25 décembre 2010

Buon Natale a tutti voi !

Joyeux Noël à vous tous, les lecteurs qui avaient été 90.778 à venir feuilleter les pages de Tramezzinimag entre octobre 2009 et aujourd'hui ! Mille mercis pour votre soutien, vos encouragements, vos commentaires, pour tous les avis, les conseils que vous avez la gentillesse de m'adresser, les critiques et les suggestions aussi. Toutes vos preuves d'amitié. Bonnes fêtes de Noël à vous tous avec nos amis Michael Henry & Justin Robinet!

10 commentaires:

Anne a dit…

Joyeux Noël, Lorenzo, en compagnie de ceux que vous aimez!
Anne

VenetiaMicio a dit…

Merci Lorenzo pour ce doux duo qui amène toute la sérénité du moment et à mon tour je vous souhaite un très Joyeux Noël avec les personnes qui vous sont chères.
A bientôt
Danielle

Evelyne a dit…

Joyeux Noël Lorenzo pour vous et ceux qui vous sont chers.

Calyste a dit…

Buon Natale anche a tu, Lorenzo.

Enitram a dit…

Bon bout d'an et joyeuses fêtes Lorenzo !
Et encore merci de nous avoir donné l'adresse d'un gîte à Venise qui nous avait bien satisfait pour les huit jours passés dans cette ville merveilleuse !
A bientôt

Yvonne a dit…

Sorry to be so late. Best wishes for a happy 2011.

Thank you for "Hallelujah". The music/poetry of Mr L. Cohen is remarkable.

Maïté a dit…

Avec quelques heures d'avance, je vous souhaite une très bonne année 2010, quelques escapades à Venise et beaucoup de petits bonheurs. A presto !

Maïté a dit…

Une très bonne année 2011 serait davantage de circonstance....

Lorenzo a dit…

Mille merci à tous !Bonne année et Meilleurs vœux !

Martin a dit…

Bonne année à toi de l´Allemagne!
En tout cas je vais continuer de lire tes billets aussi la nouvelle année!

24 décembre 2010

On n'y croyait plus !

Un petit bout de papier orange dans la boite aux lettres mercredi. UPS venait de passer mais personne n'étant là, le livreur avait remis au lendemain la livraison... C'était prévu pour jeudi... Inutile de vous dire combien j'étais excité à l'idée de pouvoir enfin le tenir entre les mains... 
Je ne l'avais jamais remarqué auparavant, mais les camions d'UPS sont partout. J'en ai vu à chaque coin de rue ou presque. Miracle de Noël, les elfes de Babbo Natale ne sont pas vêtus de vert ni de rouge, les enfants, mais de marron ! Et ils ont le sourire. Car, dans mon impatience et ma peur de devoir remettre au lendemain des fêtes le moment attendu depuis plus de six mois maintenant - mes lecteurs auront suivi ces rocambolesques aventures - j'interrogeais chaque livreur. Aucun n'était le bon. Puis soudain, dans une rue à deux pas de chez moi, une camionnette mal garée sur un trottoir. 
La neige venait de se mettre à tomber. Pas de livreur en vue. Quelques minutes passent et le voilà qui arrive. « Ah je crois deviner que vous attendez quelque chose » me lança-t-il sur un ton rigolard. Tout à fait l'attitude et le langage qu'on attend d'un elfe n'est-ce pas ? Je lui explique ma petite affaire, et farfouillant dans sa hotte métallique, il me tend rapidement une grande enveloppe de carton. Les voilà enfin ces épreuves tant attendues, maintes fois égarées, retardées, dénaturées ! 
Dans les prochains jours, après l'ultime correction. Il va me falloir encore relire ma prose, à l'affût d'une énième coquille, d'une faute oubliée. Plusieurs lecteurs se sont déjà penchés sur le tapuscrit, mais il reste toujours des erreurs, des oublis, des fautes... 
Puis, ce sera la signature du bon à tirer et l'expédition des colis. Chers lecteurs souscripteurs, vous êtes enfin presque arrivés au bout de cette longue aventure ! Ce sera pour les Étrennes ! 
Soyez-tous remerciés de votre patience et de votre gentillesse. En lançant la souscription, je n'avais pas idée de tout ce qui pourrait arriver et combien il faudrait du temps pour publier un simple petit opuscule de 270 pages ! Bonnes Fêtes à tous !

