21 avril 2011

Itinéraires : L'église San Salvador.

C'était dimanche dernier la fête des Rameaux. Belle messe au couvent des Dominicains. Longue procession sous un soleil ardent. Beaucoup d'enfants et de jeunes. Une impression de profonde sérénité. Joie d'entendre ce beau choral de Johan Sebastian Bach. La fin du Carême et le début de la La Semaine Sainte. Le rideau s'entrouvre sur la joie de Pâques. Le triduum pascal. Mais avant de fêter la résurrection du Christ, il y a le temps de la Passion. 

La tradition à Venise veut que l'on accomplisse, l'après-midi du vendredi saint une visite aux sept sépulcres. La foule des fidèles vient se recueillir devant les sépulcres éclairés par une forêt de cierges et ornés de gigantesques gerbes de fleurs dressées en forme de croix posées sur le marbre des sept églises, dans un nuage d'encens : les Frari, Sta Maria Mater Domini, S. Giovanni Crisostomo, Sto Stefano et San Barnaba. Le célèbre roman de Pasinetti, Rouge vénitien, s'ouvre sur une description de cette habitude partiellement tombée en désuétude aujourd'hui à Venise, mais encore suivie dans certaines régions d'Italie. Ce souvenir me fait penser à une église que peu de gens connaissent - bien que tout le monde passe devant sa façade aux Mercerie, à deux pas de la Piazza et qui est pourtant un des lieux de culte les plus intéressants de Venise et ce pour plusieurs raisons : l'église San Salvador (l'église du Saint Sauveur). 

Venez-donc la visiter avec TraMeZziniMag
L'église remonte au début du VII° siècle. Entièrement reconstruite au Moyen-Age, restructurée à la Renaissance, elle constitue l'exemple le plus abouti de cette période à Venise. La façade, reconstruite au XVII° siècle, est due à Bernardo Falcone. Elle remplace la façade romane à portique qui était couverte de mosaïques dont on dit qu'elle abrita le pape Alexandre III qui s'y reposa. 

L'église renferme des trésors peu vus des touristes. Les cendres de Saint Théodore, premier patron protecteur de la ville, se trouvent dans l'abside droite. Sur le maître-autel se dresse un superbe retable d'argent, ciselé par des orfèvres vénitiens en 1290, et que l'on dévoile aux fidèles à l'occasion de certaines fêtes, notamment pour le 15 août. Les quatre évangélistes entourent le donateur dont on ne sait rien, la scène de la Transfiguration est entourée de dix saints dans des petites niches, puis, dans la partie la plus abîmée, la vierge trône entre deux anges. C'est un très beau travail. Au-dessus de l'autel, la Transfiguration du Titien. Très belle œuvre réalisée en même temps que l'Annonciation, haute de quatre mètres, transcription d'une vision où l'Archange Gabriel fait sa révélation à la Vierge dans une grande nuée d'angelots. 

On trouve aussi dans l'église de très beaux monuments funéraires dont une très belle réalisation de Sansovino, (sépulture du Doge Francesco Venier). Des marbres de plusieurs couleurs en accentuent la préciosité. La tribune de la cantoria édifiée en 1530, est aussi de lui. Les statues dans les niches sont dues à des disciples du grand maître : le saint Laurent est de Jacopo Colonna et le saint Jérôme de Danese Cattaneo. Les frères Lorenzo et Girolamo Priuli (tous deux doges à l'époque de la guerre avec les turcs), les ont fait édifier en l'honneur de leur saint-patron respectif. On trouve aussi dans cette église la sépulture de Caterina Cornaro, Reine de Chypre. 

Les amateurs de musique ancienne pourront admirer à loisir le grand orgue, dû au maestro allemand Ahrend Jürgen, l'un des plus grands facteurs d'orgue contemporains qui possède à son actif la restauration comme la création de certains des plus beaux instruments de par le monde (pour la petite histoire, c'est lui qui a construit l'orgue de Taizé en 1974, à la demande de Frère Robert et de Frère Roger. Retraité depuis 2005, c'est son fils Hendrik qui a repris l'entreprise paternelle et qui a mené à bien la construction conçue par son père, en étroite collaboration avec l'actuel titulaire, Francesco Zanin. L'instrument a pris place en haut de la cantoria, tribune réservée aux musiciens et chanteurs qui a été entièrement restaurée et a ainsi dévoilé des trésors que des siècles de crasse et d'usure avaient camouflés. Il a été conçu en partant des relevés qui ont été faits sur l'ancienne caisse. Les éléments d'origine qui ont pu être conservés constituent l'encadrement du nouvel instrument. Les matériaux utilisés ont été choisis pour correspondre le mieux possible à l'esprit de l'orgue d'origine : bois de noyer, de cèdre et de sapin, tuyaux en plomb et en étain. Cela donne un ensemble de très grande qualité esthétique. "Du neuf dans de l'ancien", selon les vœux de la direction des affaires culturelles, formule qui s'applique aussi à l'impeccable insertion acoustique du nouvel instrument dans l'église.

