12 août 2005

Un grand MERCI à mes lecteurs !

Je tiens à remercier les 948 personnes qui m'ont fait l'honneur de lire mon article sur le soir du référendum. Sans prétention ce papier a été repris sur un site très fréquenté (http://www.non-2005.org/Le-non-n-est-pas-une-fin-en-soi_a275.html), que je remercie aussi. 

Il faut continuer et crier haut et fort qu'avoir dit non au référendum ce n'était pas dire non à l'Europe, mais clamer avec toute notre énergie, le désir d'une Europe différente de celle confisquée depuis de trop nombreuses années par les technocrates de Bruxelles débranchés de la réalité quotidienne, celle des français comme des italiens, des allemands ou des hollandais. 

L'Europe nous la voulons. Puissante, unie, rayonnante. Une Europe des Nations et des Peuples. Mais nous ne voudrons jamais d'une Europe au rabais, méprisant les gens et leurs aspirations, au nom des principes ultra-libéraux véhiculés par le monde de la finance, des multi-nationales et de leurs actionnaires. Cette Europe-là nous mènerait - nous mène déjà - vers la mort de la démocratie ; vers une dictature impitoyable, celle de la performance, de la concurrence à outrance, de la rentabilité, de l'argent ; Vers l'injustice. 

L'Europe que nous voulons bâtir pour nos enfants qu'ils ont presque enterrée vivante, c'est celle du Général de Gaulle, du Chancelier Adenauer, de Jacques Chaban-Delmas. La seule véritable idée de l'Europe, c'est eux qui l'ont fait naître.

10 août 2005

LE NON MASSIF DES FRANCAIS

Le texte ci-dessous a été publié sur le site non-2005.org, le 30 mai dernier. Écrit d'une traite en revenant de la mairie, après une journée harassante mais passionnante où je présidais un bureau de vote de quartier :
 
Les français, en dépit de la propagande outrancière des ces dernières semaines, ont fait leur choix. Ils ont rejeté avec vigueur le projet de traité que l'on cherchait à leur imposer en masquant la vérité, en tronquant le débat.

La victoire du non n'est pas une fin. Il ne faut pas l'envisager comme le triomphe d'idées de gauche contre des concepts de droite. Ce n'est pas le réveil des idées nationalistes et rétrogrades anti-européennes. C'est la manifestation souveraine d'un peuple qui a refusé d'être traité comme irresponsable et stupide. Ce n'est pas seulement l'expression du ras-le-bol qui règne chez beaucoup, ce n'est pas la peur de l'Europe, ce n'est pas le refus du dynamisme économique. 

C'est la volonté de notre peuple d'agir et de combattre comme il l'a toujours fait, parfois dans le désordre, souvent avec des débordements, pour inventer un avenir meilleur, plus humain, solidaire dans le respect de ce qui a fait notre civilisation. Aujourd'hui, et c'est la confirmation du bon choix fait par le Président en imposant un référendum, la démocratie a gagné en France. L'oligarchie méprisante des élites économiques et politiques a perdu. Mais cette victoire n'est pas une fin en soi. Il nous faut maintenant proposer une alternative. 

Et celle-ci n'est pas seulement dans les idées et les projets de la gauche. La droite aussi, non pas celle qui entretient la nostalgie des régimes totalitaires, pas celle qui prend ses ordres auprès du Medef, des banques et de la haute-finance, mais celle issue du CNR, celle du Général de Gaulle, celle de la "Nouvelle Société" rêvée par Chaban-Delmas, pour laquelle adolescent, avec lui, j'ai milité. L'Europe de demain se fera et se développera au nom des citoyens. Pour le bonheur des citoyens.

