Contrairement à ce que j’ai pratiqué jusqu’ici dans cette rubrique, je voudrais vous parler de livres qui m’ont plu mais qui n’ont rien à voir avec Venise sauf peut-être que je les ai lu en y allant, où dans notre jardin de Dorsoduro, où encore à la terrasse du Margaret Duchamp, de Nico, du café del Paradiso ou du Harry’s Dolce. D’autres parce qu’ils sont allés rejoindre les rayons de notre bibliothèque vénitienne à l’attention de nos hôtes à venir. Quant aux disques, ce sont vraiment des coups de cœur.
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Julian Barnes
Un homme dans sa cuisine
Mercure de France, 2008
Imaginez un peu, un britannique qui parle de cuisine sans haut-le-cœur quand il mentionne l’ail et les pratiques culinaires françaises, cela montre que la Perfide Albion a bien changé (hélas parfois) depuis le passage de la terrible Dame de Fer. Du temps de Shelley ou de Browning, les anglais colonisaient Venise et le reste de l’Italie, produisant dans leurs villégiatures exotiques de Capri ou des Îles Borromées, les chefs d’œuvres que l’on sait. Aujourd’hui, ils s’en prennent au Périgord ou aux Landes et Barnes fait partie de ces intellectuels branchés qui fonctionnent à l’obsession. Vivant à deux cents à l’heure, cuisiner est pour ces bobos une activité qui doit être cadrée, rationnelle et répond systématiquement à des critères bien définis. C’est ce qui fait l’intérêt de ce petit livre. On y suit les péripéties de l’auteur dans ses velléités gastronomiques. Il collectionne les livres de recettes, en jette parfois et panique complètement quand l’explication fournie n’est pas assez précise. Aucun sens de l’improvisation, aucune confiance en son bon goût ni en son flair. Avec beaucoup d’humour, il raconte au fil des pages son combat pour réussir des plats et avoue ruser en passant par la case traiteur. Il faudra décidément de longues décades pour que ce peuple sache se détacher de son flegme et de sa rigueur victorienne. Même en cuisine. Un des plus célèbres écrivains anglais d'aujourd'hui nous livre ainsi un désopilant récit de ses trouvailles (parfois curieuses comme le saumon aux raisins secs), de ses échecs (souvent savoureux comme le lièvre à la sauce au chocolat) et de ses coups de gueule (ah, ces livres de cuisine tous aussi imprécis les uns que les autres !). Il nous fait partager ses angoisses et bien sûr ses enthousiasmes - en nous livrant au passage quelques (demis) secrets.
Un homme dans sa cuisine
Mercure de France, 2008
Imaginez un peu, un britannique qui parle de cuisine sans haut-le-cœur quand il mentionne l’ail et les pratiques culinaires françaises, cela montre que la Perfide Albion a bien changé (hélas parfois) depuis le passage de la terrible Dame de Fer. Du temps de Shelley ou de Browning, les anglais colonisaient Venise et le reste de l’Italie, produisant dans leurs villégiatures exotiques de Capri ou des Îles Borromées, les chefs d’œuvres que l’on sait. Aujourd’hui, ils s’en prennent au Périgord ou aux Landes et Barnes fait partie de ces intellectuels branchés qui fonctionnent à l’obsession. Vivant à deux cents à l’heure, cuisiner est pour ces bobos une activité qui doit être cadrée, rationnelle et répond systématiquement à des critères bien définis. C’est ce qui fait l’intérêt de ce petit livre. On y suit les péripéties de l’auteur dans ses velléités gastronomiques. Il collectionne les livres de recettes, en jette parfois et panique complètement quand l’explication fournie n’est pas assez précise. Aucun sens de l’improvisation, aucune confiance en son bon goût ni en son flair. Avec beaucoup d’humour, il raconte au fil des pages son combat pour réussir des plats et avoue ruser en passant par la case traiteur. Il faudra décidément de longues décades pour que ce peuple sache se détacher de son flegme et de sa rigueur victorienne. Même en cuisine. Un des plus célèbres écrivains anglais d'aujourd'hui nous livre ainsi un désopilant récit de ses trouvailles (parfois curieuses comme le saumon aux raisins secs), de ses échecs (souvent savoureux comme le lièvre à la sauce au chocolat) et de ses coups de gueule (ah, ces livres de cuisine tous aussi imprécis les uns que les autres !). Il nous fait partager ses angoisses et bien sûr ses enthousiasmes - en nous livrant au passage quelques (demis) secrets.
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Hippolyte Taine
Vie et opinions philosophiques d’un chat
Éditions Payot-Rivages
Petite Bibliothèque poche. 2008
Paru en 1858 à la Librairie Hachette, le célèbre Voyage aux Pyrénées, illustré par Gavarni et d’autre talentueux dessinateurs, contenait ce petit texte humoristique qui reparaît enfin. Ce petit classique de la littérature sur les chats (j’allais écrire de la littérature pour les chats…) a pris sa place sur les rayonnages de notre bibliothèque vénitienne. Le chat narrateur est pourtant un lointain cousin de nos matous vénitiens. C’est un chat campagnard qui en quelques pages raconte sa vie et ses expériences, du jour où il a ouvert les yeux jusqu’au soir de sa vie, où, repu et satisfait, il tire quelques conclusions qui ont fait dire à l’auteur «j’ai beaucoup étudié les philosophes et les chats. La sagesse des chats est infiniment supérieure». La très belle illustration de couverture est due à Gerrit Greve. A offrir à tous les amis des chats et aux autres qui ne le sont pas encore.