Venise possède désormais un instrument de grande tenue qui permet d'exécuter dans des conditions qu'on peut imaginer proches du rendu originel, la vaste littérature de l'école vénitienne de la Renaissance. Pour ceux que cela intéresse, on peut voir dans la sacristie les éléments conservés de l'ancien instrument trop incomplet pour être restauré en l'état. Parmi les célèbres organistes qui furent titulaires de cet orgue, il faut citer le compositeur Francesco Usper, contemporain de Monteverdi avec qui il travailla à San Marco. La paroisse animée depuis quelques années par son curé, Don Natalino Bonazza, est très dynamique. Le site du secteur paroissial, très complet, en est la preuve. La vidéo ci-dessous en est extraite :


L'église a été fondée au VIIe siècle sur une légende : Le Christ serait apparu en songe à l'évêque Saint Magne pour lui indiquer le lieu - au centre de la future ville de Venise - où ériger une église qui Lui serait consacrée, Jésus Sauveur du monde. Au XIIe siècle, un couvent est ajouté à l'église romane qui à partir de ce moment va connaître de nombreuses modifications et ajouts. En 1506, le prieur de la communauté des Augustins, Antonio Contarini décide d'une reconstruction complète de l'édifice. Église, couvent et bâtiments adjacents sont démolis. La première tranche des travaux fut dirigée par Giorgio Spavento qui mourra en 1508 et sera remplacé par les frères Tullio et Pietro Lombardo auxquels succèdera Jacopo Sansovino. On possède des archives qui donnent avec précision l'avancée des travaux : en 1520 l'abside était achevée, en 1530 c'est au tour de la cantoria dont les récents restaurations ont permis la mise à jour de sculptures et d'inscriptions jusque là ignorées. 

En 1532, la porte latérale qui ouvre sur les Mercerie a été inaugurée et en 1534 c'est au tour du maître-autel sur lequel est posé en grande pompe la statue du Sauveur. Il fallut attendre presque 130 ans pour que la façade soit achevée ! Inaugurée en 1663, elle est l'œuvre de Giuseppe Sardi. Le campanile date du XIVe siècle mais ne fut achevé qu'à la fin du XIXe pendant l'occupation autrichienne, avec les deniers de l'archiduc Salvator d'Autriche, grand ami de Venise. A côté de l'église se dresse la Scuola di san Todoro. Un riche marchand, Jacopo Galli offrit 30.000 ducats d'or pour la réalisation de sa façade, baroquerie flamboyante qui n'est pas du meilleur effet et passa longtemps pour un exemple de la décadence architecturale de cette fin du XVIIe siècle - la querelle des anciens et des modernes faisait rage déjà - surtout quand on considère le peu de recul qu'on a pour prendre la mesure de cette pesante façade érigée d'après les dessins de Giuseppe Sardi (à qui l'on doit notamment l'église San Lazzaro dei Mendicanti, près de San Giovanni e Paolo) surmontée de statues réalisées par Bernardo Falcon


Non loin de là, en prenant la calle Lovo, on arrive au petit ponte Lovo d'où on a un point de vue superbe sur la campanile de San Marco (avis aux amateurs de photos). Ce nom est une déformation du mot lupo (loup) qui était celui d'une riche famille installée dans le quartier. On trouve d'ailleurs leur blason sur une stèle dans la nef de l'église qui marque certainement d'après l'historien vénitien Tassini, la tombe des frères Matteo, Marco et Michele Lovo

TraMeZziniMag vous recommande l'opuscule écrit en 2007 à l'occasion du 500e anniversaire de l'église qui est en vente à l'accueil et à la librairie Filippi

La chiesa di San Salvador a Venezia. 
Storia Arte Teologia, 
par Gianmario Guidarelli, 
Il Prato - Marcianum Press, Padova - Venezia 
2009, pp. 192.


15 avril 2011

La magie d'une fin de voyage. Les derniers kilomètres.


Le train a franchi la lagune, glissant sur le pont, interminables dernières minutes de voyage. Les vestiges des usines de Marghera qui brillent au soleil comme de l'acier, le parfum de l'eau, plus tout à fait celui d'un fleuve et pas encore celui de la mer. Indéfinissable senteur. Pourtant quelque chose se répand dans l'air qui appelle au large. Le train va bientôt entrer en gare et les voyageurs ont la sensation de commencer leur voyage. Un mirifique voyage dont on attend mille découvertes. Le train siffle et ralentit. C'est l'entrée en gare. Venezia-Santa-Lucia. Terminus. A la lumière pimpante des abords de la ville succèdent les sombres allées couvertes qui mènent vers le hall. Au fond de cette immense salle pavée de marbre, la lumière de nouveau. Et l'aventure, la découverte à chaque fois renouvelée de Venise et de sa magie. Snow Patrol interprète Chasing cars qui rythma les derniers mètres d'un de mes récents voyages.

