28 août 2009

The very Thought of you

C'est le titre d'une très belle chanson de Billie Holiday que j'écoute ce soir, le chat sur les genoux. Il y a encore quelques minutes j'aidais ma fille aînée Margot à faire ses valises. Elle repart demain matin pour Montréal où elle fait ses études. Puis sont arrivés sa tante et nos amis Pierre L. et Carole qui est sa marraine.
 
A la joie de les voir (et de goûter une bouteille de leurs délicieux Sauternes), se mêlait la gêne qui me prend à chaque fois que je me retrouve avec les enfants chez leur mère. Tristesse de devoir vite quitter la bonne ambiance, les amis de toujours et les enfants pour rentrer dans mon petit chez moi bordelais à deux pas de là. Tristesse aussi des enfants qui aiment quand je partage avec eux - et leur mère - des petits moments festifs comme celui de ce soir en l'honneur de ma fille à l'occasion de son départ. Mais impossible de rester. Impossible de vivre avec sérénité ce genre de petits moments aux côtés de leur mère. Trop pesant pour elle et donc pour moi. Trop tôt peut-être...
 
Demain ma fille aînée reprend l'avion pour le Canada. Dans quelques jours l'université rouvrira ses portes. Encore une fois le temps est allé trop vite. Les jeunes ont leur vie et passer du temps en famille avec les parents est souvent pour eux un pensum. Il y a les amis à revoir, les sorties, les balades, les magasins, le cinéma. Difficile de se retrouver en aussi peu de temps. Difficile de trouver le temps pour bavarder et chercher dans ces petits moments des bribes de l'époque où existait entre l'enfant émerveillée par ses découvertes de chaque instant et le père en adoration, une complicité de tous les instants. Puis vint le temps de l'opposition, les conflits de l'adolescence. Difficile et merveilleuse époque où la jeune fille renfermée et un peu butée, peu à peu se transformait en jeune femme brillante et cultivée. 
 
Il y eut ensuite le cataclysme de la séparation, la vente de la grande maison, le désastre dont aucun de nous ne s'est jamais vraiment remis. Tellement de souffrance pour eux tous et particulièrement pour elle dont le monde s'écroulait d'un coup, sans que rien n'ait vraiment pu le laisser présager. L'éloignement qui s'en suivit ne fit que renforcer la nostalgie des temps heureux de l'enfance. Les promenades au jardin, les jeux, le bricolage, les histoires le soir, la prière avant d'aller dormir avec tous les jolis mots d'enfant que j'essayais de garder en mémoire mais qui se sont enfuis au même titre que le temps d'autrefois. Et tout les reste, la culpabilité., le regret de n'avoir rien vu venir, de n'avoir pas prévu d'esquive, de plan B, de parachute pour le coeur blessé de quatre petits innocents qui ne demandaient qu'à continuer leur bonne petite vie d'enfants aimés et protégés dans un monde éclairé de rires et de fêtes... 
 
Puis avec les années, tout s'est cicatrisé même les plus vilaines blessures de l'âme. Le temps des reproches est passé. Vinrent les retrouvailles, mais l'enfant est devenue une femme, avec sa vie à construire et ses choix. Les conversations se sont faites sérieuses et posées, les préoccupations plus généreuses et les enjeux plus grands. Un régal de petits moments de complicité, des discussions, des commentaires de lectures et d'articles qui nous font réagir. D'adulte à adulte. Comme pour rattraper les difficiles moments de silence, quand il y avait l'incompréhension, et cette absence imposée par la situation d'alors qui n'était pas physique puisque nous avons toujours continué à nous voir chaque jour ou presque... 
 