4 commentaires:

venise a dit…

quel joli cadeau de noël pour vous Lorenzo :)
j'en suis bien contente !

Anonyme a dit…

Bonnes fêtes a vous aussi, Lorenzo ; et nous aurons le plaisir de commencer l'année en votre compagnie...peut-être. Mais notre attente sera récompensée par le plaisir de la découverte de vos souvenirs vénitiens.
En toute amitié vénitienne
Gabriella

VenetiaMicio a dit…

Notre patience sera récompensée j'en suis sûre et quand on aime on ne compte pas ...les les mois et les semaines !!!
Joyeuses fêtes Lorenzo et à bientôt
Danielle

chantereve a dit…

Chouette c'est vraiment un beau cadeau d'étrenne que cettte arrivée ... la patience est toujours récompensée !...
Merci Lorenzo et tous mes voeux de bonne et heureuse année 2011... que tramezzinimag continue son beau chemein et fasse encore et toujours réver tous les amouruex de Venise.
Bien sincèrement.
Chantereve

Joyeux Noël à tous, petits et grands !


"This is Christmas", la chanson du film de Paolo Costella"A Natale mi Sposo" chantée par Jacopo Sarno, qui l'a composée et joue dans le film, avec  Stefano Signoroni et Andrea Torresani pour les arrangements. C'est l'esprit de Noël à l'anglo-saxonne revu par de jeunes italiens au talent naturel. Second degré, c''est la magie de Noël !

Cette vidéo est particulièrement dédiée à Marie Ch. et à tous ceux qui comme elle passent Noël dans la solitude. Que la magie de la fête éclaire tout de même leur cœur.

22 décembre 2010

Billet pour Constance

Un petit air de ressemblance avec son cousin, ton chien Sam, ne trouves-tu pas ? Le même regard gentil, ce petit museau affable plein de bonne volonté et de gentillesse. Bien sur ce n'est pas un chien de race. Ni labrador, ni golden retriever, juste un corniaud, vénitien qui plus est. Son maître lui a demandé de poser sagement et il regarde l'objectif.

A quoi pense-t-il ? A la friandise qui viendra ensuite comme récompense ? Cherche-t-il à comprendre ce que veut cet escogriffe planté devant lui avec sa drôle de petite boîte noire. Une photo ? Mais à quoi cela sert donc une photo ? Il y a peu de chiens à Venise, mais finalement avec toutes les campagnes de stérilisation des chats et la disparition des usages vénitiens, ils seront bien plus nombreux que les chats qu'on rencontre moins désormais. Il y en avait tant et tant sur les campi et dans les rues il y a encore quelques années. A part quelques mamies irréductibles, il n'y avait que les propriétaires de maisons de campagne et les amateurs de chasse pour posséder en ville des chiens à Venise. 
 
Longtemps muselés, ils vont par les rues de la ville, en laisse, polis et très propres. I cani veneziani sont avec les félins devenus rares, les mouettes cabotines et les pigeons toujours trop nombreux, les autres occupants de la cité lagunaire. 
 
Commande de TramezziniMag : Il serait temps de leur rendre hommage à ces petits habitants de la planète Venise. Lors de notre prochain séjour tous ensemble ici, nous devrions nous lancer dans un safari-photo et immortaliser la gent canine de la Sérénissime. Il y a de quoi faire en vérité et tes talents de photographe seront bien utiles !
 
 

3 commentaires:

Les Idées Heureuses a dit…

J'en ai quelques spécimens de ces petits habitants à quatre pattes photographiés l'an dernier lors de notre séjour hivernal, je me promettais de les réunir, voilà une raison de m'y mettre...
Bonnes fêtes de fin d'année Lorenzo.
M de Sclos

Cleia a dit…

Bonjour Lorenzo
Marie, sur son site autour de moi et ailleurs, propose des images de nos amis à quatre pattes. Elle a su photographier avec talent et humour la vie quotidienne des chats et des chiens vénitiens.