14 avril 2011

Rien de bien passionnant mais le soleil brille

"She's leaving home" chantent les Beatles sur BBC Radio 2, une de mes chansons préférées. Je suis loin de Venise mais la lumière qui envahit mon bureau, ce soleil ardent d'avril, cette musique, la tasse de thé fumante avec les biscuits sablés sans lesquels mon builder's tea ne ressemble à rien, et la carte postale de mon filleul Félix où, avec son écriture un peu malhabile de petit garçon, il me raconte sa découverte de Venise (qu'il écrit joliment avec un "z"), postée de Bologne, tout pourrait être transposé là-bas. Comme à Venise, le rayon de soleil qui éclaire la table de bois ciré fait danser des milliers de petits grains de poussière, la chope bleue remplie de ce délicieux liquide couleur caramel (le builder's tea est un mélange de Ceylan, Kenya et Assam je crois, qui se boit très fort avec du lait et du sucre) est la même que celle que j'utilise quand je suis vénitien et les livres qui m'entourent ici parlent tous de la Sérénissime... Le bonheur de se pencher sur un nouveau sujet, de rechercher les informations un peu partout dans mes livres, mes dossiers, choisir les documents qui vont illustrer l'article... Le chat ronronne à côté de moi. Il est resté un long moment étendu au soleil, son pelage est brûlant. Il s'est installé sur le scanneur, histoire de me rappeler qu'il est là et que je lui dois un peu d'attention et quelques caresses. Les enfants sont en vacances. ils se sont éparpillés un peu partout, avec leurs amis, je ne les verrai pas beaucoup. Nous ne partons pas cette année. La vieille maison sur la plage restera silencieuse. Trop de choses à faire, pas assez de temps. Hélas. Nous irons peut-être pour le week-end de Pâques. Quant à Venise, ce sera en Juin ou en juillet. Un projet de documentaire sonore à travailler et la tournée des agences pour tenter de trouver enfin un nouveau lieu de vie quelque part où nous pourrons poser nos valises et nous sentir de nouveau chez nous. Dieu voulant, comme on dit chez moi. Mais il y a tellement d'autres priorités et les temps ne semblent pas vraiment propices. Billy Bragg chante "A new England" à la radio. Je sors faire un tour sur le bord de l'eau.

De Venise, les nouvelles n'apportent rien de nouveau. Le temps est couvert, la vieille dame qui servit longtemps chez mes tantes est partie en maison de retraite près de sa fille à Gorizia ; une balustre de marbre s'est détachée du pont du Rialto sur la fondamenta près du palais des Camerlingues. Ce n'est pas la première fois. Ce qui est tristement cocasse, c'est que le groupement des artisans restaurateurs vénitiens a déjà proposé de restaurer le pont gratuitement mais tout est bloqué car l'administration n'a jamais répondu aux interrogations du syndicat et de la municipalité concernant la TVA : aberration de notre époque, bien que les entreprises qui proposent les travaux n'encaisseront pas un centime, elles devront payer de la TVA... Personne n'est capable de modifier cela... Deux nouveaux commerces viennent de fermer. L'un va être transformé en appartement et l'autre sera une boutique de masques. Une de plus. La Ca'Foscari a organisé une soirée au bénéfice du Japon qui a fait venir beaucoup de monde. Les touristes arrivent par vague massive en ces derniers jours du Carême. Il y aura du monde pour Pâques. Le chat vient de changer de place. Il s'est installé entre le clavier et moi. Signe qu'il faut que je m'occupe de remplir sa gamelle. Le ciel est très bleu, il fait très doux. Encore une belle et bonne journée...

Promenade

 
Voir Venise depuis un bateau, quand le temps se fait doux et la lumière radieuse...
Crédits photographiques © Anna Cesca 

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04 avril 2011

COUPS DE CŒUR N°43

Andreas Scholl
Deutsche Barocklieder

Label Harmonia Mundi
HMG501505

Paru en 1995, ce disque est une pure merveille. Il reparait sous une nouvelle couverture, avec un livret très bien documenté et un long préambule d'Elisabeth Scholl sur le lied. La voix est celle que nous avons tous adoré dans le Stabat mater ou le Nisi Dominus de Vivaldi (même si à mon avis, l'allemand n'égale pas dans cette dernière pièce l'élégantissime James Bowman). On le sent parfaitement à l'aise dans cette musique allemande et c'est un vrai régal. Attention danger : difficile de redescendre sur terre après l'avoir écouté, même une seule fois. L'une des plus grandes découvertes musicales de ces vingt dernières années. Et le personnage est sympathique en plus. Ruez-vous chez votre disquaire si vous ne l'avez pas encore dans votre discothèque !

Christian Bobin
L'homme qui marche
Récit
Ed. Le Temps qu'il fait. 2010
ISBN
978.2.86853.233.6
"Quelque chose avant sa venue le pressent. Quelque chose après sa venue se souvient de lui. La beauté sur la terre est ce quelque chose. La beauté du visible est faite de l'invisible tremblement des atomes déplacés par son corps." Paru en 1995, le livre était épuisé. Je l'avais découvert cette année-là juste avant de partir à Venise. Le petit livre à la jolie couverture avait rejoint la provision de livres que j'amène toujours avec moi dans mes séjours vénitiens. Et c'est ainsi qu'installé à la terrasse de ce petit café que j'aime bien, sous une treille, à deux pas de la Salute, avec un délicieux Soave bien frappé, je suis rentré dans la magie du verbe de Bobin. Cet auteur que certains trouvent de bon ton de décrier, m'a toujours apporté beaucoup de plaisir et de joie, et ce avec chacun de ses livres. Nouvellement réédité, je viens de le relire : le charme est intact, certes lié au souvenir de ces moments de paix intérieure à la terrasse d'un petit café tranquille de Dorsoduro, mais bien plus encore par la magie des mots qui confirment le grand talent de l'auteur.

