où un ami vénitien très cher, émigré sur les rives de la Garonne parmi les vignes (et récemment heureux papa d'une mignonne petite bordelaise), interpréta ces airs que l'on entend la nuit sur le grand canal... Une bonne soirée, dans la lignée des festins entre amis de l'ami Fritz. Esprits chagrins, pas de commentaire. Les autres, à vos fourneaux, la fin du Carême approche.
Gamberi con le zucchine  
(Gambas aux courgettes)
Arrosto di Vitello Remedio con Polenta 
 (Rôti de veau Revigorant et Polenta)
peperonata del Redentore 
 (Poivronnade du Redempteur)
Insalata Mista 
(salade mélangée)
Zabayon all'arancia con crema Regina  
(Sabayon à l'orange et sa crème meringuée)

Les vins : des millésimes de chez Batasiolo (of course), sauf pour le blanc, un soave qui venait de Vénétie. Mon préféré, le Dolcetto d'Alba 1987, un très distingué Sovrana Barbera d'Alba 1985, et un inévitable Barolo millésimé 1996. Avec le dessert, j'avais servi leur délicieux Moscato d'Asti, vin blanc liquoreux très aromatisé, d'un raffinement extrême. Et pour accompagner les cigares, la délicieuse grappa Batasiolo, celle offerte par mon ami Fiorenzo Dogliani, l'actuel génie de l'Emporio Batasiolo, lors de son premier séjour chez nous. 

Je vais détailler les recettes au fur et à mesure dans les prochains billets. Les proportions que je donne sont pour 12. Pour un dîner à 6, il suffit donc de diviser en deux les proportions données. Elémentaire mon cher Watson. Ces plats présentés ici sont souvent issus de recettes traditionnelles glanées à droite et à gauche et notamment dans le super ouvrage "la cuisine de Casanova" de Jean Bernard Naudin, Catherine Tooesca, Leda Vigliardi Paravia et Lydia Fasoli (Editions du Chêne) et le livre de l'ami Jean Clauzel que je vous ai déjà recommandé. Il y a aussi "La cuisine des doges" beau et bien fait, avec de superbes illustrations et une préface de Alvise Zorzi. Mais je vous en ai déjà parlé (cf billet).
posted by lorenzo at 01:05