Paul Morand
VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
Des
vignes justement y poussent. De vieux cépages oubliés dont les branches
ornent les murs des rares maisons qui se dressent encore dans ces lieux
éloignés et presque abandonnés. De belles treilles gorgées de fruit
quand au mois d'août les orages viennent violemment les arroser.
L'isola di Santa Cristina est
une propriété viticole qui produit un excellent et raffiné vin rouge
organique à base de merlot et de cabernet comme à Bordeaux. Comme Santa Cristina, les restes de l''île San Felice est un vestige de l'archipel d'Ammiana.
Appelée aujourd'hui en souvenir des salines qui y fuirent installées,
elle est particulièrement lugubre le sois, quand le vent souffle et fait
siffler les hautes herbes. A l'époque romaine, ces terres étaient
au-dessus du niveau de la mer et on y a retrouvé maints vestiges de
l'époque, des traces de villas, de monuments et de chaussées. On peut
passer des heures dans cette partie de la lagune et n'entendre que le
cri des canards qui s'envolent ou les grenouilles qui chantent. Plus au
sud, et près des deltas, la campagne se fait plus verte et bien
davantage fournie. Enfant, je rêvais de m'y installer, avec des chiens,
une barque, des filets et un fusil.
lle
est restée dans son jus jusque dans les années 90 où suite à un
incendie, elle a été restaurée et reprise par un organisme officiel qui
organise des visites. L'énorme rosier grimpant a disparu mais la toiture
en pointe caractéristique de cet habitat lagunaire a été reconstitué et
le torchis rouge refait. On a changé les vieux volets de bois et
l'intérieur est tout neuf désormais mais l'ensemble a toujours fière
allure. Quand j'y pénétrais la première fois en 1969 ou 70, il régnait
dans la salle commune une odeur très particulière que je n'ai retrouvé
qu'une fois ou deux depuis, en Normandie ou dans les Landes. Un mélange
d'odeur de cendre et de cuir, de lard grillé et de foin avec des
relents de lilas et de terre... C'est du moins ce que mon cerveau
parvient à traduire de cette senteur étrange et attirante que j'ai gardé
en mémoire. Le feu crépitait dans la vieille cheminée de briques.
C'était à la fois comme la chaumière de la reine à Versailles ou celle
des sept nains. De quoi stimuler l'imagination d'une jeune garçon rêveur
et amoureux de la nature. J'ai retrouvé une photo de la maison avant
l'incendie. Dans le jardin, le vieux banc fait de bois et de pierre, est
toujours en place.
Tantôt, un livre en main, errant dans les prairies,
" Tu te lèveras le matin, entre sept et huit heures, et la vieille Katel t’apportera ton déjeuner, que tu choisiras toi-même, selon ton goût. Ensuite tu pourras aller, soit au Casino lire le journal, soit faire un tour aux champs, pour te mettre en appétit. À midi, tu reviendras dîner ; après le dîner, tu vérifieras tes comptes, tu recevras tes rentes, tu feras tes marchés. Le soir, après souper, tu iras à la brasserie du Grand-Cerf, faire quelques parties de youker ou de rami avec les premiers venus. Tu fumeras des pipes, tu videras des chopes, et tu seras l’homme le plus heureux du monde.
Tâche d’avoir toujours la tête froide, le ventre libre et les pieds chauds : c’est le précepte de la sagesse. Et surtout, évite ces trois choses : de devenir trop gras, de prendre des actions industrielles et de te marier. Avec cela, Kobus, j’ose te prédire que tu deviendras vieux comme Mathusalem ; ceux qui te suivront diront : “C’était un homme d’esprit, un homme de bon sens, un joyeux compère !” Que peux-tu désirer de plus, quand le roi Salomon déclare lui-même que l’accident qui frappe l’homme, et celui qui frappe la bête sont un seul et même accident ; que la mort de l’un est la même mort que celle de l’autre, et qu’ils ont tous deux le même souffle !... Puisqu’il en est ainsi, pensa Kobus, tâchons au moins de profiter de notre souffle, pendant qu’il nous est permis de souffler [...]"