Les Idées Heureuses a dit…

Voilà qui est fait!
Bonne journée, bien grise dans le sud...

21 décembre 2010

C'est aujourd'hui le solstice, le premier jour de l'hiver et le ciel de Venise s'est habillé de gris

Mais où est donc la neige ?

«Le blanc c'est tellement plus joli que le gris. Pourquoi faut-il que le ciel soit décalé ?» Cette jolie question posée par un petit enfant à sa mère l'autre jour dans un café me parait criante de vérité. Nous autres adultes, le nez sur le long cordon de nos devoirs et obligations, toujours pressés, stressés, ne nous rendons jamais compte de rien. C'est vrai que c'est un peu décalé cette météo. Voyez-un peu, le froid s'abat sur l'Europe, entrée fracassante, inattendue et prématurée de l'hiver qui transformait il y a quelques jours encore nos campagnes en magnifiques paysages immaculés. 
 
On en venait à croire que cette année, c'était pour de bon :  Noël se ferait blanc comme dans la chanson. Faut dire que le blanc sied drôlement bien à cette fête, l'innocence et la pureté de l'enfant dans sa crèche, l'esprit d'enfance, la beauté du rouge et du vert ornés d'or, cette gamme chromatique qui nous vient à l'esprit quand on pense à Noël, magnifiée pour une fois par la splendeur immaculée de la neige... Les lecteurs canadiens, ceux du nord et de l'Est de l'Europe savent bien de quoi je parle. Ils ont beaucoup de chance ! Pour eux un Noël blanc c'est normal, commun même. Mais pour nous, rêve ou cauchemar, c'est bien plus rare...

Depuis combien de temps n'avons-nous pas eu à Venise, comme à Bordeaux un Noël enneigé ? Bref, le petit garçon attablé devant son chocolat fumant a bien raison de le souligner.  Noël est dans quelques jours et les prévisions météo n'ont que de la pluie à nous offrir. Le Père Noël va encore arriver tout trempé, et les cadeaux risquent d'être bien délavés, comme nos esprits fatigués par la pluie... Allez, Bonhomme Hiver, toi qui est officiellement arrivé en ce jour, fais un petit effort, recouvre la lagune et notre belle Sérénissime d'un onctueux manteau de flocons blancs ! Le blanc, c'est tellement plus joli que le gris. Allez, Bonhomme Hiver, un petit effort ! Pour les petits enfants et pour les grands !
 

2 commentaires:

anita a dit…

.... il y en eut en 2009 et de très belles photos ... et je crois bien l'avoir repérée il y a quelques jours grâce aux webcams ...
anita

Anne a dit…

Sur le blog de Fausto, on trouve aussi des photos de Venise sous la neige. Quand la réalité fait défaut, les images compensent...
Anne

19 décembre 2010

Promenade sonore et dominicale

Pour Venetiamicio
Je ne sais pas quel temps il fait en ce moment chez vous, mais ici le ciel est résolument bleu, d'un bleu magique. Le soleil brille et en dépit d'un petit vent froid, il fait bon marcher dans les rues. L'effervescence de Noël bat son plein. Il y a du monde dans les rues. En fermant les yeux, imaginez que vous êtes à la fenêtre d'une maison vénitienne, ou mieux encore, que vous prenez un café, au soleil, sur un campo. Laissez-vous porter par la magie des sons. C'est dimanche, les cloches appellent les fidèles à l'office du jour... [en cliquant ICI]




4 commentaires:

Anne a dit…

Que j'aime votre publication, Lorenzo! Merci pour ces sons qui restituent l'ambiance si particulière de Venise. Vous avez eu là une idée vraiment délicate. Merci encore!
Anne

Yvonne a dit…

Thank you for taking us to Venice for a short time, with those sounds.

dominique a dit…

Bonjour,
Merci pour cette délicate attention, une petite parenthèse vénitienne.