Demain son avion s'envole et je suis un peu triste. Émotion des départs, mélancolie de l'au-revoir... Elle revient certes plusieurs fois dans l'année, mais sa vie est ailleurs maintenant et son avenir aussi. Bordeaux, Venise... tout cela est devenu bien petit pour elle. Et elle me manque déjà. Bien sur son frère et ses sœurs ne partent pas et occupent beaucoup mon temps, bien sur elle est souvent insupportable, capricieuse parfois, exigeante, difficile avec le reste de la fratrie, mais elle est mon aînée. Le premier enfant. Celle qui a déterminé mes choix de vie, mes renoncements, les conquêtes de mon quotidien, depuis ce matin de janvier il y a vingt et un ans, où dans une clinique des hauteurs de Cannes, j'ai entendu son premier cri. Les autres occupent tout autant mon coeur et mon esprit, et je les aime plus que tout, mais plus jeunes ils sont encore très présents - parfois même joyeusement encombrants - et ils ne sont jamais très loin ! Elle, elle part à plus de 6000 kilomètres, la première à s'éloigner aussi loin aussi longtemps, et c'est bien puisque c'est son choix et sa joie, mais combien cela est difficile malgré tout... 
 

12 commentaires:

anita a dit…

quelle immense confiance vous nous faites Lorenzo en vous mettant à nu comme ce soir ... vous me rendez un peu triste parce que renvoyée au déchirement que fut le départ de ma fille pour le Gabon , son premier poste au sein d'un grand groupe international .... divorcée que j'étais de son papa ... quel bonheur actuellement : elle travaille à 40km de chez moi !
Tout s'estompe même ce chagrin qui vous étreint aujourd'hui ...
bonne nuit Lorenzo ! Anita

venetiamicio a dit…

quelle belle lettre d'adieu (pour aujourd'hui seulement) vous venez d'écrire à votre fille, je suis boulversée. Je sais que le chat vous réconfortera mais Billie et surtout cette chanson , que j'adore, je n'en suis pas sûre. A chaque fois que je l'écoute j'ai les larmes au yeux...
Les enfants grandissent, ils occupent notre vie et ils partent un jour, nous avons fait la même chose avant, ainsi vont les choses!
Bonne nuit Lorenzo
Danielle

Anonyme a dit…

Mon fils Laurent est également à Montréal, et malgré l'éloignement, il est celui avec qui nous avons le plus d'échanges et de partages, comme si le fait de nous quitter lui avait permis de mettre de côté sa grande pudeur pour nous ouvrir son coeur. Car en fait, c'est ça, le dur "métier" de parents : permettre à ses enfants d'être eux-même et les découvrir en adultes amis. L'amour filial est indélébile, mais c'est beau de se dire qu'on peut s'aimer aussi pour d'autres raisons. Merci pour votre sincérité, Lorenzo. Bien amicalement. Gabriella

Michelaise a dit…

Votre billet pourrait être le nôtre, ceux de tant de parents qui voient s'envoler leurs enfants adultes, même sans déchirure, même avec déchirures, peu importe finalement... ce qui est difficile c'est cette vie qui nous fut dédiée qui soudain, enfin plutôt peu à peu, se détache et se construit ailleurs... ce qui est important c'est de savoir le dire, comme vous le faites, avec confiance. Belle leçon de paternité Lorenzo...

Michelaise a dit…

Une anecdote : je me creusais la tête car je pensais à une histoire de père, dont la fille s'appelle, je crois bien Margot, et vit aux Etats Unis ou quelque chose dans ce genre, et qui cultive la tradition, avant chacun de ses (re)départs de s'offrir avec elle, en tête, en intimité retrouvée, une balade au phare de Cordouan. Je me disais "est-ce Lorenzo qui a raconté cela dans son blog, ou l'ai-je lu quelque part ?"... quand soudain cela m'est revenu : c'était dans Noces d'Or à Yquem de JP Alaux et N. Balen, un policier savoureux même si ce n'est pas un chef d'oeuvre de littérature, mais qui est plein d'images évocatrices pour ceux de la région... et le héros, un certain Benjamin Cooker, oenologue comme de juste, vit cette tradition avec sa fille... je n'ai pas le livre, étant une adepte de la bibli pour éviter de périr étouffée sous les bouqins (ce que d'ailleurs je n'évite pas !) et ne peux donc vérifier si la fille se prénomme en effet Margot !