Fiorella Giovanni 
Un chat à Venise
Ed Art-Access. 2010
ISBN 978.2.36185.012.8
Fiorella Giovanni est à la fois écrivain et photographe. Elle enseigne l'italien et aime les chats qu'elle fait parler avec maestria dans ce petit livre sympathique. C'est l'histoire de Charles, un chat parisien. assez exceptionnel qui va découvrir Venise et en tomber amoureux. Au fil des pages, le matou distingué promène son regard sur la ville. Il dialogue avec des vénitiens et bien sûr va rencontrer d’autres chats. Il va même participer au Carnaval à San Marco. Le lecteur va ainsi par les calli, suivant ce chat peu ordinaire dans ses nombreuses pérégrinations. A la fois conte fantastique et guide culturel, ce petit livre est à la fois pour les amoureux de Venise et pour les amoureux des chats ! on le trouve facilement sur le site de la Fnac.
...
Recette :
Vincigrassi 
ou Lasagne alla Marchesina
C'est une antique recette que mes amis aiment bien. Le nom bizarre proviendrait d'une déformation du nom du général Windischgratz qui commandait les troupes autrichiennes de la région avant l'indépendance. C'est un plat délicieux, facile à réaliser. Si vous faites le choix des pâtes maison, la préparation sera bien évidemment plus longue. Personnellement, par paresse, j'ai renoncé à fabriquer mes lasagnes moi-même, et j'en achète des toutes prêtes. A Venise, je connais un fabricant chez qui elles sont excellentes. Mais on trouve des feuilles de lasagnes chez les fabricants industriels. Celles de Barilla par exemple, ou celles de De Cecco, de Voiello. Toutes excellentes. Mais les meilleures à mon goût, sont les lasagnes Bio Idea d'Angelo Barbagallo, fabriquées depuis 1911 à Fiumefreddo, un petit village au pied de l'Etna. On les trouve dans toute bonne épicerie bio.

Pour 6 convives il vous faut : 350 g de bœuf haché, 350 g de ris de veau, 100 g de jambon cru, 4 belles tomates bien mûres, 150 g de parmesan, 75 g de mozzarella (de la vraie), 450 g de farine, 150 g de semoule de blé, 4 œufs frais, 50 g de saindoux, 1 gros oignon, 1 gousse d'ail, de l'huile d'olive, 150 g beurre, muscade, sel et poivre.

Faire chauffer l'huile dans une sauteuse aux parois assez hautes, ajouter le beurre et faire dorer l'oignon. Quand il a fondu (sans caraméliser), ajouter la viande hachée et le jambon coupé en dés. Faire revenir dix bonnes minutes en écrasant la viande à la fourchette. Mouiller avec un verre de vin blanc, ajouter les tomates pelées et coupées, de la noix muscade, du sel et du poivre. Couvrir et laisser mijoter environ 1 heure.

Pendant ce temps, plonger les ris de veau dans une casserole d'eau froide, porter doucement à ébullition et laisser alors frémir environ 10 minutes. Sortir les ris du feu, les rafraîchir, les égoutter, enlever les déchets éventuels et les découper en cubes. réserver au chaud.

Pour la pâte : battre les œufs dans un grand bol. Tamiser 400 g de farine dans une jatte, ajouter la semoule et le sel. Faire un puits et y mettre le saindoux découpé en petits morceaux de la taille d'une noisette. Ajouter les œufs battus et 4 cuillères à soupe de vin blanc. Travailler avec les doigts jusqu'à obtenir une pâte lisse. La rouler en boule et laisser reposer au moins 30 minutes puis mettre à chauffer de l'eau salée dans une grande casserole. Fariner un marbre ou votre plan de travail avec ce qui reste de farine, puis abaisser la pâte au rouleau à pâtisserie le plus finement possible. La découper en rectangles de 1o cm de long sur 5 cm de large environ. Plonger les lasagnes délicatement dans l'eau bouillante et laisser cuire 5 à 6 minutes, jusqu'à ce qu'elles soient al dente. Les égoutter soigneusement et les poser sur un linge humide.

Ajouter les ris de veau au ragoût et laisser mijoter environ 5 mn.

Allumer le four à 200° (th. 6). faire fondre 50 g de beurre dans une petite casserole à feu doux, et préserver au chaud découper la mozzarella en tranches fines. Enduire un plat à gratin à bords hauts avec le reste du beurre et tapisser le fond du plat avec une première couche de lasagne. Napper celle-ci de ragoût, puis saupoudrez de parmesan râpé et recouvrir de tranches de mozzarella. Répéter l'opération jusqu'à tout mettre dans le plat. Recouvrir le tout de mozzarella et de parmesan râpé.

Arroser les vincigrassi avec le beurre fondu et enfourner pendant au moins 20 mn. Les lasagne doivent dorer dessus dans prendre un couleur trop sombre. En dépit de tous les codes, on sert les lasagnes dans le plat de cuisson. Vous m'en direz des nouvelles !


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4 commentaires:
JMT a dit…
Riche idée que vous avez là d'évoquer C.Bobin, infatigable magicien des mots. Rassurez-vous, il reste beaucoup lu. Félicitations pour votre travail que je suis avec assiduité.
Anonyme a dit…
Ah la gastronomie italienne... Je ne m'en lasse pas... Connaissez-vous ces guides gratuits sur le site PartirDemain ? Il y a justement un chapitre consacré à la cuisine dans celui sur Venise : http://www.partirdemain.com/cuisine-venise.htm#food24 Bonne visite Lorenza
Enitram a dit…
J'aime vos trois coups de cœur ! Bonne journée!
Anonyme a dit…
J'en salive !!
Plein d'autres spécialités sur ce guide: http://www.partirdemain.com/cuisine-venise.htm#food24
Martin

23 février 2011

COUPS DE CŒUR (HORS SÉRIE 15) : Connaissez-vous l'écrivain Boris Pahor ?