VenetiaMicio a dit…

Comme c'est gentil Lorenzo d'avoir pensé à moi, je suis infiniment touchée par cette mignonne pensée !
Je vous ai écouté et j'ai fermé les yeux, transposée là-haut comme il se doit. Je me suis imaginée sur les Zattere avec ce beau soleil, je suis passée dire bonjour à mes amis Borghi, à S'Basilio et j'ai repris ma balade vers la Dogana ...
Merci et je vous souhaite de très belles fêtes.
à bientôt
Danielle

14 décembre 2010

Petit rien...

© Alex Lazzarin - 2010

2 commentaires:

Tietie007 a dit…

Nous avons réservé l'hôtel pour passer le réveillon du jour de l'an à Venise. Connaissez-vous un endroit sympa pour manger, le 31 au soir, sans dépenser une fortune ?

Les Idées Heureuses a dit…

Accompagné des "petits riens" de François Couperin...

13 décembre 2010

À venir sur Tramezzinimag

A paraître prochainement :

- Un texte peu connu de de Chirico sur Tintoret
- des recettes pour un repas de fête.
- La maison italienne par Gia Ponti
- Voyage à Venise, relation d'une nuit de train avec Artesia.
- Les Coups de cœur du mois.
- Suite de "Métiers traditionnels autour de la gondole".
- Suite et fin du "Bal du siècle".
- Suite et fin du "Modernisme et Venise".

En attendant, Tramezzinimag vous souhaite une bonne et douce nuit avec ce trop court extrait d'une merveilleuse musique de Johann Sebastian Bach :
 

1 commentaire:

Martin a dit…

...je me réjouis de lire les billets prochains et améliorer mon français!
Joyeux Noël!

10 décembre 2010

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2 commentaires:

Laurence a dit…

Ma dove? Quel est le nom d'utilisateur de Tramezzinimag?

Laurence a dit…

Trovato! Il fallait vraiment chercher par nom. La recherche générale ne suffisait pas, sans doute à cause de la protection.

A bientôt sur Twitter. Et merci pour vos billets sensibles.

