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18 mai 2024

Quand le respect et la douceur de l'estime ramène le soleil

Dans nos temps où ne se répand presque jamais d'autres informations que violentes, sanguinolentes et malsaines, quand le climat fait du joli mois de mai un novembre décalé et méchant, les ciels bas et partout la grisaille et des pluies torrentielles, un article joyeux et aimant est un vrai baume. Il y a bien le « Fil good » du Monde (*), mais cela ne suffit pas à renverser la tendance. Au diable ce qui ne va pas, il y a aussi de belles choses chaque jour. 

© Veneziablog, 2024. Tous Droits Réservés
 

Ce billet découvert par hasard parmi les sites sur Venise que Tramezzinimag suit, en est un lumineux exemple. Court, simple. Juste une photo et sa légende mâtinée d'une recommandation implicite. Un vieil homme de dos, courbé, qui marche dans une calle, un sac de courses dans chaque main. Il sort du marchand de fruits et légumes comme l'indique l'auteur du billet. Un vieil homme qui fait ses courses comme n'importe quel autre personne de son âge. 

Pourtant, il s'agit d'un artiste célèbre, un des plus grands photographes vénitiens de notre époque : Giovanni Berengo Gardin, qui a 94 ans qui faisait ses courses au Rialto. L'auteur du billet (et de la photo) n'a pas osé l'aborder mais il a pris une photo. En émane du respect et de l'émotion. La manière dont les choses sont énoncées sous l'image est pleine de délicatesse et de respect. Des mots simples qui disent simplement ce qui est. Un petit rien qui fait du bien. Vraiment, un grand merci à Steven Narni. Alias Nonloso (**), cet italo-américain venu de New York s'installer à Venise il y  a quelques années maintenant avec femme et enfants. Il rédige depuis 2011 ses chroniques sur son sympathique Veneziablog, écrit en anglais. Si vous ne le connaissez pas, je vous invite à vite le découvrir.

 

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(*) «Fil Good», nom du supplément public en ligne du journal Le Monde. On peut regretter le titre trop accrocheur qui transcrit bien l'idée d'une opération marketing, une manière de chercher des lecteurs par la séduction. (soit dit en passant, n'auraient-il pas pu se creuser davantage la tête et éviter ce jeu de mot franglais ?)

(**) : Littéralement «je ne sais pas», euphémisme plein d'humour et de modestie quand on lit les qu'écrit ce monsieur articles du signore Narni.

17 mai 2024

Il y a dix ans...

En relisant des commentaires anciens, j'ai retrouvé cet article d'octobre 2014 publié suite à l'envoi d'un courriel d'un lecteur, JiPé dont je ne sais s'il suit toujours Tramezzinimag mais qui a été un des plus fidèles soutiens du site. Je vous invite à aller y jeter un coup d’œil. JiPé m'avait adressé les photos qui illustrent le billet. Il était question d'architecture et de pastiche : «Venise, c'est contagieux !»

Je proposais alors que ceux d'entre vous qui ont connaissance de bâtiments du même acabit nous envoient des photos pour les publier et dresser ainsi, en dilettante, une cartographie des pastiches d'architecture vénitienne à travers le monde. Je renouvelle la demande. N'hésitez-pas,  nous publierons vos envois dans Tramezzinimag. 

Bonne fin de semaine et Joyeuse fête de Pentecôte.


16 mai 2024

Venise vue par le commissaire Brunetti

Donna Leon ©Gaëtan Bally, 2022 - Tous Droits Réservés. 
 
Publié en 2012 par Argoul(*) sur son site (ICI), ce texte est le meilleur jamais trouvé consacré aux aventures de l'inénarrable commissaire Brunetti, le héros inventé par l'helveto-américaine Donna Leon, qui fêtera ses 82 ans le 28 septembre prochain. Traduits dans pratiquement toutes les langues, à l’exclusion de l'italien (sur la demande expresse de l'auteur elle-même). Les versions françaises sont dues à Gabriela Zimmermann, qui vit à Venise et a longtemps côtoyé l'auteur - elle fut longtemps sa voisine(**). Voici l'intégralité du texte, ceux qui lisent Donna Leon comprendront mon enthousiasme pour cet article et pour ceux d'entre vous qui n'avaient encore jamais ouvert un de ses livres, je suis certain qu'ils vous donneront envie de les découvrir :