Ah que la fête serait jolie si le Chef de l'Etat ne se contentait pas de prendre acte de la volonté du peuple. S'il ne cédait pas à la tentation de remplacer le spécialiste du marketing politique par un spécialiste du show à grand spectacle. S'il retrouvait les accents de l'appel de Cochin. S'il redonnait à son action une dynamique gaulliste, populaire et osait reconnaitre qu'il s'est trompé dans ses choix. S'il montrait au monde entier qu'il est, finalement, un homme de convictions. 
J'étais à la Mairie de Bordeaux ce soir. J'entendais dans les salons le discours d'élus, de sympathisants "on a perdu", la droite est morte d'avoir diabolisé le Pen", "les français sont des c...s (parole répétée par Pierre H., un élu de l'opposition et répétée par un bordelais d'origine égyptienne, outré par ces propos). Les buffets étaient tout de même pris d'assaut. Et la droite par-ci la droite par-là... Mais ils n'ont rien compris. Le débat est aujourd'hui au-delà de ce clivage historiquement dépassé. A 500 mètres de la mairie, une centaine de personnes laissait éclater leur joie. Drapeaux rouges en tête, il y avait la CGT, la LCR, le PCF, différents collectifs anti-nucléaires, le mouvement ATTAC, des syndicats de lycéens, des mouvements libertaires. Une ambiance bon enfant malgré la pluie fine qui tombait. "marchons sur la mairie" disaient quelques excités "non" répliquait la CGT, bien vite étouffée par les autres, "Restons ici, gardons cette victoire pour nous et savourons-là, n'allons pas là-bas. A quoi bon"
Et pourquoi faire au fait ? Là-bas justement, il n'y avait plus personne. Les élus partis, les invités avaient tous quitté les salons. Autour de l'Hôtel de ville, des cordons de CRS casqués, des barrières. Tout un arsenal anti-émeute pour une poignée de militants heureux. 
Mais où étaient les citoyens de droite qui ont dit non eux-aussi ? Qui pouvait voir les souverainistes, avec Philippe de Villiers et Paul Marie Couteaux, la NAR, les vrais gaullistes réunis par Dupont-Saint Aignan et les autres élus de l'UMP, tous ceux qui ont appelé à voter non à droite? Quel dommage que tous ce soir ne se soient pas réunis ensemble pour montrer au peuple souverain qu'il existe d'autres femmes et hommes politiques que ceux qui depuis des semaines leur mentent ! Mais on peut rêver. Les démons franco-français sont toujours là, omnipotents. Déjà les médias s'apprêtent à rejouer la même mauvaise pièce : "la gauche de la gauche a dit non, regardez-là s'exciter dans les rues, la droite rassemble ses forces et digère sa défaite"... Pourtant l'enjeu est de taille aujourd'hui, c'est l'avenir de la France au sein de l'Europe et l'avenir de millions de citoyens européens qui va se jouer dans les prochains mois : allons nous bouger un peu les cartes et avec une donne à peine différente, jouer la même partie une fois de plus, ou bien allons nous oser affronter l'inconnu et, comme nos ancêtres de 1789, oser inventer notre avenir ?
Ah, ce soir, combien la démocratie me parait joyeuse et pimpante malgré tout! On disait les français imbéciles et incapables de réagir. Une fois de plus, ils donnent une leçon au monde.
France, pour l'Europe, en avant !

31 mai 2005

Un jardin à Venise

Le jardin le la maison de Dorsoduro peint rapidement à l'aquarelle par une belle et chaude après-midi en mai dernier me donne envie de vous parler d'une association vénitienne qui s'est donné pour mission de faire découvrir les jardins secrets de la ville. Potagers et cloîtres, jardins de palais, vestiges de parcs du moyen-âge ou de la Renaissance, lieux romantiques à souhait des dizaines de jardins secrets oubliés dans Venise et le plus souvent méconnus des vénitiens eux-mêmes, ont été répertoriés, analysés, expliqués dans un ouvrage très intéressant.