« Preuve en est, le rôle qu'il donne aux loisirs et, plus particulièrement, à cette faculté que nous avons d'imaginer :l'imagination servirait à s'évader, à fuir la réalité, à inventer d'autres mondes. Elle serait une porte sur l'ailleurs, ailleurs dont nous aurions besoin pour ne pas étouffer dans ce monde trop réel. Pour Chesterton, les choses sont différentes : le monde est en lui-même digne de notre émerveillement. Et si nous voulons le fuir, c'est faute de lui prêter attention. Or une telle attention peut nous être donnée par l'imagination : celle-ci porte en elle un pouvoir de déréalisation. Elle oppose à ce qui est ce qui aurait pu être. Ainsi naissent les gorgones et les griffons, les délires et les utopies. Mais cette fuite peut être plus qu'un aller sans retour : vacance de l'attention au réel, cette évasion permet de mieux revenir sur ce qui est, lavés de nos lassitudes. Par elle, il s'agit non tant de voir de nouvelles choses que de voir à nouveau les choses. Comme de s'imaginer un animal aux yeux petits comme des billes mais à la carrure imposante, grise autant que magnifique, dont l'obtuse tête, terminée par une corne et de profonds nasaux, se trouve à la hauteur de pattes rondes et lourdes qui semblent clouer le sol - animal terrifiant, et cependant végétarien... Une gorgone ? Un griffon ? Non point : un rhinocéros. Un quelque chose qui, ayant le malheur de faire partie du monde réel, a été soustrait à notre faculté d'émerveillement. Un quelque chose qui, sitôt qu'on le déréalise, redevient étonnant, impossible, et par là surprenant. Le monde est gorgé d'impossibilités dont nous avons pris l'habitude. Le monde est plein de merveilles auprès desquelles nous avons omis de nous émerveiller.»Je ne sais pas vous, mais moi, ce texte m'a littéralement bousculé. Comme tout l'ouvrage d'ailleurs que je vous recommande ardemment. Ce fut une des lectures de mon été dans notre presqu'île du Cotentin, dévorées parfois bien installé sur un bon vieux et confortable transat en toile rayée, à l'ombre de notre gros mûrier, avec le parfum des roses anciennes et de l'herbe coupée, sur la plage au milieu du varech avec le cri des mouettes, mais aussi - le plus souvent cette année, hélas - devant la cheminée de la vieille maison où brûlait un grand feu bienvenu.
| © J@M - Parait qu'à Venise, 2011 |
Il favorisa l'installation à Venise des Dominicains, à qui il donna les terrains de San Daniele, là où se dresse aujourd'hui San Giovanni e Paolo.
Doge démissionnaire, il eut droit à des obsèques d’État mais sa
dépouille ne put prendre place à l'intérieur de la basilique. C'est
ainsi qu'il repose depuis sur l'un des flancs de l'église et sert de
cage à but aux enfants du quartier. Homme de droit, il arbitre
certainement les parties du haut de son catafalque. Quand il s'installa à
Venise, après avoir été en poste en Crète, il fut accompagné d'une
grande quantité de marchands et d'artisans vénitiens, chrétiens et
juifs, dont un grand nombre resta à Byzance et y firent souche.
A Venise, paraît d'ailleurs qu'on ne dit plus "tirer un corner" mais "tirer un corno"...
Blague à part, belle image, pleine de vie. Il faut vivre avec son temps.
Plus
de peur que de mal pour les quatre touristes espagnols qui se sont
retrouvés dans l'eau de la lagune alors qu'ils s'apprêtaient à faire une
promenade en gondole... L'incident qui aurait pu être fatal à ces
pauvres gens relancent la polémique sur le tristement fameux «modo ondoso» que la presse française traduit un peu ridiculement par ce qu'on appelle un «effet de houle». 
