07 septembre 2007

Le pain des pêcheurs


L'excellentissime Venise Daily Photo présentait hier ce délicieux biscuit vénitien qu'on trouve dans les vraies pâtisseries comme celle que le webmestre mentionne à Cannaregio sur la Lista di Spagna, mais aussi sur celle qui est voisine du ghetto près du pont des Guglie, sur la calle Barbarie delle Tole, près de la maison de retraite de San Zanipolo, en face de l'école primaire du quartier. En fait c'est une sorte de macaron croustillant à la pistache et aux amandes. Comme sa couleur rappelle les produits de la mer et qu'il est assez dur et s conserve longtemps, on dit que les marins l'emportaient avec eux sur leur bateau. Il existait au Lido une petite pâtisserie spécialisée dans les produits à base d'amandes qui en faisait de délicieux : dur en dehors et moelleux à l'intérieur. A se rouler par terre. Cette même pâtisserie proposait une sorte de petite puits de fine pâte sablée garnie d'un onctueux mélange comme la torta di mandorla mais d'un parfum unique. Je vais rechercher l'adresse pour la communiquer aux amateurs de ce genre de délices.

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1 commentaire:


Pierre a dit…
Merci Lorenzo pour cet "Excellentissime" qui me touche même si mon blog n'en mérite pas tant... Et merci pour toute cette culture vénitienne que tu nous transmets avec régularité au fil des pages de Tramezzinimag.

06 septembre 2007

Polémique sur le Grand Canal.


Peut-être serait-il plus charitale de ne pas revenir sur l'échange violent entre le maire et l'un des vainqueurs de la Regata Storica l'autre jour sur La Macchina. Mais comme le Gazzettino en rajoute une couche aujourd'hui en annonçant l'ouverture d'une information judiciaire contre les protagonistes de cette malheureuse affaire, je ne résiste pas à l'envie de vous raconter ce qui s'est passé.

Le maire avait prévenu tout le monde : si les régates ne se déroulaient pas dans l'ordre et si les décisions des juges sont contestées, la commune annulerait toute la stagione remiera, saison sportive que les vénitiens attendent comme d'autres les internationaux de tennis ou la coupe de football. La journée semblait s'être parfaitement bien passée. Le cortege historique avait été très applaudi et sur la machina, si on s'ennuyait un peu entre deux courses, on appréciait la qualité des prestations sportives qu'offraient les différentes équipes, depuis les moins de 14 ans, les équipes féminines jusqu'aux anciens et aux gondoliers professionnels. Mais tout a basculé quand les vainqueurs sont arrivés sur le ponton officiel. La tradition veut que soit remis aux gagnants un fanion de couleurs ; l'équivalent des médailles d'or, d'argent et de bronze. Et soudain, le drame : un des protagonistes, classé troisième, a jeté son trophée dans l'eau du grand canal et en hurlant a voulu s'en prendre physiquement au jury, devant l'assistance médusée. Massimo Cacciari, qui a un tempérament bouillonnant et ne s'en laisse jamais compter (pour un philosophe, je l'ai rarement vu rester stoïque !), s'est mêlé de l'affaire et les deux hommes en sont venus pratiquement aux poings. En tout cas les injuers et les noms d'oiseaux ont fusé entre le rameur et le premier magistrat de la ville, plus petit mais teigneux. Bref, scandale sur le Grand canal. Et l'affaire apparemment ne va pas en rester là puisque la justice est saisie. 
Ne riez pas, il ya dans Venise les partisans et les opposants au vaincu râleur et cela discute sec dans les bars et les osterie. Tout cela en fait reste dans la bonne tradition des nicolotti contre les bartolotti. La République sérénissime savait faire : elle laissait ses administrés en découdre de temps à autre et d'une manière très officielle afin d'éviter ce genre de tensions qui persiste et finit un jour par permettre une de ces tragédies à l'antique, vous savez l'histoire éternelle des Capulet et des Montague (après tout Vérone n'est pas loin !). Mais l'échange entre le rameur et Cacciari n'a pas grand chose à voir entre le dialogue de Juliette avec son Roméo...

Pavarotti est mort : Venise en deuil


Les drapeaux ont été mis en berne sur la façade de la Fenice ce matin à l’annonce de la mort du grand ténor Luciano Pavarotti et ce soir, une minute de silence sera observée au début de la représentation du Prince de la Jeunesse. C’est sur cette scène mythique que l'artiste, tout jeune chanteur venu de Modène, fit ses débuts dans le rôle d’Alfredo de la Traviata, le 3 décembre 1961... Il avait été découvert par Mario Labroca, alors directeur artistique du théâtre. L’émotion que suscite cette disparition, pourtant pressentie depuis quelques jours, parmi la population vénitienne est perceptible dans toute la ville. Les gondoliers ont décidé de porter un ruban noir en signe de deuil et l’orchestre du Florian a joué toute la journée un pot-pourri des plus fameux airs qu’interpréta le maestro. A Vienne, un drapeau noir a été hissé à l’Opéra et à Londres, la fanfare royale de Buckingham Palace a joué "Nessun dorma" pour la relève de la garde. Romano Prodi a fait applaudir les membres du gouvernement rendant ainsi un hommage officiel à celui que beaucoup considèrent comme le plus grand ténor du XXe siècle. "Le monde a perdu un grand ténor, mais j'ai perdu un grand ami, un frère", a déclaré sa grande amie d'enfance, la soprano italienne Mirella Freni, "Nous avons grandi ensemble, étudié le chant ensemble, et Dieu nous a offert de grandes carrières. J'ai perdu un frère". Il venait de se voir décerner par le gouvernement italien le prix de l’excellence pour la culture italienne. C’était une grande star, une voix divine et comme des millions de gens dans le monde, je n’ai pu m’empêcher de verser une larme en apprenant la nouvelle. Ecoutez son interprétation de "Nessun dorma". Bonne route, maestro et merci !