Anne a dit…

La belle chanson que vous citez a été reprise avec talent par Nathalie Cole qui possède une voix sublime.
Votre texte est très émouvant.
Anne

Venise86 a dit…

Merci pour votre confiance et toute cette richesse partagée. Je regarde mes deux fils construire leur vie comme je les regardais enfants, faire leurs premiers pas, avec émotion, crainte et amour, en sachant que les chutes sont nécessaires et inévitables et que les victoires sont triomphantes... Je sais seulement que jusqu'au bout, malgré tout éloignement, et parfois les silences, nous restons jusqu'au bout uniques, leurs mère et père, leur ultime recours, tant que nous le pouvons, si un jour ils se retrouvent nus et démunis comme au jour de leur naissance.
C'est l'amour inconditionnel que je leur porte.
Nous les retrouvons et ils partagent cela avec nous , quand ils sont parents à leur tour...

Venise86 a dit…

Pour le reste, le divorce, c'est encore pour moi, un regret, une blessure toujours ouverte... Vous exprimez tout cela...

Venise86 a dit…

Et, quand je me surprends à penser qu'ils m'oublient en vivant leur vie, je me gronde en m'interdisant de devenir une vieille chouette dessêchée qui compte sur sa descendance pour enrichir et occuper sa vie !! Pirouette bien sûr, mais rire de soi n'est ce pas l'élégance du coeur ? Bonne nuit Lorenzo

pienadigrazzia a dit…

"telle est la vie des hommes. Quelques joies très vite effacées par d'inoubliables chagrins". C'est à ces mots de Pagnol que je pense instantanément en lisant votre billet, Lorenzo. J'ai découvert votre blog il y a quelques semaines et depuis, vous lire m'est devenu nécessaire. Votre humanité est un très beau cadeau. Ne cessez jamais d'espérer.

Enitram a dit…

Que d'émotion!!!!!!!! Ce n'est pas facile d'être parent et ça ne s'apprend pas...

Lorenzo a dit…

"vieille chouette", cela me fait penser à cette belle chanson de la chanteuse québécoise Linda Lemay qui narre avec humour la naissance de sa fille.
Non, en effet être parent ne s'apprend pas, cela se découvre. A tâtons.
Et comme vous le dites toutes, quelle joie, quelle émotion, quelle douleur aussi parfois. C'est moi qui doit vous remercier pour vous associer aussi promptement et avec autant de profondeur et de délicatesse à ce petit moment de faiblesse que tous peu ou prou nous vivons un jour ou l'autre !

Lasciamo stare !

A titre de boutade et puisque mon article sur le manque de tenue des touristes à Venise a suscité des réactions parfois négatives, voici des photos prises au hasard dans ma photothèque pour confirmer ce qu'écrivaient certains de mes lecteurs : les vénitiens aussi sont parfois peu habillés en été. Il y a les ouvriers qui travaillent plus aisément torse nu, les jeunes qui s'amusent à sauter des ponts du côté de San Alvise, d'autres jeunes qui font du skate près des entrepôts désaffectés à la Giudecca... Pourquoi ne pas prendre ses aises, c'est vrai. Tant que cela ne sent pas les odeurs de poireaux dont parlait Paul Morand dans Venises (cité par Condorcet dans son commentaire) ! Mais le manque d'humour du billet relayant l'information envoyée par le service de presse de la Municipalité a été mal pris par nombre d'entre vous. 
 
Il était la transcription de l'état d'esprit de l'avocat Salvadori qui dirige cette croisade anti-relâchement qui n'est pas spécialement connu pour son grand humour ! C'est aussi parce que, à la difficulté qu'il y a pour ce qui reste de vénitiens à se frayer une vie normale dans leur ville envahie par des hordes de touristes au comportement souvent aberrant, répond de plus en plus une attitude agacée, souvent hostile dont je voulais ainsi donner l'explication. 
 