Boris Pahor vient d'être fait Commandeur des Arts et des Lettres lors d'une émouvante cérémonie à Ljubljana, dans les salons de la Résidence de France Cet homme de 97 ans est l’écrivain slovène le plus traduit et publié en France comme en Italie, sa patrie d'adoption. Né sujet autrichien à Trieste en 1913, il y vit toujours après de longues vicissitudes et de nombreux livres. Il sera demain, jeudi 24 février, à Mestre au Centre Culturel Candiani.
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Son œuvre très riche retrace avant tout cette période douloureuse de sa vie où, entré très tôt en résistance, il fut arrêté et déporté après l'invasion nazie. En 1920 il assista à l'incendie de la maison "Narodni dom" (Maison du peuple), maison de la Culture slovène, par les fascistes. Quand les nazis prirent le contrôle de la région en 1944, il rejoignit les rangs de l 'armée de libération yougoslave. Arrêté, il fut déporté au camp de Natzweiler-Struthof, en Alsace, puis à Dachau et à Bergen-Belsen. La plupart de ses romans ont leur source dans cette épreuve. Son séjour forcé en France lui permit de parfaire sa connaissance de notre langue. Revenu à Trieste après la guerre, il s'est particulièrement investi dans des associations sociales et culturelles. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des écrivains slovènes les plus importants de son époque. Il est révélé aux lecteurs de langue française par son récit majeur Nekropola (Le Pèlerin parmi les ombres), où il narre son expérience des camps de la mort, puis par son roman Printemps difficile. Il a été candidat aux élections européennes de 2009.
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"Pèlerin parmi les hommes" (Nekropola)
est son roman le plus important. Souvent rapproché du livre de Primo Levi, "Si c'est un homme". Comme l'a dit notre Ambassadeur en Slovénie, Nicole Michelangeli : "Ce livre restera comme un témoignage littéraire majeur sur la déportation et l’horreur nazie". Dans son discours l'ambassadeur a rappelé que Boris Pahor avait été élu "Homme de l’année 2010" par le plus grand quotidien slovène Delo. L'écrivain a répondu en français pour remercier Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, de l'honneur qui lui était fait. Bien conscient que cette décoration était adressée à sa personne, l'écrivain a déclaré qu’il préférait la considérer comme un hommage fait à sa langue, la langue slovène, interdite à Trieste pendant la période du fascisme italien. Le communiqué de presse de l'Ambassade souligne : "En décorant cet ardent défenseur de la diversité linguistique et culturelle européenne, présent depuis de nombreuses années sur la liste des nobélisables, la France a ainsi rappelé son attachement à la culture et aux valeurs humanistes".
 
Cette distinction est aussi un hommage rendu à une personnalité hors du commun, ami de la France avec laquelle il entretient toujours des relations étroites. On a parlé de lui à plusieurs reprises pour le Prix Nobel. Il est demain l'invité du Centro Candiani à Mestre, profitant de sa venue pour rencontrer les jeunes des écoles et des collèges de Venise afin de témoigner de ces terribles années de plomb qu'il faut espérer ne jamais plus revoir.
...
Son œuvre en grande partie traduite en français (et en Italie) a été longtemps interdite en Yougoslavie, bien que Boris Pahor soit rédacteur en chef de "Zaliv" (Golfe) une revue littéraire réputée. Suite à la publication en 1975, en collaboration avec l'écrivain Alojz Rebula, d'une biographie du poète dissident Edvard Kocbek, qui lui valut les foudres du régime. Ses œuvres furent prohibées en République de Slovénie et on lui interdit dès lors l'entrée en Yougoslavie. Par ses postures morales et esthétiques, Boris Pahor est devenu l'un des auteurs les plus importants de son pays. très lu et apprécié par la jeune génération des écrivains slovènes, comme Drago Jančar, un des plus brillants auteurs d'aujourd'hui qui le considère comme son maître. Il a été décoré de la Légion d'Honneur en 2007.

Le pélerin parmi les ombres
Roman
Coll. La petite vermillon
La Table ronde, 1990


Printemps difficile
Roman
Phébus, 1995



"C'est étrange, il me semble que les touristes qui regagnent leurs véhicules m'observent comme si, soudain, une veste rayée recouvrait mes épaules, comme si mes galoches écrasaient encore les cailloux du chemin. Car si nous ne savons pas comment s'établit en nous le contact entre passé et présent, il n'en est pas moins vrai qu'un fluide imperceptible et puissant nous traverse parfois et que la proximité de cette atmosphère inhabituelle, insolite, fait tressaillir les autres comme une barque sur une vague soudaine. Il est peut-être resté sur moi quelque chose des jours d'autrefois. J'essaie de me concentrer sur cette idée en marchant bien que je sois gêné parce que mon pas est tellement plus souple avec mes sandales légères qu'avec mes chaussures de toile à grosses semelles de bois..." [...] "Quoi qu'il en soit, nous sommes semblables en cela aux Juifs et aux Tsiganes; comme ces deux peuples, le nôtre (slovène) a, durant toute l'histoire, résisté à l'assimilation."
(Le pèlerin parmi les ombres)

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2 commentaires:

Nathalie a dit…

Grande lectrice de Primo Levi, je ne connais pas, en revanche, Boris Pahor. Merci Lorenzo, de corriger ce qui, à la lecture de votre article, apparait comme une véritable lacune. Je compte bien le lire à la première occasion.