09 décembre 2010

Un monde sans éclat

Si Tramezzinimag sait faire la part des choses et mettre en avant les innovations et les progrès qui répondent vraiment à la définition de ces deux termes, quand une nouveauté nous parait être autre chose qu'un phénomène de mode par essence passagère, autre chose que le simple produit d'arrières-pensées bassement mercantiles, nous nous inscrivons comme soutien et parfois même groupies enthousiastes. Mais le plus souvent la société d'aujourd'hui déboussolée et avide de neuf, génération Ikéa oblige, impose des diktats que d'instinct nous estimons foireux. J'ai pesé mes mots ! La triste fin annoncée de l'ampoule à incandescence fait partie de ces pétards mouillés. Je pensais être l'un des rares humains à m'attarder sur cet évènement colossal qui semble passer inaperçu. Il n'en est rien. Des millions d'autres à travers le monde s'en inquiètent, parmi eux des journalistes éminents comme Anne Wroe, éditorialiste à The Economist. Perdu d'avance, notre combat a le panache des ultimes révoltes quand on devine, imminente, l'arrivée des Barbares. Avant l'ampoule, il y eut pour les franco-français, la lutte pour conserver le vrai goût du vrai Petit-Beurre Lu totalement dénaturé par les chimistes de Nestlé - ou bien était-ce Danone - quand ils s'emparèrent de Lefèbvre-Utile et cherchèrent à rentabiliser la fabrication de ce biscuit symbole de notre enfance sous prétexte d'en actualiser le goût... Combats d'arrière-gardes certes, surtout quand on sait que chaque jour des milliers d'enfants meurent encore de malnutrition. Mais une question de principe, à savoir qu'on ne doit pas céder. Rien n'autorise à déroger à la tradition quand le changement n'est dicté que par le profit. Cette épouvantable loi de l'offre et de la demande qui ne résiste pas à la lecture d'Aristote.
Donc, et tout le monde en a entendu parler : les ampoules à filament de tungstène, qui ont brillé pendant plus d'un siècle, sont condamnées à disparaître. Elles sont remplacées par de nouvelles générations d'ampoules dont on nous vante les mérites mais qui bien sur coûtent la plupart dix ou quinze fois plus cher. "Baigner dans leur lumière trop vive est devenu une sorte de plaisir coupable" dit l'éditorialiste, rédactrice de la rubrique nécrologie du magazine britannique. Avec beaucoup d'humour - et de poésie - elle manifeste dans le supplément proposé par Courrier International qui vient de paraître ("Le monde en 2011"), ce désarroi que nous sommes bien nombreux à partager. En voici l'intégralité. Faites-nous part de votre avis.
.
« A l'heure où nous écrivions ces lignes, vous pouviez encore en acheter à L
ondres, par paquets de six, discrètement, avec l'appréhension d'un adolescent qui se procure des préservatifs ou un paquet de cigarettes. Mais leurs jours sont comptés. Déjà, on n'en trouve plus chez les détaillants en Australie et au Brésil. En 2011, elles seront interdites à la vente en Grande-Bretagne, leur production sera arrêtée au Japon, elles commenceront à disparaître aux États-Unis et leur abandon gagnera tous les pays d'Europe [l'interdiction totale étant fixée à 2012]. elles expireront, non pas avec le "ping" caractéristique, suivis d'un "ah, zut !", mais plutôt en silence, comme ces ampoules anciennes à filament de carbone dont le verre allait en s'opacifiant. Bref, on peut d'ores et déjà parler des lampes à incandescence au passé.
Parmi les moyens de produire de la lumière, l'incandescence était sans doute celui qui offrait le rendement le plus faible. Ce procédé consistait à chauffer à blanc un filament de tungstène dans le vide [ou dans un gaz inerte], en le portant à une température de 2400C. Environ 90% de l'énergie produite n'était pas de la lumière, mais de la chaleur, comme on en faisait l'amère expérience en changeant une ampoule un peu trop vite. Cependant, elles auront eu le mérite de populariser le beau mot d'"incandescence". Les lampes à filament répandaient une lumière vive, blanche et régulière. Pour ceux qui avaient été habitués à l'éclairage au gaz et aux bougies, leur éclat était déconcertant. Elles s'allumaient instantanément, réveillant en sursaut le dormeur ébouriffé dans son lit, et s'éteignaient tout aussi brusquement. ("Oh ! pardon"), faisant trébucher le retraité dans l'escalier. On les braquait dans les yeux du suspect au cours des interrogatoires, et l'ampoule nue pendant au plafond était synonyme d'horreur. La nuit était devenue le grand jour, sans aucune ambiguïté, que ce soit dans les rues commerçantes, les salles à manger, les bibliothèques ; on pouvait faire du commerce, manger et lire jusqu'à piquer du nez sur la table alors que le soleil inutile se levait par la fenêtre. Les lampes à incandescence étaient parfois capricieuses. Elles pouvaient exploser, dispersant des fragments presque invisibles mais mortels. Quand elles éclataient, elles pouvaient provoquer des incendies comme celui qui détruisit le parc d'attraction Dreamland de Coney Island [en 1911]. Elles pouvaient refuser de s'allumer sans raison apparente, pour peu que le filament présente une minuscule rupture. L'ampoule claquée, quand on la secouait près de son oreille, émettait alors un petit tintement plaintif. Ces ampoules étaient de beaux objets, transparents ou légèrement dépolis ; leurs filaments argentés avaient la finesse de toiles d'araignée ou d'aigrettes de pissenlit ; légères, tièdes dans la main, elles étaient comme un œuf gonflé ; leur forme joliment simple rappelait une larme ou une poire, ou encore ce premier fruit défendu, prêt à être cueilli dans le jardin d'Eden. 
Mais l'ère de l'incandescence, celle de l'inspiration instantanée, va bel et bien s'achever avec l'avènement des nouvelles ampoules à allumage lent. Le génie brûlera moins, le monde perdra de son éclat. Aussi, rien d'étonnant que des voix se soient élevées partout dans le monde pour protester contre leur disparition programmée. Certains ont même clamé que les nouveaux éclairages allaient leur causer des migraines et des crises d'épilepsie. Des magasins ont été dévalisés, des rayons vidés. On a lancé des campagnes de préservation des anciennes ampoules. Baigner dans une lumière trop vive, dispendieuse, est devenu une sorte de plaisir coupable, comme l'absinthe ou la crème au chocolat. Les arguments scientifiques et médicaux contre leur remplacement ne tiennent pas la route. Mais ces lampes étaient aimées pour ce qu'elles représentaient autrefois : l'utilité, l'économie et la simplicité.»