Je vous assure qu'il est difficile de recevoir soudain dans son magasin une masse de gens (jeunes ou moins jeunes) très excités, en tongs et torse nu, casquette sur la tête, parlant très fort une langue qu'elle ne parle pas forcément, qui se répandent comme un essaim de guêpes sans dire le plus souvent un "bonjour, pouvons-nous entrer ?" qui serait de simple politesse, touchent à tout et repartent aussitôt tous ensemble, sans un mot mais en riant et en chahutant... Certes, le client est roi mais bien des commerçants sortent aussitôt une bombe de désodorisant tellement les odeurs parfois sont fortes. On peut en rire une oud eux fois, mais cent fois par jour, cela devient lassant. 
 
Mais je ne veux pas reprendre la polémique. Supporter la «différence» est aussi une question de politesse, de courtoisie et de savoir-vivre. A ma connaissance, peu nombreux sont les vénitiens qui manquent d'égard aux visiteurs. Après tout, on peut penser qu'en dépit de leur manque de tenue, de leur lassitude affichée devant l'écrasante chaleur de l'été vénitien, ils aiment ce qu'ils voient et que leur visite même désordonnée et sans correction, reste un hommage à la plus belle des villes ! Alors, «lasciamo stare !*»
* : littéralement : laissons tomber.
7 commentaires:
Douille a dit…

Je suis un fan de Venise, je ne me promène pas torse-nu et pourtant j'ai déjà été mal accueilli dans des établissements... Parce que j'ai eu du mal à assimiler la logique de l'établissement (payer le sandwich à une caisse pour recevoir un ticket qu'on tend à l'autre comptoir)...

Pour ce qui est des torses-nus: que les commerçants ne fassent pas leur vierges effarouchées... Ça fait 50ans que la ville fait tout pour devenir un nid à touristes... D'ailleurs bon nombre vendent des articles pour touristes et il faut reconnaître que c'est LE commerce ou on rencontre des olibrius...

Pour ce qui est de l'odeur, il y a peut-être des gens sales mais il a aussi certainement des gens peu habitués à une telle chaleur...

Lorenzo a dit…

Nous sommes bien d'accord, ami lecteur, et il ne fallait vous sentir particulièrement visé par mes allusions aux critiques - toujours positives puisqu'elles permettent d'aller de l'avant - de certaines personnes ! Quant aux odeurs c'était de l'humour. Tout cela montre bien la complexité du problème de Venise. Comment satisfaire tant de besoins tellement opposés et préserver la ville qui n'appartient plus seulement aux vénitiens mais fait partie de notre patrimoine à tous ? Comment ne pas tomber dans un élitisme façonné par l'argent qui laisserait de côté les moins bien lotis ? Comment éviter les débordements, les erreurs... Ce n'est pas une mince affaire.

douille a dit…

Pour moi le problème vient en grande partie de la mentalité italienne... Sans vouloir être raciste: il faut reconnaître qu'en Italie on brique sa maison à fond, mais on est pas géné d'un tas d'immondices devant sa maison... Ce qui n'appartient pas à quelqu'un de précis n'appartient à personne... J'ai encore remarqué ça lors de mon séjour à Turin, Pourtant ville riche et très "vive le nord on est les meilleurs" alors que franchement y a pas de quoi être fiers...

Bref, c'est un peu l'opposé de la Suisse par exemple ou là ce qui n'appartient à personne appartient à tout le monde... je pense qu' à cause de cette "mentalité", il doit être nettement plus difficile de "résister" à l'invasion...

Anne a dit…

Douille, je voudrais vous dire que les Italiens sont extrêmement honnêtes; on peut avoir confiance en Italie bien plus qu'à Paris, par exemple. Quant à la tolérance et à la courtoisie des Italiens, ce ne sont pas de vains mots. Je suis désolée pour vous si vous avez vécu de désagréables expériences. Les miennes n'ont été qu'un perpétuel enchantement et je trouve que les Italiens pourraient donner des leçons de civilité à bien des Français. J'espère que vos prochains séjours en Italie vous réconcilieront avec ce merveilleux pays et ses charmants habitants.
Anne

douille a dit…

Je suis allé de nombreuses fois déjà en Italie... J'ai été très bien reçu dans certain endroits et très mal dans d'autres, le problème est que la balance penche plutôt du côté du "mal"... Ou plutôt quand on est mal reçu, ils ne font pas les choses à moitié...