Vie et opinions philosophiques d’un chat
Éditions Payot-Rivages
Petite Bibliothèque poche. 2008
Paru en 1858 à la Librairie Hachette, le célèbre Voyage aux Pyrénées, illustré par Gavarni et d’autre talentueux dessinateurs, contenait ce petit texte humoristique qui reparaît enfin. Ce petit classique de la littérature sur les chats (j’allais écrire de la littérature pour les chats…) a pris sa place sur les rayonnages de notre bibliothèque vénitienne. Le chat narrateur est pourtant un lointain cousin de nos matous vénitiens. C’est un chat campagnard qui en quelques pages raconte sa vie et ses expériences, du jour où il a ouvert les yeux jusqu’au soir de sa vie, où, repu et satisfait, il tire quelques conclusions qui ont fait dire à l’auteur «j’ai beaucoup étudié les philosophes et les chats. La sagesse des chats est infiniment supérieure». La très belle illustration de couverture est due à Gerrit Greve. A offrir à tous les amis des chats et aux autres qui ne le sont pas encore.
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Mavis Gallant
Laisse couler
Éditions Payot, Rivages. 2008
Laisse couler
Éditions Payot, Rivages. 2008
Coll. Rivages Poche/Bibliothèque étrangère n°599
"Les nouvelles ne sont pas des chapitres de roman, dit Mavis Gallant. On ne doit pas les lire l’une après l’autre comme si les histoires se suivaient. Lisez-en une. Fermez le livre. Lisez quelque chose d’autre et revenez plus tard. Les nouvelles peuvent attendre. Peut-être, mais pas celles-ci, croyez-moi." écrit Russell Banks dans sa préface. Canadienne de langue anglaise, née à Montréal en 1922, Mavis Gallant vit à Paris depuis 1950. Elle y écrit des histoires courtes qui font d’elle l’une des plus grandes nouvellistes de notre époque. Quand on le commence, on ne lâche plus ce petit livre de la très jolie collection Payot Rivages.
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Vocal works
Ut Musica Poesis Ensemble, L’Aura Soave Ensemble & Hypothesis
Label Symphonia, 2008
Ce compositeur auprès de la cour de Mantoue était à son époque une célébrité. Ami et collègue de Monteverdi (sa sœur créa le rôle d’Ariane dans le Lamento d’Ariane de Monteverdi, Rossi jouant dans l’orchestre), on ne dispose malheureusement que de bien peu d’éléments biographiques et il semble que bon nombre de ses œuvres aient été perdues, en particulier après le sac de Mantoue par l’armée autrichienne, sans parler de la peste qui s’ensuivit (il était habituel de détruire par les flammes toutes les possessions des pestiférés). Dans ce disque de très bonne facture, le label Brilliant Classics a choisi de nous présenter des madrigaux à quatre voix parmi les plus tardifs, ainsi que les superbes Cantiques de Salomon et surtout des madrigaux pour une voix seule, accompagnée du théorbe. Rossi fut l’un des premiers musiciens, précurseur du baroque en cette toute fin de la Renaissance, à se pencher sur le langage nouveau du chant monodique, accompagné harmoniquement par un simple instrument. Ancêtres vénitiens du Lied, Ces pièces instrumentales et vocales témoignent de la hardiesse de style et de langage de Rossi. En complément de programme, quelques ouvrages de Purcell et Campra, plus tardifs de deux générations, mais dans la lignée d’une certaine conception à l’italienne et qui furent beaucoup joués à Venise.
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L'organo nella Venezia del XVI secolo : Claudio Merulo, Andrea Gabrieli,
Hans Leo Hassler, Gioseffo Guami, Massimiliano Raschetti,
Orgue Colombo de 1532
Hans Leo Hassler, Gioseffo Guami, Massimiliano Raschetti,
Orgue Colombo de 1532
Label Symphonia
Une radiographie complète de la musique d'orgue vénitienne du XVIe siècle, voici ce que nous offre Massimiliano Raschetti sur un très bel orgue de 1532. La musique autant que l'orgue sont colorés comme des verres ou des bijoux vénitiens : l'idéal de cette époque alliait l'exubérance byzantine et la vitalité de la culture arabe, qui se rejoignaient dans ce port ouvert à toutes les influences artistiques et intellectuelles. Trois pièces inhabituelles dans ce programme : des compositions poétiques d'origine populaire, collectionnées sous le nom de l'éditeur Andrea Antico. Toute en grâce et en délicatesse, elles témoignent des aspirations esthétiques de tout un chacun en ces temps. Il faut noter l'utilisation judicieuse de percussions pour en souligner le caractère dansant. Un bijou.
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