«Vous connaissez probablement Venise, ses palais mirant leurs façades dans les eaux du Grand Canal, ses musées emplis d’œuvres d’art, ses restaurants de pâtes et poisson. Vous ignorez sans doute comment vivent les Vénitiens. Je me souviens de mon philosophique « étonnement », à 20 ans, lorsque j’avais vu un employé en costume cravate parcourir les rues animées d’une fin août touristique, le porte-documents à la main. Il y avait donc des « habitants » à Venise ? Des gens qui vaquaient à leurs affaires comme dans toute ville moderne, habillés et non pas en short et polo de touriste ? J’ai lu avec plaisir, dans les années 1990, la plupart des romans policiers qu’écrivit Donna Leon. Cette américaine vit à Venise depuis la fin des années 80. Elle enseigne la littérature dans une base OTAN de l’armée américaine.
Son commissaire de police, Guido Brunetti, est particulièrement réussi. Brunetti sort du petit peuple vénitien, il a suivi des études d’histoire puis de droit grâce à la démocratie d’après-guerre avant d’entrer dans la police. Il a eu la chance d’épouser par amour la fille d’un comte, Paola, professeur de littérature anglaise à l’université, qui lui a donné deux enfants : Raffaele alias Raffi, 15 ans dans le premier volume, et Chiara, 12 ans. Très humainement, ces enfants grandissent de volume en volume, passant par les phases de l’adolescence révoltée, des études prenantes et des ami(e)s pour la vie. Paola l’universitaire, comme les enfants lycéens, sont un pôle de stabilité pour Brunetti : ils assoient concrètement son idée de la vérité, de la justice et du bon vivre social. Car, en bon Italien, Brunetti aime sa famille, les bons repas et la justice ; en bon vénitien, il se méfie des apparences, des produits pollués et de l’incompétence administrative.
Donna Leon fait bien ressortir ce qu’il y a d’humaniste dans le métier de policier à Venise. Chaque volume aborde un thème différent, typiquement vénitien, mais documenté à l’américaine. Mort à la Fenice (1992) se situe dans le monde de l’opéra, Mort en terre étrangère (1993) analyse les échanges mafieux entre industriels peu soucieux d’environnement et militaires américains de la base de Vicence, Un Vénitien anonyme (1994) aborde le milieu des travestis et du porno, Le prix de la chair (1995) s’intéresse à la prostitution venue de l’Est, Entre deux eaux (1996) trempe dans le monde de l’art et des faux, Péchés mortels (1997) parmi les institutions religieuses, Noblesse oblige (1998) dans l’aristocratie vénitienne, L’affaire Paola (1999) autour de la pédophilie, Des amis haut placés (2000) dans le monde des usuriers, Mortes-eaux (2001) chez les pêcheurs de la lagune. Il y aura encore Une question d’honneur (2002) sur le trafic d’œuvres d’art, Le meilleur de nos fils (2003) dans une académie militaire, Dissimulation de preuves (2004) et les filières d’immigration clandestines, De sang et d’ébène (2005) sur les vendeurs de rue africains, Requiem pour une cité de verre (2006) à propos de pollution industrielle, Le cantique des innocents (2007) et le trafic d’enfants, La petite fille de ses rêves (2008) à propos des Roms, La femme au masque de chair (2009) sur les ravages de la chirurgie esthétique, Les joyaux du paradis (2010) sur la corruption. Plus deux autres pas encore traduits en français.
Des téléfilms ont été tirés des enquêtes, diffusés en Italie, en Allemagne et en France. Venise, la ville et l'État italien en prennent pour leur grade, surtout vus d’Amérique. Mais l’auteur a un faible pour les Vénitiens particuliers, qui sont loin d’être « tous pourris », même si nombre d’entre eux sont ambitieux, hypocrites et cupides. N’est-ce pas le comte Falier, beau-père de Brunetti, qui déclare : « Nous sommes une nation d’égocentriques. C’est notre gloire mais ce sera aussi notre perte, car pas un seul de nous n’est capable de se vouer corps et âme au bien commun. Les meilleurs d’entre nous parviennent à se sentir responsables de leurs familles mais, en tant que nation, nous sommes incapables d’en faire davantage. » (Mort en terre étrangère, p.255) Il faut dire que, lorsque l’État est faible, prolifère la bureaucratie. La France devrait s’en souvenir, la IVème République n’est pas si loin. Et quand je pense que certains à gauche souhaitent la proportionnelle et le retour au parlementarisme d’hier, devenu « italien » quand Rome l’a imité en 1946, je ne peux que leur conseiller de lire Donna Leon ! Le « pouvoir des bureaux », faute d’Exécutif ferme et durable, fait régresser la politique aux relations claniques et incitent les citoyens à ignorer la loi. La clé de la survie, dans ce genre d’État faiblard, est de « faire confiance » à des personnes réelles, pas au droit ni aux fonctionnaires : « telle était la réalité, malléable, docile : il suffisait de s’ouvrir un chemin à la force du poignet, de pousser un peu dans la bonne direction, pour rendre les choses conformes à la vision qu’on en avait. Ou alors, si la réalité se révélait intraitable, on sortait l’artillerie lourde des relations et de l’argent, et on ouvrait le feu. Rien de plus simple, rien de plus facile » (Des amis haut placés, p.185). « Combinazione » et « conoscienze » – les arrangements et le réseau -, ces outils du survivre en anomie, ont été inventés en Italie. Les idéaux de 1968 qu’avaient Paola et Guido durant leur jeunesse ont fait naufrage sous les vagues des scandales politiques, de la corruption mafieuse et des mainmises d’intérêts économiques. Guido à la questure comme Paola à l’université sont confrontés à la prévarication, au favoritisme, à l’égoïsme de leurs contemporains : « toi, tu as affaire au déclin moral, déclare Paola. Moi, à celui de l’esprit » (Des amis haut placés, p.169).
Venise badaude, la crédulité y est reine, tout comme le quant à soi. Un peuple sans esprit critique avale tout ce qu’il lit dans les feuilles à scandales, croit tout ce qu’on lui dit ; l’apparence se doit d’être sauve. Quant à la morale romaine des vieux livres de chevet, elle a sombré avec les siècles. Un dicton vénitien dit cependant : « tout s’écroule mais rien ne s’écroule ». Ce qui signifie : on se débrouille toujours et la vie va. Car il reste Venise, l’architecture magnifique, son ‘ombra’ bu au comptoir, ses ‘vongole’ délicieux dans les spaghettis – et le printemps, qui est un ravissement. Les gens y sont beaux plus qu’ailleurs. Le sens de la relation humaine est porté à un art inégalé. Donna Leon a capté cette sensibilité quasi religieuse du peuple italien : Luciano, 16 ans, a plongé en simple jean coupé pour reconnaître un bateau coulé ; lorsqu’il ressort de l’eau, secouant la tête d’où des gouttes jaillissent, « le soleil émergeait des eaux de l’Adriatique. Ses premiers rayons, s’élevant au-dessus des digues de protection et de la langue de sable de la petite péninsule, tombèrent sur Luciano lorsqu’il s’immobilisa en haut de l’échelle, métamorphosant le fils du pêcheur en une apparition divine surgie des eaux, ruisselante. Il y eût un grand soupir collectif, comme en présence d’un prodige » (Mortes-eaux, p.20). La beauté de l’adolescent nu fait passer un frisson de sacré sur le peuple, comme il y a deux mille ans. Ou encore : Brunetti « se dit qu’il avait la chance de vivre dans un pays où les jolies filles abondaient et où les très belles femmes n’étaient rien d’exceptionnel » (Des amis haut placés, p.207).
Le commissaire est constamment ému de voir ses enfants grandir, il aime le havre de paix du dîner où tout le monde est réuni, il apprécie le stimulant d’une conversation sérieuse avec sa femme. Il aime à lire Gibbons, Sénèque ou Xénophon et à rencontrer ses amis d’hier, Vénitiens comme lui, qui lui apportent des informations sur les rouages sociaux et les tempéraments. Il n’y a pas de secrets dans cette île-ville où tout le monde se connaît. Brunetti cherche à compenser ce que l’existence peut avoir d’injuste pour les uns ou pour les autres par l’application du droit. Il n’est pas un cow-boy comme certains détectives américains, il n’est pas la Justice en personne malgré les tentations qui lui viennent souvent devant l’impéritie officielle ou la bêtise de son supérieur, le servile et vaniteux Patta. Il veut rester digne du devoir moral qu’il s’est donné jeune et qui prolonge la tradition romaine. Il vise à protéger les faibles et les enfants, à empêcher vautours et prédateurs de nuire en toute impunité. Vaste travail, chaque jour recommencé, mais qui est déjà beaucoup. En lisant ces romans policiers, de psychologie plus que d’action, vous pourrez pénétrer, touristes, dans l’intimité vénitienne, dans l’état d’esprit du peuple vénitien, bien mieux que par les visites guidées de palais morts.»
Argoul
Texte paru le 15/12/2012.
[https://argoul.com/2012/09/15/venise-vue-par-le-commissaire-brunetti/]
Remerciements à l'auteur.
 