Par exemple à Turin, J'ai rencontré des gens très sympas... Certainement plus que quand je suis allé à Paris...

Agnès a dit…

Quand on va "ailleurs", on respecte les règles de l'ailleurs. Si on ne supporte pas de devoir changer ses habitudes, il vaut mieux rester chez soi. On a tous de bonnes et de mauvaises expériences des endroits que l'on visite. L'Italie a toujours été pour moi une très bonne expérience. N'oubliez pas de sourire aux autres ...ça change tout.

Lorenzo a dit…

L'incivilité, le manque de respect, la malpropreté sont des maux le plus souvent liés à des malaises plus profonds que notre pauvre occident n'arrive pas à assumer ni à régler. La saleté et la puanteur de certains quartiers de Calcutta ou de Delhi n'enlèvent rien à la gentillesse des indiens et leur sourire est aussi grand que leur misère. La Suisse a de belles rues bien propres mais combien de choses sales derrière les façades. On ne peut pas généraliser ni en bien ni en mal ce que notre expérience nous a fait découvrir. J'ai autant honte des voyous bordelais que de ceux de Venise, de Lausanne ou de Munich. En tant qu'être humain face à d'autres êtres humains. J'ai été volé à Genève, à Turin, à Paris. Jamais encore à Rome, à Naples, à Taormina ou à Patras. J'ai dormi à Istambul dans une chambre d'hôtel dont la porte ne fermait pas et on ne m'a pas volé. J'ai été délesté d'un appareil photo et de mon portefeuille une nuit dans un bon hôtel de Strasbourg. Cela ne veut rien dire. Ce n'est pas parce qu'il a fait des expériences négatives que Douille n'aime pas l'Italie. Ce n'est pas non plus parce qu'on aime un pays qu'on ne peut pas voir ses défauts et des désagréments. Les vénitiens sont les premiers à reconnaître l'incivilité de certains de leurs jeunes, le manque de cordialité de certains de leurs commerçants, le manque de civisme de ceux qui balancent leurs ordures dans les canaux comme au Moyen-Age on jetait ses détritus par la fenêtre si possible au moment où passait un bourgeois...

27 août 2009

N'oubliez-pas le Livre d'Or de TramezziniMag !


Le lien est un peu plus bas, sur votre gauche. Plus une seule signature depuis quelques mois... Bien sur, un vrai livre d'or où on peut faire des dessins, laisser des collages, des photos, ce serait bien mieux, mais Blogger n'a pas encore pensé à ça. 
 
En attendant, visiteurs qui arrivaient sur le site pour la première fois, et les autres qui viennent fidèlement jeter un coup d’œil à ce site, n'hésitez-pas : laissez une appréciation, un simple bonjour, une pensée, une idée. 
 
Avec les commentaires quotidiens et les lecteurs qui s'abonnent (lien là-aussi un peu plus bas à gauche), Tramezzinimag vit et évolue. Être Fou de Venise, cela se vit bien mieux communautairement et vous avez tellement de choses à dire !

2 commentaires:

Michelaise a dit…

Le commentaire est plus vivant je pense... et pourtant si peu de lecteurs en laissent, c'est vrai que c'est frustrant...

Lorenzo a dit…

que chacun se sente libre.

Jour d'été à Venise, un quotidien sans histoire

Le campo Santa Margherita est un lieu très animé que traversent les touristes qui vont ou viennent de la gare et de Piazzale Roma. Certains s'y arrêtent pour boire un verre sur une des terrasses. C'est encore aujourd'hui un des campi les plus typiques de la vie vénitienne. 
 
Les enfants y jouent au ballon ou à la marelle, les personnes âgées se retrouvent sur les bancs à l'ombre des arbres, les étudiants aiment à s'y donner rendez-vous dans les nombreux cafés qui entourent le campo. Les gens du quartier y font leur marché (je vous recommande particulièrement le poissonnier et la fleuriste, mais les fruits et légumes sont de bonne qualité aussi et parfois moins chers qu'au Rialto, et un peu plus loin on trouve l'un des meilleurs bouchers de la ville !). Un lieu où il fait bon s'arrêter pour regarder la vie vénitienne se dérouler, paisible et joyeuse.  
 