1 commentaire:

condorcet a dit…
Oui, avec la Callas, ce sont des voix qu'on ne peut s'empêcher d'entendre sans être ému jusqu'au plus profond de son âme.

05 septembre 2007

Journée Tim Burton mercredi à Venise



Le réalisateur Tim Burton, spécialiste des films macabres et rigolos a été honoré par la Mostra par un Lion d’Or décerné pour l’ensemble de son œuvre. Les organisateurs du festival l'ont cité comme "le plus visionnaire et innovant réalisateur parmi les meilleurs cinéastes américains” .
Interrogé par la presse sur la terrasse de l'Excelsior, le cinéaste a commenté son séjour à Venise : "Je suis souvent venu à ce festival et à chaque fois j’ai ressenti ici quelque chose de vraiment spécial”, les yeux cachés par de superbes lunettes de soleil très fashion. C’est Johny Depp, son acteur fétiche qui a été chargé de lui remettre le prix.

Journée Tim Burton au Lido donc puisque après la cérémonie, on présentait au Lido une version 3D de son film de 1993 "the nightmare before Christmas”, (TNBC pour les afficionados et "l'Etrange Noël de Mr Jack" en français) son plus fameux dessin animé musical. On projetait aussi quelques rushes de son prochain film "Sweeney Todd, the demon barber of Fleet street" , une adaptation de la comédie musicale de Stephen Sondheim avec Johny Depp dans le rôle titre et Helena Bonham-Carter, la compagne de Burton, encore plus radieuse que d'habitude (le couple attend un deuxième enfant !).

04 septembre 2007

Spritz et Caffe latte



Un clin d’œil à Claire de Marco Polo Vetro qui, sous le fallacieux prétexte d'aller compléter ses commandes passe à Venise la semaine en solitaire pendant que nous sommes tous contraints de reprendre le chemin de la routine bordelaise...

Vie quotidienne


Pour éviter qu'on me reproche de ne jamais voir tout qu'en noir et montrer que je ne passe pas mon temps à dénigrer les temps modernes ni leur (triste) impact sur Venise, voici un petit montage qui fait bien ressortir le quotidien dans la cité des doges. Cette atmosphère unique faite de la même vie que partout ailleurs, avec en moins le bruit immonde des voiture, la pollution et le stress. Ce rythme de vie imposé par les ponts, les tours et détours qu'il faut faire pour se déplacer d'un point à un autre, les rencontres qu'on ne manque pas de faire sur un campo ou au marché, tout rend ici la vie meilleure et plus joyeuse. Et cet air, mélange indescriptible de senteurs urbaines et marines... 
Crédits photographies : © Dan Helle. Tous droits réservés.

3 commentaires:

condorcet a dit…
Jan Morris aussi était très lucide sur Venise revisitée par les temps modernes. On peut aimer passionnément et couler un regard en biais sur la Sérénissime.
Pourquoi pas ? Les deux me paraissent conciliables. Chaque époque charrie son lot d'inquiétudes et d'incertitudes. Heureusement, l'histoire a plus d'un tour dans son sac. Et qui sait ? Peut-être Venise connaît-elle en ce moment les premières effluves d'un renouveau démographique et d'un tourisme plus maîtrisé ?
condorcet a dit…
Évidemment, à lire Venessia.com, votre blog ou même "Le Moniteur des travaux publics" ou dans un genre plus grand public "Le Monde", il est probable que le lecteur ne sera pas saisi d'un optimisme grandiloquent sur l'apport de la modernité à Venise.
Venessia évoque en effet ce jour la fermeture d'un magasin de jouets remplacé par un magasin de chaussures. Remarquez, on a échappé au sempiternel magasin de masques et autres souvenirs.
"Le Monde" évoque quant à lui le pont de Calatrava et le futur funiculaire.
Pour se remettre de ces nuages qui pèsent sur la Ville, une bonne bouffée d'air lagunaire vient à point nommé.
Lorenzo a dit…
Sage conclusion !