Une plaquette éditée par l'Office du Tourisme de Venise permet aussi de préparer sa visite sur rendez-vous avec pour guide un des spécialistes de ces espaces historiques, membres de l'association Wigwam Club (Giardini Storici Venezia) comme par exemple MariaGrazia Dammico, présidente (journaliste et formatrice), Laetizia Querenghi2, vice-présidente (chercheur spécialiste du "vert historique"), Gottardo Bonancini (architecte paysagiste). L'ouvrage, publié seulement en italien à ma connaissance, s'intitule : “I Giardini Veneziani. Guida per Veneziani distratti, Forestieri illuminati, Giardinieri appassionati” .


28 mai 2005

Déclaration du Général de Gaulle

Le 29 mars 1969, le Général de Gaulle disait aux français : "Notre Europe tout entière, après avoir subi tant de déchirements, de guerres et de Révolutions, discerne dans ses profondeurs que, pour elle, la vie - oui la vie ! - exige désormais la détente, l'entente et la coopération, par-dessus toutes les barrières dressées par les idéologies rivales, les rancunes accumulées, les blocs opposés, les régimes différents. Mais qui ne voit, en même temps, qu'un tel changement ne peut avoir d'autre base que l'action délibérément conjuguée d'états qui soient maîtres d'eux-mêmes et d'autre ferment, pour chacun d'entre eux, que sa personnalité nationale ?"

Je viens de lire dans le traité qu'on veut à tout prix que nous ratifions, l'obligation pour tous les états membres d'augmenter leur budget militaire ! J'avais déjà lu l'obligation de se soumettre aux décisions de l'Otan dont le patron est, si je ne m'abuse, un général américain dont le supérieur n'est autre que le Président Bush. No comment !

A quelques heures du verdict populaire qui je l'espère s'exprimera haut et fort, je vous recommande un petit film disponible sur le net et qui est très instructif, il réunit des politologues, des journalistes et des enseignants de sciences po. Ce film documentaire, "30 minutes pour décrypter le projet de Constitution européenne", réalisé par Suzanne Körösi et Cécile Proust présente des entretiens et des commentaires de Bernard Cassen, Suzanne George, Raoul-Marc Jennar et Yves Salesse.

Si vous ne parvenez pas à ouvrir le lien en cliquant ICI (ou si vous ne possédez-pas l'application Realplayer), vous pouvez lire cette vidéo sur le site du Collectif INPT (Institut National Polytechnique de Toulouse) dont j'ai inscrit le lien en tête de cet article.

Regardez-le, tout y est dit ! Et dimanche 29 mai, ne vous abstenez-pas ! Votez ! C'est l'unique moyen d'éviter d'en prendre pour 50 ans et sans possibilité de remise de peine ! En votre âme et conscience, votez NON pour que nous puissions enfin bâtir une Europe européenne sociale et humaine !

12 mai 2005

En démocratie le choix n'est pas entre le oui et le oui

publié par France Républicaine :

Laurent Fabius, numéro 2 du PS, affirme que si le le non l'emporte au référendum du 29 mai " le principe de réalité conduira à rediscuter".
"Quand on affirme qu'il n'y aura pas de renégociation, je dis que c'est méconnaître les réalités des rapports d’État à État", ajoute-t-il dans un entretien au journal Le Progrès. "Si on vote non, le principe de réalité conduira à rediscuter. On ne va pas faire l'Europe sans la France. La renégociation s'imposera, sa perspective est d'ailleurs prévue par la déclaration 30 annexée au Traité. Elle figure page 186 du texte que les Français ont reçu", poursuit l'ancien Premier ministre.
Selon lui, le non "permet un changement européen, alors que le oui risque d'amplifier les défauts actuels". Laurent Fabius assure qu'avec le texte du traité constitutionnel "les Européens vont dans une impasse".
"Les Français vivent actuellement une sorte de climat de propagande : si l'on n'est pas pour le oui, on est accusé de tous les maux ! En démocratie, le choix n'est pas entre le oui et le oui", déclare encore M. Fabius.
Interrogé sur ses reproches à l'égard du président Jacques Chirac pour son implication dans la campagne référendaire alors que François Mitterrand l'avait fait en 1992 pour le traité de Maastricht, M. Fabius répond: "François Mitterrand ne stigmatisait pas ses adversaires en les caricaturant en anti-européens. Il était un européen fervent et exigeant alors que Jacques Chirac est un européen d'occasion".
"Plus je lis ce texte, plus je le trouve marqué par une vision étroitement financière et libre échangiste alors que la dimension sociale, écologique, humanistes est faible", conclut-il.
dépêche citée sur le site Europe-referendum.com