Aldo Reato, le président des Bancali, le syndicat des gondoliers, l'a répété aux journalistes accourus sur les lieux « Nous
n'arrêtons pas de le dire depuis deux ans à la nouvelle administration
municipale, le moto ondoso est un grave problème pour nous. Les deux
pontons du Danieli sont les plus dangereux.»
La vitesse des bateaux est pourtant surveillée à Venise, nous avons eu
l'occasion de le remarquer en visitant la Ca' Foscari cet été.
Souhaitons que l'incident ne se reproduise pas et félicitons les
touristes et les gondoliers pour leur bonne humeur et leur sang-froid.
Anne
je vous suggère de vous associer au groupe Facebook Fuori le maxinavi dal bacino di San Marco, formé de Vénitiens d'influence, entre autres un ami, Paolo Lanapoppi, à l'origine de la loi qui a fait baisser la vitesse des bateaux dans la lagune ( et quand on navigue avec lui on le voit souffrir en direct quand on est doublés par un taxi à l'instant où on peut lire le chiffre " 7 " sur les pieux de bois!)
PS Et mon message est parti avant que je vous dise que vous nous avez manqué cet été.
Plus de peur que de mal, en effet, mais l'une des quatre personnes ne l'a pas pris si bien que cela et est restée en état de choc pendant plusieurs heures. Espérons qu'un jour il n'y aura pas un véritable drame. Je me souviens qu'il y a deux ans, je crois, c'est une famille qui est tombée à l'eau, au même endroit. Un petit de deux ans est resté coincé sous la gondole et un gondolier s'est jeté à l'eau pour aller le récupérer. On n'est passé loin de la catastrophe cette fois-là. Mais comment faire pour réguler un tel trafic, alors qu'il n'y a pratiquement plus de vigiles pour contrôler la vitesse des bateaux? Alors qu'il y a de plus en plus de touristes pour venir remplir les caisses de la ville, il y a de moins en moins de service public. Plus de vigiles, un service de voierie de plus en plus inexistant- la ville n'a jamais été aussi sale que cet été- on se demande vraiment où passe toute la manne apportée par les touristes.
Il faut : 1 kg d'anguilles
vivantes, une branche de céleri, une gousse d'ail, des oignons, du
laurier, 500 g de tomates bien mûres, du vin blanc, de l'huile d'olive,
sel et poivre."Quelques bémols ces dernières années avec des sonos hyper-bruyantes et agressives lancées par des DJ enragés sur certaines barges ou grosses vedettes privées pour des jeunes un peu avinés" Au moins, c'est la preuve que la ville ne meurt pas complètement. Les défenseurs de Venise ne veulent pas qu'elle devienne une ville musée, mais un peu quand même...
et si je comprends bien Lorenzo, vous en étiez ! en tant que "vrai" vénitien ... même si j'ai quelques doutes, malgré vos dire, sur l'autenthicité vénitienne des festivités... on a du mal à concevoir encore, sur Venise, quelque événement exempt de tourisme... l'expression est maladroite mais je crains que la sono à laquelle vous faites allusion n'ait quelque prétention "à plaire"... et contrairement à ce que fit Douille, je ne suis pas certaine que les jeunes avinés soient une preuve d'authenticité !!
La musique dont je parlais dans l'extrait que Douille a relevé n'est pas
diffusée par la ville, mais par la sono de certaines embarcations. on a
toujours beaucoup bu durant la nuit du Redentore mais vous savez comme
moi combien les jeunes générations boivent aujourd'hui. Mais je vous
assure Michelaise que la fête reste authentiquement vénitienne. D'abord
parce qu'il faut avoir une barque ou pouvoir être invité à bord de l'une
d'elles pour participer aux réjouissances. Dîner entre amis sur l'eau
en attendant le feu d'artifice que tout le monde admire en le
commentant, le tout dans une véritable bonne humeur très contagieuse...