Virginie Lou-Nony a dit…

Moi non plus, honte sur moi, je ne connaissais pas. Dès demain à la médiathèque! Merci Lorenzo

02 février 2011

COUPS DE CŒUR (HORS SERIE 14) :Un coup de foudre partagé : Agnès Obel

Un ami vénitien me faisait découvrir il y a quelques semaines via Facebook, la merveilleuse musicienne danoise Agnès Obel. Elle n'a pas trente ans, connait la musique (elle est pianiste de formation), une voix qu'on croit tout d'abord façonnée sur le mode de toutes ces jeunes chanteuses anglo-saxonnes actuelles un peu jazzy, à la mélancolie un peu rétro. Mais dès les premières secondes, quelque chose se passe qui nous titille l'oreille et remplit le cœur d'une agréable sensation. Agnès Obel est danoise, elle est belle, totalement musicienne, intelligente et sa musique est à son image. Je venais de télécharger plusieurs vidéos afin de choisir celle que je voulais présenter aux lecteurs de Tramezzinimag, quand le facteur m'a apporté Télérama... En couverture le visage délicieux de la chanteuse, avec des yeux bleus à se damner et un titre bien gênant pour votre serviteur : «La chanteuse Agnès Obel, Coup de foudre». Inutile de me lancer dans des commentaires sur la musique et sur la dame en question. Écoutez-là chanter et si vous en avez l'occasion, lisez l'excellent article qui lui est consacré par Hugo Cassavetti que je salue au passage que vous connaissez certainement (in-les Enfants du Rock) et qui tient aussi une chronique dans l'émission de Bernard Lenoir sur France Inter). Elle est bientôt en tournée en France.
 

C'est le jour des crêpes ! Tous aux fourneaux !

Dans la liste des recettes proposées sur ce blog, les crêpes légères de Babou (c'est ainsi que mes filles quand elles étaient petites appelaient leur bonne-maman) m'avaient valu (merci Babou) les compliments de mes lectrices (les lecteurs sont un peu plus rétifs à laisser des commentaires, ou bine sont-ils simplement moins nombreux à savoir cuisiner !). Pour les distraits, cliquer ici. Des recettes de crêpes, il en existe des centaines. Mais en préparant ce matin mon billet sur la Chandeleur vénitienne, je suis tombé sur l'excellent blog gourmand italo-français de Edda Onorato qui, présente une recette de crêpes façon Robuchon au caramel et beurre salé. Cela a l'air excellent. Je n'ai donc pas résisté à la transcrire pour vous. La voici directement copiée-collée du (délicieux) blog un déjeuner de soleil

Pour une dizaine de crêpes : - 125 g de farine - 3 g de sel - 50 g de sucre - 3 œufs - 250 g de lait - 60 g de beurre - 1 noix de beurre ou 1 cs d'huile végétale pour la cuisson Pour la sauce au caramel (un pot) : - 100 g de sucre - 120 g de crème fleurette - 20 g de beurre demi-sel - 2 pincées de fleur de sel (facultatif).

1. Préparer la pâte à crêpes. Mélanger la farine au sel et au sucre puis ajouter les œufs. Fouetter pour obtenir un appareil homogène. Enfin verser le lait doucement en mélanger pour éviter la formation de grumeaux. Préparer un beurre noisette: faire fondre le beurre dans une casserole à feu moyen jusqu'à ce qu'il émane une odeur de noisette (les particules de lait se colorent). Mettre immédiatement hors du feu et laisser tiédir. Enfin, l'incorporer à la pâte à crêpe. Faire reposer à température ambiante (pas au frigo) une demi-heure. 

2. Préparer la sauce (elle se garde une semaine, bien fermée à température ambiante ou même au frais). Dans une casserole faire fondre le sucre (à sec) jusqu'à ce qu'il devienne d'une belle couleur brun clair. Ne pas toucher ni remuer. Il faudra environ 3-4 minutes. Ensuite, ajouter la crème en faisant attention aux éventuels giclements, bien mélanger. Hors du feu, ajouter le beurre et mélanger à nouveau. Saupoudrer de fleur de sel.
 
3. Cuire les crêpes. Beurrer ou huiler une poêle. Une fois qu'elle est bien chaude verser une louche de pâte. Cuire des deux côtés, qui deviendront dorés. Poser dans une assiette couverte de papier absorbant. Procéder de même avec le reste de pâte. Étaler la sauce au caramel sur chaque crêpe. La rouler et servir encore avec de la sauce (de préférence tiède).
© Photographie d'Edda Onorato.  




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1 commentaire:  (archivé par Google)

dominique a dit... 
Merci pour la recette des crêpes...... je pensais en faire ce week end.... et étais fort démunie ..... impardonnable pour une bretonne .....  