L'espoir d'une Europe joyeuse !



 Posted by Lorenzo

UNE CERTAINE IDEE DE LA FRANCE

L'ancien Premier ministre , (juillet 1973-mai 1974), Pierre Messmer, âgé de 89 ans, votera "non" au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne, a-t-on appris mercredi auprès de son association Présence et action du gaullisme.
 
"La Constitution européenne telle qu'elle est soumise à référendum est mauvaise pour la France et il n'y a pas lieu d'imaginer une catastrophe si le non l'emporte", a déclaré le dernier Premier ministre de Georges Pompidou, dans une déclaration rendue publique jeudi." Ce projet est dangereux car il élargit le domaine des compétences déléguées en priorité à la commission puis au parlement".
 
Messmer n'a pas l'intention de faire campagne du fait de ses fonctions de chancelier de l'Institut de France, qui l'astreint à un devoir de réserve. Les gaullistes partisans du "non" ont applaudi la prise de position de l'ancien Premier ministre. Le député UMP Nicolas Dupont-Aignan, qui a publié le compte-rendu de l'assemblée générale de Présence et Action du gaullisme en se prévalant de l'autorisation de Pierre Messmer, y a vu "une bonne nouvelle pour tous ceux qui sont attachés à une certaine idée de la France".
 
L'ancien premier ministre évoque également des "risques de blocage" qui peuvent "conduire à une paralysie générale qui ne peut que croître avec l'élargissement progressif de l'Europe".
 
Par ailleurs "le projet constitutionnel ne comporte aucune règle sociale face au dumping provoqué par la concurrence des pays les plus pauvres par rapport à ceux de la vieille Europe", selon le Chancelier de l'Institut de France.

Avec lui, neuf autres personnalités issues notamment du gaullisme ont créé, en novembre, un "collectif pour une confédération des États d'Europe" pour dire non à la Constitution européenne. En avril plusieurs autres gaullistes historiques, dont Pierre Lefranc, ancien chef de cabinet du général de Gaulle, et Pierre Maillard, qui fut son conseiller diplomatique, ont également lancé un appel à voter non à la Constitution.
Publié dans France républicaine.
 
 
1 Commentaire :
 
Franck DESARTHES a dit :
 
Moi je suis catholique pratiquant mais je vois que même la Croix s'y met et nous tient le même discours rabattu depuis des jours : en dehors du oui pas de salut, le non c'est anti-social. Je crois au contraire que le non serait un electrochoc pour les peuples pour qu'ils demandent autre chose et fassent entendre leur voix, leurs attentes. jean-Paul II a martelé l'importance des nations dans l'union et les dangers de la dereglementation à laquelle la doctrine sociale de l'Eglise s'oppose. Les journaleux de la Croix devraient se documenter et on sait qu'officieusement plein d'évêques appellent à voter non. 
 
Le 12 mai 2005

11 mai 2005

NON, NON & NON


Le 29 mai, après plusieurs mois de réflexion, je dirai NON sans hésiter au Traité Constitutionnel Européen, parce que je suis un européen convaincu.
Parce que je dis OUI à l'Europe.