Les touristes restent sur les rives et c'est vrai qu'il y a du monde
aussi mais cela n'a rien à voir avec le carnaval. La procession sur le
pont flottant et la messe célébrée par le patriarche attirent certes les
visiteurs mais c'est avant tout une cérémonie fréquentée par les
vénitiens, tous âges et classes sociales confondues.
Non, je vous l'assure, comme la Saint Martin pour les enfants, il Redentore reste typique autant que faire se peut.
Je suis allé à Venise pour la fête du rédempteur en tant que "Touriste
averti"... j'étais venu pour ça parce que je voulais en être... Et je
dois avouer que peu de touristes sont au courant de cette fête,
d'ailleurs les hotels ne sont pas plus chers et les touristes se
demandent quelle fête on peut bien préparer: "on est pas au carnaval???
mais que font ces gens, ils auraient une 2ème fête???"... Contrairement
au carnaval, cette fête est autenthique...
Et perso, j'ai bien
aimé les barques avec des sonos car elles sont une preuve que la ville
survit... Et les jeunes avinès sont une preuve qu'il reste des jeunes...
Si vous êtes "fan" de Venise: allez au rédempteur, vous verrez que cette ville vit encore...
Nous sommes donc parfois d'accord Douille et moi (à lire de manière positive SVP). Bon pour la peine, je retire le terme "avinés" mais tout de même on peut être jeune et ne pas être imbibé d'alcool dès que l'occasion se présente de faire la fête ou alors les jeunes que je connais ne sont pas des vrais ! Evviva il Redentore !
"Nous sommes donc parfois d'accord Douille et moi (à lire de manière positive SVP)."
Logique nous avons un but commun, mais avec des chemins forts peu parallèles...
la
fête du rédemptore reste à 95% vénitienne parce qu'elle tombe en
juillet: C'est pas la période des citytrip (avril, mais, juin,
septembre, octobre) et en juillet - aout, Venise c'est plutôt la ville
des voyageurs d'un jour qui viennent de la riviera... personellement,
c'est une période que je trouve sympa pour visiter la ville, les hotel
sont moins cher (c'est la moyenne saison) il fait juste un peu chaud,
mais cela fait des soirées interminables... Surtout celle du
rédempteur... Et puis Torcello, ce n'est beau qu'en été, sous le
soleil...
Franchement si on aime vraiment Venise, il faut être allé une fois au rédempteur...
Bon
là où je suis moins d'accors avec Lorenzo, c'est quand il fustige les
sonos bruyantes, c'est une preuve que la ville n'est pas morte... J'ai
vu de mes yeux la préparation d'un bateau de transport (j'aurai su
prendre des photos) avec sono et lumières, ça force le respect! Si
j'étais à Venise, j'en ferais autant... En plus c'est risqué, vu le prix
du matériel! Le jeune qui fait ça, c'est qui aime encore sa ville,
pourtant ça doit pas être facile d'être jeune dans une ville comme
Venise (surtout en Italie)
Je crois que dans la non-croissance ou la décroissance, Venise a encore
moins de chances de survivre, au moins techniquement et
patrimonialement...peut être en mettant un droit d'entrée.....
En
ce qui concerne les fonctionnaires français, archéologues, historiens,
en Italie etc..il faudra qu'ils rentrent au pays un jour ou
l'autre.....le nombre d'emplois qu'ils occupent commence à agacer les
nouvelles générations d'italiens et plusieurs dossiers sont arrivés sur
le bureau du président de la République et de certains maires de villes
universitaires.En comptant les postes permanents et les postes
d'intervenants plus les temps de travail en laboratoire à Paris,tous
payés par l'argent public, cela représente au moins 5 000 emplois à
équivalents salaires italiens qui ne sont pas occupés par les diplômés
des universitaires italiens.Ma famille à Rome et à Sienne observe cette
situation.Nous ne sommes plus en 1804 et les français, s'ils l'ont
jamais été, ne sont plus des "cousins"!