03 février, 2011<

C'est aujourd'hui la Chandeleur

Sans parler des américains qui fêtent aujourd'hui la marmotte (!) et sont bien plus proches du paganisme primaire des «natifs», et très éloignés de la tradition chrétienne quoi qu'ils en disent, Venise comme toute l'Italie et le reste de l'Europe célèbre aujourd'hui la chandeleur, la commémoration de la présentation du Christ au temple. et, depuis je ne sais plus quel pape (en 1372), la purification de la Vierge. Fête de la lumre où on bénit les cierges qui illuminent toutes les églises, ce jour est pour moi plein de délicieux souvenirs d'enfance. A cause des crêpes bien sur, du panettone de San Biagio et des fritelle qu'on faisait chez ma grand-mère. C'est le passage attendu qui mène à la fin de l'hiver. Un vieux dicton que tout le monde connaît à Venise, le précise :
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«A la Madona Candelora
de l’inverno semo fora,
ma se piove o tira vento
de l’inverno semo drento»
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Quand il pleut et qu'il vente, l'hiver-enfer (inverno-inferno) est toujours là et redevient virulent. Mais il fait beau depuis quelques jours à Venise et le ciel est serein aujourd'hui encore, en dépit d'une température encore bien basse. Ce jour est ainsi un passage, entre Hiver-obscurité-mort et Printemps-lumière-renaissance. Ce passage est fêté symboliquement par la purification et la préparation des corps et des âmes à la nouvelle saison.
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Chandeleur en italien se dit «Candelora» dérivé du latin «candelorum», et «candelaram» signifiait la bénédiction des chandelles, très vieux rite romain d'origine juive. Les premiers chrétiens décidèrent de remplacer la fête païenne par l'anniversaire de la présentation de Jésus au Temple et de la purification de sa mère, quarante jours après sa naissance. Ne pas confondre avec l'anniversaire (qu'on ne fête plus de nos jours) de la circoncision de l'enfant qui eut lieu comme le prévoit la loi hébraïque huit jours après (soit le 1er janvier). Cette tradition vient de la foi juive, où après sa délivrance, une femme était considérée comme impure pendant quarante jours (si elle avait mis au monde un garçon, pour les filles c'était encore plus long). Passé ce délai, on se rendait en procession au temple. En dépit de formes diverses, la fête a partout en Occident la même signification. Chez les romains, c'était les "Lupercales" qu'on célébrait aux Ides de Février, le dernier mois dans le calendrier antique. Il s'agissait de se purifier avant d'entrer dans la nouvelle année. Le rite était censé préparer à la fertilité des terres et à la prospérité. Ce jour-là, les femmes romaines arpentaient toutes les rues de Rome avec des cierges pour purifier la ville et ses habitants. .
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Venise célébrait ce jour-là les Marie ce jour-là en organisant des mariages collectifs pour les jeunes filles méritantes qui recevaient trousseau et argent de généreux donateurs qui penser certainement acheter ainsi leur purification et la bénédiction du ciel, ces Indulgences que la Réforme vilipendera des siècles plus tard. La célèbre Feste delle Marie, reprise depuis quelques années dans le cadre des manifestations officielles du Carnaval, est restée un grand moment dans la mémoire collective vénitienne, puisque la légende raconte qu'un jour de Candelora, des barbares enlevèrent des jeunes filles venues des îles pour être mariées par le patriarche et que suite à un combat héroïque, les jeunes fiancés et leurs amis massacrèrent les kidnappeurs et récupérèrent leurs belles (et les dots, bien entendu !). Mais tous les historiens ne sont pas d'accord sur l'évènement et son déroulement exact.

Demain, on fête Saint Blaise, le martyr arménien. C'était chez nous l'occasion de faire un magnifique panettone au goût unique et, par cet esprit d'escalier qui inonde de digressions mes articles, cela me fait penser à la petite église de San Biagio, édifice méconnu des touristes et qui a une histoire très particulière. Saviez-vous qu'il abrite les restes d'un archiduc autrichien fou amoureux de Venise. Enterré dans la chapelle du Grand Prieuré de l'Ordre de Malte, San Giovanni del Tempio (appelée aussi chiesa dei Furlani) le prince Frédéric-François d'Autriche avait demandé à ce que son cœur demeure dans la chapelle de la Marine de Venise. Il repose aujourd'hui dans la sacristie. En fait, l'église de San Biagio existe sans exister. Elle est un peu comme une annexe du Museo Storico Navale et dépend des autorités militaires depuis la décision de la Magistrature des Eaux d'en transférer la gestion aux affaires culturelles. Son curé est en fait l'aumônier militaire de Venise, et San Biagio est la chapelle de la Marine et des Forces Armées cantonnées à Venise.
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Datant du XIVe siècle, avec une nef byzantine à l'origine, elle a été restructurée et dotée d'une façade moderne au milieu du XVIIIe. Avec la chute de la République, l'église est en partie détruite. Les autrichiens contribuent à sa réinstallation en y amenant des vestiges d'autres églises de la Sérénissime. C'est ainsi que les autels proviennent de l'église Santa Anna, à Castello, qui abritait autrefois une communauté de bénédictines et que Buonaparte fit fermer en 1807, pour faire des locaux un collège, puis un hôpital pour la Marine. On y trouve aussi un superbe monument funéraire provenant de l'église Santa Maria dei Servi, à Cannaregio, (aujourd'hui Casa Studentesca Santa Fosca). 

Il s'agit du monument érigé par la République à la gloire du célèbre capitaine Angelo Emo, héros de la guerre contre le Bey de Tunis, en 1785. Ce patricien éclairé tenta de réformer la marine vénitienne, sur le modèle de la marine anglaise qui tentait de supplanter notre magnifique marine royale, voulue par le clairvoyant Louis XVI.
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Voilà bien des informations dans un billet un peu brouillon. On s'aperçoit qu'il y a mille curiosités dans cette cité magique qui fut, notre époque a tendance à l'oublier, la capitale d'un état souverain très puissant et très riche. La chute de la République, le pillage de Buonaparte, la mise en servitude par les autrichiens et l'unité de l'Italie en ont fait une petite bourgade de province nantie de merveilleux monuments et forte d'une histoire qui ne mourra que lorsque plus personne ne se souviendra de ce que fut la Sérénissime. Bonne fête de la Chandeleur !
 
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27 janvier 2011

Regards

Venise au crépuscule, comme au petit matin,
prend des airs souverains et s'offre aux regards
avec la simplicité d'une reine.


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9 commentaires:

dominique a dit…
Le 24 décembre "on n'y croyait plus" et UPS est arrivé et aujourd'hui 27 janvier on y croit toujours ?
Lorenzo, dove e il libro tanto sperato ?
Michelaise a dit…
Venise, reine et putain, qui se livre et se protège, altière, Venise qui se donne et ne se reprend jamais.