Après 30 ans d'engagement pour la cause européenne, d'abord militant fédéraliste à Sciences Po, puis avec Michel Jobert (qui sut nous expliquer la valeur d'un "ailleurs" en politique), partisan d'une Europe des Nations, je sais aujourd'hui ce que je ne veux pas pour mes enfants et pour les enfants de mes enfants. Pour être plus clair, je ne veux rien de ce que le TCE prévoit.

Et puis, je n'ai peut-être rien compris à la politique, mais j'en ai une haute idée. Elle doit être au service des plus faibles, elle doit n'avoir pour objectif que le bonheur des peuples, la défense de leur liberté à l'intérieur, le maintien de la paix à l'extérieur.

Gaulliste convaincu, chrétien engagé, je ne puis comprendre ni admettre ce qui pousse le Chef de l’État à prôner aujourd'hui le contraire (mot pour mot) de ce qu'il clamait en 1978, dans son "Appel de Cochin", magnifique diatribe dans la grande lignée du gaullisme historique.

Je ne puis accepter qu'on fasse fi de la condition de vie des plus humbles, qu'on soit prêt à rogner les acquis sociaux ou à utiliser la personne humaine, au nom de la concurrence et du profit. Nous savons bien que cela justement ne profite jamais aux peuples.

J'ai lu, étudié, analysé le texte. J'ai écouté nos élus, de gauche comme de droite, ceux dont je me sens proche, ceux avec qui j'ai travaillé, ceux pour qui j'ai toujours voté, à commencer par le Président de la République. J'ai écouté depuis des mois les journalistes, j'ai lu revues, magazines, journaux, j'ai parcouru les sites internet les plus divers du monde entier. Alors, sans le moindre doute, au nom de mon engagement chrétien, au nom de mes convictions politiques, je le proclame : je voterai NON le 29 mai.

Et je suis convaincu que des millions de français feront de même.

Ce sursaut, ce réveil forcera l'ensemble de nos partenaires européens à ouvrir les yeux : la souveraineté populaire ne se laissera pas étouffer. La démocratie n'est pas un vain mot. On ne méprise pas impunément et longtemps les peuples, leurs attentes et leur désespoir. La victoire du OUI mènerait sans aucun doute à la violence, née du dépit.

Quand les peuples grondent, rien ne peut les arrêter.

La victoire du NON est une chance inouïe pour la France, son chef et nos élites politiques en tête. Elle pourra, comme souvent dans l'histoire, reprendre l'initiative et, comme le souhaitait le Général de Gaulle, visionnaire là aussi, contribuer enfin à bâtir cette Europe de l'Atlantique à l'Oural, qui n'aura rien à voir avec le libéralisme marchand, porte ouverte sur la dépendance et le diktat du modèle américain.

Il y a d'autres solutions. il y a la place pour une autre vision de l'Europe. C'est celle là que nous allons construire après la victoire du NON.

Quelques liens sur le sujet pour vous aider à aller plus loin dans votre réflexion :

10 mai 2005

Une Europe du Cœur

Le grand-duc Henri de Luxembourg, chef de l’État qui préside l'Union européenne jusqu'à fin juin, s’est déclaré en faveur d’une construction européenne qui fasse place au "coeur" plutôt qu'à "l'argent", lors d’un discours qu’il a prononcé en français devant le Parlement européen : 

"Il est attristant et (...) fort peu mobilisateur pour l'esprit de nos citoyens, en particulier pour les jeunes, que l'Union soit le domaine privilégié de l'argent, du capital, de l'investissement, des normes et des subventions", a précisé le souverain au fil de son discours. 

Qui niera après avoir lu ces mots que la monarchie soit aujourd'hui le meilleur allié de la démocratie, de la liberté, de l'égalité et de la fraternité entre les hommes ? Nos politiques tous autant qu'ils sont ne défendent que leur pré-carré et sont responsables de toutes les déviations de la société libérale, leur méconnaissance de la réalité et leur isolement les rendent dangereux. Clin d’œil de l'Histoire, c'est un prince capétien (le dernier avec le Roi d'Espagne !) qui proclame ces vérités et démontre l'inanité des descendants des révolutionnaires !