03 septembre 2007

Le temps des vacances est passé

N'allez pas vous moquer mais voilà que me reprend cette horrible sensation pas du tout à l'ordre du jour des mentalités d'aujourd'hui. Si j'ai chaque année beaucoup de mal à lever le pied au début de l'été et qu'il me faut envisager de dételer pour quelques semaines, couper avec les préoccupations matérielles et oublier les préoccupations de ma vie professionnelle, si cette petite mort périodique me perturbe et me rend de très mauvaise humeur, le lâcher-prise qui suit et me prend tout entier, fait de moi un animal heureux qui se blottit vite dans ce cocon tissé de mille petits bonheurs et cela me renouvelle à un point tel qu'il m'est presque impossible de reprendre le collier. Je traîne, j'hésite, je passe au bureau, je repars, sans regarder les mails ni le courrier, je prétexte mille impondérables pour refuser dîners et rendez vous. Pourtant il faut bien s'y remettre. La vie doit être gagnée, du moins pour la plupart d'entre nous et ce n'est pas toujours de gaieté de cœur que nous devons nous atteler au joug, nous mettre au travail. Notre campagne me manque. Les journées sans but précis, les longues promenades sur la plage, les jours de marché, les petits plats préparés en famille. 

Et puis Venise aussi me manque terriblement, mais c'est la rentrée et je ne puis plus prolonger mes séjours lagunaires tant que les enfants vont à l'école et que mon entreprise ne peut fonctionner sans moi... Alors, hauts les cœurs. La Régate Historique marque la fin de l'été, du moins de l'été du farniente et de la sérénité retrouvée. Les images, les mille petits riens qui font les jolis souvenirs serviront à pallier le stress et l'ennui de la vie sociale. Le costume de Peter Pan est remisé dans la penderie avec les maillots de bains, les serviettes de plage et les romans faciles. Soyons sérieux, mettons-nous au travail et point de nostalgie, l'été reviendra. Le temps des vacances aussi. More Veneto (*)...
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(*) : More Veneto : littéralement "selon l'usage vénitien". Du temps de la République, l'année commençait le 1er mars. Pour distinguer les dates du calendrier vénitien du calendrier en vigueur dans le reste du monde, on ajoutait les initiales MV, après la date. Selon cet usage, mars étant le premier mois de l'année, c'est février qui en était le douzième et les mois de septembre, octobre, novembre et décembre étaient effectivement les septième, huitième, neuvième et dixième mois comme leur étymologie l'indique. Cet usage a été aboli par Buonaparte en 1797 avec l'assassinat de la République.

1 commentaire:

condorcet a dit…
Même pour les activités qui nous sont chères, il est difficile de reprendre le rythme et l'allant habituel. Il y a des signes qui ne trompent pas : un ticket de musée, un livre de la Toletta, un numéro du Gazzettino et l'irrésistible envie de courir, toutes affaires cessantes, à brides abattues, vers la lagune.

La Régate Historique 2007

Posted by Picasa

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1 commentaire:

Luc et Danielle a dit…
Bonjour Lorenzo et merci pour ces photos.
Nous étions presque en face de vous, entre les Fabriche Nove et les Camerlenghi.
Nous avons également mis en ligne pas mal de photos sur la Régate 2007 sur notre site e-Venise.com
Comme nous habitons maintenant à Venise, nous serons heureux de vous rencontrer lors de votre prochain passage, n'hésitez pas à nous contacter !
Bien cordialement,
Luc e Danielle

01 septembre 2007

Chioggia : la webcam



Dans la série "ne gardons pas les bonnes choses et les petits secrets pour nous seuls", voici une webcam que j'aime bien regarder de temps à autre, surtout quand la vie en ville à Bordeaux me pèse et que la perspective d'un séjour sur la lagune est bien trop éloignée pour que je sois dans l'euphorie qui me prend lorsque le retour est proche.


31 août 2007

Dimanche prochain, la Régate Historique

Le toujours très apprécié défilé historique qui précède la régate.
Le 2 septembre aura lieu la traditionnelle régate historique, grande fête très appréciée des vénitiens et des touristes. Elle retrouve cette année sa configuration traditionnelle puisque les travaux de restauration de la Ca'Foscari sont terminés et que la "Machina", la grande installation somptueusement décorée qui abrite depuis le temps des doges, les autorités de la ville et leurs invités de marque, sera de nouveau dressée sur le grand canal, à l’endroit où la vue est la meilleure pour assister à cette grande course. 
 
Aujourd'hui devant la Salute, comme le veut la tradition, le patriarche de Venise, le Cardinal Angelo Scola bénira les embarcations et les équipages qui participeront aux différentes compétitions. 
 
Dans une conférence de presse donnée à la Ca'Farsetti mercredi, Massimo Cacciari a souligné combien la municipalité avait fait en sorte que tout soit fait pour que cette fête appartienne avant tout aux vénitiens. C'est ainsi que de nouvelles courses ont été mises en place, dont notamment celle pour les très jeunes rameurs, réservée aux garçons de moins de 14 ans, les futurs champions. Il a particulièrement insisté sur la nécessité de maintenir un esprit de bonne conduite et de fairplay. Souvent dans les années passées,  trop d'incidents avaient eu lieu : contestation de la décision des juges, mauvais esprit entre équipes, tricheries et gros mots échangés. Cette année le maire a menacé d'interdire la prochaine stagione remiera (la saison 2008) s'il se produisait la moindre nouvelle incivilité.