Photographie © Luc et Daniele - e-venise.com

4 commentaires:

VenetiaMicio a dit…

Cher Lorenzo, je suis tout à fait d'accord avec vous, ce campo est très agréable et il y fait bon s'arrêter pour regarder les gens du quartier, même les chats sont sympas, ils viennent s'installer sur le banc à côté de vous ...C'est très vivant et coloré.

Anne a dit…

"Un quotidien sans histoire": ce sont des dizaines d'histoires vécues quotidiennement à Venise, car le fait même d'y être est une histoire. Mais, bien sûr, toutes ne seront pas racontées...
Anne

Tietie007 a dit…

Nous aimons bien ce Venise peu touristique, dans les quartiers excentrés, où même en pleine saison, il y a peu de monde.

Anonyme a dit…

Et le superbe campo San giacomo d'el orio ? Voilà encore un lieu magique dont je ne me lasse pas.
Gabriella

Hommage au sénateur Edward Kennedy

Tramezzinimag rendait hommage il y a peu à Eunice Shriver sa sœur. C'est aujourd'hui, Ted Kennedy, le plus jeune des frères du président assassiné, qui disparait des suites d'un cancer. 
 
Malade depuis plusieurs mois, le bouillant sénateur du Massachussets (élu sans interruption depuis 1962 au siège de son frère, devenu le nouveau président), politicien démocrate, soutien actif - et ami personnel du président Obama - défendait jusqu'à ces dernières semaines, la cause d'un système de santé pour tous au Etats-Unis, qui permettra aux plus pauvres de bénéficier d'une couverture sociale et de supprimer la discrimination par l'argent devant la maladie. 
 
Souvent critiqué pour son côté bon-vivant et élitiste, c'était un grand monsieur que l'Amérique a perdu mardi dernier. Ami des humbles, sensible à toutes les causes justes au service de l'humanité, plutôt que du pouvoir et de la finance, c'est un hommage unanime qui lui est rendu dans le monde.

26 août 2009

La Galerie de TramezziniMag : Carpaccio, illustrateur d'histoire


 
L'envoi des Ambassadeurs, du cycle de Saint Ursule conservé dans les Galeries de l'Accademia fait partie depuis toujours de mon Musée imaginaire.
 
Vittore Carpaccio (1460-1526) est pour moi le peintre vénitien par excellence. Je ne suis pas critique d'art et mes compétences en la matière se résument à ce que j'ai lu ou appris à l'Université de San Sebastiano, quand j'étais étudiant à Venise. Mais c'est ce que mon coeur ressent - et comprend de ces œuvres géniales-, qui me pousse à vous faire partager quelques uns de mes émois artistiques. Et tant pis pour les critiques et les grincheux que mon enthousiasme ne manquera pas de faire surgir. J'aime Carpaccio, mais aussi les Bellini, Mantegna, Basaiti, et tous ces grands artistes qui ont laissé partout dans Venise de merveilleux chefs-d’œuvre. 
 
Chaque semaine, je vous présenterai (en fait je vais essayer), une œuvre de mon "Musée Imaginaire", pour reprendre la belle expression d'André Malraux. Malheureusement, certaines peintures considérées comme mineures sont peu représentées et les clichés que j'aurai à vous montrer ne sont pas toujours d'une excellente qualité.

11 commentaires:

Les Idées Heureuses a dit…

C'est super comme idée!
Ce sera l'occasion de faire des recherches,chacun de notre côté, pour nous même, et qui sait, on pourra peut-être organiser une expo virtuelle,
entre tous...
Pour ma part, Les Bellini, ah! là! je craque...