14 commentaires:

Marie G a dit…

Sacrebleu oui: quelle catastrophe la lampe "économique". Non seulement c'est de la lumière qui n'éclaire pas mais en plus, son recyclage est problématique car elle contient des produits hautement toxiques. On ne peut absolument pas la jeter à la poubelle normale. Impossible de lire avec ces lampes! on pourrait imaginer que leurs fabricants sont de mèche avec les producteurs de tablettes de lecture électroniques???

Michelaise a dit…

Je signe à deux mains, chaque soir c'est la même rengaine, 10 minutes pour avoir une chance d'apercevoir quelque chose dans la cuisine, seule pièce équipée pour le moment. J'aime bien l'idée d'une sourde révolte, qui sait d'une secte obscure mais lumineuse, qui garderait des stocks d'ampoules à incandescence, dont les membres feraient, certains jours, un usage délictueux mais ô combien délicieux !

Lorenzo a dit…

Je croyais que personne n'allait donc réagir et que mon coup de gueule était le fait de neurones fatigués par tant de modernité ! Mais il n'en est rien, des fidèles parmi les fidèles signent à leur tour. L'esprit Tramezzinimag existerait donc bien. Je m'en réjouis !

Anne a dit…

"Mais une question de principe, à savoir qu'on ne doit pas céder. Rien n'autorise à déroger à la tradition quand le changement n'est dicté que par le profit": ô combien vous avez raison, Lorenzo! Je ne saurais que vous féliciter pour votre article qui exprime si bien ce que nous sommes certainement beaucoup plus nombreux qu'on pourrait le supposer à ressentir.
Anne

Michelaise a dit…

Ah que oui, j'avoue qu'en lisant l'article je me suis dit "mais que ne l'ai-je écrit celui-là... mais il est tellement bien traité par Lorenzo que je me contenterai d'un lien le jour où je me laiseerai aller sur un thème proche !"

J@M a dit…

Marie G. a tout dit !
On vit dans un monde ou l'écologie a souvent bon dos. Les ampoules en sont un exemple parfait... Tout comme la suppression des sacs plastiques que l'on vous vend désormais.
Il est vrai que l'éducation maintenant n'a plus presse et ne pas les jeter n'importe où ou éteindre la lumière quand on quitte une pièce sont des préceptes d'un autre siècle...

Lorenzo a dit…

Merci J@M vous m'avez donné l'idée d'un billet . Bonne semaine à tous.

Anonyme a dit…

Eh bien permettez-moi d'être d'un avis tout différent. La très chère qui attends dix minutes l'éclairage de sa cuisine ne sait sans doute pas qu'il existe des ampoules qui s'illuminent quasiment instantanément. A cet autre qui se plaint de ne pas pouvoir lire, je dirai que j'y arrive très bien. Il me semble que si nous fréquentons des blogs nous sommes adeptes, plus ou moins, des nouvelles technologies et que les ampoules que nous substituons à ces "bouffeuses d'énergie" à incandescences sont une modeste contribution aux économies d'énergies nécessaires sur cette planète. Certes, je ne récupérerai pas mon investissement en termes d'économies sur ma facture mais là ou j'avais deux ampoules halogènes de cent watts pour avoir un séjour confortable, la nuit tombée, et pouvoir y lire sans problèmes (à mon âge) j'ai installé trois ampoules de vingt-deux watts ce qui fait environ soixante pour cent de réduction de consommation et tout cela pour un rendu colorimétrique équivalent. Alors, de grâce, que nous soyons manipulés ou non par des écolos souvent sectaires et passablement rétrogrades ne nous empêche pas une petite contribution écologique et financière acceptée pour que nos enfants et petits enfants puissent connaitre, eux aussi, le petit confort qui nous permet de dialoguer (parfois) ensemble. Dans ce domaine, comme dans d'autres les progrès technologiques ont été grands en deux ans et je le constate sur les différentes générations de lampes économes dont je suis équipé. Et puis, pour leur élimination, il existe des zones prévues à cet effet ou des déchetteries qui les acceptent fort bien. C'est juste un petit effort supplémentaire à accepter.