 
©Tramezzinimag- 2015

 

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Notes : 

*   Nous suivons depuis plus de dix ans le blog d'Argoul, «voyageur curieux du monde, des gens et des idées» comme il se définit lui-même. Très vite une communauté de pensée et de goût est apparue. Ce qu'il écrit sur l'Italie, l'art, les livres qu'il choisit de présenter à ses lecteurs est toujours en adéquation avec l'esprit de Tramezzinimag. [https://argoul.com/a-propos/]

** Gabriella Zimmermann, vit et travaille depuis plus de trente ans à Venise, auteure, traductrice, conférencière et délicieuse amie sans qui la Venise francophone ne serait pas la même. [https://gabriellazimmermann.com/]

26 mars 2024

Quand nous étions confinés...

© Prosper Wanner, 2020
Confiné et pris par des imbéciles, nous n'osions sortir, on parlait de millions de morts à venir et partout, tous autant que nous sommes, nous nous étions soumis à de nouvelles normes, exorbitantes du droit commun, les libertés mises sous clé et la peur quotidiennement étayée par des médias ravis de retrouver un rôle et des millions de lecteurs, pardon de suiveurs. Bref, la belle escroquerie a changé la face du monde. On sait aujourd'hui combien tout cela fut démesuré, absurde. Nos gouvernants firent mieux que Goebbels de sinistre mémoire n'aurait rêvé et Jacques Ellul depuis son paradis a dû sourire de voir ses propos sur la propagande se réaliser, sans que personne ou presque ne rechigne.

Mais foin de polémique. Évoquons plutôt les jolis souvenirs que cette période nous a laissé : les rues vidées de la foule et de la circulation automobiles, le silence absolu, l'air pu, la lumière diaphane et du temps, beaucoup de temps pour soi. Le meilleur endroit pour vivre cette période d'enfermement où tout semblait arrêter de notre vie, de notre quotidien d'avant - en dehors de la campagne et des bords de mer (comble de la bêtise et du ridicule, ils voulaient même nous interdire d'aller sur les plages nous baigner ou sur les routes enneigées pour skier !) - ce fut Venise. !

Cette ville-monde, unique et différente de tout centre urbain parce qu'interdite aux automobiles, aux camions, et à tout autre engin motorisé doté de roue, était enfin rendue à ses habitants, débarrassée du fardeau du tourisme, sans les hordes de barbares qui la souillent et l'étouffent. L'eau de la lagune se retrouva aussi pure qu'à la création du monde. Faune, flore, tout reprenait ses droits.

Tramezzinimag a publié plusieurs billets sur cette période. Je vous invite à relire celui-ci, paru le 22 mars 2021 : «Un dimanche comme les autres mais en plus doux»? Pour le lire : CLIQUER ICI et cet autre publié en avril 2021 : «Aimer Venise avec l’œil et l'esprit", CLIQUER ICI.  

Bonnes lectures et n'hésitez-pas à laisser vos commentaires et Bonne Semaine Sainte !


15 février 2024

Archives : Le livre d'or de Tramezzinimag retrouvé !

Chers Lecteurs, vous vous souvenez peut-être du Livre d'Or de notre blog qui permettait de laisser un message comme on le fait lors d'une réception ou d'une cérémonie, un vernissage, etc. Il fut actif en ligne à partir de 2007.

Perdu en même temps que le reste en 2016, nous en avons enfin retrouvé des bribes que nous venons de poster sur une page spécifique que vous trouverez parmi les autres pages dans la rubrique : Les Hors-Textes de Tramezzinimag : cliquer ICI


 

11 février 2024

Relectures et commentaires...


En relisant les anciens billets enfin republiés après neuf de latence, je retrouve des sujets devenus brûlants aujourd'hui. Tramezzinimag et ceux qui nous soutiennent et y participent n'a jamais dérogé aux principes inscrits sous le titre du blog. Cela nous a valu de lourdes sanctions tombées d'on ne sait où.

Le 13 août 2009, je tempérais les propos publiés la veille (ICI) sur l'arrivée prochaine de l'armée dans les rues de Venise contre l'avis de la municipalité d'alors, progressiste et démocrate. Les militaires font leur métier certes mais ils doivent le faire dans un cadre bien précis (pour défendre le peuple souverain et son territoire ou ses alliés). Mais les ajouter aux forces de police apparemment parce que cela rassurerait les gens est une mesure qui nous paraissait dangereuse en 2009 comme de nos jours...

Elle nous habitue à cette présence armée qui un jour peut être utilisée à des fins d'oppression violente et menacer notre liberté et nos droits. Le 13 août donc, le billet se voulait rassurant et rectifiait le précédent où nous nous étions fait l'écho des rumeurs qui parlaient d'un bataillon entier appelé être déployé dans la ville comme dans une république bananière ( ce que Venise même au temps de sa toute puissance n'aura été). Les dernières lignes sur les «bonnes raisons qui pourraient être invoquées» ont ainsi pris un sens prophétique...

je vous invite à jeter un coup d’œil sur ces billets (le sommaire du site est en entier sur la colonne de gauche), et à retourner voir d'autres billets sur le MOSE encore en gestation à l'époque, des photographies de la Venise d'il y a quinze ans ou plus. 