Anne a dit…

S'il vous plaît de ne pas oublier Pietro Longhi que j'aime particulièrement...
Anne

Anonyme a dit…

Une messe de Minuit à Noël devant le Titien des Frari ! Sublime.
Gabriella

le bord doré des nuages a dit…

Merci de ne pas oublier non plus Rosalba Carriera, dans une des petites alcoves del'academia. des pastels remplis de douceur...

Les Idées Heureuses a dit…

Ah! Lorenzo vous avez le don de nous faire réagir, on part au quart de tour, on vous passe des commandes,on évoque des souhaits,ça marche, mais serez-vous d'accord?
Il ne faudrait pas qu'on vous gêne et qu'on vous détourne de votre Musée Imaginaire.

"Dessine -moi un mouton" disait vous savez qui.

Lorenzo a dit…

C'est parti, mesdames !

Enitram a dit…

Quelle bonne idée ce "Musée imaginaire", je vous suis!!!!!!!!

VenetiaMicio a dit…

Que pensez-vous des impressionnistes italiens ? Il y a quelques années j'avais vu une exposition à la fondazione Giorgio Cini, du peintre Ettore Tito (1859-1941, l'affiche d'une superbe Vénitienne au châle rouge arrêtait le regard automatiquement.J'aurais aimé voir des Pietro Fragiacomo, Guglielmo Ciardi et Antonio Paoletti ...
Excellente idée Lorenzo !

G. a dit…

Ce Victor , c'est énorme ! Testez votre entourage pour voir combien de gens connaissent ce nom . Personne ! Drame français ? Peut-être ! C'est bien d'ailleurs pour ça que c'est énorme . Combien d'artistes aujourd'hui pourraient faire le cycle d'Ursule ? Aucun . Faut dire que le mystère chrétien souffre drôlement de près de deux siècles d'apnée totale . Pour ce qui me concerne , j'en appelle à son retour. Loin des Arts décoratifs. Très, très loin ! Comme le cycle d'Ursule et celui de St Georges. Pour renaître, faudra partir très, très loin. Pas de doute là-dessus !

Agnès a dit…

Et le cycle de l'église St Georges des Esclavons ...J'ai trouvé un livre de Michel SERRES qui en fait l'analyse et dans lequel on trouve des photos splendides ...Une petite pensée pour St Tryphon!

Lorenzo a dit…

Quelle belle culture chez les lecteurs de Tramezzinimag et quel éclectisme ! Puisqu'il est imaginaire, ce musée doit se nourrir de l'imagination de tous. Je me mets au travail dès la rentrée, c'est promis !

Clin d’œil


Trouvé sur le site de Pierre de VeniceDailyPhoto, ce cliché plein d'humour qui laissera nos imaginations gambader et pourrait donner lieu à mille interprétations, commentaires et bons (ou mauvais) mots ! C'est à Alain, l'auteur du site Destination Italie qu'on le doit. Je profite de l'occasion pour remercier ces deux compères. Pour l'excellence de leur site respectif, pour me permettre d'y faire des emprunts et pour nous représenter, nous les exilés, eux qui ont l'opportunité de vivre chaque jour à Venise, comme Luc et Danièle, les auteurs de l'excellent e-Venise.com et quelques autres, qui ont su ou pu franchir le pas. Comme vous l'aurez deviné, et comme chaque année à la fin de l'été, je m'interroge. L'envie est grande qui me reprend de tout laisser ici, en France. Ne plus faire d'allers et retours, trop peu nombreux, trop espacés et, enfin, poser mes meubles, mes livres, mon chat et mon ordinateur à Venise !
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© Photographie Alain Hamon - Destination Italie
13 commentaires:
Anonyme a dit…

OH ! comme je vous comprends ! Je rêve aussi d'une installation à l'année dans la "Venise quotidienne", loin des touristes et des profiteurs. En attendant la réalisation de ce rêve, continuez à nous régaler de vos trouvailles artistiques, de vos souvenirs et de vos "coups de gueule" salutaires et oh combien, partagés.
Vénitiennement vôtre. Gabriella

maite a dit…

Je vous immagine fort bien dans notre Venise tant aimée, dans une "casa" avec quelques chambres d'hôtes pour accueillir de temps en temps les bloggers "fan" de votre site et nous faire découvrir votre Venise. Un rêve pour nous car comme je l'ai écrit un jour, vous êtes notre "Maître" à tous....Nombre d'entre nous doivent avoir le même désir : vivre à Venise. Je vous souhaite de réaliser votre envie

