Quand il rencontra son compatriote Henry James
à Venise, le jeune écrivain sorti de Harvard, né dans le Missouri le 25
septembre 1888, ne pouvait imaginer qu'il recevrait un jour le Prix
Nobel de littérature, ni qu'il deviendrait tellement britannique, qu'au
moment où on célèbre son anniversaire (121 ans et pas une année de purgatoire depuis sa mort en 1965), beaucoup d'anglais médusés découvrent étonnés qu'il était né américain. Ce grand poète, ami d'Alain-Fournier, Jules laforgue, Yeats, James Joyce, Virginia Woolf, William Austen, Scott Fitzgerarld
et tant d'autres, reste trop méconnu du grand public en France. Il est
vrai que son œuvre peut parfois paraître difficile. Pourtant qui sait
que c'est à partir de son livre pour enfants « Old Passum's book of practical cats » qu'est née la célébrissime comédie musicale Cats qui n'en finit pas d'attirer les foules de Broadway et du West End ! Ce « classique, royaliste et anglo-catholique » était l'ami d'Ezra Pound.
Ses positions parfois rigides et très conservatrices lui ont valu des
accusations d'antisémitisme dont il chercha toute sa vie à se défaire.
Comme le dit un jour un théologien londonien : « Peut-on s'affirmer
fondamentalement chrétien et être antisémite ? Cela ne se peut sinon
comment regarder le visage du Christ en agonie, juif parmi les juifs, et
continuer de l'aimer et de le suivre ? ».
Il aimait trop la liberté et les arts pour être tenté par le totalitarisme. En 1949, le congrès international du Pen Club
qui eut lieu à Venise le dédouane pourtant de ces allégations. Chrétien
engagé, il dérangeait l'intelligentsia issue de la résistance obnubilée
par le communisme perçu alors comme libératrice et garante de la
liberté (!!!). Il existe une excellente biographie (en français), parue il y a quelques années, que je vous recommande : « T.S. Eliot ou le monde en poussières » par Stéphane Giocanti (Éditions Lattès).
1 commentaire:
Très intéressant, bon esprit,
Merci