Et puis, nous avons pu retrouver les commentaires - très nombreux à l'époque - de nos lecteurs. peut-être vous y retrouverez-vous ou reconnaîtrez-vous les signatures d'amis disparus, devenus blogueurs à la suite de Tramezzinimag ou à peu près à la même époque, qui tous ensemble avec nous ont forgé une image de Venise enfin détachée  des clichés d'autrefois. 

Ajoutez-en, faites vivre par vos commentaires, vos réactions, vos avis, vos idées.

Notre Tramezzinimag déploie depuis 2005 la même philosophie où prime la joie, l'amour et la sérénité. Venise est un monde et sa beauté, sa lumière, les sons et bien entendu ses habitants. Le leit motiv pourrait en être ces mots de Tommaso Paradiso «Non Avere Paura...

Bon dimanche !

08 février 2024

Tramezzinimag remonte le temps avec Wayback Machine !

Comme je l'annonçais en fin d'année, Tramezzinimag, s'il n'a pas retrouvé le nombre de lecteurs quotidien et a perdu plus de 80% de ses abonnés depuis ce jour fatidique du 28 juillet 2016 où le site fut avalé par un robot gourmand avec la totalité des archives, notes, vidéos, sons, photos, ou par la volonté inique de certaines personnes que les billets dérangèrent, a résisté. Tramezzinimag II a pris la suite et vaillamment, avec une équipe réduite au minimum, nous avons reconstitué le blog. 

Ce type de medium ne serait apparemment plus à la mode, parce que selon ses détracteurs in gamba (*), c'est devenu un outil trop figé, constitué de textes trop longs et trop détaillés pour les esprits d'aujourd'hui qui préfèrent survoler qu'approfondir et zappent en permanence, tous de plus en plus pressés... 
 
Simple constat, nul jugement. La vitesse, la précipitation sont des notions tellement absurdes quand il s'agit de Venise, de sa civilisation et de la vie qu'on y mène. Alors pourquoi se ranger aux idées reçues et suivre à tout prix les modes. Tramezzinimag veut rester pour ses lecteurs une sorte de revue en ligne, la Première Revue en Ligne des Fous de Venise ! Vos messages et vos soutiens montrent bien que le blog a encore sa place.

En retrouver les pages perdues est donc depuis des mois notre mission. Bien des billets sont encore à repêcher sur la Toile (encore un terme qu'on n'emploie plus 19 ans après la naissance de Tramezzinimag...

Sa résurrection, avec le soutien de lecteurs fidèles, tous devenus de vrais amis, mais aussi grâce à un outil web dont nous ne vanterons jamais assez les mérites, l'extraordinaire Wayback Machine - littéralement « machine à revenir en arrière » -, inventé  un organisme à but non lucratif, Internet Archive (**) qui permet d'accéder aux clichés instantanés de pages web qu'il stocke depuis sa création. Sans cette gigantesque bibliothèque numérique, les 2148 billets publiés entre le 7 mai 2005 et le 16 août 2016 auraient été irrémédiablement perdus. 

Le temps passé à reconstituer les pages anciennes, repostées avec les dates d'origine (même année, même même jour, même heure) pour en faciliter la recherche par les lecteurs, se fait au détriment de la création de nouveaux billets. 

Mais ce n'est que temporaire, nous avons tellement d'idées de sujets à évoquer pour nos lecteurs et la relecture des billets d'il y a huit, douze ou dix-huit ans nous permet de mesurer comment les choses ont évolué ou se sont dégradées pour Venise, les vénitiens et la lagune. 

Le plus souvent - et je l'écris avec une certaine fierté - les positions de Tramezzinimag n'ont que très rarement étaient contredites par les évènements, si ce n'est la position vis-à-vis du M.O.S.E.(***) dont nous pensions qu'il ne serait jamais qu'une grosse arnaque, juteux moyen pour certains, hommes et partis politiques, de se remplir les poches à des fins fort éloignées des intérêts vitaux de la Sérénissime et de ses habitants. L'outil fonctionne, du moins pour l'instant et c'est tant mieux.
 
Avec ma petite équipe de fidèles, je tenais à remercier ceux qui nous soutiennent et nous suivent régulièrement. Qu'ils soient abonnés depuis le tout début ou nouveaux lecteurs arrivés par hasard sur ces pages, nous les invitons à farfouiller dans les sommaire qui s'étoffe chaque jour avec les billets d'avant 2016 peu à peu reconstitués (****).
 
A titre d'exemples, vous trouverez dans pour l'année 2009 des billets toujours d'actualité quinze ans après leur parution. L'ensemble des recettes gourmandes de Tramezzinimag aussi a été reconstitué... Wayback Machine nous a permis de retrouver aussi les nombreux commentaires de nos lecteurs. Cela, je l'espère, incitera les lecteurs actuels à laisser leurs propres avis et demandes, comme le firent les lecteurs à l'époque. Plus de 1.400.000 visiteurs  de de 2005 à 2016 avec la première version, 472.894 depuis août 2016. Merci à nos lecteurs !


Notes :

*
« In gamba», littéralement « en forme» est à la fois l'équivalent italien de doué, intelligent, cool... Il est souvent utilisé pour qualifier quelqu'un « à la mode » et par extension, parfois avec ironie, désigne ceux qui suivent le mouvement, les modes et les courants dominants. 

**
Internet Archive dont l'acronyme IA est avant tout synonyme aujourd'hui d'Intelligence Artificielle dans l'esprit de tous) est un organisme à but non lucratif consacré à l’archivage du Web qui agit aussi comme bibliothèque numérique. Ces archives électroniques sont constituées de clichés instantanés (copie de pages prises à différents moments) de pages web, de logiciels, de films, de livres et d’enregistrements audio. Pour assurer la stabilité et la sécurité des données archivées, un site miroir fonctionnel est conservé à la Bibliotheca Alexandrina en Égypte. L’IA met gratuitement ses collections à la disposition des chercheurs, historiens et universitaires. Située dans le Richmond District, au sud de San Francisco, elle est membre de l'American Library Association et est officiellement reconnue comme bibliothèque par l'État de Californie.(source : Wikipedia, 08/02/2024)


 


02 janvier 2024

Les Voeux de Tramezzinimag à nos fidèles lecteurs

 

Bon Ano Novo ! 