Michel de Lyon.

Lorenzo a dit…

Votre avis est honorable, mais vous ne pouvez contester Michel que tout le monde ne peut se permettre de payer 15 fois plus cher une ampoule le plus souvent de mauvaise qualité (la liste est longue des ampoules dont le verre se fend à la première manipulation, ou dont la soudure mal faite pour quelques centimes en Chine se défait juste en vissant l'ampoule... Qui n'a pas eu ce genre de mésaventure ? Ce ne sont pas les "écolos" qui sont en cause. l'idée de participer chacun à notre niveau, solidairement, à la protection et à la sauvegarde de ce qui peut encore être protégé et sauvegardé, c'est bien. Mais ce que je dénonce ici c'est la main-mise des profiteurs sur l'idée. On enlève ces "bouffeuses d'énergie" pour les remplacer par des produits très chers et pas souvent de qualité. Cherchez l'erreur. Il en est de même avec l'hypocrisie des grandes surfaces qui au nom de la lutte contre la pollution, ne donnent plus de sacs plastiques, mais les font payer, au lieu de faire comme dans certains pays où les sacs sont remplacés par du papier, souvent recyclé et toujours recyclable (et gratuitement distribué aux caisses). Non, ce qui me fait bondir c'est que désormais l'industrie, le système libéral, le capitalisme aveugle se sont emparés du concept d'écologie, de développement soutenable pour faire marcher le commerce et l'industrie. Et cela, quelque soient les avis et les témoignages favorables, je le réfute, le refuse et m'y oppose autant que je le puis avec les moyens dont je dispose. Le propos est le même qu'au temps du référendum sur l'Europe, nous sommes nombreux à nous être faits injurier parce que nous votions NON alors que nous proclamions notre attachement viscéral à l'idée européenne. On peut dire ainsi qu'au nom de mon attachement viscéral à la protection de la nature, à la lutte contre toutes les formes de pollution physiques et morales, au nom du développement soutenable (je préfère ce terme au mot "durable"), je m'oppose à toutes ces formes de pensée unique qui ne voient pas que l'arbre cache la forêt et que tous ceux qui se précipitent sur cette voie nouvelle ont depuis lurette compris le profit qu'il y avait à en tirer. Ce n'est pas très politiquement correct, et c'est mal dit, mais j'assume.

Raoul a dit…

Encore une fois, on reconnaît ce vieux réac de lorenzo... Que j'apprécie dans ses messages positifs, mais qui se complaît tellement à jouer au vieux roquet, plutôt que de nous faire un bel article sur un glacier centenaire à Venise, on crache sur l'écologisme... Ce mouvement qu'on traite d'utopiste, alors que l'utopisme est de polluer comme des fou sans se soucier du lendemain...

Oui, les lampes écologiques sont plus chères, mais ils faut les remplacer moins souvent... J'habite dans ma maison depuis 5ans et depuis que j'ai remplacé mes lampes par des économiques (pas par volonté, mais parce les classiques ne tenaient pas), j'ai quand même le confort de me plus devoir jamais jouer au cloclo sur une chaise... Et la génération suivante (les LED) on une durée de vie encore supérieure et une consommation moindre...

Remplacer une ampoule de 100W par une de 22W c'est de l'écologie brute!!! si c'était par une de 80W, je crierais à la connerie...