Massimo Cacciari de retour !


Félicitations à Massimo Cacciari, poète philosophe,
élu Maire de Venise (pour la seconde fois).

09 mai 2005

Venetia AEtatis

Doge par Sergio Fergola
acrylique sur toile. 80 x 100 cm
Coll. privée




Comme prétexte, un voyage à Venise

Dix jours à Venise, un retour longtemps prémédité. S'éloigner de la routine, oublier le quotidien. Cette atmosphère pesante qui règne ici. En dépit des embellissements, Bordeaux m'ennuie. Il pleut. Les gens sont tristes. Tout est trop bruyant, pollué. Je ne suis plus sûr de rien : dans moins d'un mois il y a le référendum. Oui, Non ? Je ne supporte plus cette foule qui arpente la rue Sainte Catherine, temple de la globalisation. Comme toutes les rues piétonnes de France et bientôt d'Europe, les mêmes enseignes, les mêmes visages las.

Nous partons. Paris, l'horrible gare de Bercy - comment peut-on accepter d'être parqué là lorsqu'on part pour l'une des plus belles destinations d'Europe. Une nuit dans le train. Le wagon restaurant avec Cesarina, la serveuse qui vit à Mestre. Le prosecco offert par la compagnie a disparu et il n'y a plus que deux personnes pour assurer le service. 26 € pour un plat de pâtes, du rôti de veau et des pommes de terre, une crème dessert. le vin est en plus. Avant l'euro, le repas était à 35 Francs et il y avait le choix entre plusieurs plats... Il y a deux ans encore, le menu était joliment imprimé. Au moins les serviettes et les nappes sont encore en tissu et c'est un délice de dîner en voyant défiler le paysage, assis à une vraie table, avec de vraies fleurs dans les vases. Rien à voir avec l'infâme Paris-Rome, où dans un vulgaire wagon corail avec trois tables trop hautes dans un couloir sale, un steward (français) agressif et désagréable, propose dans des emballages en plastique des plats insipides hors de prix. Ici au moins subiste un reste de tradition.

Cesarina me confie "ils veulent nous supprimer comme ils veulent supprimer ce train". Le seul qui reste. Les adeptes du voyage reconnaîtront qu'une nuit en wagon-lit, un dîner dans un restaurant roulant, les cahots du train, les pays traversés, font partie des délices du voyage. Tout vaut mieux que ces aéroports si froids, et ces voyages ultra rapides qui en nous dépaysant ne nous laissent pas le temps d'apprécier notre situation de voyageurs... Mais cela n'engage que moi.

Bref, délices du voyage avec le roman d'Hiromi Kawakami, "Les Années douces" , que je termine vers deux heures du matin, dans les environs de Domodossola. Et l'arrivée. Le retour plutôt. Le premier cappucino au buffet de la gare. Les croissants chauds. Le vaporetto. Ligne 82, arrêt Accademia. Quelques mètres, la fondamenta Nani, le pont, la rue de la Toletta. Quelques maisons, l'école Venier. Dorsoduro 1177 : La maison enfin !

Lundi 2 mai 2005, le campo della Stazione Sta Lucia



C'est une place devant une gare de Chemin de fer mais pas n'importe laquelle, vous en conviendrez. Un lieu emblématique. Un bâtiment moderne, de grandes portes vitrées et, au-delà de la foule toujours nombreuse dans le hall, le parvis qui s'ouvre sur un paysage unique. Là, devant vous, un canal, une église, des palais, les bateaux qui vont et viennent et une lumière incroyable, forte, comme parfumée. Qu'on arrive ou qu'on parte, cet endroit est magique. C'est un baiser de la Sérénissime, comme celui qu'on dépose sur la joue de celui qui arrive ou qui s'en va... Le mouchoir blanc qu'on agite quand le train s'éloigne. Comme une larme, de joie ou de tristesse... Oui, s'il est vrai que la plus belle entrée à Venise se fait par la mer, l'arrivée par le campo della Ferrovia dit aussi della Stazione ou di Santa Lucia, est aussi un miracle.