Buon Anno a Tutti ! 

Happy New Year ! 

Bonne Année à tous ! 

Godt nytår til alle !

Καλή χρονιά σε όλους !

¡ Feliz Año Nuevo a todos !

שנה טובה לכולם

Новым годом вас всех!

新年明けましておめでとう!

Hyvää uutta vuotta teille kaikille! 

 سال خوبی داشته باشید
 
Et nous vous invitons à redécouvrir les billets anciens (entre 2008 et 2011) que nous avons retrouvés. Notamment cet article du 7 décembre 2010, consacré au «Bal du Siècle» donné par Charles de Beistegui au Palazzo Labia pour mille cinq cents invités : ICI

25 décembre 2023

avec Giorgione, Tramezzinimag vous souhaite un Joyeux Noël !

 

 TraMeZziNiMag

est heureux de vous souhaiter 

 un 

Très Joyeux Noël !

Bonnes Fêtes de Noël à nos fidèles lecteurs et amis, aux auteurs, photographes, illustrateurs, journalistes, tous les Fous de Venise du monde entier qui nous soutiennent depuis la création du blog, en 2005 !  



18 décembre 2023

Des nouvelles de Tramezzinimag

Trop peu actif et peut-être passé de mode quand la mode est aux choses courtes et vite lues, Tramezzinimag n'a plus l'importance qu'il avait avant la disparition de sa première version dont nous avons renoncé à savoir la cause ou la raison. Pas de complotisme à la rédaction qui elle aussi s'est réduite à votre serviteur, son fondateur et à des intervenants ponctuels, qui le plus souvent spontanément proposent des images ou des textes. Mais ceci posé, l'énergie demeure et l'envie de poursuivre aussi !

Si l'objectif n'est pas de reconquérir un lectorat conséquent comme ce fut le cas jusqu'en 2016, avec plus de 2000 visiteurs quotidiens et les Il ne sont plus que 72 en 2023, mais on ne va pas pleurer, ces abonnés sont fidèles et nous les en remercions. Le bonheur d'écrire sur Venise, de montrer la ville telle que nous la vivons, de contribuer à donner des informations avérées, vécues quand la plupart des médias répandent de l'à-peu-près et le plaisir aussi de raconter ce lien très fort qui nous unit à la cité des doges. 

Il y a aussi la satisfaction d'avoir été des précurseurs. Parmi les instigateurs d'une nouvelle vision de la Sérénissime, à une époque ou l'opinion générale véhiculée par la presse n'envisageait que les pigeons de la Piazza, l'enfoncement inexorable de la ville, l'acqua alta, le carnaval et la puanteur des canaux... Fierté donc, d'avoir été les premiers à montrer une Venise vivante, dynamique, jeune, de parler de la Movida estudiantine, et de dire la nécessité de s'intéresser à la lagune et à son fonctionnement, sa flore et sa faune avant de pérorer sur les moyens et les outils pour une vraie sauvegarde de la ville; fierté d'avoir été les premiers à alerter les amoureux de Venise sur les dangers du tourisme de masse et de son inutilité même pour les vénitiens, à relayer les voix qui s'élevaient devant le danger des grands navires, etc. RTS, RFI, France Télévision, Canal Plus, mais aussi France Inter et France Culture ont utilisé nos publications, pris nos conseils et nous ont sollicité pour des émissions et des entretiens.

Premier blog sur Venise, présenté depuis l'origine (mai 2005) comme la première Revue en ligne des fous de Venise, Tramezzinimag a ouvert la route à tous les autres, et il y en a eu des sites splendides animés par des vénitiens de coeur ou de sang, tous devenus des amis au fil du temps. Certains nous ont quitté, d'autres ont arrêté, quelques uns résistent. 

«Qui Viviamo Bene», Venezia, Santa Marta, septembre 2016 - ©quiviviamobene

La machine était lancée, déployant tous des informations vraies sur les problèmes de Venise et sur le fait qu'«à Venise on vit bien» *

Pourtant on entend partout que les lecteurs se détournent désormais des textes longs, détaillés, documentés. il faut de l'évènement qui frappe, resplendit en quelques lignes et si possibles du visuel qui marque les esprits...  Alors, les blogs composés de longs billets qui il y a encore quelques années faisaient le bonheur des enseignants et que suivaient leurs élèves, nous interrogeant souvent avant un voyage, un exposé ou même un projet de documentaire, doivent-ils disparaître et nous mettre tous à faire du pré-digéré, simples annexes de l'univers Wiki-Google ? 

« Si nous devions en parler aujourd'hui avec un membre de la génération Z, il nous désignerait probablement comme des "boomers", quelqu'un qui s'est attaché à quelque chose de déjà "vieux", un peu comme nos parents lorsqu'ils racontaient avec fierté les appels téléphoniques à pièces dans les cabines téléphoniques.» lit-on sur un site italien, leader dans la création et le design des outils de développement de marques. Celui qui a écrit ces lignes n'a pas trente ans.

Dont acte. Tramezzinimag poursuit ses publications, continue de solliciter des plumes et des illustrateurs, dessinateurs, photographes, pour égayer nos pages et présenter Venise autrement. Nous poursuivons aussi, laborieusement, le repêchage des billets perdus avec la disparition soudaine du blog en 2016. Depuis quelques semaines, de nouvelles sources ont permis de rajouter une trentaine de billets des premières années. Nous nous attaquons maintenant à remplir les manques des années 2008 à 2011. Quand ce travail de fourmi sera achevé, nous publierons un sommaire détaillé de toutes les pages publiées depuis 2005.

Autre grande joie : nous avons pu republier l'ensemble des commentaires de l'époque que les premiers forages dans les profondeurs du Net n'avaient pas permis de mettre à jour. De même pour les illustrations originales, le fonds iconographique est en voie de récupération totale.