Lorenzo a dit…
il libro... corrigé, revu, recorrigé... Puis en panne entre l'imprimeur et l'éditeur... Erreurs de pagination... Invalidation de l'ISBN, contrat remis en cause, courriers et appels téléphoniques de moins en moins courtois de ma part puis la dernière mouture, il y a quelques jours, le Bon A Tirer, enfin. Depuis, un déménagement, du lobbying pour des dossiers qui me tiennent à coeur à Bordeaux, des déplacements, une grippe, des soucis avec mon travail, la difficulté pour trouver un nouveau logement en adéquation avec mes besoins, mes désirs, tous mes livres, les chats et mille autres impondérables. L'impression de trahir mes lecteurs qui attendent et s'impatientent. La peur aussi peut-être de décevoir. Rassurez-vous, cette fois-ci même avec des fautes qui seraient passées entre les mailles de nos relecteures, je maintiens le tirage et l'adresserai à tous les souscripteurs ! Merci de votre soutien.
dominique a dit…
va bene ! vos chroniques sur le blog sont un vrai bonheur ....et me permettent de patienter si tant est que j'en aie besoin.... pour ma part je ne m'impatiente pas ....courage !
NB a dit…
Lorenzo, ne vous inquiétez pas! Nous comprenons les multiples problèmes que peut poser une telle entreprise.... En ce qui me concerne, je ne vous en tiendrai pas rigueur....l'attente nous fera d'autant plus apprécier SA découverte dans notre boîte.
Bien à vous.
Lorenzo a dit…
Aïe aïe aïe, pourvu que votre "attente" ne soit pas déçue et vos espoirs trahis par la médiocrité de l'ouvrage. Certes, à la relecture, cela ne semble pas si mal, mais bof, ce n'est pas un chef-d'œuvre !
Merci en tout cas de votre soutien à tous et de vos encouragements. Ma petite vie en ce moment traverses tellement de perturbations atmosphériques, tellement de trous d'air, qu'un blog entier pourrait lui être consacré ! Mais, qu'on se rassure, j'ai ceinture attachée, les cigarettes sont éteintes et hauts les cœurs !
dominique a dit…
bonjour Lorenzo,
je viens de m'apercevoir que vous alimentez ce blog depuis ....... 2005 ..... bravo bravo ....... vous ne semblez pas avoir "faibli" ........ bravo pour une telle régularité ds la qualité. Vous m'intriguez .....de surcroît, j'ai cru comprendre que vous aviez une activité professionnelle .... comment faites-vous ?
Micha Venaille a dit…
Bien sûr il nous tarde d'avoir votre livre, mais surtout, il faut que cette aventure soit un bonheur pour vous aussi, ne vous découragez pas dans la dernière ligne droite, si on a souscrit c'est qu'on vous fait confiance. Et pensez que la Venise envahie de touristes sans charme abrite aussi de beaux esprits, je viens d'y passer quinze jours dans une brume magique, y rencontrant des habitants de la Giudecca, un qui avait traduit le Cimetière marin, une autre collectionneuse de Virginia Woolf, j'ai vu Nuria Schönberg à la conférence de présentation de Intolleranza de Luigi Nono, une sculptrice qui a été l'amie de Pound, ce qui fait oublier les gazebos porteurs d'horribles masques qui sont installés jusque sur la place Saint Marc.

Lorenzo a dit…
Micha, j'aime votre commentaire, il transcrit parfaitement ce qui est notre ressenti au fond, nous les Fous de Venise.Et ces rencontres uniques qu'on ne peut faire qu'à Venise.
Dominique, 2005.. En effet, plus de cinq ans maintenant. Le temps nécessaire pour faire le deuil d'une vie vénitienne et d'un mariage. mais y parvient-on jamais. Ma vie professionnelle ? Oh elle souffre terriblement de ce travail d'écriture, mais j'en ai pris mon parti et cahin-caha, je continue d'avancer... et d'écrire...

25 janvier 2011

Toujours les petits riens

Cet extraordinaire - et finalement assez esthétique - amas de marchandises pourrait en d'autres lieux se présenter comme une "installation", une de ces œuvres d'art conceptuel qui fascinent l'œil et font tourner l'imagination à mille à l'heure. Ce kiosque de la Strada Nova, situé juste avant Santi Apostoli est situé devant ce qui fut longtemps la résidence du consul d'Espagne, à l'emplacement d'un étal de bouquiniste où on dénichait des trésors. Le marchand était un vieil érudit sympathique.

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3 commentaires:


Aldo a dit…
Et le soir venu, sur la clôture en fer forgé, des dizaines de bougies multicolores illuminent l'endroit.

Anne a dit…
Lorenzo, les installations portent sens dans l'esprit de l'artiste avant de libérer les idées du regardeur. Rien de comparable à un amas destiné au commerce ou à divers fantasmes supposés chez l'amateur d'art contemporain. Mais je comprends que vous regrettiez le bouquiniste érudit à qui vous rendiez visite. Bonne journée. Anne
 
Lorenzo a dit…
Aucun regret. Juste un (agréable) souvenir ! C'est l'amas de marchandises qui me fascine et que je conçoit tout à fait comme l'équivalent d'une installation. J'aime les amoncellements, les accumulations, les collections. C'est parfois étouffant mais le plus souvent j'y vois un aspect chaleureux, matriciel et un tremplin pour l'imagination, pour le rêve. C'est joli malgré tout ce kiosque-bazar et les gens qui passent...