12 octobre 2007

Venise est jeune, vivante, animée : la tribu de Rio Marin



Des amis vénitiens, étudiants, se moquaient un soir de cette vision Thomas Mannienne de la Venise des vénitiens. Bien sûr après 23 heures, les groupes de jeunes qui rient un peu fort font du tapage nocturne et une pièce échappée de votre poche sur la piazza à 2 heures du matin va réveiller tout le quartier. Bien sûr la ville se vide peu à peu et les plus de 70 ans sont en majorité. Mais il y a l'Université. Il y a les jeunes qui étudient et travaillent à Venise et ceux-là cultivent ce merveilleux paradoxe - surtout s'ils sont totalement vénitiens - d'être complètement imbriqués dans la ville et son histoire, parfaitement adaptés à sa physionomie particulière et en même temps à la pointe du modernisme, branchés sur le web 2e génération, dynamiques et créatifs. En voilà pour exemple le blog Rio Marin.



Rio Marin, c'est un appartement situé en plein centro storico, à Santa Croce, occupé par un groupe de jeunes, étudiants ou actifs, et leur chat, un magnifique matou roux, prénommé Merlot, cousin de notre Mitsou. Ils ont décidé il y a un an de faire un blog, 

"perché ormai lo fanno tutti, per iniziare l’ennesimo dei progetti che non porteremo mai a termine, per avere un piccolo posto in più dove riporre un po’ delle cose che ci vengono in mente."
[Parce que tout le monde le fait, pour lancer les tas de projets qui n'aboutiront jamais, pour avoir un petit endroit de plus où entreposer des trucs qui nous viennent à l'esprit.]
Et vivant eux - les chanceux - à Venise pratiquement toute l'année, ils ne parlent pas que de Venise, mais quand ils racontent leurs aventures quotidiennes, c'est un peu de l'air de la Sérénissime qui nous vient aux narines. Pour un peu, on entendrait presque le chat Merlot ronronner, ce qu'il fait parait-il quasiment en permanence, signe d'harmonie et de paix intérieure. Évidemment avec un balcon garni des plus beaux et énormes pieds de basilic de toute la ville (deux variétés différentes, l'une ordinaire aux grandes feuilles, et l'autre provenant de la côte ligure, avec des feuilles tirant un peu sur le violet), des parties de ballon endiablées et une bonne pitance, on se sent le roi des chats. Mitsou a un concurrent !


Promenade à Venise



Trouvé dans mon courrier...

Connaissez-vous Francesco Guccini ?

Chanteur italien, chantre de la Beat Generation italienne, originaire de Modène, il a écrit de nombreuses chansons souvent engagées dans la tradition des années 70. En 1981, sa chanson "Venezia", triste et mélancolique, fut un grand succès. Ecrite avec son ami Alloisio, elle parut dans le disque "Metropolis" qu'on trouve en CD. En voici les paroles (je n'ai pas encore pris le temps des les traduire) : 


Venezia che muore, Venezia appoggiata sul mare,
la dolce ossessione degli ultimi suoi giorni tristi, Venezia, la vende ai turisti,
che cercano in mezzo alla gente l' Europa o l' Oriente,
che guardano alzarsi alla sera il fumo - o la rabbia - di Porto Marghera...

Stefania era bella, Stefania non stava mai male,
è morta di parto gridando in un letto sudato d' un grande ospedale;
aveva vent' anni, un marito, e l' anello nel dito:
mi han detto confusi i parenti che quasi il respiro inciampava nei denti...

Venezia è un' albergo, San Marco è senz' altro anche il nome di una pizzeria,
la gondola costa, la gondola è solo un bel giro di giostra.
Stefania d' estate giocava con me nelle vuote domeniche d' ozio.
Mia madre parlava, sua madre vendeva Venezia in negozio.

Venezia è anche un sogno, di quelli che puoi comperare,
però non ti puoi risvegliare con l' acqua alla gola, e un dolore a livello del mare:
il Doge ha cambiato di casa e per mille finestre
c'è solo il vagito di un bimbo che è nato, c'è solo la sirena di Mestre...

Stefania affondando, Stefania ha lasciato qualcosa:
Novella Duemila e una rosa sul suo comodino, Stefania ha lasciato un bambino.
Non so se ai parenti gli ha fatto davvero del male vederla morire ammazzata,
morire da sola, in un grande ospedale...

Venezia è un imbroglio che riempie la testa soltanto di fatalità:
del resto del mondo non sai più una sega, Venezia è la gente che se ne frega!
Stefania è un bambino, comprare o smerciare Venezia sarà il suo destino:
può darsi che un giorno saremo contenti di esserne solo lontani parenti...