Vos contributions sont toutes les bienvenues : idées d'articles, dessins, photographies, suggestions, compte-rendus de films ou de disques en rapport avec Venise. Et puis vos dons pour permettre d'éditer les publications en cours de préparation et couvrir les frais de recherches et de remise en état des archives repêchées. Nous reviendrons sur les éditions Tramezzinimag devenues officiellement les Edizione Deltae, dont le siège est à Venise.


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Notes

* Clin d’œil au très documenté, dynamique et joyeux blog et site Instagram, @Quiviviamobene baptisé suite à l'apparition d'un tag joyeux un jour sur la paroi d'un immeuble du côté de Santa Marta. Animés par la très solaire Ilona Gault, pianiste et traductrice et son père, Philippe Gault, ancien dirigeant de radios, tous les deux devenus de vrais vénitiens au quotidien, qui diffusent d'excellents podcasts toujours bien documentés et basés sur des données vérifiées (ce qui est rarement le cas dans les (im-)média(-ts) d'aujourd'hui et publient aussi des vidéos et des photos de qualité. Ces deux-là ont l’œil, sans flagornerie aucune. Nous ne partageons pas toujours leur position mais leur travail est remarquable. Et joyeux.

02 août 2023

Tramezzinimag retrouve ses billets perdus en 2015

Les plus anciens et fidèles lecteurs de Tramezzinimag, (l'original, celui qui avait fêté l'année précédente (le 7 mai 2015) ses dix ans d'existence, avec ses nombreux abonnés et comptabilisait presque 2.000.000 de visiteurs depuis ses timides débuts en 2005, quand on se battait pour ce que l'Europe allait devenir ou ce que nous ne voulions pas qu'elle devienne...) se souviennent du drame. 

Un beau soir d'été que ce 23 juillet 2016. Après une partie de la journée passée à la plage, je m'apprêtais depuis la salle d'informatique de la Querini Stampalia (la fibre était toujours en cours d'installation à Sant'Angelo), à lire les commentaires sur les derniers billets et à mettre en ligne un nouveau billet quand j'eus la très mauvaise surprise de voir s'afficher cet horrible message :

Panique à bord. Gros coup au coeur, grande tristesse, puis énorme colère. Après le découragement et une pensée pour Lord Baden-Powell et son très beau texte «Tu seras un homme mon fils», je me retroussai les manches et pendant plusieurs mois je remuais ciel et terre, appelant les ministères, l'ambassade des États-Unis, mes contacts à New York et en Californie, ameutant amis, famille, lecteurs, pour tenter de parvenir à trouver un interlocuteur chez Google et récupérer mes données perdues (l'ensemble de mes archives photos qui étaient stockées sur Google Photo avait été avalé dans l'effondrement et mes boites-mails avaient sombré aussi). Il y avait bien derrière tout cela quelqu'un qui soit avait fait une erreur, soit avait réglé son compte à Tramezzinimag et effacé en appuyant sur une touche de son ordinateur dix ans de travail...

Pour ne pas laisser mes lecteurs sans explication, je publiais un communiqué sur Facebook,puis je repris un blog ailleurs que chez Google avec le même titre et lançais un avis. Une sorte de « Coucou, N'ayez pas peur, les amis, la maison s'est effondrée mais nous sommes encore vivants, amochés mais vivants ! » Et les messages ont afflué de partout, d'abonnés, d'amis et d'inconnus. Tous se désolaient de la disparition, tous m'encourageaient, me soutenaient. 

Plusieurs lecteurs m'envoyèrent des enregistrements du blog, des captures d'écran, des photos et des vidéos venant du blog défunt. On me signala l'existence du site Wayback Machine, les archives d'internet. Un lecteur fonctionnaire au ministère de la Culture m'adressa une liste de liens et le nom de plusieurs responsables de Google avec qui il avait déjà eu à faire. Un cousin avocat à New York se proposa pour monter un dossier. Mon député ne répondit jamais à mon courrier, pas plus que l'ambassadeur des États-Unis ou le ministre français de la culture... J'hésitais un moment à m'adresser au président de la République ! 

Toute une armée de volontaires m'aida ainsi et peu à peu, sans que Google jamais ne bouge ni ne réponde évidemment - qu'étions-nous après tout, Tramezzinimag petit blog sur Venise qui ne rapportait rien à personne et ne révolutionnait pas le monde de la finance ou du commerce ? - aux nouveaux billets se rajoutèrent les certains textes anciens retrouvés. Il en manque encore. A sa disparition Tramezzinimag I était riche de 2268 messages si on se réfère au dernier archivage de Wayback Machine (avril 2016). Tramezzinimag II, sur la même période (7 mai 2005 - 23 juillet 2016) n'en compte que 1292... C'est déjà beaucoup mais il reste 976 billets encore à retrouver et Wayback Machine n'a pas couvert toutes les années du blog !

Récemment, un de mes plus anciens lecteurs et soutien m'a adressé une douzaine de copies d'écran. Inscrit, il recevait par mail les articles et avait pris l'habitude de les collationner. Il a été ainsi facile de remettre en ligne l'intégralité des articles dont il avait la trace, illustrations et vidéos comprises. e fut un long travail de relecture et de correction parfois. Voilà douze billets retrouvés pour 2013 et 2014. Plus que 964 à refaire jaillir des limbes googlesques et le site sera de nouveau complet.

Il ne manquera plus qu'à retrouver les abonnés égarés en chemin et tenter de «booster» le lectorat réduit à une petite centaine de lecteurs chaque jour... Les temps ont changé, on ne peut le nier. Mais Tramezzinimag II continue d'exister, par passion et amour pour la Sérénissime, avec le soutien de ses lecteurs. Vos commentaires et vos messages sont un encouragement. Je vous en remercie. Continuez, faites nous connaître et racontez cette triste aventure !


Parce qu'elle m'inspire joie et sérénité en même temps que force et vigueur, laissez-moi conclure avec cette  magnifique toile de Sigrid Gloerfeldt, exposée dans la belle salle d'exposition du Palais Contarini-Polignac, chez Roger de Montebello en avril dernier. Tramezzinimag reviendra sur cette artiste dans un prochain billet.

20 juillet 2023

Dix ans après...