Le retour de Massimo !

Je vous présente un texte excellent, dans sa version originale, sur le nouveau maire de Venise en qui beaucoup espèrent. Ecrit par un vénitien d'adoption, Norman AJJAR, photographe, vivant à Venise le plus souvent, et qui publie un des meilleurs blogs sur Venise. Sur demande, je vous adresserai la traduction mais, l'anglais étant devenu notre "passe" à tous, je ne pense pas que cela soit -hélas - utile ! Bien entendu, pour se la jouer à l'américaine, les idées énoncées ci-dessous n'engagent que son auteur et certainement pas la responsabilité de TraMeZziniMag, mais je les partage à 100% !

Massimo's Back, par Norman Ajjar.
This week, the old mayor of Venice became the new mayor of Venice. Massimo Cacciari, 59, narrowly beat local magistrate Felice Casson to return to the office he held from 1995 to 2000 . This is good news.
He's my kind of mayor .... a poet, professor, philosopher, and ex-student radical from the 60's. He was mayor the entire time I lived in Venice. I'd bump into him from time to time on the vaporetto as he went to visit his girlfriend on La Giudecca.
He was mayor when the La Fenice opera house was torched in 1996 by electricians Enrico Carella and his cousin, Massimiliano Marchetti (both currently serving a 6-year stretch), and was even himself indicted for negligence in the blaze, a charge he easily beat in 2001.
He's a pal of Woody Allen, and officiated at his marriage to Soon-Yi Previn on Christmas eve, 1997.
He was rumored to have slept with the wife of Prime Minister Silvio Berlusconi, something they both deny.
Most mayors are civic cheerleaders, whooping it up for commerce and tourism. Cacciari, on the other hand, openly hates mass tourism and its affect on Venice. Cacciari, on the other hand, launched what CBS' 60 Minutes called "the first anti-tourist campaign in history", commissioning a Benetton photographer to shoot posters showing "Venice at its worst: the dead rats, the polluted waterways, the tackiest souvenirs".
Welcome back, Massimo.
Extrait de http://veniceblog.typepad.com

07 mai 2005

Vivre à Venise !

Depuis plus de vingt ans, mes pas me portent sans cesse vers Venise, patrie de mes ancêtres. J'ai découvert la ville alors que je n'étais qu'un enfant. Cette fascination jamais perçue ailleurs ne m'a plus quittée. Venu en vacances, puis en transit sur la route d'Istanbul ou des Iles grecques, j'ai fini par m'y installer, un beau jour de septembre 1980. Berlusconi n'était alors qu'un petit chevalier d'industrie déjà arrogant. Les Brigades Rouges vivaient leurs derniers feux, on ne savait jamais qui était président du Conseil tellement ils changeaient souvent et le Totocalcio occupait les conversations des cafés et des campi. Tour à tour garçon d'étage, serveur, répétiteur pour payer mes études, mais aussi drogman du consulat, galeriste, éditeur d'art, j'apprenais peu à peu à devenir vénitien, "bon vénitien" selon l'expression d'Henri de Régnier. Puis, il a fallu se résoudre à choisir. Celle que je devais épouser ne me laissa aucune alternative : Elle ou Venise. Ce fut elle... Vinrent quatre merveilleux enfants. Je rêvais de les voir courir, après l'école, sur le Campo Santo Stefano ou aux Zattere. Il m'a fallu attendre longtemps pour que cela se produise. Il y a quelques jours, enfin, mes deux derniers, heureux d'être à leur tour vénitiens, débridés, épanouis, jouaient à la balle à Santa Margherita, à la marelle à San Trovaso et se moquaient des touristes pressés à l'entrée de Saint Marc. J’étais exaucé.