Lorenzo a dit…

Nous devrions former un consortium de Fous de Venise désireux de s'installer même partiellement à Venise et acquérir tous ensemble un immeuble que le B&B rentabiliserait. A creuser !
En tout cas merci encore et une fois de plus pour votre soutien et vos compliments !

maite a dit…

Ce serait génial !!!!!

Anonyme a dit…

Oui, oui, oui, Lorenzo.
Gabriella

Les Idées Heureuses a dit…

C'est rigolo comme cette photo fait le tour, je l'avais mise lundi sur le blog des Idées après l'avoir trouvée sur Venise daily photo qui l'avait lui même récupéré de Venise;maintenant chez Lorenzo...
c'est une course de relai, on se passe le sandolo, jusqu'où ira-t-il?
Bref une femme qui mène son "homme" pas par la barbichette mais par la rame, alors qu'il lui conte de douces histoires, ça interpelle!!!
Vous savez qu'il y a un magnifique 280m2 à vendre au campo San Vio, le prix inconnu, l'info par Anna Livia. Il y a un petit jardin en plus semble-t-il.
Il n'y a que le loto, mais un gros. Ou un héritage d'un vieux Prince Charmant vénitien s'il y en a encore.
Vous savez s'il en existe toujours Lorenzo?
On pourrait le charmer comme Shéhérazade et lui conter à lui aussi de belles histoires.
Tu délires ma fille , tu dois en tenir un brin... de folie mais je peux toujours rêver!!!!

maite a dit…

Je veux bien le charmant vénitien, même sans héritage, même s'il n'est pas prince et surtout s'il n'est pas vieux...

Venise86 a dit…

J'adhère à l'idée bien sûr car un de mes projets est de pouvoir vivre une partie de l'année à Venise, maintenant que j'en ai le temps... Amitiéà tous, passer ici quand je peux est un des mes rayons de soleil de la journée.

Lorenzo a dit…

Les Idées Heureuses : cela prouve bien que la Toile est un village ! Il y a bien un 80m² à vendre à San Vio avec un petit jardin mais je n'ai pas trouvé trace du grand appartement dont parle Anna Livia.

Les Idées Heureuses a dit…

http://www.venicerealestate.it/it/immobili_per_categoria/immobili_top/veneziadorsoduro_vista_canal_grande/

Que veut dire mq 280?
j'ai traduit par 280 m2 mais je trompe peut être n'ayant que très peu de notion d'italien. Je vous transmets l'adresse email.

Lorenzo a dit…

Bonne traduction. 280 m² dans ce quartier cela doit dépasser les 500.000 euros. Pour ceux que les travaux n'effrayent pas, il y a un ancien local commercial non inondable, aux parois toutes de briques dans Castello, avec jardinet et trois pièces pour un peu plus de 150.000 euros. A ce prix-là on vous propose les murs seulements. Il n'y a ni eau ni électricité. Tout est à faire, les portes et fenêtres à changer, le sol à reprendre, etc...

Lorenzo a dit…

Effectivement cet appartement au 1er étage de l'immeuble qui jouxte la casa Pinto doit coter bien plus que 500.000 euros. Il a été à louer pour des séjours touristiques et je crois que c'est là qu'avait l'habitude de séjourner des gens du cinéma au moment de la Mostra, du moins à mon époque. Allez les amis, on se cotise ? Trêve de plaisanterie, je vous présenterai bientôt les récents travaux des 40xVenezia pour un habitat abordable en pleine propriété à Venise.

chantereve a dit…

Ah le beau rêve que de pouvoir aller passer un moment de l'année dans cette ville fantastique ... l'acquisition d'un chez nous amoureux de ce lieu magique ! J'en rêve depuis longtemps.
A creuser quand même qui sait c'est peut être possible non ?!!!