Le 20 juillet 2013, la journée avait été belle en dépit d'un temps orageux. C'est du moins ce que j'avais noté dans mon carnet. J'avais fait une longue promenade en barque avec deux amis, je rédigeais mes billets du jour. L'un sur une maison que j'aime beaucoup, située sur le campiello en face de la véritable entrée dessinée par Carlo Scarpa, de ma chère Querini Stampalia. 

L'autre article était consacré aux jardins plus ou moins secrets de Venise (Lien en cliquant ICI)Il faisait chaud cet été-là et je l'évoquais dans le billet sur les jardins. Aujourd'hui aussi il fait chaud, très chaud même. J'expliquais il y a dix ans combien je trouvais difficile de passer des 18 degrés d'une pâtisserie dotée de l'air conditionné aux 32 degrés à l'extérieur. Tout à l'heure, au soleil certes, je notais 40° ! 

A l'évidence, la température monte d'année en année. L'autre jour à la plage, en sortant de l'eau, le sable était brûlant et l'air tellement humide que je mis longtemps à me sécher. et dire qu'il y a encore des obscurantistes pour prétendre que le changement climatique est une invention d'hurluberlus. Un peu comme les gens pensaient que la terre est plate. Il parait qu'il y en a encore qui le pensent. Certainement les mêmes qui nient la montée des températures et le dérèglement du climat. Bon weekend à vous, chers lecteurs !



12 février 2023

Le Retour...

Mille fois pardon aux lecteurs qui m'écrivent, étonnés de mon silence, inquiets ou mécontents de ne plus retrouver régulièrement leur Tramezzinimag. Certes, entre 2005 qui vit naître le premier blog et 2023, les goûts et les habitudes ont changé. De revue en ligne on m'a conseillé de passer aux « brèves », faciles à lire, ce format ultra-court que les nouvelles générations préfèrent... Un jeune lycéen m'avouait candidement l'autre jour « J'aime beaucoup lire mais les gros livres, les longs textes, ça me fait peur » et la jeune fille qui était avec lui ajoutait « Moi, je cherche tout de suite le résumé ou un abrégé ». Ils ne lisent jamais les journaux, encore moins les revues, mais sont au courant de tout instantanément et en permanence, saturés d'images qui frappent...

Trop sollicités par les réseaux sociaux, sur le fond, nous avons pris l'habitude du drame et attendons chaque jour une nouvelle dose de tragédie universelle. Les images flash et choc ont pris le dessus. L'information immédiate plutôt que la réflexion et le commentaire... Il faut faire avec. L'humain est toujours pressé désormais. On peut dire, avec ce que nous avons fait de la planète, que cette fuite en avant, semble donner raison à ces pessimistes qui voient dans tout cela une sorte de suicide collectif ; la fin autoprogrammée de notre espèce, qui peu à peu laisserait se déliter tout ce qui fait l'humain en poursuivant d'épouvantables chimères baptisées Progrès, Croissance, dans un monde sous l'influence négative de l'information en continu, qui distille jour après jour, la peur et l'angoisse et réduit l'espoir et le bonheur à des chimères...

À Tramezzinimag, point de pessimisme ou de pensées mortifères. A l'image de Venise, - qui comme toujours, montre l'exemple - notre chère Sérénissime, qu'on dit depuis longtemps agonisante, remugle d'une civilisation moribonde, voire déjà en décomposition, regardez-la, en dépit de tout et contre attente, elle paraît plus que jamais ardente, vibrante, rayonnante, attirant toujours autant - hélas - des millions de visiteurs ébahis, mais que sa population native ou d'adoption refuse de laisser considérer comme un musée ou un parc d'attractions. Ne contredit-elle pas, un fois encore, toutes ces idées bien noires évoquées plus haut 

Pour conclure, Tramezzinimag reste ce qu'il a toujours souhaité être, une revue qui met en avant Venise et sa civilisation, la beauté de son quotidien, les merveilles de son histoire, souvent source de leçons pour le monde moderne. 

17 mai 2021

A Bigger splash par Lisa Hilton

L'écrivain L
isa Hilton vient de publier dans la revue en ligne AirMail dans son numéro 96  récemment (en anglais) un excellent article sur un conflit qui oppose la municipalité et le maire aux propriétaires de certains grands palais sur le Canalazzo ou ailleurs dans la vie et qui ont trouvé avec la Biennale le moyen d'assurer l'entretien et parfois la restauration des bâtiments historiques dont ils ont la charge et qui ont pu jusqu'à ce jour rester propriété privée au lieu de devenir d'énièmes auberges de luxe ou pseudo luxe pour nouveaux riches russes et chinois, rois du pétrole et vieilles ex-starlettes du porno. 
 
En effet, l'administration n'entend pas se laisser concurrencer par les familles patriciennes dans la compétition pour les pavillons nationaux de la Biennale. La Municipalité dispose d'un patrimoine immobillier qui coûte une fortune et comme il est impossible de tout transformer en centre commercial de luxe ou en palace. 
 
Filippo Gaggia (Dir. Views on Venice Estates), Hughes Le Gallais (Ca' Del Duca) et Mario Donati (Palazzo Quarini-Vianello) .

Voici le lien de l'article pour ceux qui lisent l'anglais :  ICI

14 mars 2021

L'aventure de Cool Cousin se termine mais le carnet d'adresses de Tramezzinimag demeure !

Les brillants inventeurs du concept de Cool Cousin ont décidé de mettre un terme à l'aventure. Tous les cousins du monde ont pu faire l'expérience de contacts formidables et pour ce qui est de Venise, nous étions cinq à avoir été contactés qui avaient accepté de mettre à disposition, comme on le fait pour des parents venus nous visiter, ce que les jeunes appellent des "spots", donner à voir des lieux méconnus sans crier sur les toits les bonnes adresses et les heureuses trouvailles. La philosophie était simple, joyeuse et intelligente. Quelques milliers de bitcoins plus tard, les ingénieux fondateurs sont passés à autre chose. Ce n'est pas un véritable abandon, beaucoup d'entre nous y ont gagné des amis et avons pu bénéficier de l'exponentielle croissance du Cuz, la crypto-monnaie inventée en même temps que la startup, en 2016... 
 