J@M a dit…

Ouah ! Allez Lorenzo, tant qu'ils nous laissent lever la patte sur notre lampadaire favori...(lol)
(pour moi (feu/fut')celui de la dogana sans nul doute)

Lorenzo a dit…

c'est la première fois que je me fais traiter de vieux roquet réac ! Je n'y aurai jamais songé, héhé. C'est bien parce que je défend et crois fermement à la nécessité de l'écologie et d'une pensée différente de celle qui a mené notre monde à tant de gabegies que je peste contre le détournement d'un principe effectivement fondamental pour la planète par les marchands. Ceux qui peuvent payer plus chers sont des héros, défenseurs de la planète. ceux pour qui cela est difficile sont de gros mauvais citoyens égoïstes et réactionnaires. reparlons de tout cela quand le prix sera le même et que j'aurai la preuve qu'il est faux que l'hypocrisie mercantile se soit emparée du concept de protection de la nature et de défense de la planète. C'est le business que je dénonce, pas l'écologie ! Et puis l'article de l'Economist est plein d'humour. Quant au sujet, il m'a été suggéré lors d'un débat très intéressant sur un forum d'écologistes vénitiens. On ne sort pas du sujet, le débat est aussi très avancé parmi les vénitiens ! Bonne journée de la part du vieux roquet réac !;)

Anonyme a dit…

Ah NON (capitales volontaires!) Lorenzo... Ce n'est pas parce que je peux payer plus cher que je suis un héros ! J'avais répondu assez précisément à votre réponse et, mystères du cyber-espace, tout à foiré lors de la validation. Donc je n'ai pas repris et ne reprendrai pas. Pour votre information et la clarté de mes opinions sachez que si je paye quinze fois plus cher une ampoule (et je n'en ai pas qu'une) ce n'est pas parce que j'en ai les moyens, mais seulement pour faire un petit geste pour cette planète que le business honni par vous plongera dans la catastrophe. Pour votre information précise, je suis retraité et le montant mensuel de ce que je perçois est loin derrière ce que peut percevoir un professeur certifié arrivé au top niveau de sa carrière (et j'ai eu la chance de pouvoir faire une petite carrière d'encadrement dans une multinationale assez vaste). Je ne me plains pas mais ne mettez pas au compte de la richesse et des moyens ce qui n'est de ma part qu'une contribution brute à l'écologie comme vous le dit un de vos correspondants. Mon but était aussi d'informer vos divers lecteurs (qui restaient sur les piètres performances des premières générations d'ampoules économes) que maintenant, il existait même des ampoules de cette technologie compatibles avec les variateurs d'éclairage. Alors oui, le Business nous plume, oui la finance nous b...se, oui le green-washing est un moyen commode pour plein de sociétés de nous faire croire n'importe quoi et surtout à la pureté de leurs intentions. Je ne peux pas changer le monde et le système que vous détestez. J'agis simplement à mon petit niveau de 'pas milliardaire' presque conscient. Et lorsque je vais à Venise c'est par les train de nuit alors qu'en une heure de vol depuis Lyon Saint-Exupery je serais à Mestre et pour un prix quasiment identique en choisissant bien.
Bien à vous tout de même mais les diverses réactions demandaient ces précisions de ma part.

Michel de Lyon.

Lorenzo a dit…

Michel, pas de polémique dans mes propos. Au contraire. je défendais mon billet et le texte de la rédactrice anglaise, vous votre contribution. Nous partageons absolument les mêmes notions, les mêmes valeurs en fait. je ne suis pas un Don Quichotte pourfendeur du capitalisme "honni", je peste et pousse des coups de gueule contre un système déshumanisé, où seul le profit compte. Une ampoule changée, c'est comme un sac réutilisé à chaque visite au super-marché, un train de nuit plutôt qu'un avion, cela procède du simple bon-sens que nous devons enseigner à nos enfants, la conscience d'un monde qu'il faut protéger et soulager. Relisez Tramezzinimag depuis ses débuts, vous verrez que ce qui est appelé dans ces commentaires "réaction", n'est que le constat - qui certes n'engage que moi et peut toujours être contesté - de bêtises et de malhonnêtetés intellectuelles que nous subissons tous de la part des industriels, des publicistes, des politiques (une majorité d'entre eux). Merci en tout cas pour avoir pris le temps de répondre. Merci aussi pour votre fidélité à Tramezzinimag !