Mais pour ceux d'entre nos lecteurs qui n'avaient pas suivi, revenons aux débuts. Cool Cousin est une start-up financée par capital-risque (venture backed companies) fondée pour révolutionner la façon dont les gens voyagent. Au départ, une étude sur les nouvelles manières de voyager montrant que le tourisme avait contribué pour la seule année 2016 pour 7,6 billions de dollars à l'économie mondiale, ce qui représentait 10,6% du PIB total mondial, soit un emploi sur 10 sur la planète ! La fameuse génération Y, connue pour son pouvoir d'achat accru, est une force motrice considérable de cette industrie florissante. Les membres de cette génération, aujourd'hui considérée comme la plus grande génération vivante de la planète, dépensent en moyenne 4.500 $ pour en moyenne 35 jours de voyage chaque année. 
 
 
Depuis son lancement en juin 2016, jusqu'à ces derniers mois plusieurs millions de voyageurs ont ainsi utilisé Cool Cousin qui permettait d'explorer d'une autre manière près de 70 villes tout autour de la planète. Pour ce faire, un millier de guides, tous choisis pour inspirer confiance et dénommés les Cousins ont offert leur assistance, donnant des adresses, des conseils, répondant aux questions des cousins vivant sur place. Couronné par le New York Times, le L.A Times, The Guardian et National Geographic comme une « application devenue incontournable pour les voyageurs », Cool Cousin s'est parfaitement positionnée pour devenir le lieu où les voyageurs grand public adoptent la crypto-monnaie.  
« Rechercher des informations de voyage pertinentes en ligne est devenu une tâche impossible. Le modèle commercial qui maintient Internet gratuit a noyé nos flux d'informations non pertinentes, créant une surcharge et des boucles de rétroaction auxquelles nous ne pouvons pas échapper. Les voyageurs chevronnés sont conscients des manipulations en ligne, mais ont encore du mal à éviter les faux-avis, les arnaques et les contenus biaisés stimulés par les budgets marketing des entreprises et les moteurs de recherches ultra-puissants qui modifient sans cesse leurs pages de recherche. En conséquence, une grande partie du temps de vacances d'un voyageur (et d'argent donc) est gaspillée sur des expériences médiocres qui ne correspondent pas à ses goûts, à l'ambiance dont il avait rêvé...»
Les inventeurs de CC l'ont vite compris : la meilleure source d'informations sur un lieu surtout quand il est éminemment touristique, reste un ami sur place, un parent. Un initié de confiance qui connaît vos goûts et peut vous diriger vers des endroits qui vous conviennent. Cool Cousin a voulu être ce qui se rapproche le plus d'avoir un ami de confiance dans toutes les villes du monde.
« Fondé comme un antidote à la frustration croissante des services de voyage en ligne, CC relie directement les voyageurs à des habitants partageant les mêmes idées - alias Cousins - pour un échange ouvert et impartial de connaissances et de services locaux. À l'aide de l'application, les voyageurs peuvent rechercher dans une liste de cousins dans leur destination, explorer leur guide personnel de la ville et obtenir des conseils et des services personnalisés. Les voyageurs utilisant Cool Cousin se connectent en moyenne à 4 cousins et se renseignent sur l'hébergement, le calendrier de leur visite, les problèmes de trajet, les événements actuels et d'autres intérêts logistiques et personnels - exactement ce pour quoi les gens se tournent vers les agents de voyages.» 
Et cela a fonctionné. Comme mes acolytes, je recevais pas mal de messages dont le contenu était parfois surprenant, comme cette jeune femme qui voulait offrir à ses deux mamans un séjour inoubliable à Venise et me demanda de leur trouver un hôtel avec spa dont la chambre ouvrirait directement dans l'eau et leur permettrait de sortir en jetski... Toutes les demandes n'étaient pas aussi caricaturales, loin s'en faut. Et combien de messages de remerciements après, confirmant le plus souvent mes commentaires sur les lieux que je recommandais. Certains sont même revenus et nous nous sommes rencontrés autour d'un café ou d'un prosecco.
 
Je voyais aussi dans ce rôle qu'il m'avait été demandé d'endosser le moyen de diffuser un message sur la fragilité de Venise, la nécessité de se comporter respectueusement avec la Sérénissime, rappelant chaque fois que cela était possible, de respecter quelques règles, de faire autant que possible comme les vénitiens, de chercher à s'adapter... Bref, tous les conseils que les guides devraient - la plupart le font - asséner aux touristes dont ils ont la charge. J'espère que j'aurai ainsi pendant ces années Cool Cousin, modestement contribué à la Défense de Venise ! L'avenir dira si cette idée de la fragilité de Venise, ville vivante et unique, modèle universel dans bien des domaines, se sera répandue suffisamment pour que chaque visiteur aie à cœur, réellement, de la respecter et de la faire respecter...

Avec « La Venise de Lorenzo », qui a reçu depuis les débuts de l'application plusieurs centaines de milliers de visiteurs, les city-guides
Cool Cousin, de Taipei, Melbourne, Londres, Tokyo, Montréal, Vancouver, Dublin, Sao Paulo, etc., ne seront donc bientôt plus visibles en ligne (le 31 mars sera le dernier jour !). 
 
Il faudra désormais passer par Google Maps, en cliquant sur le lien ICI. C'est moins esthétique et largement plus du tout convivial mais «pratique et fonctionnel», à l'image de notre époque pressée et efficace... Tramezzinimag continue de vous recommander ces adresses, beaucoup d'entre vous les connaissent et les apprécient aussi. Nous essaierons autant que faire se peut de tenir cette carte à jour et de l'améliorer. cela rejoint un projet qui nous a longtemps tenu à coeur avec Antoine Lalanne-Desmet d'une carte interactive de la Sérénissime, sonore autant que visuelle, regroupant les lieux préférés de Tramezzinimag, mais aussi des œuvres d'art méconnues ou célèbres, des textes d'auteurs italiens ou français, de la musique, des vidéos... Un gros boulot, mais quand on aime Venise et qu'on veut la montrer dans sa vraie réalité, on ne compte pas n'est-ce pas ?